Oppositions...

...à l'initiative

On cherche par tous les moyens à s'opposer à cette initiative en enfermant les gens dans une logique de sécurité armée par l'exultation de la paranoïa et le renforcement des consciences sécuritaires.

Migros Magazine N°28, 10 juillet 2006 / Temps présents

La Suisse doit-elle vendre du matériel de guerre ?

Réaction du conseiller national libéral Claude Ruey.

Le Parti socialiste, les Verts, le Groupe pour une Suisse sans armée, en tout une trentaine d'organisations viennent de lancer une initiative populaire contre les exportations de matériel de guerre. À terme, elle vise à éradiquer les technologies permettant sa fabrication.

Est-il nécessaire que la Confédération ait sa propre fabrique d'armes, Ruag ?

Notre pays doit pouvoir se défendre. On doit donc avoir en Suisse les capacités technologiques qui permettent d'acquérir un minimum de connaissances sur la production industrielle dans ce domaine.

Mais le commerce d'exportation de matériel de guerre est-il vraiment indispensable à la sécurité du pays ?

Aujourd'hui, on est obligé d'avoir des connaissances technologiques partagées et de pratiquer une économie d'échelle suffisamment grande pour pouvoir produire des armes. Cela n'empêche pas que l'on ait une législation sur l'exportation des armes très restrictive, c'est-à-dire que l'on vende à des pays stables, qui ont pour but d'assurer leur propre défense. Il ne s'agit en aucun cas d'alimenter des troubles, que ce soient des guerres civiles ou entre Etats.

L'idée des initiants serait de reconvertir le "know how" de Ruag pour produire autre chose que de l'armement.

C'est idéaliste. Mais cela ne tient pas du tout compte de la réalité, dans la mesure où le mal est bel et bien présent dans le monde. Donc, malheureusement, nous devons garder notre capacité à produire des armes, si gênant que cela puisse paraître.

Propos recueillis par Jean-François Duval

Migros Magazine n°13 du 29 mars 2005

Boîte aux lettres

Armée XXI crée un vide militaire.

(...) Napoléon l'avait dit: personne ne peut tolérer un vide militaire au cœur de l'Europe. Et ce vide, Armée XXI (l'armée de ligue B d'Adolf Ogi) l'a créé. Sachant que les guerres, préventives ou autres, se déroulent de préférence dans les nations mal armées, surtout si elles ont la malchance de constituer un objectif stratégique, il n'est pas difficile d'imaginer le sort qui nous attend.

Il est donc urgent de balayer jusqu'à la dernière virgule toute idée relevant du concept Armée XXI et, par la même occasion, tous les utopistes qui lui sont attachés, pour repartir de zéro (car nous en sommes là!). En avons-nous la volonté? Trouverons-nous encore chez nous un Dufour, un Minger ou un Guisan? Ou admettons-nous par avance la fin de l'expérience suisse, avec la tutelle d'un Big Brother? Voilà l'alternative.

Jean-Pierre Margot, Neuchâtel