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24 heures . . .Le Courrier . . .

S O M M A I R E
Un Squatt à PULLY 24h - mise à l'enquête municipale
LE COURRIER - démolition précipitée Oasis résiste
Ultimatum de la COOP Descente de Police
Le Régional Réponse et explications
24h - Tribunal Cantonal Festival chant du cygne
Déguerpissement Dans l'arbre
Divers

 

Du jamais vu - un Squatt à PULLY !

T'OKUP' N°21 - octobre 2001

 

24 heures   Samedi-dimanche   29-30 septembre 2001   section Vaud pg. 16   "Lausanne"

PULLY - OCCUPATION DE L'OASIS

Des squatters à l'hôtel

Depuis le 12 septembre, une dizaine de personnes occupent un établissement vide. Propriétaire, la Coop déposé plainte

«Une maison vide est une maison morte.»

Fort de cette idée, un collectif d'une dizaine de personnes a investi et s'est installé il y a peu plus de deux semaines dans l'ancien hôtel-restaurant l'Oasis, à Pully. Jouxtant le centre Coop sur l'avenue C.F. Ramuz, la bâtisse de trois étages n'était plus occupée depuis la fin de l'année dernière. Rachetée par la Coop au moment où le restaurateur a décidé de mettre fin à son activité, elle sera en principe détruite pour faire place à un parking. Le projet s'inscrit dans un nouveau plan partiel d'affectation dont les modalités n'ont pas encore été finalisées par la Commune. Par conséquent, il faudra sans doute attendre encore plusieurs mois avant que le premier coup de pioche ne puisse être donné.

"Locataires usurpateurs"

Les squatters, artistes, étudiants et indépendants "peu fortunés", soucieux de "vivre autrement", entendent occuper les lieux dans l'intervalle, y habiter et y développer des activités culturelles :  peinture, musique, ateliers de théâtre et de bricolage et des espaces de rencontre :  bar café et bibliothèque. Ils affirment avoir adressé, par le biais d'un courrier, une lettre au propriétaire aussitôt arrivés dans la maison. «Nous l'avons informé de notre démarche, explique l'un d'eux. En plus de nous engager à payer les factures d'eau et d'électricité auprès des Services Industriels et à quitter les lieux un mois avant la démolition et le début des travaux, nous avons sollicité un contrat de confiance». La coop n'a pour l'instant pas répondu. Et pour cause, la missive ne semble pas être parvenue au siège de la société, à Renens. «Nous n'avons reçu aucune lettre des personnes qui occupent la maison depuis le 12 septembre» confie, étonné, le directeur de la coop Hervé Petroz. Informé de l'occupation de l'Oasis par la police de Pully, il a déposé une plainte pénale contre les "locataires usurpateurs" pour violation de domicile. Même si la situation est mal emmanchée, il se dit cependant disposé à discuter avec les squatters et, si «une proposition honnête est faite», n'entend pas recourir à la force pour les déloger. Dans la commune, l'occupation du bâtiment n'a suscité aucune réaction particulière.

LÉO BOLLIGER



L'Oasis sera démoli pour permettre l'agrandissement du parking de la Coop

24 heures         samedi-dimanche   9-10 mars 2002   pg.17

PULLY : MISE À L'ENQUÊTE   -   Les voitures chasseront les squatters

Occupé depuis la mi-septembre par un groupe de jeunes, l'hôtel désaffecté L'Oasis sera démoli pour permettre l'agrandissement du parking de la Coop.

La démolition de l'hôtel-restaurant désaffecté L'Oasis est mise à l'enquête. Situé à l'avenue C.F-Ramuz, à deux pas de la Coop, le bâtiment sera remplacé par vingt-cinq places de parc qui s'ajouteront à celles existantes. Propriétaire des lieux, le distributeur souhaite en effet améliorer l'accueil réservé à ses clients, qui, aux heures de pointe, trouvent difficilement un emplacement pour se garer. A terme, cette volonté aboutira à une refonte de l'ensemble du centre commercial. En conséquence, les vingt-cinq places de parc n'auront qu'un caractère provisoire, en attendant la construction d'un parking souterrain lié au nouveau centre Coop. Bien que rien ne soit encore définitivement décidé, ce projet est une musique d'un avenir pas si lointain que ça, dans la mesure où il est le moteur du plan partiel d'affectation qui devrait aboutir en fin d'année.

Pas d'opposition

Si aucune opposition n'a été déposée à ce jour, le projet suscite des questions dans le quartier. Notamment du côté des occupants actuels de L'Oasis :  des squatters. Ces jeunes en formation, ou à faibles revenus, avaient pris possession des lieux en septembre dernier (24 heures du 29 septembre 2001). «On en a marre des supermarchés qui ne servent à rien. Il y a déjà une Migros à 50 mètres et un parking presque vide en dessous», commente l'un d'eux. Du côté de la commune, on admet que le parking souterrain du Pré-de-la-Tour n'est pas utilisé selon ses capacités. «Mais cela n'empêche pas les gens d'aller s'entasser dans ce qui est un capharnaüm, le parking actuel de la Coop», ajoute Pierre Fehlmann, chef de l'urbanisme. La demande semble donc exister pour une telle infrastructure. Le délai d'opposition échouant le 14 mars, les jeunes occupants pourraient bien ne pas profiter longtemps de leur hôtel particulier.

Alain Détraz


Les squatteurs face à la démolition

LE COURRIER         jeudi 14 MARS 2002   pg.5

P U L L Y : Les squatteurs refusent de céder la place à un parking

URBANISME :Avenue Ramuz 4 à Pully, c'est l'adresse du squat L'Oasis. Une dizaine de jeunes, étudiants ou artistes habitent cet ancien hôtel-restaurant depuis six mois. Ils y exploitent un salon de thé et un salon de lecture, tous deux ouverts au public depuis peu. Aujourd'hui le propriétaire, la COOP, veut y construire un parking provisoire de 25 places. Une plainte pour violation de domicile a été déposée par la COOP. Selon les squatters, ce parking est prématuré par rapport au projet de centre commercial qu'a le grand distributeur. Ils estiment que les capacités de parking au centre de Pully sont suffisantes.

Mais la Municipalité de Pully soutient le projet et la mise à l'enquête se terminait hier. Une opposition émane d'un collectif de soutien récemment constitué. Pour José, un des squatters, «la municipalité doit faire un choix de société entre l'accès facilité à la consommation et un cadre de vie agréable. Nous ne partirons pas pour un parking, mais pour un meilleur projet». Ils dénoncent également des dizaines d'interpellations abusives de la police municipale à leur encontre.

JÉRÔME CACHIN

 

T'OKUP' N°26 - avril 2002

 

24 heures         mercredi  14 mars 2002   pg.16

PULLY : SQUAT   -   «On ne partira pas pour un parking !»

Les occupants de I'hôtel désaffecté situé à deux pas de la Coop, organisent la résistance face à la construction de 25 places de parc.

Après l'annonce dans nos pages de la mise à l'enquête de l'extension du parking de la Coop (24 heures du 9-10 mars), les squatters ont décidé de réagir. Hier, lors d'une conférence de presse, ils ont annoncé la création d'un collectif d'opposition et dénoncé les incohérences du projet qui implique la démolition de l'Hôtel Oasis qu'ils occupent. Le parking souterrain de 580 places, aussi proche que peu fréquenté, est l'un des arguments qu'ils opposent aux vingt-cinq places prévues. Sur le plan humain, ils reprochent aux autorités et à la Coop le comportement adopté à leur égard. «Nos lettres recommandées sont restées sans réponses. Nos seuls interlocuteurs ont été les Services industriels, qui nous ont fourni l'eau courante que nous payons, et la police, qui nous a contrôlés et fouillés des dizaines de fois», expliquent-ils. Forts d'une centaine de signatures de soutien, les occupants revendiquent le respect de la vie qui s'est créée dans cet espace.

Café ouvert

Occupé depuis moins de six mois, le squat constitue déjà une offre culturelle. Concerts et soirées y ont été organisés et des animations sont en préparation. De plus, un salon, le jardin et la terrasse sont désormais ouverts aux nostalgiques de l'Oasis, qui peuvent à nouveau y boire un thé ou un café. Le prix est libre et les occupants des lieux sont heureux d'accueillir les passants. Une initiative qui constitue une façon d'aller à la rencontre des habitants du quartier. Si l'ouverture est fixée au dimanche après-midi, rien n'empêche de tenter sa chance à un autre moment.

Alain Détraz


La rèsistance des Occupants

24 heures         mardi 26 mars 2002

PULLY : SQUATT   -   L'Oasis résiste

Samedi vers 14h30, les clients du centre COOP à Pully ont eu droit à un spectacle de marionnettes bruyant et coloré. La manifestation avait été mise sur pied par Intersquat, l'organisation au travers de laquelle les squats se soutiennent les uns les autres. Les occupants de l'Oasis ont répété leur volonté de continuer à s'opposer à la destruction de "leur" maison qui doit être remplacée par un parking. Mis à l'enquête, le projet aurait déjà fait l'objet d'oppositions.

Sylvie Ullmann


LE COURRIER         mardi 26 mars 2002

40 manifestants pour les squatters

URBANISME : Une quarantaine de personnes manifestaient samedi à Pully contre la démolition de l'ancien hôtel-restaurant L'Oasis, occupé depuis six mois. Ils répondaient à l'appel de la coordination des squats de Lausanne, Intersquat, pour protester contre le projet de parking de 25 places qui doit être construit à la place de l'immeuble. Ce dernier a été racheté par la COOP l'an passé :  elle compte y construire un parking provisoire, avant l'extension de son centre commercial voisin.

Les manifestants se sont rendus devant l'entrée du centre pour y assister à un spectacle de marionnettes préparé par les habitants de L'Oasis et singeant les dirigeants de la COOP et les autorités de Pully. Le gérant du magasin a été entarté alors qu'il tentait de décoller une affichette posée à la colle de poisson. C'est le seul incident de cette action symbolique. Aucun policier n'était visible sur le court parcours de la manifestation.

Que pensent les voisins? Dans l'immeuble en face du squat, les avis sont partagés entre bienveillance et rejet. On se demande si la COOP a pris vraiment toutes les précautions pour éviter l'installation d'un squat, après avoir laissé l'immeuble abandonné. On se plaint aussi du bruit généré par les concerts organisés et surtout de la "laideur" du lieu. La municipalité de Pully examine les oppositions au parking, parmi lesquelles celle du collectif de soutien aux squatters, ainsi qu'une autre émanant d'écologistes.


JÉRÔME CACHIN



Ultimatum de la COOP

                 

P U L L Y : Les squatters de L'Oasis reçoivent un ultimatum

Après huit mois d'occupation, les squatters de l'ancien hôtel L'Oasis, à Pully, sont une nouvelle fois priés de prendre la porte. ils ont reçu mercredi matin des mains d'un représentant du propriétaire, la COOP, en présence de la juge de paix, une lettre leur demandant de partir le 24 mai prochain. La COOP veut démolir cet ancien hôtel pour y construire un parking de 20 places.

Le grand distributeur veut entamer les travaux sitôt que possible: une visite est prévue la semaine prochaine pour préparer la démolition. Mais le permis délivré par la municipalité de Pully est attaqué devant le Tribunal administratif par un collectif qui réunit les habitants, les usagers et des voisins de L'Oasis.

La municipalité est convaincue que la COOP a besoin des 20 places de parc. Elle avance des problèmes de salubrité et de sécurité du bâtiment pour justifier la levée de l'opposition. Les habitants de l'Oasis rétorquent que la municipalité n'a jamais visité les lieux depuis leur occupation. Ils avancent que l'eau et le chauffage ont été mis aux normes avec la collaboration active des services industriels. Quant aux problèmes de sécurité, ils n'existent pas, selon un architecte proche des habitants qui a visité les lieux.

ARGUMENT ESTHÉTIQUE

Mais l'exécutif de Pully estime aussi que l'aspect extérieur de la maison «ne correspond plus aux critères essentiels d'esthétique» que la législation impose. «Ce bâtiment se trouvant en outre en bordure d'une artère principale de Pully et proche de son centre, sa démolition revêt à cet égard un caractère d'urgence», affirme la municipalité dans sa lettre. Patrick (prénom changé), un des habitants, réagit: «Notre présence dérange. Ces arguments sont en contradiction avec le droit à la différence.»

Georges Tafelmacher, voisin de quartier et membre du Collectif dénonce la "légèreté" des autorités: «Légalement, le Conseil communal doit voter un plan partiel d'affectation pour que cette parcelle puisse être destinée à un parking.» La municipalité écrit, quant à elle :  «(...) Au stade des études en cours, il n'est légalement pas possible de refuser le projet incriminé.»

Le Tribunal administratif tranchera.

LE COURRIER        
vendredi 10 MAI 2002   pg.5   -   -   -  JÉRÔME CACHIN


24 heures         vendredi   10 mai 2002   section "Lausanne" pg.18

PULLY   :   SQUAT DE L'OASIS

Les squatters priés d'évacuer d'ici au 24 mai

Mercredi matin, les squatters de l'ex-Hôtel L'Oasis, à Pully, ont reçu le juge de paix du district de Pully. accompagné d'un huissier, de deux policiers en civil et d'un représentant de la Coop. But de la visite :  remettre aux occupants de l'immeuble une lettre les invitant à libérer les lieux d'ici au 24 mai. Sinon, la Coop, propriétaire de ce terrain où elle compte construire une extension de son parking, entreprendra «toutes les démarches qu'elle jugera utiles».

Pas d'opposition

«Bien entendu, nous passerons par les voies légales. Il n'est pas question d'aller jouer les gros bras», explique Daniel Rey, responsable de la communication pour la Romandie chez Coop, où l'on ne s'attend pas à voir les squatters obtempérer.

«Personne ne bougera de L'Oasis avant qu'un juge n'ait statué sur cette affaire, et s'il décide qu'on doit partir, on recourra contre cette décision», confirme un représentant du collectif des habitants de L'Oasis. Avant d'ajouter qu'il ne voit pas très bien ce qui autorise la Coop à démolir un "lieu de vie" pour en faire un parking. «Cela ne tient pas debout, l'hôtel-restaurant était considéré comme un bâtiment commercial et non comme un bâtiment d'habitation», précise une personne connaissant le dossier.

La Coop a donc tout à fait le droit d'y mettre un parking. D'autant que, comme le rappelle Jean-François Thonney, syndic socialiste de Pully, «Si le propriétaire demande un permis de démolir et que rien, en droit, ne s'y oppose, la Municipalité ne peut pas lui refuser le feu vert. Si les squatters veulent défier la loi, très bien. Nous, on ne peut pas jouer ce jeu-là.»

Sylvie Ulmann

 


24 heures du 25-26 mai 2002 



Descente de police !

24 heures         Jeudi 13 juin 2002   section "Lausanne" pg.21

PULLY   :   QUARANTE AGENTS MOBILISÉS

Descente de police au squat de l'Oasis

Intervention hier à l'aube pour notifier un mandat et identifier les dix occupants. Ces derniers estiment les moyens employés "totalement disproportionnés". Une quarantaine de policiers ont été dépêchés au squat pour identifier les dix occupants et leur remettre une convocation pour une séance de conciliation avec le propriétaire. Seul un squatter, un peu énervé, a dû être calmé, selon la police cantonale.

C'est une quarantaine de policiers en salopettes bleues qui ont réveillé, hier à l'aube, les squatters de l'Oasis à Pully. La descente avait seulement pour but de notifier aux occupants une convocation, et d'identifier les dix personnes établies dans le bâtiment depuis septembre 2001. Elle s'est déroulée sans incident.

Les agents sont intervenus à la suite de la procédure entamée par le nouveau propriétaire. Coop souhaite, en effet, démolir l'établissement, désaffecté depuis une année, pour y construire une extension de son parking. Il y a un mois, le juge de paix était déjà allé sur place, accompagné de deux huissiers et policiers en civil, pour les inviter à libérer les lieux le 24 mai dernière.

De son côté, la police s'était, par ailleurs, rendue sur place pour connaître l'identité des habitants de ce "lieu de vie". Mais ces derniers faisaient de la "résistance passive" et les policiers étaient restés bredouilles. Hier, les forces de l'ordre ont donc mis les moyens. Un détachement spécial formé d'agents de la gendarmerie, de la police municipale et d'un chien est arrivé à 6 heures du matin.

L'opération a duré une heure. Elle a permis d'identifier les dix occupants du squat. Seul l'un d'eux, un peu énervé, a du être calmé, selon la police cantonale. Les agents leur ont aussi remis un mandat de comparution pour une séance de conciliation avec le propriétaire, qui aura lieu la semaine prochaine à l'Office d'instruction pénale de Lausanne.

Personne n'a été interpellé et il n'y a pas eu de dénonciation. Les squatters sont restés sur place. «Les moyens employés semblent totalement disproportionnés», estiment-ils de leur côté dans un mail. «Dans ce genre de situation, on ne sait pas à combien de personnes, ni à quel accueil, les gendarmes vont être confrontés», réagit Jean-Christophe Sauterel, le porte-parole de la police cantonale, à propos du nombre de policiers engagés.

PATRICK COMBREMONT



  La gueule de l'emploi !

Photos Jean-Bernard Sieber I ARC


                     

INTERVENTION - Quarante policiers investissent le squat de L'Oasis

PULLY - Une quarantaine de policiers sont intervenus hier à 6 heures du matin dans l'ancien hôtel de L'Oasis, occupé depuis 9 mois par des squatters. La police venait identifier la dizaine d'occupants et leur remettre une convocation à une séance de conciliation avec le propriétaire, la Coop, sous l'égide du juge d'instruction pénale. À 7 heures, l'opération était terminée.

Selon les forces de l'ordre, l'opération s'est déroulée dans le calme. Mais les squatters affirment qu'un ou plusieurs policiers ont sorti leur arme. Patrick (prénom fictif) était dans son lit au moment de l'intervention :  «Ils ont défoncé la porte, sans sommation. Très vite, une fois dedans, ils ont dit : Police! Police! Dix secondes après, quelqu'un m'a mis en joue avec son pistolet et me disait que c'était un contrôle et une perquisition. Je pense que ça correspond à une stratégie de pression psychologique. Les moyens étaient très disproportionnés.»

La police cantonale dément formellement cette version des faits. «La gendarmerie et la police municipale de Pully ont reçu des directives très précises. L'attitude des hommes devait être ferme et courtoise, ce qui a été le cas. À aucun moment un policier n'a dû sortir son arme de son étui», déclare Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale.

Par ailleurs, le juge civil a refusé des mesures d'évacuation demandées par la Coop. Une audience a été fixée au 10 juillet.

LE COURRIER        
jeudi 13 juin 2002   pg.4   -   -   -  JÉRÔME CACHIN

Le Matin du 13 juin 2002

T'OKUP' N° 30 - été 2002

24heures du 26 juin 2002


La Tartine de la Presse Locale !

    vendredi   4 octobre 2002   pg.3


Squatt toujours !   -   rien ne chassera les squatters

L'ancien hôtel restaurant de l'Oasis, occupé illicitement depuis septembre 2001, peine à sortir de l'impasse.

Lieu haut en couleurs au centre de Pully, le squatt de l'Oasis amuse certains et irritent d'autres. Slogans, dessins, musique, le centre d'oisiveté créatrice apporte une agitation peu habituelle dans un quartier plutôt "bourge" comme le définissent les squatters. Mais si cette joyeuse bande de feu follets s'amuse et anime la place plutôt pacifiquement, il n'en demeure pas moins qu'elle occupe illicitement un endroit qui ne lui appartient pas et qu'elle n'a pas loué non plus. On pourrait croire alors qu'il suffit d'appeler la police pour faire déguerpir ce charmant petit monde. Mais les choses ne sont pas si simples. La voie légale a ses méandres et ses attentes et les citoyens opposés à cette occupation, tout comme le propriétaire, on s'en doute, trouvent que la farce commence à durer. Les coups de fils à l'administration communale se multiplient et naturellement, on se demande :  mais qu'est-ce que fait la police au lieu de surveiller les parkings ?  En l'occurrence, il semble bien que la police municipale ait l'Oasis dans le champ de mire. Elle attend, comme les squatters, comme les autorités, le propriétaire et les plaignants, le dénouement de l'affaire devant les tribunaux.

Saga d'un squatt

Le 12 septembre 2001, un "squatt libertaire" investissait les espaces désaffectés de l'hôtel Oasis au coeur de Pully. Racheté en décembre 2000 par Coop, ce bâtiment n'était plus exploité depuis lors et sa fermeture complète est intervenue en janvier 2001. Le nouveau propriétaire entend le faire démolir pour construire 20 places de parc jouxtant son actuel magasin. Opposé à cette manière de faire, un groupe de squatters qui entend lutter contre la "ghettoÏsation" de Pully a investi illégalement les lieux le 12 septembre 2001 avec la volonté d'en faire un lieu de vie et de culture. Rapidement des signes extérieurs de squatt, bruits et couleurs ont changé le paysage ce qui a aussitôt provoqué des plaintes de voisins.

La propriétaire Coop a tenté de signifier sur place aux squatters qu'ils devaient quitter les lieux. Une bande de joyeux lurons a accueilli le porte-parole à coup de bombes à eaux et composte moisi. Le 14 septembre 2001, Coop déposait plainte pénale pour violation de domicile et dommages à la propriété. Réunis en collectifs et appuyés par des avocats, les squatters ont organisé leur résistance par des oppositions basées sur les arguments de style de vie collectif et culturel qui permettent de développer au centre ville des activités non subventionnées et à but non lucratif en tant que nécessité pour les jeunes de Pully et qui mérite d'être encouragé.

Mise à l'enquête

Du 22 février 2002 au 14 mars, Coop mettait à l'enquête publique un projet de démolition des bâtiments existants en vue d'y construire un parking de 25 places. Un permis pour 20 places leur est délivré par la Municipalité le 25 avril. Aussitôt après, le propriétaire, par l'intermédiaire du juge de paix faisait notifier aux squatters un avis de libérer les locaux avec un délai fixé au 24 mai. Collectivement, 3 citoyens de Pully, ainsi que l'association "Collectif d'action pour le Développement Durable du Centre de Pully", le groupe de travail "Collectif d'opposition au parking de la Coop" et l'association "Collectif d'habitation et des usagers des lieux communs de l'Oasis" ont déposé le 21 mai, un recours au tribunal administratif. Recours qui allait à l'encontre de la décision prise par la Municipalité le 24 avril, de lever les oppositions formées au projet Coop. Ce recours apportait un effet suspensif. Parallèlement, la Municipalité déposait un mémoire concluant au rejet de ce recours. De son côté, Coop demandait la levée de l'effet suspensif.

Les choses en sont là, l'arrêt du tribunal n'ayant pas encore été rendu. De son côté Coop a engagé une procédure civile, visant à obliger les squatters à quitter (juridiquement à déguerpir) les lieux occupés illicitement. L'affaire sera portée devant la cour civile le 21 novembre prochain. Les chances de voir aboutir rapidement à un déguerpissement dépendent de la décision ou pas du tribunal administratif de conclure à l'irrecevabilité du recours déposé le 21 mai. En cas de réponse négative de la part du tribunal, Coop devra activer d'autres procédures pour récupérer les biens dont elle a été dépossédée. Aucune intervention d'expulsion par la police ne peut intervenir aussi longtemps que ces jugements n'auront pas été rendus. Seules des actions préventives, liées à la sécurité et à l'ordre public sont actuellement pratiquées ainsi que des interventions contre les nuisances sonores.

Au pays du hâte-toi lentement, chacun a la patience qu'il mérite et ce n'est pas les squatters qui le contrediront.


Nina Brissot-Carrel      
La Rédactrice en Chef




Une Réponse saignante!   Lettre à la rédactrice en chef

Réponse à la Tartine de la Presse Locale !

    vendredi 18 oct 2002   pg.11


Squatt toujours !

Réagissant à l'article qui faisait le point sur le stade de la procédure en place dans le squatt qui occupe le centre de Pully, un membre nous écrit :

Je remercie Madame la Rédactrice en Chef Nina Brissot-Carrel pour son article consacré au squatt de l'Oasis à Pully, paru dans Le Régional du 4 oct 2002.

Par contre, nous ne pouvons qu'être très déçu du ton subjectif donné à cet article et de la très mauvaise opinion des occupants et de leur collectif de soutien qui s'en dégage. (...)

Plusieurs remarques sont à faire pour que la présentation de cette affaire soit correcte.

D'abord, le nouveau propriétaire, depuis bien avant décembre 2000, a toujours dit que son intention était de construire une "super-coop" pour concurrencer la Migros, avec un super-parking enterré de 280 places (à plus de 300 places, il faut une étude d'impact!). C'est un projet dont la conception et l'étude allaient prendre au moins 1 à 2 ans, ce qui, pour les squatters, aurait permis une occupation fructueuse d'autant de temps. Le plan pour lequel l'enquête publique a été lancé après plus de quatre mois d'occupation, n'a strictement rien à voir avec ce projet car il a été réduit à un plan provisoire pour la démolition du bâtiment et la construction d'un parking en surface de 20 places. La procédure d'opposition était nécessaire et ce n'est pas trois mais quatre citoyens qui ont fait recours et un certain nombre de citoyens parfaitement honorables et de conseillers communaux et de députés intègres témoigneront en notre faveur lors des procès inévitables.

Ensuite, l'occupation s'est passée plus de 7 mois après l'abandon du bâtiment à un moment où la dégradation des façades se faisait sentir, où des actes de vandalisme étaient signalés, où les abords devenait carrément dangereux avec du verre cassé et des tuiles défaites qui tombaient du toit. L'occupation a permis de stopper cette destruction et les jeunes ont assaini l'endroit permettant un usage temporaire sécurisé de ce lieu. De plus, connaissant la longueur des démarches officielles pour faire aboutir les grands projets, les occupants ont demandé à la Coop d'entrer en matière avec un contrat d'utilisation temporaire, étant entendu qu'ils partiront dès la finalisation et l'approbation de ce "grand projet" par toutes les instances. Les dignitaires de la Coop, prétextant n'avoir pas reçu de courrier à ce sujet, après quatre mois de silence, ont répondu en déposant un plan qui n'était qu'une manoeuvre pour faire "déguerpir" des squatters indésirables. Ces propriétaires ont donc fait un usage abusif des règlements pour arriver à leurs fins !

Il est faux de parler de "plaintes DES voisins". Nous devons plutôt parler de l'énervement épidermique d'une ou deux personnes particulièrement remontées qui passent leur temps à téléphoner aux autorités pour se plaindre à tout propos contre tout ce qui leur semble menaçant et désécurisant !  Contrairement à ce qu'elles laissent entendre, l'entier du quartier n'est pas contre les squatters et d'après nos contacts, la majorité des habitants s'accommode de cette occupation et ne voit aucun problème à ce que des jeunes fassent une expérience de vie commune et autogérée dans un lieu finalement très approprié car, ne l'oublions pas, ce fut un ancien hôtel !  Près de 90 personnes de Pully, voisins proches et des environs, ont souscrit à ce projet et le soutiennent. Une voisine très proche n'a pas hésité d'écrire aux avocats de la Coop et de la commune pour faire part de sa compréhension et de son soutien des squatters qu'elle trouve charmants, bien intentionnés et corrects. (...) D'après des discussions que nous avons eu avec les habitants et des policiers, il ne semble pas qu'ils nous ont dans une quelconque champ de mire. Au contraire, tout est fait pour que la cohabitation se passe bien.

Pour ne plus avoir de mésententes, nous avons construit un site web où nous avons présenté, sans subjectivité, les points de vues de tous les participants à cette affaire. En consultant ce site, on peut se faire une opinion plus objective des démarches des occupants et du collectif de soutien que celle rapportée dans cet article agglomérat d'idées toutes faites, d'opinions biaisées et de condamnations sommaires.

La qualité "bourge" de notre village ne peut être nier car Pully est en train de devenir de plus en plus "résidentiel" au vu du nombre d'appartements de grand luxe qui s'y construisent à la place des villas familiales et des petits locatifs qui abritaient un nombre considérable de "petits" citoyens laborieux et leurs enfants et de commerçants au rez. En vérité, il y a un vrai problème de logement dans notre commune pour les étudiants "pauvres", les classes moyennes et les ouvriers qui ne trouvent plus à se loger à bon prix étant donné que l'installation de ces résidentiels font grimper les loyers de tout le quartier dans lequel ils s'implantent. La propriété privée ne permet pas de tout faire et laisser un bâtiment d'habitation en friche à l'entrée de notre village en défendant quiconque d'y vivre surtout en cette période de crise immobilière où tant de gens cherchent des loyers modérés et des conditions de vie vivables, est inadmissible et indéfendable.


Pour le Collectif de l'Oasis

Georges Tafelmacher      



L'affaire se conclue au Tribunal Cantonal !

24heures
Vendredi
20 décembre 2002
LAUSANNE27

 
Le squat de l'Oasis devra
être libéré en avril
Un accord a été trouvé au tribunal, les plaintes seront retirées.

PULLY «Nous sommes superdéçus. Un squat n'est pas un lieu de guérilla, mais de vie et de spectacles». L'ancien Hôtel de l'Oasis, à Pully, devra être restitué le 7 avril prochain. à midi. Un accord est intervenu hier devant le président de la Cour civile du Tribunal cantonal. Les représentants des occupants se sont engagés à libérer les lieux, tandis que la Coop, propriétaire, a accepté de retirer sa plainte pénale.
  L'audience s'est tenue sous haute sécurité. Deux gendarmes se trouvaient dans la salle et des agents devant le bâtiment, où attendaient une vingtaine de jeunes.  

La séance concernait le départ des squatters, alors que leur recours contre le permis de démolir a été écarté par le Tribunal administratif. «Il y a des gens qui n'ont pas d'autre logement, pour qui il est difficile de partir», a souligné le défenseur des oc-cupants, Me Christophe Tafelmacher. Ils demandaient un délai à fin juin, pour trouver un autre endroit.
  «La Coop a fait un effort considérable. On ne peut se fonder sur des aménagements illicites pour avoir le temps de les démanteler et demander encore six mois. Il faut que les travaux puissent commencer et le parking

être utilisé», a estimé l'avocat de la société, Me Philippe Jaton. Un arrangement a été trouvé et, dès le 7 avril, l'expulsion forcée pourrait être ordonnée.
  L'Oasis abrite une dizaine de personnes et a un agenda de concerts, projections et théâtre. «Nous proposions un contrat de confiance, mais nous n'avons pas été écoutés et criminalisé. Alors qu'il y a la crise du logement, derrière le parking se projette un grand centre commercial. Mais hier, malgré les nocturnes, le parking n'était pas plein ...», déplore Carlos.

Patrick Combremont

Et la FÊTE continue - Festival !

24heures
Samedi-dimanche
5-6 avril 2003
LAUSANNE29

 
Le chant du cygne de l'Oasis
Le squat de l'Oasis doit être libéré lundi, alors que ses occupants
envisagent de demander un sursis. Week-end de festivités avant le Jour J.
 

PULLY  Le squat de l'Oasis de l'avenue C-F. Ramuz ne sera bientôt plus qu'un souvenir. Lundi, sur le coup de midi, l'expulsion forcée du bâtiment, propriétaire de la Coop, pourrait être ordonnée. Selon un accord signé devant la Cour civile du Tribunal cantonal entre les deux parties en décembre dernier (24 heures du 20 décembre), les représentants des occupants se sont en effet engagés à libérer les lieux, tandis que la Coop acceptait de retirer sa plainte.
A deux jours de l'évacuation prévue, il semble cependant que le scénario ne sera pas respectée à la lettre par le collectif de l'Oasis. La quinzaine de personnes qui occupent l'endroit envisage de demander un delai au juge d'instruction. «On a besoin de temps pour retrouver des logements», explique l'un d'eux, soulignant au passage regretter

«les rapports de forces qu'a instaurés une coopérative qui se dit sociale, en refusant dès le départ de signer un contrat de confiance.» Du côté de la Coop, on entend se conformer au strict contenu de la conversion signée :  «Nous avons retiré nos plaintes immédiatement après l'audience, explique Roland Corbat, chef des projets immobiliers de la société. Nous attendons donc du collectif qu'ils respecte ses engagements.»

Parking de vingt places

L'ancien Hôtel-Restaurant de l'Oasis, avait été occupé en septembre 2001 après avoir été acheté un an auparavant par la Coop. Le bâtiment sera détruit pour faire place à un parking provisoire d'une vingtaine de places qui devrait, à moyen terme, lui aussi

disparaître au profit de l'extension du centre Coop jouxtant le terrain. Selon le propriétaire, les travaux débuteront lundi déjà :  «Dès midi, on effectuera les coupure de courant, promet Roland Corbat. Et en début d'après-midi, on commencera la démolition.» Le parking pourrait ouvrir ses portes à la fin mai.
Afin de marquer leur opposition à ce projet qu'ils jugent aberrant - notamment pour des questions de pollution - le collectif organise un week-end de festival sous le signe de la "résistence anticapitaliste". Au programme :  concerts de punk, de grind core ou encore de hip-hop ainsi qu'un atelier de jonglage. L'occasion de montrer que le squat n'est pas un lieu de conflits mais de création.

Martine Clerc
la dernière fête . . .         le dernier hôtel . . .

ÉVACUATION, EXPULSION et DÉGUERPISSEMENT !

24heures
mardi
08 avril 2003
LAUSANNE30

L'Oasis, c'est fini
PULLY   Le squat devait être libéré hier. L'évacuation a eu lieu à 17 heures, avant l'arrivée de la police. Démolition en cours et squatters dans un arbre.
 

Sur le coup de 17 heures, la messe était dite. La vingtaines d'occupants du squat de l'Oasis de l'avenue C-F. Ramuz, à Pully, ont librement quitté les lieux, conformément à l'accord signé en décembre dernier (24 heures du 5-6 avril) par leurs représentants et la Coop - propriétaire - qui acceptait de retirer sa plainte pénale. Seul bémol :  la convention mentionnait que l'évacuation devait être effective à midi.
  Sur le terrain, les événements ont cependant trainé. A la mi-journée, il semblait évident que le déménagement prendrait davantage de temps, les chargements de camionettes s'effectuant sans grand empressement. «Nous voulons juste un court délai supplémentaire pour nous permettre de trouver des solutions de relogement», explique un membre du Collectif de l'Oasis. Réponse sans appel de Roland Corbat, chef des projets immobiliers de la Coop. «Ils savaient qu'ils devaient partir depuis le mois de décembre. Ils ont eu tout le temps de se préparer.»


«On occupe la nature»
  Malgré quelques moments de tension - notamment un malheureux jet de bouteille d'eau en pet de la part d'un individu ivre de passage - les occupants ont finalement respecté leurs engagements.

Juste avant qu'une vingtaine de gendarmes et de policiers de Pully arrivent sur les lieux accompagnés par les ouvriers. La confrontation n'a pas eu lieu et la pelle mécanique a immédiatement accompli son office afin de rendre la maison inhabitable. L'eau et l'électricité ont été coupés.
  Hier soir, une société de sécurité privée s'apprêtait à passer la nuit autour de la maison afin de prévenir un éventuel retour de ses occupants. Toute la zone était occupée. Toute? Non, un bastion résistait encore et toujours à "l'envahisseur". Deux "irréductibles" squatters se sont juchés sur un conifère voisin, les policiers les observant d'en bas. «S'ils veulent passer la nuit là-haut, c'est leur droit, a expliqué Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale. Nous n'allons pas faire courir de risques ni à eux, ni aux policiers pour les déloger.» Commentaire de Fred, ancien résident de l'Oasis :  «On laisse le béton aux démolisseurs. Nous, on occupe la nature !»
  Dans moins de deux semaines, la maison sera totalement détruite. Fin mai, un parking provisoire d'une vingtaine de places ouvrira ses portes avant de subir à son tour l'assaut des démolisseurs au profit de l'extension du centre Coop jouxtant le terrain.


Oasis, c'est fini. . .





Martine Clerc (texte)   
Patrick Martin (photos)

 

Et c'est bien fini ! !

24heures
Mercredi
9 avril 2003
VAUD32

 
L'Oasis a quitté son arbre
PULLY   En signe de résistence à la construction du parking, trois squatters ont passré vingt-quatre heures dans un sapin à dix mètres du sol. Ils ne seront pas poursuivis pas les propriétaires. Epilogue rocambolesque.
 

Plus de vingt-quatre heures passées dans un arbre, et une "redescente" sur la terre ferme applaudie hier en fin de journée par les amis des trois squatters et les gamins du quartier, fascinés par l'aventure. Tel est épilogue rocambolesque de l'évacuation du squat de l'Oasis de l'avenue C-F. Ramuz, à Pully.
  Retour sur les faits :  lundi soir, la quasi-totalité des occupants de la maison quittait librement les lieux conformément à l'accord signé en décembre dernier (24 heures du 20 décembre 2002) entre leurs représentants et la Coop - propriétaire - qui a retiré sa plainte pénale. Seulement voilà, en signe de résistence à la construction du parking d'une vingtaine de places prévue par la Coop, deux squatters se retranchent dans un sapin situé en bordure de la bâtisse.
  Protégés par un abri de fortune constitué de pallettes de bois et de plastique, ils ont passé la nuit à une dizaine de mètres du sol, ravitaillés par leurs amis en thermos de thé et en bouillottes. Un troisième squatter les a rejoints dans les branches.

Des enfants solidaires
  Changement de décor. Hier après-midi, la police de Pully est venue prêter main-forte aux agents de sécurité. Impossible alors d'accéder au conifère.

Cachés dans des buissons, des sympathisants tentent malgré tout de pénétrer sur le terrain par les propriétés avoisinantes. Passionnés par l'aventure, quelques têtes blondes donnent de la voix. «Restez là-haut les gars! On est avec vous et contre la pollution!» Des V de la victoire émergent des branches d'arbres. Et une voix se dégage :  «Nous protestons symboliquement contre la destruction des lieux de vie libre et des forêt, contre les parkings et les bulldozers!» Dans la rue, les badauds lèvent le nez, intrigués par le bruit.
  En milieu d'après-midi, Claude Cagna, commandant de la police de Pully, passe aux choses sérieuses. Muni d'un mégaphone, il assure aux squatters que l'arbre ne sera en aucun cas abattu, conformément aux plans de l'architecte. Silence en altitude. Finalement, la résistence se termine aux alentours de 16h30, les trois irréductibles ayant obtenu la garantie de ne pas être poursuivis par le propriétaire. Fatigués, ils quittent rapidement les lieux.
  A la fin du mois de mai, le grand conifère, symbole de résistence pendant plus d'une vingtaine d'heures, surplombera un parc à voitures.

Martine Clerc



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end-fin18.04.2003