Votation du 24 novembre 2024 – Élargissements des Autoroutes

 

Réflexions sur l’élargissement de tronçons autoroutiers

 

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Non à de nouvelles voies sans issue !

 

Alors que les politiques d’agglomération commencent à peine à déployer leurs effets grâce à la concrétisation des mesures de développement des transports publics et de réaménagement des tronçons routiers en faveur d’un meilleur partage de l’espace public entre les différents modes de transport, le parlement nous propose d’élargir le tronçon autoroutier entre Nyon et Le Vengeron à 2x3 voies à horizon 2040 pour la modique somme d’un milliard de francs: de l’argent jeté par la fenêtre.

 

Voilà plus de quinze ans que les agglomérations de l’arc lémanique développent des politiques d’accessibilité toujours plus restrictives pour l’automobile, pas par plaisir mais purement et simplement car nous manquons de place! Ce n’est pas parce que l’autoroute sera élargie que nos villes et villages seront en mesure d’accueillir plus de véhicules.

 

Dans les centres, la qualité de l’espace public dépend directement de la place à disposition. Réaménager les rues et places en faveur d’une arborisation plus généreuse pour lutter contre les îlots de chaleur, perméabiliser les sols afin de limiter les dégâts en cas d’inondations, offrir des espaces naturels au cœur des villes permettant à toutes et tous de bouger et de se ressourcer au profit de sa santé mentale et physique tout en (ré)accueillant une certaine biodiversité ne sont que quelques exemples des priorités, notamment définies dans les plans climat, qui accompagnent quotidiennement les politiques dans leurs choix stratégiques.

 

Une chose est sûre, la tendance n’est pas et ne sera plus jamais à l’extension du nombre de places dans des parkings pourtant parfois déjà saturés dans les centres comme dans les zones d’activités. À quoi bon élargir les autoroutes pour accueillir plus de véhicules si on ne peut pas stationner ces mêmes véhicules à destination? Au vu des enjeux climatiques auxquels nous faisons d’ores et déjà face, comme sur le plan énergétique, il s’agit avant tout de trouver le bon mix. Il n’y a pas de solution unique et chaque déplacement doit aujourd’hui être (re)pensé afin de limiter au maximum son impact.

 

Mais alors que faire? Ne rien lâcher et poursuivre nos efforts! Les récentes études nous montrent que le trafic d’agglomération baisse enfin, en premier lieu dans les centres grâce au développement des transports publics et à l’aménagement d’infrastructures dédiées aux modes actifs. Il faut à tout prix éviter de rebrousser chemin. Ayons le courage d’agir autrement, de (re)questionner nos habitudes de déplacement et envoyons un signal fort en apportant clairement notre soutien au développement des alternatives au tout voiture sans toutefois y renoncer dogmatiquement, notamment dans les zones les moins densément peuplées pour lesquelles aucun autre moyen de transport ne se justifie économiquement.

 

Pour être cohérent, votons un grand NON le 24 novembre prochain, tout simplement...

 

 

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Des dépenses qui sont un contresens économique

 

Thibault Grauz, Spécialiste en communication, Vert’libéral

 

Il y a quelques mois, la population votait avec enthousiasme la loi sur l’électricité. En ce temps-là, les milieux économiques rejoignaient la plupart des écologistes et l’ensemble des sensibilités politiques, à l’exception des plus conservateurs, pour chanter à l’unisson les louanges de l’efficience, de l’indépendance et de la propreté énergétique. Quelques mois ont passé, et un autre projet sera bientôt soumis au peuple, un projet à 5,3 milliards qui propose précisément l’inverse: l’extension des autoroutes.

 

Soudain, les notions d’efficience, d’indépendance et de coûts semblent échapper à certains. Qui jugent bon de remettre une pièce dans un système construit sur des réalités du XXe siècle qui n’ont plus cours aujourd’hui.

 

La crise énergétique de 2022 nous a forcés à nous approvisionner, dans la panique, à des prix que chaque consommateur a pu ressentir; elle nous montre la vulnérabilité économique dans laquelle ce modèle nous a mis. Mais l’énergie n’est pas la seule ressource critique dont nous dépendons pour notre mobilité, c’est également le cas pour des matériaux, comme l’aluminium, et l’acier que l’Europe produit de moins en moins. Ce qui nous amène, tout comme pour les énergies fossiles, à nous tourner vers des producteurs diplomatiquement moins stables que nos voisins, notamment la Chine qui en produit aujourd’hui, à elle seule, la moitié. Il faut donc, pour éviter de subir, promouvoir une mobilité efficiente tant du point de vue énergétique que des ressources matérielles. Or investir davantage dans le transport individuel revient à faire tout l’inverse; puisqu’il faut en moyenne six fois plus d’énergie et entre deux et quatre fois plus d’acier pour transporter une personne sur la même distance en voiture qu’en transport public.

 

Cette dépendance n’est pas le seul effet pervers de cette situation sur l’économie. Les coûts croissants pour l’entretien des routes dépassent désormais le milliard mais ne sont que la partie émergée de l’iceberg. En effet, il y a quelques jours, sans doute contraint par les révélations de la «NZZ», Albert Rösti a dévoilé, au grand public, le rapport sur les coûts externes des transports. Une charge de 14,5 milliards par année imputée au transport individuel motorisé, qui révèle le poids financier que fait peser cette politique climato-laxiste sur la société, en particulier sur la santé.

 

Ces frais alourdissent considérablement la charge de l’État. Au moment où les partis libéraux prônent, à juste titre, le sérieux budgétaire, la mobilité et les investissements indispensables qui y sont liés, ne peuvent pas échapper à la réflexion.

 

Le 24 novembre prochain, le peuple ne se prononcera donc pas pour ou contre la voiture, qui reste indispensable à certains usagers, mais pour ou contre remettre une pièce dans cette machine infernale qui plombe notre indépendance énergétique et économique et pèse à finalement sur l’État et donc sur le contribuable.

 

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Les bouchons actuels ne disent rien du trafic de demain

 

Alberto Mocchi, Secrétaire général de Pro Natura Vaud et député Vert

 

Imaginez: nous sommes un mercredi matin d’automne, à la fin des années 50. Les feuilles mortes tombent nonchalamment dans un Aar au courant soutenu, et le Conseil fédéral se réunit pour sa séance hebdomadaire, avec à l’ordre du jour, notamment, l’évolution du réseau routier national. Les sept Sages consultent les chiffres à leur disposition, et constatent que moins de 50% des déplacements des personnes et 28% de ceux de marchandises s’effectuent par la route en 1950, et que seules quelques centaines de milliers de véhicules sont immatriculés dans le pays. Fort de ce constat, le Conseil fédéral rejette le projet de loi sur les routes nationales, et enterre ainsi le développement des autoroutes, préférant tout miser sur le développement du rail.

Cela ne s’est pas passé comme cela vous dites? Vous avez raison! Le Conseil fédéral a bien validé cette loi, et la première autoroute du pays a été inaugurée en 1964. Cela car on ne s’est pas basés à l’époque sur l’état présent du marché automobile ou de l’engorgement du réseau routier, mais bien sur les perspectives de croissance exponentielle que le boom économique offrait à la voiture et à son utilisation.

 

Un peu plus de soixante ans plus tard, il semble donc essentiel de ne pas se fier à la situation actuelle, mais bien de réfléchir à celle future avant de vouloir se lancer tête baissée dans un coûteux programme d’élargissement des autoroutes.

 

Le monde de la mobilité risque fort d’être complètement bouleversé ces prochaines décennies: le développement du télétravail et de nouvelles formes de connectivité font qu’on aura moins besoin d’être toutes et tous au bureau à 8 h du matin, et donc dans une file de voitures sur l’autoroute à 7 h 30. La croissance exponentielle de la motorisation individuelle a par ailleurs subi un net arrêt ces dernières années. Le taux de motorisation (nombre de véhicules par rapport à la population) diminue dans notre canton depuis des années, et la part des transports en commun dans les déplacements augmente constamment. Le pourcentage de jeunes détenteurs d’un permis de conduire est par ailleurs en baisse.

 

Si on ajoute à cela les objectifs climatiques que notre pays s’est engagé à suivre, voire le développement prochain de véhicules autonomes à même de changer complètement la structure du trafic, il y a fort à parier que la mobilité de 2044 n’aura pas grand-chose à voir avec celle de 2024, tout comme celle de 1954 était fort différente de celle de 1974. Il est donc illusoire et trompeur de se baser sur les bouchons actuels pour prévoir le trafic de demain. Il semble donc temps de faire preuve d’une réelle vision en matière de mobilité, et de s’inspirer du courage de ceux qui ont décidé de développer le réseau autoroutier au siècle dernier pour refuser de dépenser des milliards dans des autoroutes bientôt obsolètes.

 

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L’élargissement ne résoudra pas les bouchons

 

Vincent Kaufmann, Professeur à l’EPFL

 

Le vote sur l’élargissement de six tronçons d’autoroute pour 5,8 milliards de francs suisses fait l’objet d’un très vif débat. Bien sûr, la congestion est une question importante pour de nombreuses personnes et des réponses politiques et de planification sont nécessaires pour répondre à la situation actuelle. Mais l’élargissement des autoroutes permettrait-il réellement d’atteindre l’objectif souhaité, à savoir réduire les embouteillages? La recherche nous a appris que non. En tant que professeurs et chercheurs dans le domaine des transports et de la mobilité actifs dans les universités suisses, nous souhaitons expliquer pourquoi.

 

Il existe diverses raisons politiques d’être pour ou contre l’élargissement proposé des autoroutes.

Cependant, certains des arguments utilisés dans le débat ne résistent pas à l’examen de preuves scientifiques bien établies. Nous publions cette tribune pour rétablir la vérité, afin que les citoyens puissent se forger une opinion et voter en toute connaissance de cause.

 

  1. Il est scientifiquement prouvé que la création d’une nouvelle offre de transport (par des routes élargies ou nouvelles) entraîne une augmentation de la demande. Ce phénomène de trafic induit, qui s’applique à tous les modes de transport, a été observé à maintes reprises dans le monde entier ainsi qu’en Suisse. À court terme, une nouvelle infrastructure peut soulager la congestion. Cependant, les gens adaptent leur mobilité à l’infrastructure disponible en changeant leurs habitudes. Ces décisions peuvent être pertinentes au niveau individuel, mais lorsqu’elles sont cumulées, elles créent une demande supplémentaire.

 

  2. L’augmentation du trafic ne provoquera pas seulement, au bout de quelques années, des encombrements aux mêmes endroits, mais elle les déplacera également vers d’autres points du réseau. Il ne faudra pas attendre longtemps avant que d’autres «goulets d’étranglement» n’apparaissent, notamment à l’entrée des villes.

 

  3. L’augmentation de la capacité routière, malgré l’intention de réduire les embouteillages, entraînera une augmentation du nombre de personnes se déplaçant en voiture. L’élargissement des routes va donc à l’encontre du transfert modal fixé par la Confédération et les cantons. Les impacts de l’ajout de voies sont importants - perte de terres agricoles, bruit, pollution de l’air et émissions de gaz à effet de serre.

 

 

  4. Finalement, si l’automobile apporte de nombreux avantages en termes d’accessibilité, elle impose des coûts importants à la société. Un récent rapport de la Confédération montre que le transport motorisé privé implique chaque année près de 19 milliards de francs de coûts externes.

 

Nous estimons qu’il est de notre devoir de partager cette conclusion: l’élargissement d’une autoroute non seulement ne résout pas le problème de la congestion, mais il l’exacerbe à moyen et long terme. Il s’agit d’une question importante qui appelle d’autres réponses en matière de planification et de politique.

 

*La tribune est signée par 17 personnalités du monde académique: 24heures.ch

 

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Lettres de lecteurs parues dans le 24heures

 

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Un projet insensé

 

Avez-vous essayé de vider plus rapidement un récipient (tonneau, baignoire, seau, tonneau, tuyau) en l’élargissant mais en laissant la même taille à la bonde à la sortie? Nous savons tous que c’est peine perdue; pas besoin d’étudier la dynamique des fluides. Or c’est ce que tente sans espoir de réaliser – à grands frais – le projet autoroutier qui est actuellement soumis à la sagacité de l’électorat.

C’est insensé.

Luc Recordon, ancien conseiller aux États, Jouxtens-Mézery

 

 

Et l’entrée en ville ?

 

On nous vante les bienfaits de ces autoroutes élargies, et j’en doute fortement. Prenons l’exemple de Genève. Si le flux de voitures est si dense à l’approche de Genève, c’est que l’entrée en ville resserre les voies et que la circulation aux carrefours est régie par des feux. Une autoroute plus large n’y changera rien. On va donc dépenser 5 milliards de francs pour déplacer le problème de quelques kilomètres.

Cela n’a aucun sens.

Colette Hein Vinard, Les Bois (JU)

 

 

Arguments fallacieux

 

Les causes des bouchons sur les autoroutes ne proviennent pas du manque d'une troisième voie mais du fait que les sorties des autoroutes ainsi que les entrées des villes sont déjà embouteillées par un trop-plein de voitures, fait signalé dans l'argumentaire des pro-troisième voie pour justifier la construction de ces voies supplémentaires. Il ne sert donc à rien d'ajouter des voies de plus à l'autoroute si à sa sortie et aux entrées des villes, les embouteillages bloquent la circulation.

Au lieu de dépenser des milliards pour des troisièmes voies, investissons plutôt cet argent pour résoudre les bouchons à l'intérieure des villes et aux sorties des autoroutes. Comme quoi, il ne s'agit pas d'une stérile opposition rail-route mais d'une considération sensée sur la pertinence de la construction de plus de voies sur l'autoroute alors que le problème se situe au niveau des villes et de leurs entrées.

Donc, que penser de la naïveté de certains que de croire que l'aménagement d'une troisième voie sur les autoroutes résoudra tous les problèmes de bouchons ?

Georges Tafelmacher, Pully

 

 

Le bon sens va-t-il l’emporter ?

 

Le résultat du vote sera particulièrement intéressant, en tant que révélateur de la conscience suisse. En effet, dans cette affaire, une cohorte de spécialistes de la mobilité s’est élevée récemment pour expliquer (à ceux qui ne l’avaient pas encore compris) que davantage de routes signifie davantage de trafic à terme, et que cette «étape d’aménagement» allait à l’encontre des engagements de la Suisse à l’égard de l’environnement. Il est donc logique de voter contre ce crédit passéiste. Mais, il y a la sacro-sainte liberté de choix du mode de transport, de la voiture comme symbole de cette liberté. C’est ainsi que dans notre pays, très majoritairement à droite, cette votation nous permettra de savoir si c’est malgré tout le bon sens qui l’emporte, ou si «quand le Sage montre la Lune, le pendulaire regarde le doigt».

Dominique Matthey, Lausanne

 

 

Qui veut encore de ces projets ?

 

L’opposition aux projets autoroutiers semble coaliser de plus en plus de monde. Il y a bien sûr la grande coalition associative et politique qui se mobilise depuis des mois pour faire entendre des arguments solides et chiffrés. Puis des voix du monde paysan qui se sont élevées pour dénoncer le bétonnage des terres agricoles. Ensuite, 350 experts en mobilité qui, dans un appel, ont dénoncé des projets qui vont aggraver les problèmes de congestion. Sont venues s’ajouter 16 personnalités du monde académique. L’un d’eux a démontré, étude à l’appui, comment l’élargissement de l’A1 péjorerait fortement la qualité de vie dans les communes genevoises mais aussi autour de Coppet et de Nyon. Ce n’est d’ailleurs sûrement pas un hasard si une cinquantaine de membres d’Exécutifs communaux concernés ont dénoncé le déferlement de nuisances sur leurs localités en cas d’élargissement de l’A1.

Plus surprenant: la Fédération des architectes suisses a même appelé à voter non, tout comme six associations d’habitants de la Ville de Genève. Et là, on apprend que plus de 80 professionnels de la santé appellent à refuser ces projets pour éviter d’aggraver les problèmes de santé publique liés au trafic motorisé (bruit, pollution, entre autres)! Mais qui défend encore ces projets d’un autre temps à part quelques lobbyistes de la voiture, du béton et quelques politiciens populistes, agitant en vain des sophismes approximatifs et des contre-vérités ?

En tout cas, pas moi: je voterai un grand NON.

Kirsten Almeida Erni, Lancy (GE)

 

 

Autoroutes - Un projet insensé

 

Avez-vous essayé de vider plus rapidement un récipient (tonneau, baignoire, seau, tonneau, tuyau) en l’élargissant mais en laissant la même taille à la bonde à la sortie? Nous savons tous que c’est peine perdue; pas besoin d’étudier la dynamique des fluides. Or c’est ce que tente sans espoir de réaliserà grands frais – le projet autoroutier qui est actuellement soumis à la sagacité de l’électorat.

C’est insensé.

Luc Recordon, ancien conseiller aux États, Jouxtens-Mézery

 

 

Et l’entrée en ville ?

 

On nous vante les bienfaits de ces autoroutes élargies, et j’en doute fortement. Prenons l’exemple de Genève. Si le flux de voitures est si dense à l’approche de Genève, c’est que l’entrée en ville resserre les voies et que la circulation aux carrefours est régie par des feux. Une autoroute plus large n’y changera rien. On va donc dépenser 5 milliards de francs pour déplacer le problème de quelques kilomètres.

Cela n’a aucun sens.

Colette Hein Vinard, Les Bois (JU)

 

 

 Des champs cultivés ou de l’asphalte ?

 

Si le peuple décide de soutenir l’élargissement des autoroutes et les aménagements annexes souvent sous-estimés comme les jonctions autoroutières ou les modifications de routes cantonales, ce seront plus de 53 hectares de terres cultivables qui seront détruites, soit plus de 76 terrains de foot.

Cela peut paraître négligeable aux yeux de certains, mais la bétonisation des terres nourricières est doublement dommageable.

Premièrement, elle empêche les agriculteurs de faire leur travail, soit de nourrir la population. Notre part d’autosuffisance alimentaire, en Suisse, se situe à 49%. Agrandir les autoroutes, c’est augmenter notre dépendance envers les aliments étrangers, souvent produits de manière nettement moins respectueuse de l’environnement. Il y a toujours une bonne raison pour enlever des terres aux agriculteurs afin d’y mettre des infrastructures diverses. Mais à part les bouchons, rien ne pousse sur le goudron de nos autoroutes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, les surfaces agricoles utiles étaient de 1,48 million d’hectares en 1980 et elles ont chuté à environ 1,04 million d’hectares en 2018.

Deuxièmement, ce qui ne sera pas produit en Suisse sera importé, ce qui engendrera plus de trafic, plus de camions, plus de nuisances, plus de travaux pour construire des routes plus larges pour acheminer dans nos assiettes de la nourriture que nous ne pourrons plus produire ici vu qu’on y aura mis des autoroutes. C’est un vrai cercle vicieux.

Nous avons besoin de terres agricoles pour nourrir notre population et participer à la beauté de nos paysages dont nous sommes si fiers.

Votons non à l’extension des autoroutes qui détruisent nos terres agricoles.

Maurice Gay, agriculteur, Nyon,

 

 

Et la santé des riverains dans tout ça ?

 

Concerne l’article «Les bouchons dopent-ils les prix chez Coop et Migros?» («24 heures» du 6 novembre).

Si les heures de bouchons coûtent à l’industrie agroalimentaire, parmi les coûts externes du trafic automobile, ceux liés aux coûts sanitaires et à la santé sont souvent oubliés. Et si l’extension de l’autoroute A1 est à juste titre critiquée sous l’angle environnemental, économique ou modal, il est moins rappelé l’impact sur la santé des riverains et riveraines de ce méga-projet autoroutier.

 

Les transports constituent une importante source de pollution atmosphérique qui augmente le risque de développement de maladies pulmonaires, cardiaques, d’AVC ou de cancers. Le bruit a aussi un impact très nocif, quand il est excessif, pour les personnes qui le subissent. Les dérangements qui résultent d’un passage de voitures répétitif nuit à la concentration, à la communication mais aussi au calme et au repos. Deux éléments essentiels pour être et rester en bonne santé. On sait que l’exposition à long terme à la pollution et au bruit des transports en Suisse contribue à la mortalité prématurée.

Tout cela est sans compter la volonté de la majorité bourgeoise du parlement fédéral de mener une bataille contre la protection contre le bruit: il est en effet prévu d’abaisser les critères en matière de protection contre le bruit pour les nouveaux logements ou les rénovations. Cela doit nous faire craindre le pire pour les riverains et riveraines de ces mégaprojets de bétons !

Léonore Porchet, conseillère nationale Les Vertes

 

 

Un très mauvais signe

 

Le trafic automobile, on le sait maintenant, est un grand contributeur au réchauffement climatique. Celui-ci montre déjà ses effets dramatiques, parfois mortels à l’occasion des graves catastrophes naturelles qui se multiplient.

La diminution du trafic automobile, en particulier pendulaire, est donc un objectif essentiel de la politique des transports.

De nombreuses personnes, par convenance personnelle, ont choisi d’habiter à la campagne pour son calme et sa proximité avec la nature, et de travailler en ville pour un salaire plus élevé. Parmi celles-ci, de plus en plus font l’effort, au prix souvent d’une certaine perte de temps, de choisir les transports publics pour leur déplacement quotidien domicile-lieu de travail. Mais la plupart des autres, pour gagner du temps, choisissent la voiture pour ces trajets, incommodant les riverains par le bruit et la pollution qu’ils provoquent, en n’hésitant pas à traverser les villages pour éviter les bouchons.

Et c’est maintenant à ces citoyens très peu responsables que M. Rösti veut faire un gros cadeau en élargissant l’autoroute entre Nyon et Genève. Ce n’est pas seulement un non-sens environnemental extrêmement coûteux, mais c’est surtout en contradiction flagrante avec les efforts que font les autorités pour encourager le transfert modal dans le trafic pendulaire.

Pierre Guignard, Villeneuve

 

 

L’autoroute qui détruit la pluie

 

Depuis les temps anciens, on savait que la présence des arbres et plus particulièrement les forêts amènent la pluie. Les anciens ont même déboisé des régions humides du nord de l’Europe afin de les assécher et les rendre cultivables.

Nous savons aujourd’hui que les arbres et, dans une moindre mesure, les herbages et cultures annuelles «évapotranspirent» l’eau du sol et permettent ainsi d’alimenter les nuages. Ces nuages donnant ensuite de nouvelles pluies à répétition. Cela s’appelle le petit cycle de l’eau qui est responsable d’une bonne partie de nos pluies sur les continents.

Cette évaporation rafraîchit également l’atmosphère proche du sol en évacuant la chaleur latente en haute altitude et vers l’espace. Cette fonction essentielle de la végétation agit comme un ascenseur thermique qui maintient l’équilibre énergétique de la terre. C’est pour cette raison pendant l’été qu’à l’intérieur des forêts, il fait frais, tandis que la surface du goudron des routes nous brûle les pieds. Là où il n’y a pas d’arbres ou de végétation, comme dans les déserts, les pluies sont très rares.

Si l’on veut éviter la dégradation climatique et la diminution de nos pluies, il ne faut pas construire davantage d’autoroutes. Si l’on voulait éviter cette dégradation, il conviendrait, au minimum, de compenser la végétation détruite par un reboisement équivalent en surface et en valeur de parkings existants.

Fred Tschuy, Nyon

 

 

Une surdité orientée

 

Sommes-nous devenus sourds? La question est posée quand on voit comment beaucoup ne souhaitent pas entendre la voix des données fiables, ni celle simplement du bon sens. S’agissant de renforcer encore la dépendance autoroutière, comme on nous le propose, juste un point: près de l’unanimité des avis, y compris parmi ceux qui sont en faveur, admettent que, après et malgré ces travaux pharaoniques, il ne faudra guère plus de dix ans pour revenir à une situation inextricable de bouchons. Mais bien sûr, le maître défenseur de ladite dépendance est M. Rösti, qui n’a pas remisé son costume de lobbyiste du pétrole.

Et c’est là qu’on peut dire que nous ne sommes pas complètement sourds, parce que si sensibles aux séduisantes sirènes chantant sans relâche les merveilles du système qui continue à nous servir du «plus c’est grand et gros, mieux c’est» contre toute évidence. Alors qu’une des orientations qu’il convient de suivre est celle de la sobriété – une sobriété qui peut être pleinement satisfaisante, plus que nos hyper-consommation.

Dr. Jean Martin, Échandens

 

 

Les autoroutes de l’impasse

 

Il y a déjà une cinquantaine d’années que les plus éminentes autorités scientifiques nous invitent à reconsidérer sérieusement nos modes de consommation, de déplacements, d’alimentation, de loisirs et j’en passe. Cela sous peine de conséquences plus que dommageables pour notre bonne vieille planète. Ce que malheureusement l’on constate de plus en plus. Ainsi donc, plus de 350 spécialistes nous avertissent maintenant que les projets d’agrandissement des autoroutes sont un leurre parfait. Mais ne s’agirait-il pas là encore d’une espèce de professeur Tournesol aussi mythomane que paranoïaque, fantasmant dans les vapeurs de son laboratoire claustré? Alors que les partisans du «plus d’autoroutes» ont raison, en tant que certifiés cadors d’une importante frange politique et économique, à savoir qu’ils maîtrisent mieux les choses que les susmentionnés, qu’ils ont les pieds sur terre, eux, qu’ils ont une vision réaliste de la société et du bien-être qu’il sied de lui garantir. Il ne vous reste plus qu’à choisir entre ces deux options.

Paul Helfer, Lausanne

 

 

Un enjeu limpide

 

Concernant l’élargissement des autoroutes, j’ai pu lire des arguments alambiqués expliquant qu’il s’agissait d’un «développement équilibré». Mais franchement, il faut regarder les choses comme elles sont: si on élargit les autoroutes, c’est par dessein un moyen d’augmenter leur débit, c’est indiscutable et l’Ofrou a même calculé l’augmentation du trafic qui va en découler. L’enjeu se résume de manière limpide: veut-on dépenser 5 milliards pour ouvrir les vannes du trafic automobile, oui ou non? Si on ouvre les vannes, il ne faudra pas s’étonner que la situation de congestion se dégrade encore dans les agglomérations.

Vincent Rossi, Lausanne

 

 

Dites-moi où regarder

 

S’il vous plaît, dites-moi où regarder pour me rassurer qu’on peut très bien utiliser davantage sa voiture.

 

Les informations? Les images de bateaux dans les rues inondées ne me surprennent plus, les images de fumée d’incendie traversant des milliers de kilomètres ne me surprennent plus, les images de fumée d’incendie traversant des milliers de kilomètres ne me surprennent plus, les coulées de boue ne me surprennent plus.

Les médecins? Ils disent que la pollution génère 2300 décès prématurés par année en Suisse.

Les finances? On aie pour amener de l’eau aux troupeaux en hélicoptère, on paie pour réparer ce qui a été détruit par les coulées et les incendies, le cours du blé s’est envolé, les surfaces cultivables sont menacées par la montée des eaux. On prévoit 1 million de morts par an chaque année d’ici à 2050 à cause du réchauffement climatique, qui coûterait 490 milliards de dollars.

Les animaux? Il y a des mammifères disparus, des insectes disparus, des poissons disparus.

Les montagnes? Elles étaient éclatantes de neige toute l’année, de glaciers, de lacs.

 

S’il vous plaît, dites-moi où regarder pour me sentir bien en prenant davantage ma voiture.

Ou alors dites non à l’extension des autoroutes.

Cécile Ryser, Genève

 

 

Le vrai problème de la saturation

 

Je ne comprends pas qu’on puisse voter pour l’élargissement des autoroutes et continuer le bétonnage de terres cultivables. Je ne comprends pas qu’il y ait encore des personnes d’accord de continuer à enlaidir notre pays par des autoroutes plus larges avec leurs lots de routes d’accès.

La Suisse est trop petite en surface pour augmenter encore les autoroutes. Bien sûr que paysans, constructeurs et transporteurs de toutes sortes ont besoin de la voiture, mais ce n’est pas ceux-là qui encombrent nos autoroutes.

Sur l’autoroute, la majorité des voitures est occupée par une seule personne. Si la moitié de ces personnes faisait du covoiturage ou allait en transports publics, les problèmes de circulation seraient bien moindres. Médecin actuellement retraitée, je suis toujours allée travailler en transports publics, même si je devais marcher quinze à vingt minutes pour atteindre le train !

C’était reposant !

Susanne Reymond-Gruber, Pully

 

 

La question des pendulaires

 

C’est une question toute simple que les partisans ou adversaires d’une troisième voie sur l’A1 ne se posent guère. Et pourtant! Il saute aux yeux que si l’on diminuait le volume du trafic, aucun élargissement de l’autoroute ne serait nécessaire. Alors quelques constats. L’économie genevoise, essentiellement tertiaire, attire des milliers de travailleurs. Alors pourquoi ne pas délocaliser une partie de ces entreprises, créer des pôles de développement qui pourraient stopper la croissance échevelée de Genève et le nombre de pendulaires? Des villes comme Yverdon, par exemple, pourraient dégorger la cité genevoise.

Autre chose: les pendulaires ne peuvent s’établir à Genève, les loyers y étant stratosphériques, fruit de la spéculation foncière et immobilière. Personne ne songe sérieusement à lutter contre ce fléau. Mais on pourrait au moins tenter de prendre une mesure toute simple: accorder la priorité des logements à louer aux personnes dont le lieu de travail est proche de ces appartements. Genève est comme un cœur qui grossit, grossit, exigeant un flux de sang de plus en plus important.

Mais les cœurs, cela peut exploser.

Martial Gottraux, Moudon

 

 

Des parkings pour fluidifier les déplacements

 

Alors que des autoroutes à six voies ne suffisent pas et qu’il est question de passer à huit voies sur l’un des tronçons d’autoroutes surchargées concerné par la votation du 24 novembre, alors qu’est détestable aux heures de pointe la circulation sur les six pistes de l’autoroute entre Lausanne et Morges-est, par exemple, permettez-moi de mettre en évidence une solution différente: l’amélioration et la multiplication des grands parkings à proximité d’une gare ou d’un centre de bus. Y en a-t-il à proximité de chaque gare des grandes lignes ferroviaires ou avec des connexions suffisamment rapides avec les gares? Sont-ils suffisamment grands? Et leur promotion est-elle suffisante ?

La certitude de pouvoir y déposer facilement sa voiture à proximité d’une gare ou d’un centre de bus amènerait à renoncer à des déplacements quotidiens fastidieux. Et si le prix du parking était pris en charge dans le billet ou l’abonnement de train, l’hypothèse du parking l’emprise redoutée du trafic routier sur des terres agricoles ou la nature.

Monique Gisel, Lully

 

 

Encore plus de caoutchouc dans les cours d’eau

 

Un argument des partisans des nouvelles autoroutes consiste à dire que l’augmentation constante du trafic routier n’est pas un problème du point de vue écologique, puisque demain le parc automobile sera électrifié.

Cela ne tient pas la route. D’abord, l’électrification du parc se déroule au ralenti, on vend davantage de voitures hybrides - qui n’ont aucun intérêt écologique – que de véhicules électriques. Quant aux poids lourds, ils continueront longtemps à consommer du diesel.

Mais le principal effet dommageable de l’augmentation du trafic, c’est la production de particules fines de caoutchouc, dites microgommes, qui finissent dans les cours d’eau, et dans lac Léman pour ce qui concerne notre région. En trente ans, les usagers de la route en Suisse ont déversé dans l’environnement 200'000 tonnes de microdéchets de caoutchouc (source: EMPA), qui s’ajoutent aux 14'000 tonnes de microplastiques rejetés chaque année dans l’environnement. Or, cette pollution massive augmente en même temps que le parc automobile, et même davantage puisque les voitures électriques sont plus lourdes, et usent donc davantage leurs pneus.

Les Suisses ont refusé de convertir quelques terres agricoles en jachères florales. Mais apparemment, ils s’apprêtent à les convertir en hectares de béton !

Philippe Barraud, Cully

 

 

Élargir les autoroutes: folie ou tromperie ?

 

Au Moyen Âge, la représentation d’un individu avec un entonnoir sur la tête en faisait soit un tricheur soit un fou. À l’occasion de la votation du 24 novembre sur les autoroutes, ni l’un ni l’autre ne gagnera dans les urnes, à condition de retourner l’entonnoir pour s’imprégner d’un minimum de lucidité. Élargir la partie conique de l’entonnoir à trois voies, alors que le diamètre de son goulet de sortie restera inchangé, n’améliorera assurément pas le débit du trafic. Les conducteurs se bousculeront à la fin des trois voies pour se frayer un passage avant le rival d’à côté, augmentant les risques… de bouchons; et d’accrochages, causes de... bouchons !

Obtenir ce résultat épatant d’absurdité imposerait de débourser 5,3 milliards de francs plus féconds pour d’autres tâches, en plus de perdre des milliers d’hectares de terres agricoles et d’interrompre des couloirs de faune déjà sérieusement en voie de disparition. Ce projet d’autoroutes relève donc soit de l’attrape-nigaud, soit de la déraison, ce qu’ont très bien compris la plupart des agglomérations concernées.

Alors, le conseiller fédéral Albert Rösti ne devra pas prendre ombrage si, le 24 novembre prochain, la population devait refuser de croire aux «besoins vitaux» de ses lobbyistes et... devait retourner l’entonnoir dans le bon sens !

Dr. Alain Frei, membre des Grands-parents pour le climat, Le Mont-sur-Lausanne

 

 

L’histoire ne fera que se répéter

 

Élargissement des autoroutes ?

Non, bien sûr. Nombreux inconvénients: villes submergées d’automobiles, conflit avec le rail, suppression de terres agricoles, des années de travaux. Et très cher pour un résultat misérable. Diminution des bouchons et amélioration de la sécurité ?

Seulement pendant dix ans au mieux. Après, on se retrouvera dans la même situation que maintenant. Car davantage d’autoroutes, c’est davantage de trafic. Et toujours trop de CO2, même avec des voitures électriques.

Philippe Biéler, ancien conseiller d’État vaudois responsable des infrastructures, Maracon

 

 

L’argent doit être mieux utilisé

 

Beaucoup de discussions ont déjà eu lieu à ce sujet. Il me reste toutefois la phrase de Monsieur Mauro Poggia dans «24 heures» du 25 septembre sur l’estomac: «L’argent est là. S’il n’est pas utilisé pour ces projets, il ne le sera nulle part ailleurs.»

Je ne connais pas grand-chose dans les finances de l’État mais l’argent pourrait tout de même mieux être utilisé que dans la construction d’autoroutes inutiles. Tellement de gens ont de la peine à boucler la fin du mois !

Et puis, il fut un temps où beaucoup de discussions avaient lieu au sujet de bouchons sur l’autoroute à Morges. Depuis que la voie d’urgence a été ouverte à certains moments avec l’introduction du 100 à l’heure, on n’entend plus parler des bouchons de Morges !

Pour moi c’est un non très net pour les autoroutes.

Augustine Anker, Lausanne

 

 

Les activités humaines responsables

 

Deux récents courriers de lecteurs tentent de faire accroire que le CO2 généré par l’homme n’est pas très significatif eu égard à la production naturelle de cet élément. Les processus sont en effet tellement complexes qu’il est vain d’en traiter numériquement dans cette rubrique. La simple lecture d’un graphique montrant les flux de carbone vers l’atmosphère par consommation des énergies fossiles est ainsi plus simple à comprendre que des chiffres: une stabilité carbonique millénaire puis dès le début du XXe siècle une montée fulgurante des flux de carbone dans l’atmosphère, ce qui correspond exactement à l’industrialisation naissante puis au développement prodigieux de la production de masse sans limite vers la surconsommation par des milliers d’industries géniales mais trop irresponsables.

Oser penser aujourd’hui que l’homme n’y est pour rien est inexcusable. Actuellement 1,4 milliard de véhicules circulent avec leurs moteurs à explosions, sans compter les milliards d’autres moteurs utilisés dans l’industrie, en agriculture, auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers d’avions. La planète Terre est déjà sectoriellement perturbée et l’on sait que demain, elle sera invivable pour des millions de gens, futurs réfugiés climatiques qu’il faudra accueillir...

Pourquoi n’a-t-on rien fait pour la planète pendant cinquante ans? Et ça continue, alors que tout ce qui nous arrive et arrivera nous a été annoncé par des spécialistes du climat, des industriels responsables et des politiques prévoyants. Mais la fuite en avant continue en voulant élargir nos autoroutes.

Jean-Frédéric Mayor, Chigny

 

 

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NDC - Ci-dessous, exemple d’avis quelque peu démagogique pour le moins orienté de la droite dure !

 

Concerne le courrier des lecteurs «Remettre l’humain au cœur de la votation» («24 heures» du 13 novembre) et la réponse du berger à la bergère.

 

Remettre l’humain au cœur de la votation

 

Les vacances offrent souvent l’occasion de prendre du recul sur l’activité politique et d’évaluer les discours en cours. À l’approche des votations du 24 novembre, la campagne s’est transformée en une véritable guerre des chiffres et des arguments dogmatiques. Au-delà des croyances locales, il est essentiel de remettre l’humain au cœur de cette votation nationale. (NDC - avis démagogique et dogmatique)

Concrètement, j’ai emprunté quotidiennement le tronçon A1 vers la zone économique de Plan-les-Ouates, passant parfois jusqu’à trois heures dans les bouchons chaque jour, avec la charge mentale que cela engendre. La plupart des gens ne vivent pas près d’une gare ou d’un arrêt de bus pour se rendre directement à l’hôpital, aux activités des enfants, faire leurs courses, ou partir en week-end. C’est l’illusion d’une certaine tranche de la population qui habite ou travaille en ville, bénéficiant d’horaires flexibles ou de la possibilité de télétravailler.

Les arguments des opposants sont déconnectés de la réalité: cette autoroute, qui date des années 60, n’est plus adaptée. Cela n’a rien à voir avec le rejet du rail, de la bicyclette ou de la biodiversité, souvent utilisé comme excuse.

On ne peut s’émouvoir que 3 hectares soient expropriés à un agriculteur au regard de l’intérêt général des 90'000 véhicules empruntant cette voie, chaque jour (NDC - avis démagogique et dogmatique) et qui seront compensés.

Le 24 novembre, il est crucial de se poser la question (quelque peu démagogique !) : ne devons-nous pas penser à ceux qui travaillent dans nos hôpitaux, nos usines, nos commerces, nos artisans, et à tous ceux qui dépendent de ces infrastructures nationales pour leur sécurité et leur sérénité? Je crois qu’il est impératif de voter oui, afin de tenir compte de toutes les réalités et de sortir d’un débat local nombriliste et dogmatique dans lequel certains se sont égarés. (NDC - Sa remarque doit aussi la concernée car en matière de dogmatisme, elle en a fait tout le long de sa lettre !)

Laure Damtsas, conseillère communale PLR, Nyon

 

 

Le risque du trafic induit

 

Comme l’a si bien dit l’auteure du texte, il s’agit de remettre l’humain au cœur de la votation. Et donc il est important de voter non à l’extension des autoroutes. Il ne s’agit pas de nier la réalité des personnes qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler et participer à la vie sociale. Il s’agit de ne pas augmenter les bouchons qui leur empoisonnent la vie. En effet, élargir un tronçon routier le rend plus attractif. Le trafic se fluidifie un peu au début, ce qui attire de nouveaux automobilistes, car les gens adaptent leur comportement en fonction de l’offre à disposition. Les embouteillages reviennent, souvent en pire. Ce phénomène s’appelle le trafic induit.

Élargir les autoroutes ne permet donc pas d’atteindre le but visé, cela empire même la situation. Au lieu de gaspiller 5 milliards pour des projets qui ne vont même pas résoudre les embouteillages, et en attendant d’améliorer l’offre en transports publics et mobilité douce, on pourrait promouvoir le covoiturage ou baisser la vitesse aux heures de pointe, ce qui permettrait aussi d’économiser du carburant.

Le 24 novembre, je voterai non à l’élargissement des autoroutes afin que les gens contraints à utiliser leur voiture ne se retrouvent pas dans des bouchons encore pires.

Estelle Montet, Blonay

 

 

 

autoroutes

 

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Textes compilés par Georges Tafelmacher – tirés du journal le «24heures»

 

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