ARTEL noir - radiophare

Radiophare         ARTEL * Noir


recueille     1000 contributions d'artistes contre la marée noire

Le naufrage du pétrolier ERIKA, événement-catastrophe survenu en 1999, témoigne des dérives de notre société et en est l'un des symboles. Parce que l'Art ne peut être absent des réseaux de réflexion qui se construisent autour de ce thème, un collectif d'artistes ARTEL appelle à la création d'une oeuvre multimédia en réseau.


Mes Contributions

© Georges Tafelmacher - ERIKA
© Georges Tafelmacher - TOTAL MENT Foitalant
© Georges Tafelmacher - Les Bêtises de FINAnciers

Visiteur aux Sables-d'Olonne et à la Rochelle, je tiens à participer à l'action "Artel Noir" en exposant mes oeuvres ci-dessous, représentant l'eau vierge souillée par un monstre noir difforme s'attaquant d'une manière visqueuse à la vie même. Je suis très attaché à ce littorale ayant passé bien des vacances chez mes amis les Français et nous les avons aidés à nettoyer leur petit bout de plage lors de la pollution "AMOCO-CADIX". Ne pouvant m'y rendre cette fois, je contribue par cette image....

Dessins proposé par :   Georges Tafelmacher



  Contributions d'autres Artistes
© Benoist Magnat - TOTAL
Dessin proposé par : Benoist Magnat
  © Dominique Abraham - Faire Face
Poster proposé par : Dominique Abraham  
   


  Contributions des Poètes
À tous les bénévoles du littoral et d'ailleurs...
À tous les Sysiphes indigènes de notre "Terre-Mer"...
 
À la plage

                  I

Oui, Sysiphe à la plage
est allé ce matin ;
comme il l'a fait hier
comme il le f'ra demain ;
avec son ciré jaune
et la pelle à la main...
Comme au charbon...

Devant l'étendue noire...

Ça le prend tous les jours,
mais il n'y peut plus rien.
Il sait bien pauvre diable
que l'oeuvre en est sans fin,
que cette eau délétère
se moque de l'espoir.

                  II

Et, Sysiphe á la plage,
est allé ce matin ;
comme il l'a fait hier ;
comme il le f'ra demain ;
une pelle à la main
devant l'étendue noire...

Ça lui ronge le coeur,
ça lui casse les reins,
mais il faut de l'ardeur
pour briser le chagrin...

Et Sysiphe en a marre...

Il rêve encore une fois
De larguer les amarres !

Il sait bien pauvre diable
que tout est dérisoire,
quand les mains
dans la merde,
il prie
ou broie du noir...

                  III

Mais Sysiphe à la plage,
Est allé ce matin ;
Comme il l'a fait hier ;
Comme il le f'ra demain ;
Avec son ciré jaune
Et sa pelle à la main ;
Belle oeuvre dérisoire...

ça le prend tous les jours,
mais il n'y peut plus rien.
Il sait, oui, pauvre diable,
que son oeuvre est sans fin,
que cette eau délétère
se moque de l'espoir.

Oh Sysiphe en a marre !
Il rêve encore une fois
de larguer les amarres;
se dit que c'est bientôt
la fin, bientôt le soir...

Il rêve encore en vain...

                  IV

Car Sysiphe à la plage
Est allé ce matin
Comme il l'a fait hier
Comme il le f'ra demain
Avec son ciré jaune
Et sa pelle de rien

Devant l'étendue noire...

Pascale Louédec pour Artel Noir, février 2000.
  Même pas drôle

Tiens
On dirait un arc en ciel !
Tous ces reflets
Le prisme des couleurs...

Mais
On dirait un arc en ciel
Vaguement chaviré
Et tordu
De lueurs...

C'est drôle...
Une mélancolie
NaÏve
Effleure l'enfant
Fasciné
Comme épris...

Devant la flaque
Une lueur
S'avive
Dessine
Encense
L'étrange gribouillis...

Mais
C'est quand même
Un drôle d'arc en ciel !
Tous ces reflets
Bizarrement unis...

Là, dans la flaque,
La dernière étincelle
Semble soudain
Avoir tout embruni...

Pas vraiment drôle...
Et la mélancolie
S'avive

Hante l'enfant
Terrifié
Démuni...

Quand vainement
Sur le sable
Arc ou ciel
Tout prend un goût
De naufrage et de pluie.


Pascale Louédec pour Artel Noir, février 2000.
    A l'étage


De ma fenêtre on voit la mer
Pourtant j'habite loin des côtes
A cet étage, où tout s'étiole
La vue s'étire
Et paraît haute...

Par temps de brume
Quand le soir tombe
Bien en vue sur l'imaginaire
C'est un désir
D'écume et d'ombres
Qui roule son air de tonnerre.

Sur le néon inextinguible
De l'hôtel en face
Au front vert
Moi je vois le bec invisible
D'un oiseau à l'envol éclair.

C'est vrai
Je suis incorrigible
Et je n'ai pas les pieds sur terre
On me dit que la mer est vide
Qu'elle est noire
Et qu'elle est amère...

Moi de ma tour imprévisible
Bien en vue sur l'imaginaire
Quand je me penche dans le vide
Je la verrais plutôt bleu vert...

De ma fenêtre on voit la mer
Pourtant j'habite loin des côtes
A cet étage, où tout s'étiole
La vue s'étire
Et paraît haute...


Pascale Louédec pour Artel Noir, janvier 2000.


  © Pascale Louédec

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Souvenez-vous de l'Amoco Cadix       TOTAL - boycott       ERIKA - agonie d'un littoral


Depuis la liste Yves Tanguy et l'Archipel improbable du même nom,
nous avons été quelques uns à travailler sur un concept de

Art en réseau à distance   :  A R T E L
Il nous semble aujourd'hui que dans le cadre de la catastrophe de l'Erika,
le besoin de sens et de symboles appelle à une mobilisation sans précédente
des artistes engagés dans l'art en réseau et ses prolongements.

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Projet intié en janvier 2000, par Loiez Déniel


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