48LA DER24 heures
Jeudi
3 avril 2003


démolition




Courrier des lecteurs


PROCHE-ORIENT
Pas de recrudescence de violence

  On a beaucoup entendu, ces dernier temps, qu'Israël allait profiter de la guerre lancée par les Etats-Unis contre l'Irak pour commettre les pires exactions à l'encontre des Palestiniens. Or, la guerre a débuté depuis plus d'une semaine et les Palestiniens n'ont eu à se plaindre pour l'instant d'aucune aggravation de leur situation. Ce qui n'est pas le cas des Israéliens puisque, cet après-midi, un terroriste palestienien s'est fait sauté à proximité d'un café, faisant ainsi trente blessés, tous des civils.
  Les Palestiniens doivent comprendre qu'ils n'arriveront à rien par la force. La majorité des Israéliens sont aujourd'hui en faveur d'un retrait militaire des territoires palestiniens et de l'établissement dans ces territoires, d'un Etat palestinien indépendant. Ariel Sharon lui-même s'est démarqué de son parti en acceptant explicitement l'idée d'un Etat palestinien. Mais il y a une chose que les Israéliens ne sont pas prêts à sacrifier, même au profit de la paix : leur sécurité. Tant que les Palestiniens n'auront pas compris que l'établissement de leur Etat est subordonné à l'arrêt du terrorisme, il ne sera pas possible de parvenir à la paix.
  Que l'on soit ou non favorable à la guerre menée par les Etats-Unis en Irak, il faut savoir être pragmatique et profiter du «nouveau Proche-Orient» qui va certainement naître à la suite de cette guerre : c'est le moment ou jamais pour les Palestiniens de montrer qu'ils sont prêts à arrêter la violence et à négocier.


Julien Pellet,
Lausanne


PROCHE-ORIENT
On regarde ailleurs, c'est tout

À propos de la lettre «Pas de recrudesence de violence» de M. Julien Pellet (réponse au 24 heures du 8 avril 2003) :

  La lettre moraliste de M. Pellet me donne l'occasion de remettre l'église au milieu du village car les contradictions dans ce texte sont trop flagrantes pour les laisser passer sans autre. Par exemple lorsqu'il dit que les Palestiniens doivent comprendre qu'ils «n'arriveront à rien par la force» alors qu'Israël est en train d'utiliser la force et la violence la plus répressive dans les territoires conquis ou qu'en même temps, les US sont en train d'établir la démocratie en Irak par une force armée d'une violence inouïe en vu de «démocratiser» toute la région (Palestine incluse). Ou lorsqu'il demande aux Palestiniens de «comprendre» que l'établissement de leur état est subordonné à l'arrêt des attentats alors que l'arrêt des attentats est subordonné à l'évacuation de la Palestine de l'armée israélienne.
  Si on entend moins parler de la Palestine ces jours, ce n'est pas parce que l'armée israélienne ne commet plus d'exactions mais simplement parce que l'actualité étant complètement axée sur l'invasion de l'Irak, l'armée israélienne ayant tellement resserrée et renforcrée son occupation chaque jour, cette réalité empêche toute divulgation de toute nouvelle en provenance des territoires dévastés. Si «les Palestiniens n'ont eu à se plaindre d'aucune aggravation de leur situation», c'est qu'ils n'ont pas pu car avec l'occupation militaire, les couvre-feux et les tirs à vu, ils n'ont plus les moyens de faire connaître leur sort.
  M. Pellet est coutumier de ce genre de propos insidieux et les seuls réponses qu'on devrait lui adresser, ce seraient le témoignage des gens sur place, les faits avérés, la nature des exactions et la philosophie dernière les actes barbares d'une armée d'occupation.


Georges Tafelmacher,
Pully


PROCHE-ORIENT
Pas mieux

À propos de la lettre de M. Julien Pellet (réponse au 24 heures du 14 avril 2003) :

  Il me paraît parfaitement correct et totalement justifié que votre rédaction publie des avis divers et parfois divergents. C'est tout à votre honneur. Néanmoins, je suis un peu attristé de voir à quel point celui de M. Pellet manque singulièrement de fond argumentatif. Il est triste de constater que ses remarques manquent de verve au point de relater les faits d'une manière plutôt hasardeuse et de s'efforcer de croire que la volonté de tout le peuple israélien est la même que celle du gouvernement Sharon, apportant dès lors à ce dernier un soutien que je qualifierai d'aveugle.
  Je cite: «Les palestiniens n'ont eu à se plaindre pour l'instant d'aucune aggravation de leur situation.» Je propose à M. Pellet d'aller vivre à Gaza pour qu'il puisse constater par lui-même que la situation est difficilement possible à aggraver. Il est de plus connu que le gouvernement américain a fait pression pour qu'Israël ne mette pas à exécution les projets de déportation proposés par certains de ses élus (et nommés candidœement «transfert» par le gouvernement israélien). M. Bush tient en effet avant tout à ce que sa guerre en Irak se fasse sans un embrasement total du Proche-Orient, ce qu'une déportation des palestiniens ne manquerait pas de déclencher. Il est aussi vrai qu'une «incursion» dans Tulkarem durant laquelle plus de 4000 personnes ont été interpellées, est autant inhabituelle qu'illégale, tout comme le meurtre de nombre de palestiniens ces derniers jours. Le fait est d'ailleurs est que ces meurtres, pour cause de guerre en Irak, ont été moins répercutés que l'attentat qui a eu lieu à Netanya.
  M. Pellet ne savait donc pas.   Qu'Ariel Sharon ait des projets pour un état palestinien, soit. Mais de quel état s'agit-il? De celui qu'il avait cartographié sur son plan de «paix» en 2001 où cet état


ressemblait étonnamment aux restes d'un poumon de fumeur cancéreux en phase terminale? M. Pellet ne nous informe guère là-dessus, c'est très dommage.
  Quand à l'usage de la force, je me permets de rappeler que dans cette guerre, il y a un occupant et un occupé. Que les méthodes de certains palestiniens pour résister à l'oppresseur soient discutables, c'est possible. Que les attentats soient l'œuvre d'un appareil d'état structuré plutôt que de groupuscules est une hypothèse assez douteuse. Comme si ce que M. Pellet nomme «les palestiniens» était une entité unique et monocéphale, une espèce de pieuvre à mille bras armés. Disons le clairement : tant que le gouvernement israélien croira, contre une large partie de sa population, que la sécurité passe par l'oppression, par la colonisation et par l'occupation, il y aura des attentats parce que traiter des êtres humains de telle manière engendre mécaniquement une haine incontrôlable. Les attaques du Hezbollah contre Israël ont-elles diminuées depuis le retrait israélien du Sud Liban? Répondre à cette question, c'est constater que la politique du gouvernement israélien est une horrible erreur.
  Enfin, la lecture que M. Pellet fait de la guerre en Irak fait froid dans le dos... Se rend-il compte que son «pragmatisme» se comptabilise avant tout en milliers de morts? L'occident a déjà réorganisé le Proche-Orient maintes fois sans jamais parvenir à autre chose qu'à des bains de sang continuels et malheureusement, ce n'est pas prêt de s'arrêter.


Marc-André Weber,
Lausanne



DROITS DE L'HOMME
Fête mitigée
(courrier du 31 décembre 2008)

La communauté internationale fête le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Il y a effectivement des succès à célébrer, mais aussi des échecs importants.
Un cas particulièrement navrant est celui de l'État d'Israël qui viole chaque jour au moins 21 des 30 articles de cette déclaration.
Ces violations sont documentées par 107 résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, dont 42 bloquées par l'unique veto de son allié américain. C'est un triste record dans l'histoire moderne. La désinformation orchestrée par les partisans d'Israël va jusqu'à prétendre que c'est la population autochtone de la Palestine qui serait à l'origine du terrorisme, population que l'État opprime depuis sa création avec un mépris et une brutalité extrêmes. Et les gouvernements européens ménagent voire soutiennent ce qu'ils appellent un "pays ami"...
Quand le monde va-t-il enfin éveiller sa conscience et prendre au sérieux les droits dits "humains et universels" ?

Stefan Bodmer,
Saint-Sulpice


BANDE DE GAZA
Varsovie, Gaza, même ghetto !
(courrier du 12 Janvier 2009)

Sous le sapin décharné, des droits de l'homme un pays théocratique dépendant de ses obligations électorales et de ses obsessions religieuses nous offre un pitoyable cadeau de fin d'année.
Avec un déséquilibre flagrant des forces armées, avec l'assurance d'une impunité totale due essentiellement à la protection d'un seul pays, Israël a choisi une énième fois d'imposer la terreur en occultant soigneusement ses responsabilités de pays hégémonique et colonial.
Toutes les nations qui n'oseront pas condamner fermement ce énième acte de barbarie en terre palestinienne mettront en avant «les tirs de roquettes contre les populations civiles israéliennes» sans jamais parler de la raison de leur existence.
Chacun sait que si un voisin sans complexe ni scrupule commençait à s'emparer, motte après motte, d'un bout de notre jardin et finissait par grillager cette surface en prétendant qu'elle est sienne, personne ne resterait passif. C'est ce que font des groupes armés pour tenter d'empêcher l'annexion de la Palestine par une idéologie qui s'estime en droit (divin) de piller par la force des terres que la communauté internationale ne lui donnera jamais.
Mais si cette dernière ne s'oppose pas avec plus de détermination à ces actes barbares et se contente d'un très balladurien «je vous demande de vous arrêter», nous entretiendrons une complicité qui fait que le monde occidental depuis 1967 est marqué du sceau infamant d'une lâcheté coupable.
Pour empêcher cette folie meurtrière, il est temps d'imposer un "cesser de guerre" ou bien accepter de mourir de honte !

Yorick Delaunay,
La Croix sur Lutry


GAZA et ISRAËL
La réalité est tout autre
(courrier du 12 Janvier 2009)

Officiellement, Israël justifie son offensive militaire en déclarant que le Hamas a rompu la trêve en reprenant ses tirs de roquettes. La réalité est tout autre. La trêve comportait trois points :

1. Arrêt des hostilités à Gaza.
2. Fin de l'occupation en Cisjordanie.
3. Levée du blocus par Israël.

L'Etat hébreu n'a jamais respecté le point 3 et a violé le point 2 plusieurs fois en assassinant des membres du Hamas. De plus, à la conférence d'Annapolis de novembre 2007, Israël avait donné son engagement d'arrêter la construction de colonies. Un an plus tard, celle-ci a augmenté de 47% par rapport à l'année précédente !  La Cisjordanie ressemble aujourd'hui de plus en plus à de petites enclaves sans aucun avenir! En réaction à cela, le Hamas a repris ses tirs de roquettes avec pour message principal de faire comprendre aux Israéliens qu'ils ne connaîtront la paix et la sécurité que lorsque justice sera faite aux Palestiniens.
Car Israël se moque du droit international, tout comme il se moque des droits palestiniens. En inondant le monde de ses mensonges et de sa propagande, il poursuit en réalité d'autres objectifs: punir le peuple palestinien pour son soutien au Hamas et à la résistance.
Puis, en maintenant des conditions de vie déplorables d'abord par le biais d'un blocus inhumain, et maintenant en le massacrant et en le bombardant sciemment jusque dans des écoles gérées par l'ONU, lui faire comprendre qu'il ne sera en sécurité nulle part pour finir à long terme par le pousser à l'exode. Tout cela pour accomplir le rêve qu'il caresse depuis plus de 60 ans: celui du grand Israël.

Philippe Mathys,
Berne


POLITIQUE
La violence n'a jamais été une solution
(courrier du 12 Janvier 2009)

Je ne suis pas d'accord avec la politique israélienne à propos des territoires occupés et de leur population.
Je ne suis pas d'accord avec la politique du Hamas à propos de l'État hébreu.
Tant que chacun refusera à l'autre d'exister, ces deux peuples sont condamnés à une guerre sans merci. Mais la violence n'a jamais été une solution aux problèmes des êtres humains. Elle n'engendre que frustration et mépris.
La cœxistence et la paix passent par une reconnaissance totale et réciproque Israël - Palestine.
Une solution possible serait la création d'une "confédération israélo-palestinienne" qui donnerait à chacun le droit d'exister, d'être reconnu et surtout de vivre ensemble dans le respect et la tolérance.

P.C.
M.




BANDE DE GAZA
Pour qu'on puisse reparler d'espoir
(24 Heures du lundi 19 janvier 2009)

À propos de la réflexion de Mme Jacqueline Clément-Tanner intitulée "N'êtes-vous pas informés?" (24 heures du 7 janvier 2009):

À force de camper sur des positions arrêtées, on n'est plus capable d'avoir une vision saine de la réalité. Mme Clément-Tanner en donne malheureusement un exemple en affirmant que «la paix est à portée de main». Non, la loi du talion appliquée par Israël envers les Palestiniens (et pas seulement envers le Hamas) conduit à plus de haine et non à plus de paix !
Faisons un rapport entre, d'une part, la politique de vol des terres et de discrimination de la part de l'État d'Israël, qui nourrit la violence du Hamas, les rancœurs des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza et le mal-être des Arabes vivant en Israël même. Et, d'autre part, les victimes civiles israéliennes et la question de la sécurité du pays; de plus, mettons en lumière la curieuse balance des vies perdues de part et d'autre, où une vie israélienne semble valoir plus de cent vies palestiniennes. L'on comprend bien alors l'indignation que provoque de plus en plus, partout dans le monde, la politique israélienne.
Si l'on veut préparer la paix dans cette zone déchirée du Proche-Orient, la violence armée – autant celle du Hamas que celle d'Israël – et la colonisation juive doivent cesser, sinon le chaos s'installera dans tout le Proche et même le Moyen-Orient et la sécurité d'Israël ne sera vraiment plus qu'un vain mot !
L'opinion publique des pays occidentaux ne refuse évidemment pas à Israël le droit d'exister, mais elle commence à entrevoir que, derrière le discours sécuritaire des Israéliens se cache une politique d'expansion territoriale par la force. Dès lors, serait-il pas enfin temps que l'ONU impose une force d'interposition entre les belligérants, jusqu'à aboutissement de négociations de paix ?
Alors on pourra peut-être reparler d'espoir.

Olivier et Pierrette Pavillon Eicher
Pully


PRISON
Questions et conviction
(24 Heures du 19 Janvier 2009)

Un mur emprisonne une minorité opprimée. La résistance contre l'occupant est acharnée mais vaine face à la supériorité de l'armement. Ghetto de Varsovie ou Gaza ?
Prix Nobel, ils avaient fomenté deux attentats sanglants ayant fait chacun plus de cent morts. Arafat, Begin, résistants héroïques ou terroristes ?
Missiles téléguidés, obus au phosphore ou roquettes artisanales et ceintures d'explosifs. Dissuasion ou atrocité ?
Guerre médiatique avec des images insoutenables. Info ou intox ?
Chacun interprétera ces questions selon sa propre conviction, mais une chose est certaine, le mot "paix" ne pourra pas être prononcé tant que la vie d'un Israélien vaudra celle de cent Palestiniens.

Claude Monnier
Puidoux



SREBRENICA
Il n'y a que deux solutions...
(24 Heures du 19 Janvier 2009)

Pour moi, Gaza rime avec Srebrenica ou Sabra et Chatila. Les équipages d'avions, d'hélicoptères et de chars de combat, les soldats dynamiteurs de Tsahal pourront rentrer au foyer fiers du devoir - ou massacre, c'est selon - accompli et narrer leurs exploits.
Pour que règne la paix dans cette région, il n'y a que deux solutions: la fin de l'occupation ou l'élimination de tous les Palestiniens. Si l'on se réfère au nombre de Palestiniens tués (hommes, femmes et enfants) au cours des trop nombreuses années écoulées, il semblerait que la deuxième option soit privilégiée par les gouvernements successifs de l'État hébreu.
Israël, peuple élu... À en perdre la foi !
Mais ne soyons pas pessimistes.
Allez, à Noël prochain pour un nouveau massacre !

Michel Regamey
Lausanne



GUÉRILLA
Deux conceptions s'affrontent
(24 Heures du 19 Janvier 2009)

Pour tout observateur averti, Israël est une colonie européenne au sein du monde arabe. Depuis plus de soixante ans, les Israéliens appliquent les principes des pères fondateurs qui, tel David Ben Gourion, appellent "transfert" l'évacuation, voire l'élimination progressive, de tous les "Arabes" vivant entre la Méditerranée et le Jourdain. En bonne logique, l'Etat hébreu continue d'occuper et de coloniser les territoires conquis en 1967, et d'y réprimer violemment toute forme de résistance.
De son côté, le Hamas, démocratiquement élu par le peuple palestinien en janvier 2006, applique la loi du talion par l'entremise de sa branche armée. En raisonnant à l'européenne, les dirigeants israéliens croient pouvoir faire tomber le pouvoir du Hamas non seulement en tuant massivement les soi-disant terroristes, mais encore en ne reculant pas devant les "dégâts collatéraux" qui frappent quotidiennement des dizaines de civils, dont des femmes et des enfants. Curieusement, les tirs de roquettes sur les habitants limitrophes de la bande de Gaza, pris en otage par les politiciens israéliens, continuent.
La guérilla de Gaza pourrait-elle avoir raison de la plus puissante armée de la région soutenue par la première puissance du monde? Autrement dit, un peuple luttant pour sa libération gagnerait-il à la longue contre l'occupant? Si, au lieu d'accepter le droit du plus fort et la violence qui en découle, la communauté internationale imposait à Israël le respect de ses engagements en matière de droit international, dont principalement les Conventions de Genève, l'avenir serait moins sombre.

Pierre A. Krenger
Pully



CRIMES
L'aveuglement coupable des Occidentaux
(24 Heures du 19 Janvier 2009)

Les crimes d'Israël à Gaza ne sont qu'une épuration avec le laisser-faire et l'aveuglement de pays champions de la défense du droit international et de la démocratie: libre à Israël de faire le nettoyage tant qu'il a le soutien des Etats-Unis et d'autres pays européens. La responsabilité des Nations Unies est engagée; elles supporteront toute la charge des massacres aveugles d'un Etat aux visées expansionnistes dont personne n'est dupe.
Tous ces crimes commis à l'encontre des populations de la région, tels que le massacre à Sabra et Chatila, sont restés jusqu'ici sans suite. La Suisse, pays dépositaire des Conventions de Genève, doit aussi prendre ses responsabilités et ne pas s'abriter derrière les soi-disant enquêtes qui ne débouchent sur rien, d'autant que l'Etat d'Israël est aussi l'un des signataires de ces conventions.
Israël prône la paix dans ses discours, mais la réalité est tout autre. Cela dure depuis plus de soixante ans, et ce n'est pas aujourd'hui, face au Hamas ou tout autre parti élu démocratiquement par son peuple, qu'il va s'en rapprocher. Car, sans être mis au pied du mur, il n'acceptera aucune paix et ne fera que repousser l'échéance par la guerre et la colonisation, comme il est en train de le faire à présent. Aujourd'hui, c'est prétendument à cause du Hamas, mais demain à qui le tour ?
Nul doute que le plus terroriste est actuellement bien l'État hébreu avec le non-respect de ses engagements de paix - par l'élimination des adversaires qui ne conviennent pas à sa politique - et du droit international comme du droit à la vie, par son obsession de la sécurité.
La paix mondiale serait mise en cause si aucune solution honnête n'était trouvée à ce conflit qui a assez duré et dans lequel les Nations Unies ont perdu toute crédibilité.

Otmane Baba-Hadji
Chernex






22 OPINIONS 24 heures
du 27 Décembre 2008
au mois de Janvier 2009

OPINION

Menetrey


ANNE-CATHERINE MENÉTREY-SAVARY
ANCIENNE CONSEILLÈRE NATIONALE





Des images insoutenables

«Les roquettes du Hamas justifient-elles une punition collective de cette ampleur, en violation des Conventions de Genève ?»

L'armée israélienne a attaqué Gaza. Il y a des centaines de morts et de blessés, les images de cette nouvelle guerre sont insoutenables. Ce n'est pourtant que le début, proclame le gouvernement israélien! Rapportés par les journaux, les propos des généraux font froid dans le dos: on parle de "liquider" les chefs du Hamas et de "casser" ce mouvement de résistance. «Notre objectif n'est pas de réoccuper le territoire pour l'éternité, seulement de nous en emparer pour le nettoyer.» "Liquidations", "nettoyage ethnique", ces termes rappellent d'extrêmement mauvais souvenirs. Cependant, s'agissant de Gaza et des Palestiniens, ils ne sont hélas pas nouveaux.

Voilà quarante ans que la Palestine est occupée, que le territoire est morcelé, qu'une forme d'apartheid se développe, que les Palestiniens sont dépossédés de leurs terres, menacés par les attaques de l'armée ou des colons, en butte aux violences et aux discriminations.

Pour ce qui concerne Gaza, ça fait plus d'une année que ce territoire surpeuplé est soumis par Israël à un blocus quasi hermétique. Rappelez-vous: début 2007, une brèche dans le mur séparant Gaza de l'Égypte avait permis à des milliers d'habitants de se précipiter de l'autre côté de la frontière, non pas pour fuir ou acheter des armes, mais pour se procurer du pain et du lait, ou tout simplement pour souffler. Depuis des mois et des mois, Gaza étouffe, Gaza suffoque, Gaza ne peut plus ni bouger, ni travailler, ni se soigner, ni manger.

Dans cette prison à ciel ouvert, l'enfermement a des conséquences dramatiques. «Gaza, c'est comme une ferme de 1,6 million d'animaux à qui l'on jette de la nourriture», déclarait il y a quelques mois le défenseur des droits de l'homme à Gaza, Raji Sourani. L'occupation et le siège israéliens, les bombardements et les destructions quotidiennes ont fait des habitants des mendiants. Ce n'est pourtant pas nous. Ce n'est pas notre mentalité.»

Et voilà qu'aujourd'hui cette population, déjà réduite au désespoir, doit subir, en plus, les assauts enragés de l'armée israélienne, les destructions massives et les bombardements aveugles, qui font mourir indistinctement combattants du Hamas, civils, femmes et enfants. Pour quoi faire? Pour la paix et la sécurité d'Israël ?

Certes, des roquettes sont tirées par le Hamas sur le sud du pays. Est-ce que cela justifie une punition collective de cette ampleur, en violation des Conventions de Genève? Est-ce possible de penser que ce déluge de feu apportera l'apaisement ou la soumission dans le cœur des Palestiniens? C'est exactement le contraire qui va se passer, tant l'exaspération est grande à Gaza.

Quand la Libye de Kadhafi hurle que c'est "œil pour œil, dent pour dent", tout le monde crie au scandale. Mais quand l'armée d'un pays prétendument démocratique pratique la loi du talion, les protestations se font rares et le silence est assourdissant. II faut arrêter avec cette fiction d'une guerre ordinaire qui mettrait aux prises deux armées. La disproportion des forces devient criminelle. Ce n'est plus une punition, c'est un massacre !

Voilà pourquoi je pleure pour Gaza, sans savoir vers qui me tourner pour trouver un peu d'espoir et de réconfort.

LA RÉDACTION

Dumartheray



PHILLIPPE DEMARTHERAY
Rédacteur




Les meilleurs ennemis du monde

«Pour gagner du temps, les deux adversaires, Israël et le Hamas, sont devenus, malgré les apparences, des alliés objectifs.»

Sur la bataille en cours à Gaza, les avis, souvent plus empreints d'émotion que de raison, sont tranchés. Et fleurent bon le manichéisme. L'agresseur israélien qui martyrise des populations civiles innocentes fait face à des terroristes islamistes qui n'ont qu'un seul but, détruire Israël. Chacun, selon sa sensibilité, ses idéaux, son éducation politique, choisit donc son camp sans que cela apporte de la clarté au débat.

La réalité est pourtant encore plus brutale et cynique que les atroces combats saignant la population, otage d'une guerre qui n'est pas près de se terminer. Pour la bonne raison que ni Israël ni le Hamas ne peuvent faire le choix stratégique de la paix, qui les obligerait à construire des compromis mettant à mal leur cohésion et peut-être même leur identité. Pour gagner du temps, les deux adversaires sont ainsi devenus, malgré les apparences, des alliés objectifs.

Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que c'est Israël, dans le passé, qui a facilité l'émergence d'un concurrent à l'OLP en jouant la carte des religieux islamistes palestiniens, pour mieux contrer les laïcs nationalistes emmenés par Yasser Arafat. Et, selon plusieurs sources, américaines notamment, Israël a été encore plus loin en finançant directement et indirectement le Hamas, en protégeant son chef de l'époque, le cheikh Yassine (assassiné préemptivement plus tard !).

Plus près de nous encore, en 1993, le refus du Hamas d'accepter les accords d'Oslo a facilité la tâche de l'État hébreu face à des Palestiniens divisés. Israël, sous la menace d'attentats, a pu progressivement éloigner un règlement politique trop douloureux à ses yeux.

Ces dernières semaines, le Hamas a ostensiblement provoqué et recherché la réplique israélienne en dénonçant la trêve, en lançant des roquettes dont la portée menace maintenant directement plusieurs villes d'Israël. Pour le Hamas, le but est de faire de Gaza un territoire martyr et, politiquement, d'affaiblir encore plus l'Autorité palestinienne et les régimes arabes, souvent pro-occidentaux.

Dans l'opération, Israël trouve aussi son compte. Sa contre-offensive – disproportionnée et aveugle, pensons simplement à l'attaque contre une école des Nations Unies à Gaza – a ressoudé la cohésion nationale et permis au gouvernement, notamment aux travaillistes, de regagner de précieux points avant les élections législatives. Du pain bénit pour le court terme. Quant au long terme, Israël et le Hamas visent le même but: empêcher un véritable scénario de paix qui, pour réussir sur la durée, devrait passer par de gigantesques sacrifices aussi bien pour l'un que pour l'autre.

Pour que la paix s'installe, il faudrait en effet un accord juste et équitable. Un accord qui permette l'émergence d'un État palestinien viable, pouvant contrôler ses frontières, ses réserves d'eau. Pour Israël, en position de force, cela est impossible. Il n'y a tout simplement pas de majorité politique pour un tel plan. Quant au Hamas, sa philosophie politique lui interdit de faire à Israël des concessions importantes qui, de surcroît, favoriseraient l'Autorité palestinienne.

On peut pleurer les morts de Gaza. Ils ne sont pas morts pour rien. Ils permettent à Israël et au Hamas de demeurer les meilleurs ennemis du monde.


 

L'INVITÉ

RAMADAN



HANI RAMADAN
DIRECTEUR DU CENTRE ISLAMIQUE DE GENÈVE



Si j'étais un Palestinien...

«Tzipi Livni, Netanyahou et Barak savent ce que l'électorat demande: l'extermination de voisins qui persistent à réclamer leurs droits !»

Si j'étais un Palestinien de Gaza, je n'aurais plus aucune considération pour les gouvernements arabes. II me semblerait que tous ont pareillement trahi ma cause, abandonnant un peuple à ses agresseurs sionistes, et se montrant incapables de se mettre d'accord sur une position commune et effective.

Quant à la communauté internationale – les États-Unis et l'Europe notamment &ndas;, il me paraîtrait évident qu'elle est entièrement dominée par les lobbies sionistes et le pouvoir de l'argent. Même le nouveau président américain noir, pourtant porteur de tant d'espoirs, n'a pu être élu sans avoir flatté d'abord l'opinion juive new-yorkaise en déclarant Jérusalem capitale éternelle d'Israël.

Cette communauté internationale a observé, entre ses beuveries du Nouvel-An, un massacre perpétré de façon ignoble contre des civils, dont beaucoup d'enfants. Tués, mutilés, amputés. Sans réaction adéquate. Au diable la Déclaration des Droits de l'Homme. Au diable les Conventions de Genève. Votre inertie est ignoble, parce que vous êtes les complices d'un État ignoble. Vous parlez de légitime défense, lorsque, en réalité, les procédures militaires employées ne sont qu'une effroyable boucherie.

Rappelons que le 8 décembre 2008, vingt-sept ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé de renforcer leurs liens avec Israël. L'État juif sera ainsi associé étroitement aux travaux et aux décisions de Bruxelles. Cela alors que le premier ministre palestinien, Salam Fayyad, avait exprimé son opposition à cette démarche, parce que, avait-il expliqué, «l'UE est un groupement fondé sur des valeurs et des idéaux incompatibles avec les violations du droit international et des droits de l'homme commises par Israël».

Et quant à Israël et à son peuple, il me viendrait à l'esprit des certitudes: l'entité sioniste qui martyrise les Palestiniens ne mérite pas de porter le nom d'Israël. Israël! Israël! Cet autre nom de ce noble prophète appelé Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham !

Non. Ce peuple dans sa majorité n'est pas composé des fils d'Israël, mais des enfants de Sharon. En voyant ce que vous faites depuis des décennies, Jacob vous renierait.

Et quant au gouvernement israélien, je ne pourrais que prendre note du caractère abject de sa démocratie. Préparant les prochaines élections, chacun y va de sa guerre et de sa tuerie. Benjamin Netanyahou du Likoud, Tzipi Livni de Kadima, et Ehud Barak du Parti travailliste ont conscience de ce que l'électorat leur demande: l'extermination de voisins qui persistent à réclamer leurs droits !
Et quant à l'armée israélienne, je serais persuadé qu'elle n'est composée que de lâches. Peut-on, en effet, imaginer une stratégie de combat plus pitoyable? Affamer un peuple. L'écraser sous les bombes. Puis s'engager au milieu des ruines et des décombres ?
Mais ces gens, en vérité, ont peur aussi des pierres de Gaza. Est-ce une guerre, ou est-ce un massacre ?

Si j'étais un Palestinien de Gaza, je dévoilerais chacun de vos mensonges.

Mais je suis un Palestinien. Tous les musulmans dignes de ce nom sont des Palestiniens.

L'INVITÉE

CLEMENT-TANNER


JACQUELINE CLÉMENT-TANNER
PRÉSIDENTE DE L'ASSOCIATION SUISSE-ISRAËL





N'êtes-vous pas informés ?

«La communauté internationale a-t-elle, depuis huit ans, protesté contre les salves de Qassam sur Sderot et le sud d'Israël ?»

«Vous aimez la vie, nous aimons la mort !» scandent des militants du Hamas depuis de très longues années. La communauté internationale s'en est-elle indignée? A-t-elle, devant les livres scolaires antisémites (oui, d'un obscène antisémitisme) distribués aux élèves palestiniens, réprouvé cet enseignement inacceptable? S'est-elle préoccupée de l'utilisation des fonds de l'UNWRA (Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens)? Mais surtout a-t-elle, depuis huit ans, protesté contre les salves de Qassam sur Sderot et le sud d'Israël ?

Cette tolérance a été une erreur car elle a permis:
1)  à un groupé extrémiste de prendre en otage une population palestinienne qui, elle, ne détient aucune possibilité de contestation;
2)  l'endoctrinement de jeunes Palestiniens jusqu'au bonheur de devenir des "martyrs" ceints d'explosifs et de sacrifice;
3) la conviction que la pluie de roquettes sur Israël pourrait se poursuivre indéfiniment, obstinément considérée comme une mesure licite et défensive.

Dès lors, le 27 décembre 2008, Israël a décrété: «Assez, c'est assez !» L'armée israélienne a-t-elle décidé d'anéantir la Palestine? C'est absurde. Dans quel but? Cela n'a pas de sens. Non. Tsahal a pour mission de détruire les rampes de missiles Grad (fournis par l'Iran), qui ont atteint les villes d'Ashkelon et de Beer Sheva, ainsi que les sites de lance-roquettes et les réserves de munitions entreposées dans les mosquées, ce qui veut dire au milieu de la population civile.

Alors, je me tourne vers les médias. Pourquoi ne le dites-vous pas? Pourquoi, aujourd'hui même, n'annoncez-vous pas qu'un bus au logo de la Croix-Rouge transportant des Palestiniens binationaux vers Israël n'a pas été autorisé à franchir le passage d'Eretz, non pas par Israël mais par le Hamas? Pourquoi ne mentionnez-vous pas les convois humanitaires quotidiens qui pénètrent dans la bande de Gaza par le passage de Kerem Shalom? N'êtes-vous vraiment pas informés ?

L'État d'Israël a été légitimé en 1947 par les Nations Unies. C'est un fait, que cela plaise ou non. L'histoire du XIXe et du XXe siècle a abouti, par un tragique enchaînement d'événements, à une situation où deux peuples, tous deux victimes du cataclysme de la guerre, se sont retrouvés en un face-à-face prétendument inextricable. Faux. Mais il n'y a qu'une solution: deux États en paix.
Certes, des fanatiques s'y opposent. Et des deux côtés. Toutefois, en Israël, ce n'est qu'une infime minorité d'ultraorthodoxes, tandis que du côté palestinien, malheureusement, ils se sont constitués en un gouvernement totalitaire, le Hamas.

La paix est à portée de main, et les médias peuvent la favoriser, tout comme l'Europe, les États-Unis et un certain nombre de pays arabes. Pour cela, il faut paver la route aux deux parties. Admonester inlassablement l'État d'Israël parce qu'il apparaît le plus fort (alors qu'il est, à longue échéance, le plus en danger) ne fait qu'attiser l'exaltation de ceux qui veulent sa destruction. Oui, je crois en l'État d'Israël, parce que je crois en ces hommes qui ont fait hier et qui érigeront cette passerelle vers demain.



 


L'INVITÉ

GRUMBACH



PHILIPPE A. GRUMBACH
PRÉSIDENT DE LA CICAD *



Le vrai visage du Hamas

«Comment imaginer qu'Israël puisse initier actuellement le moindre dialogue avec un mouvement dont l'objectif est sa destruction ?»

Vingt ans après sa création et près de deux ans après sa prise de pou voir par la force dans la bande de Gaza, le Hamas palestinien reste très mal connu en Occident. Hamas est l'acronyme de "Harakat al Mûqawama al-Islâmiya", qui signifie "Mouvement de résistance islamique". Il figure sur la liste des organisations terroristes du Conseil de l'Union européenne, du Canada, du Japon, des États-Unis et d'Israël.

L'idéologie du Hamas, décrite dans sa Charte de 1988, s'appuie sur quelques principes fondamentaux: la volonté de créer un État islamiste, le refus des négociations avec Israël, un antisionisme féroce allant jusqu'à la volonté d'annihilation de l'État d'Israël et l'antisémitisme. La Charte affirme, dans son préambule, la centralité du "combat contre les juifs" qui doit être mené «jusqu'à ce que les ennemis soient vaincus et que la victoire d'Allah soit établie».

Depuis son lancement, en janvier 2006, la chaîne de télévision du Hamas, Al-Aqsa, diffuse des programmes pour enfants qui contiennent des messages d'incitation à la haine contre Israël, qui prêchent la violence et le terrorisme et excluent toute possibilité de négociation ou de paix. Cela s'appelle l'industrie de la haine. En octobre 2008, le porte-parole du Hamas a accusé les juifs d'être responsables de la crise financière qui frappe l'Amérique. L'incitation antisémite fait partie de la propagande méthodique du Hamas, qui recourt notamment au mythe des Protocoles des sages de Sion.

Non, le Hamas n'a pas renoncé à son idéologie.

Ainsi que l'a déclaré le président Nicolas Sarkozy à la presse libanaise, le Hamas «porte une lourde responsabilité dans la souffrance des Palestiniens de Gaza».

II est d'ailleurs symptomatique de relever que nombre de dirigeants, arabes ont attribué publiquement la responsabilité du conflit actuel au Hamas. Israël veut la paix dans la sécurité !

Cela, nous pouvons aisément le concevoir puisque nous avons, en tant que citoyens helvétiques, le privilège d'être nés et de vivre en Suisse et de ne pas être quotidiennement confrontés à la crainte de mourir, pulvérisés par un missile. Au total, 362 missiles et obus de mortier ont été tirés sur Israël au cours de la "trêve". Comment imaginer qu'Israël puisse initier actuellement le moindre dialogue et, a fortiori, le moindre traité de paix avec un mouvement dont les objectifs sont la destruction de l'État d'Israël et l'extermination des juifs ?

Quel avenir envisager lorsque la Charte de ce mouvement mentionne dans son article 13: «Les initiatives et ce que l'on appelle les solutions pacifiques et les conférences internationales sont contraires aux principes du Mouvement de résistance islamique. (...) II n'y a pas de solution à la question palestinienne si ce n'est à travers le djihad.»

Les responsables politiques et les médias seraient bien inspirés de s'en souvenir.

* Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation


 

C'est la Shoah à l'envers !

«À propos de l'agression israélienne contre la population palestinienne dans la bande de Gaza»

Israël inflige aux Palestiniens le traitement que les Juifs ont subi durant la 2ème guerre mondiale.

Je suis en colère, avec un sentiment d'impuissance devant la violence de la nouvelle attaque israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Gaza. C'est vraiment Goliath contre David. Il y a une disproportion totale entre la provocation palestinienne du Hamas qui lance de misérables roquettes de fabrication artisanale, et la puissance militaire colossale et totalement excessive de Tsahal. Des avions de combat, des hélicoptères d'attaque, des missiles, des chars des bombes d'un côté, et de l'autre coté quoi? des soldats, une armée constituée ?
Mais non, des civils !

Israël a enfermé la Palestine et en particulier la bande de Gaza dans un corset de fer qui l'étouffe. Il est totalement inadmissible qu'Israël puisse bloquer l'alimentation en eau, en gaz, en pétrole, en électricité, en vivres, en transferts financiers vers les Palestiniens.

L'État juif dispose d'une puissance de feu militaire colossale, sans aucun rapport avec la taille de l'État et sa population et son poids politique.

Je suis aussi écœuré du silence assourdissant de l'Europe, en particulier de la Suisse, face à ce drame sanglant, dont ce n'est que le dernier épisode. Mme Calmy-Rey, Mme Merkel, Mr. Sarkozy, etc. craignent-ils tellement les surpuissants lobbies juifs dans nos pays européens pour qu'ils "la bouclent" ainsi ?

Évidemment c'est aussi la dernière vacherie de Bush, ce pantin fantomatique, clône des lobbies militaro-industriels américains. J'espère un changement radical de la position des USA envers Israël et les Palestiniens dès 2009. Comment se fait-il que sur cette Terre les Israélites, qui représentent 53% de la population, occupent 92% des terres ?

La seule issue c'est la création, légitime, d'un État palestinien. Or cela, Israël ne le veut à aucun prix, et pratique une politique machiavélique de la terre brûlée, de morcellement, afin de repousser cet avènement aux calendes grecques…

J'aspire à une réaction tout aussi disproportionnée du monde arabe. Mais hélas, en raison du soutien massif des USA à l'État juif, on peut toujours désespérer. Mais Israël devra un jour payer pour toutes les souffrances infligées au peuple palestinien. Israël a planté les raisins de la colère, la vendange risque d'être tardive mais dramatique. Et ce n'est pas en s'enfermant derrière un nouveau mur de la honte qu'Israël sera protégé…

Et je tiens à préciser que je ne suis pas antisémite…

Écrit par : Alain Mauer le 10.01.2009 dans le blog de J.S.


quelle violence ?!


LECTEURS

LE COURRIER
MERCREDI 21 JANVIER 2009



À MA FAMILLE ISRAÉLIENNE

«CONFLIT - Rina Nissim demande que tout soit mis en œuvre pour obliger Israël à accepter un plan de paix.»

Dévastée, horrifiée par la guerre de Gaza et le fait que 90% des Israéliens et ma propre famille la soutiennent encore, je vous écris ces lignes.
Mille trois cents victimes palestiniennes à ce jour: des enfants, des femmes, des milliers de blessés. Et, du côté israélien, dix militaires et trois civils tués.
On fait de nos enfants des criminels de guerre en les envoyant lutter contre le Hamas au milieu de la population civile, dans un gigantesque camp de réfugiés dont on ne peut fuir. Bien sûr, les gens du Hamas sont aussi des criminels de guerre en se cachant dans la population civile.

Quant à croire qu'on peut ainsi arrêter enfin les tirs de roquette ou détruire le Hamas, c'est une illusion. Je ne crois toujours pas qu'on puisse résoudre ce conflit par la violence. On fabrique plutôt une génération supplémentaire pleine de haine. La haine de tous nos voisins et donc davantage de risques de conflits et de bombes sur Israël. Même si on affaiblit le Hamas, on radicalise tous les autres habitants. Pour moi, Israël court à sa perte dans son rêve obstiné d'un "Grand Israël" et d'un pays pour les seuls Juifs. Les Arabes seront toujours plus nombreux et le conflit nous mènera un jour à notre fin.

On a voulu que les Palestiniens élisent leurs dirigeants et quand ils l'ont fait, on leur a dit qu'ils n'avaient pas fait le bon choix. Le Hamas n'a donc pas été reconnu. La plupart de leurs députés sont en prison et Gaza est en état de siège depuis deux ans. Les habitants sont enfermés, affamés, sans électricité, humiliés; il ne leur reste plus que des actions de désespoir comme ces roquettes imprécises.

Et en Cisjordanie, Mahmoud Abbas et ceux qui avant lui, depuis 1995, ont fait le choix de reconnaître Israël et ouvrir des négociations, que leur a-t-on donné? Rien, aucun avantage si ce n'est de gérer des fonds comme d importe quel directeur d'ONG dans une situation sans espoir; tant et si bien qu'ils sont complètement discrédités auprès de leur peuple. Tous les gouvernements israéliens ont colonisé, conquis par la violence et rendu la vie impossible aux Palestiniens. Avec la construction du mur, prétendument défensif, il est devenu impossible de travailler, de se faire soigner, de circuler. Les paysans sont coupés de leurs champs, les écoliers de leurs écoles. Mais quel est le plan? Confiner les Palestiniens dans quelques "bantoustans" ou réserves comme les Indiens d'Amérique? Pour cela il faudra encore tuer et ce sera un véritable génocide, dont on nous accuse déjà. Israël prétend vouloir la paix, mais sans rien donner en contrepartie.

J'apprends encore que les partis arabes israéliens ont été interdits et ne pourront pas participer aux élections parce qu'ils ont dénoncé cette guerre. C'est écœurant. C'est donc à cela qu'Israël aspire: un pays uniquement pour les Juifs. Que fait-on des autres? J'ai honte !
Honte, car je ne connais pas d'autres futurs plausibles pour rendre les peuples heureux et pacifiques que de vivre libre dans un pays séculier où toutes et tous ont des droits égaux. La mise en œuvre de l'initiative de Genève et du plan de deux Etats vivant en paix côte à côte est rendue de plus en plus impossible par la colonisation israélienne. A Gaza, il y a des réfugiés de 1948, des réfugiés de 1967 et leurs enfants. Dans ces mêmes camps qui recevaient à l'époque des réfugiés juifs, dont ma famille, fuyant le nazisme. Ne pouvons-nous pas comprendre ce que signifient les droits de la personne, le droit international et les Conventions de Genève ?

Je ne veux pas rester silencieuse, aussi je suis dans la rue toutes les semaines et encore plus souvent depuis le déclenchement de cette guerre, non seulement pour la paix et la fin des hostilités, mais aussi pour la fin de l'occupation, pour une véritable négociation dans laquelle on intègre les femmes, pour qu'Israël reconnaisse sa part de responsabilité dans le drame de 1948 et pour que la Suisse cesse toute collaboration avec Israël. Il nous faut passer un cran au-dessus dans les pressions et appeler au boycott, aux sanctions, au désinvestissement en Israël !
Quant aux Européens, qui en ont marre qu'Israël détruise tout ce qu'ils construisent pour rendre la vie des Palestiniens un peu plus vivable, eux aussi devraient s'impatienter et faire davantage pression sur Israël.

Obama save us! Qui sera assez fort pour faire pression sur Israël pour l'obliger à faire la paix, si nous ne nous y mettons pas tous ?

La paix est le seul remède à l'extrémisme.

RINA NISSIM, Genève


 

Le vrai visage de cette guerre !

chars


bombe


prison


fumée


Burki






photos tiré du  "Palestine Chronicle"