Pour la votation du 13 Février 2011, le GSsA se remet en route et défend une nouvelle initiative populaire fédérale - «Pour la protection face à la violence des armes» !
Les organisations suivantes soutiennent l'initiative populaire «Pour la protection face à la violence des armes» :
Autres organisations de soutien :
Amnesty International, Association Euphoria, Genève, Association suisse des médecins-chefs en psychiatrie, Association Suisse pour la Protection de l'Enfant, Avanti Papi - pères progressistes Suisse, AvenirSocial Suisse, Centre de coordination et d'action prévention suicide VD (CAPS), Centre de Liaison des Associations Féminines Zurich, CI Eglise de femmes Suisse, Comité du personnel de la Police Judiciaire Fédérale, Comité suisse pour le Service civil, Fédération des églises protestantes de Suisse (FEPS), Fédération des médecins suisses (FMH), Femmes en réseau Bienne, Centres d'informations pour les femmes (FIZ), Fédération suisse des médecins psychiatres-psychothérapeutes (FMPP), Jeunes PEV Suisse, Frauenrechte Bâle, Jeunes radicaux valaisans, ONG-Coordination après Pekin, Parspas - Association Valaisanne pour la prévention du suicide, Parti suisse du Travail, Pax Christi, Permanence Service civil Zurich, Pro Mente Sana, PS Femmes, Résiste-Ass. interjurasienne de prévention du suicide, Santé publique Suisse, Société Suisse de Psychiatrie d'enfants et adolescents - Psychothérapie, Syndicat de la Police de sûreté Valaisanne, Syndicat des Femmes Suisses, Syndicat des services publics, TERRE DES FEMMES suisse, Terre des hommes suisse, Titulaires suisses de chaires de pédopsychiatrie et de médecine psychosociale, Travail.Suisse, Union syndicale suisse (USS), Verts libéraux suisse, Hausärzte Schweiz, Femmes PDC suisse, Commission nationale suisse Justice et Paix (une commission de la Conférence des évêques suisses), PEV Suisse, PDC Zurich
état au janvier 2011
L'initiative demande à réduire l'accès aux armes :
L'initiative ne touche pas aux tirs obligatoires, au tir sportif ("abbayes" et fêtes de tir), à la chasse et aux collections d'armes. Mais c'est chez ces tireurs que l'on rencontre le plus de résistance à l'initiative et c'est dommage, car c'est eux qui, par une attitude responsable, compréhensive et éthique, sont le plus à même de sauver des vies.
Choquant l'assassinat de Corinne Rey-Bellet ?
Les crimes de Lancy et de Conches ?
La tuerie de Zoug ?
Tant d'exemples mais la pointe de l'iceberg du nombre des morts, meurtres et suicides dont on n'entend jamais parler. Plus de 300 personnes meurent chaque année en raison des armes laissées en circulation par l'armée sous le grave prétexte de mieux nous défendre. Autant de mort que sur nos routes... et c'est choquant. Des progrès ont été faits pour la route, pourquoi si peu contre les armes à feu? Comparé à nos pays voisins, nous avons peu de disputes conjugales, mais les armes leur donnent plus souvent une issue fatale. Choquant enfin de voir les droites sécuritaires hurler pour plus de sécurité, combattre l'initiative et laisser des millions d'armes en circulation.
La propriété privée d'armes à feu, à la fois légale et illégale, représente plus des deux tiers de l'ensemble des réserves des armes légères. Les civils qui possèdent des armes légères comprennent les collectionneurs, les chasseurs, tireurs sportifs, les individus craignant pour leur sécurité personnelle, et des criminels. Les types d'armes disponibles pour les civils varient grandement selon la réglementation en place et l'utilisation prévue.
Le Small Arms Survey garde la trace de la propriété d'armes légères des civils dans le monde entier, à la fois enregistrés et non enregistrés. Des enquêtes auprès des ménages et des groupes de discussion ont mis en œuvre dans un certain nombre de paramètres ont permis d'affiner les connaissances sur les motivations individuelles de recourir à la détention d'armes, leurs perceptions des armes légères, et l'efficacité des politiques de lutte contre la prolifération incontrôlée des armes. L'enquête examine également les questions clés liées à la propriété civile d'armes légères, y compris les liens entre la réglementation des armements et les niveaux de violence, le profil démographique des porteurs d'armes, et l'efficacité des initiatives visant à collecter des armes à feu civiles.
Il y a avec cette initiative une question de vie, de respect de la vie !
Merci de voter !
Pour plus d'infos, consultez : Small Arms Survey
Désarmons la société
Depuis 1999 avec la loi sur les armes (Larm), les autorités suisses ont durci la pratique des autorisations en matière d'acquisition d'armes et une baisse de la mortalité par les armes à feu a été observée. De plus en plus, des restrictions encore plus dures sont demandées par les victimes des armes à feu.
Le 13 février 2011, nous sommes appelés à voter sur une initiative pacifiste pour restreindre encore plus l'acquisition d'armes et plusieurs organisations qui militent pour la paix se sont mises ensembles autour de la plate-forme suivante :
Considérant que :
L'initiative exige que :
Le 27 septembre 2001, un homme armé d'un fusil militaire, d'un pistolet et d'une bombe artisanale pénètre dans la salle de délibérations du parlement de Zoug et tire une bonne centaine de coups de feu en moins de trois minutes. Il abat 14 personnes et en blesse 18 autres. Parmi les morts, on compte trois parlementaires. Manuela Weichelt, députée de la Liste Alternative (Verts) et infirmière, assise au premier rang, s'est occupée des blessés, dont elle a vu certains mourir dans ses bras; son camarade de parti Hanspeter Uster, chargé du Département de police, a été blessé grièvement. Ces deux parlementaires seront par la suite des auteurs de motions et interventions parlementaires pour un contrôle strict de l'utilisation des armes. Hanspeter Uster s'engage pour la création d'un registre central des armes et présente au nom du gouvernement de Zoug un projet de loi. La proposition fut refusée, mais joseph Lang, de la même formation politique, en a reformulé une autre ultérieurement.
En avril 2006, la championne de ski Corinne Rey-Bellet a été assassinée par son mari furieux d'apprendre qu'elle voulait se séparer de lui. Muni de son arme de service, ce capitaine de l'armée s'est rendu au chalet des parents de Corinne, il a tué Corinne et son frère et blessé grièvement la mère des deux victimes, avant de se suicider. L'émotion suscitée par ce crime odieux a relancé la discussion sur la dangerosité des armes. La revue féminine suisse Annabelle s'est penchée sur la question et, durant l'été 2006, sa rédactrice en chef a fait signer une pétition demandant qu'il soit interdit aux militaires de prendre leur arme de service à la maison et qu'un registre national des armes à feu soit créé. Munie de 17'400 signatures, la pétition «Aucune arme à la maison» a été présentée au Conseil national, mais n'a pas trouvé grâce auprès de parlementaires.
Cependant, de plus en plus de personnes acquérant la conviction qu'il faut limiter l'accès aux armes, les parlementaires ont commencé à faire des propositions régulières dans ce sens. La conseillère aux états bâloise Anita Fetz, du Parti socialiste, a présenté une motion demandant qu'il soit interdit aux soldats de prendre les munitions à la maison. Ses camarades de parti au Conseil National, à l'instar de la Vaudoise Géraldine Savary et de la Zurichoise Chantal Galladé, firent des interventions demandant l'éloignement des armes du domicile.
À coté d'interventions provenant de personnes engagées dans une lutte contre les armes, il y en a eu d'autres, pas exemptes d'opportunisme politique. Les discussions animées autour de la révision de la Loi sur les armes (LArm) aux Chambres ont obligé les parlementaires à annoncer la couleur, les positions des camps se sont précisées. Des femmes de partis de droite, qui se disaient préoccupées par la présence de tant d'armes dans les ménages de ce pays, n'ont pas hésité à s'aligner avec les positions de leurs partis, opposés à toute proposition visant à durcir la loi en discussion. Certes, la révision de la Loi sur les armes apportait certaines restrictions à l'accès aux armes, cependant plusieurs élus de gauche ne cachaient pas leur déception: les armes n'étaient pas bannies de la maison et aucun registre central n'était mis sur pied.
Des parlementaires du PS, des Verts et des Verts Alternatifs, avec Jo Lang en tête, ont estimé que la question était trop importante pour ne pas consulter le peuple. L'idée de lancer une initiative a été facile à concrétiser, une fois lé terrain politique préparé par les discussions aux Chambres. Des représentants de la société civile se sont joints à eux, dont le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), devenu une composante très active du comité «pour la protection contre la violence des armes».
ANNA SPILLMANN
Au mois d'octobre dernier, un homme blessa très grièvement Marina, une adolescente genevoise de 15 ans, qui a failli mourir sur le champ. Ce malade mental a pu avoir une arme à la maison parce qu'il pratiquait le tir "sportif". Posséder une arme, le rendait plus "viril" semble-t-il. Suite à ce drame, les amis de la victime ont fondé «Stop the Violence», une association qui s'oppose aux armes.
Stop the Violence et le comité de coordination de la campagne pour l'initiative contre la violence des armes organisent un rassemblement le samedi 22 janvier de 14h à 16h sur la Place Neuve de Genève. Au programme: discours, musique et lâcher de ballons.
ASn
Bravant une bise glaciale, environ 80 personnes se sont réunies samedi après-midi à Genève en soutien à l'initiative «Pour la protection face à la violence des armes», en votation le 13 février. Pour les initiants, il faut éviter un drame comme celui du Petit- Lancy.
Le 3 octobre dernier, un homme de 29 ans sous l'emprise de l'alcool tirait un coup de feu sur un groupe de jeunes dans le préau de l'école de la Caroline. Il s'était senti humilié après s'être fait sèchement éconduire par des jeunes filles et bousculé par un jeune homme. La balle a touché un homme de 24 ans à la joue, avant de blesser grièvement une fille de 15 ans à la tête. Entourée de ses amis, l'adolescenteétait présente au rassemblement de samedi.
«Elle récupère peu à peu. Elle est encore à l'hôpital mais peut sortir les week-ends», a indiqué Laila Mouhassin, 20 ans. Cette dernière a fondé avec Deborah Decuyper, 21 ans, l'association «Stop the Violence» après le drame, notamment parce qu'elles auraient pu se trouver au même endroit au même moment.
Ne s'intéressant pas à la politique, les deux jeunes femmes veulent faire de la prévention. «Lancy est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Nous en avons assez de la violence, verbale comme physique. Toutes les voitures ont une carte grise, pourquoi pas les armes ?» a déclaré samedi devant le Grand Théâtre de Genève Laila Mouhassin. «Sans arme à feu, la même altercation n'aurait pas eu les mêmes conséquences», a souligné de son côté la conseillère aux Etats Liliane Maury Pasquier (PS/GE), estimant que l'occasion fait le larron. Or plus de 2 millions d'armes à feu dorment dans les foyers suisses. Pour Florian Irminger, de «Stop Suicide» et du comité l'initiative, la société doit tout faire pour empêcher ces drames.
Pour clore ce rassemblement, des ballons de toutes les couleurs ont été lâchés dans le ciel au son d'une chanson composée par le rappeur genevois DLN en soutien à l'adolescente du Petit-Lancy, «cette extraordinaire combattante», selon Florian Irminger. En Suisse, les armes à feu font près de 300 victimes par an. ATS
«S'il est un combat à mener, c'est celui contre la détresse qui mène au suicide»
La statistique des décès par armes à feu tombe mal pour les partisans de l'initiative «Pour la protection face à la violence des armes» qui sera soumise au peuple le 13 février. Que disent ces chiffres? Le nombre de personnes tuées au moyen de ces armes a été presque divisé par deux entre 1998 et 2008. Et sur un total de 259 morts en 2008, les suicides représentent, comme il y a dix ans, la grande majorité. Bien évidemment, chaque mort, chaque suicide, constitue une tragédie pour les proches de la victime et aussi un échec pour la société dans sa lutte contre la violence et le désespoir. Il n'en demeure pas moins que cette initiative oblige à se pencher sur cette comptabilité macabre qui est devenue l'un des enjeux du débat.
Depuis qu'elle a lancé son texte en 2007, la gauche n'a cessé en effet de brandir l'argument du suicide qui serait grandement facilité en Suisse par le nombre élevé d'armes détenues par les ménages. Elle a également argumenté sur les nombreux homicides qui seraient dus à cette disponibilité. L'émotion soulevée par plusieurs faits divers tragiques, comme le massacre de Zoug ou le drame de la famille Rey-Bellet, a semblé lui donner raison. Aujourd'hui, les chiffres de l'Office fédéral de la statistique montrent que l'on meurt toujours moins par balles. Normal, disent les initiants, la diminution des effectifs de l'armée a réduit le nombre d'armes disséminées dans la population. Et il convient maintenant de poursuivre l'offensive contre les armes civiles.
Seulement voilà, la statistique révèle une diminution générale des décès pour toutes les armes à feu. Dans ces conditions, on peut vraiment douter de la légitimité d'une initiative qui va conduire à la confiscation des armes détenues par des centaines de milliers de citoyens responsables et respectueux de la loi. Et pour quelle amélioration si ces armes sont toujours moins impliquées dans les homicides et les suicides? S'il est un combat à mener aujourd'hui, c'est celui contre cette détresse qui pousse certains êtres humains à mettre fin à leur existence. Quel que soit le moyen utilisé.
©24 Heures
En 2008, 259 personnes ont été victimes d'une arme à feu, contre 436 en 1995
Les décès dus aux armes à feu sont en baisse en Suisse: de 436 (dont 392 suicides) en 1995, ils sont passés à 259 en 2008 (dont 239 suicides). Ces chiffres ont été révélés hier par l'Office fédéral de la statistique (OFS) en marge du vote sur l'initiative «Pour la protection face à la violence des armes». C'est la première fois que l'OFS élabore un tel dossier avant une votation. Ce qui ne manque pas de relancer un débat passionnel.
Plus en détail, le nombre total de suicides a légèrement baissé (de 1'419 à 1'313) entre 1995 et 2008. En revanche, les empoisonnements ont augmenté, de 235 à 395 décès (ou de 16,6 à 30,1% des suicides). En 2009, la tendance se confirme: 17% des suicides ont été commis avec des armes à feu (contre 27,6% en 1995 et 18,2% en 2008). Dans 9% de ces cas, les désespérés ont utilisé une arme militaire. On notera enfin que la même année, 23% des homicides ont été commis avec des fusils et autres pistolets et ont provoqué la mort de 24 personnes. Comment interpréter ces chiffres ?
«Il y a un lien entre le nombre d'homicides et de suicides par armes à feu et la quantité d'armes à feu en circulation», répond Jo Lang (Verts/ZG), partisan de l'initiative soumise au peuple. Ce point est au cœur de l'argumentaire des initiants. Selon Jo Lang, il se trouve démontré puisque ces dernières années, les effectifs de l'armée ont diminué et avec eux le nombre de fusils d'ordonnance.
Martin Killias, criminologue favorable au durcissement, ajoute que la tendance est plus générale, la tradition du tir se perdant. Tous deux partagent une conclusion: le dépôt des fusils dans les arsenaux améliorera encore la situation. «Les armes de poing sont bien plus représentées dans ces chiffres que les armes longues distribuées aux militaires, rétorque Marie-Hélène Miauton, fondatrice de l'institut M.I.S Trend et amatrice de tir. Elles étaient impliquées dans 48 des 55 homicides commis en 2009.» Sans oublier, ajoute en substance Yvan Perrin (UDC/NE), que l'armée a pris des mesures pour améliorer la sécurité : «Ces chiffres montrent qu'elles portent leurs fruits. Dans ces conditions, il n'est pas nécessaire de punir tous les collectionneurs et chasseurs!.
Selon les partisans du statu quo, les problèmes viennent surtout des armes illégales qui continueront d'échapper aux contrôles. Ils estiment aussi qu'une personne souhaitant mourir ou tuer trouvera toujours le moyen de le faire. Yannick Meylan, membre du comité romand «La vérité sur les armes» qui combat les restrictions proposées au peuple, voit la confirmation de cet argument dans les données de l'OFS : «Si les suicides par armes à feu ont baissé, les empoisonnements ont augmenté.»
«Ils sont liés à l'assistance au suicide et concernent surtout des personnes âgées», s'exclame Martin Killias. La diminution des suicides par arme à feu parmi les hommes de 20 à 49 ans, concernés par le service militaire, est nette alors qu'aucune autre méthode de suicide n'a augmenté dans cette catégorie.» Le peuple tranchera le 13 février. L'initiative demande le dépôt des armes militaires dans les arsenaux et la création d'un registre centralisé. Les personnes qui veulent utiliser d'autres armes à feu (chasseurs, sportifs... devront justifier d'un besoin et disposer d'une licence.
Caroline Zuercher - ©24 Heures
Un de mes amis qui a l'humeur potache voulait financer une campagne de pub concernant l'initiative sur les armes en proposant le slogan suivant «Il n'est nul besoin d'avoir une arme à la maison pour tirer un coup». Dans un débat politique télévisé, une tirade de ce type fait mouche, met le rieurs de son côté et déstabilise l'adversaire. Il renforce aussi l'idée que l'arme, pour les hommes, est une extension de leur sexe et sous-entend qu'à la limite, ceux qui en possèdent, souffrent d'une certaine impuissance. Cette manière de penser propage aussi l'idée que l'homme est un grand enfant, assez immature, peu ou prou irresponsable et qu'il faut le protéger lui et sa famille de ses tendances destructrices.
Outre que cette vision fantasmatique est fausse du seul fait déjà que des femmes portent des armes, elle reflète aussi deux tendances lourdes de contraintes qui irriguent sournoisement notre corps social: l'illusion que l'interdit protège et le désir lâche d'une société sans risques. En général, ce cocktail sirupeux nous conduit tout droit dans les fers. Si encore ce programme d'une société orwellienne fondée sur la peur était précédée d'un véritable débat. Las, il n'en est rien. Il est remplacé par un discours victimaire qui tient lieu d'arguments rationnels. Mon oncle est mort de la cigarette, il faut interdire le tabac; mon enfant a été renversé par une voiture, il faut interdire la voiture au centre-ville; ma cousine a été tuée par l'arme de service de son mari, il faut interdire l'arme à la maison. La victime réelle ou supposée devient force de pression et tient lieu de politique. Ainsi, le dernier accident ou fait divers relayé par la presse devient prétexte à légiférer et à restreindre un peu plus nos libertés.
Qu'il soit dès lors permis à celui qui n'a jamais possédé d'armes, qui n'a pas fait de service militaire et qui n'en a rien à battre des sociétés de tirs, de dire "NON" à cette initiative qui veut interdire aux centaines de milliers de gens raisonnables, qui ne feraient pas de mal à une mouche, de conserver le droit d'avoir une arme à la maison.
Alain-Valéry Poitry
On peut tourner les choses dans tous les sens mais la réalité reste que les armes à feu ont été conçu, pensé et fabriqué pour donner la mort, soit tuer les êtres vivants de la manière la plus efficace possible et envoyer au trépas tout ce qui nous apparaît comme étant dangereux ou menaçant. L'arme est un instrument de la mort et elle a été glorifié, sanctifié, vénéré par des générations d'hommes qui voient en elle le vecteur d'un pouvoir de vie ou de mort sur les autres. Le pouvoir symbolique que représente l'arme est tel qu'elle est très convoitée et par manque de claire vision, elle est tombée entre les mains de n'importe qui alors qu'il aurait fallu qu'elle ne reste qu'entre les mains d'experts adroits, assermentés et instruits et son usage aurait dû être sévèrement réglementé, surveillé et contrôlé.
La campagne des opposants frappe fort, ils jètent des statistiques dans la bataille dans l'espoir de nous convaincre que tout a été fait pour réglementer les armes alors qu'il y a un certain laxisme, que ce n'est pas l'arme qui est dangereuse mais l'homme qui la tient alors qu'elle est dangereuse en soi, et que ce serait manquer de confiance envers les nimrods à qui on aurait confié une arme à feu alors que la confiance ne devrait être accordée qu'aux gens sachant résoudre les problèmes de société sans armes. Il n'en reste pas moins qu'une société qui exerce son autorité par la force des armes, est une société à peine plus évoluée que celle des barbares dont les armes se résumaient à quelques épées, arches, piques ou gourdins. Notre société crie haro contre ce prédicateur musulman neuchâtelois lorsqu'il fait l'apologie des ceintures d'explosifs mais accepte que les adeptes des armes en fassent l'apologie, message trouble s'il en est !
Mais ce n'est pas parce que les armes à feu tuent moins qu'en 1995 qu'il faut lâcher prise et se convaincre que le problème est résolu car plus qu'un problème, le recours à l'arme reste notre dernière acte de barbarie face à notre incapacité de simplement vivre en respectant les autres, sans les menacer, sans le rapport de force que représente l'arme.
(Ils tournent) les choses dans tous les sens (, mais) la réalité reste que les armes à feu ont été conçues et fabriquées pour donner la mort et (envoyer au) trépas tout ce qui nous apparaît comme menaçant. L'arme est un instrument de mort et elle a été glorifiée et vénérée par des générations d'hommes qui voient en elle le vecteur d'un pouvoir de vie ou de mort. (Le) pouvoir symbolique (que représente l'arme) est tel qu'elle est très convoitée et elle est tombée entre les mains de n'importe qui alors qu'il aurait fallu qu'elle reste entre les mains d'experts adroits et assermentés et son usage aurait dû être sévèrement réglementé et contrôlé.
La campagne des opposants frappe fort, ils jettent des statistiques dans la bataille dans l'espoir de nous convaincre que tout a été fait pour réglementer l'usage des armes alors qu'il y a un certain laxisme; (que) ce n'est pas l'arme qui est dangereuse mais l'homme qui la tient (alors qu'elle est dangereuse en soi; et que ce serait manquer de confiance envers les nimrods armés alors que la confiance ne devrait être accordée qu'aux gens sachant résoudre les problèmes de société sans armes. Il n'en reste pas moins qu') une société qui exerce son autorité par la force des armes, est une société de barbares. (Notre société crie haro contre ce prédicateur musulman neuchâtelois parce qu'il fait l'apologie des ceintures d'explosifs mais accepte que les adeptes des armes en fassent l'apologie !)
Certes les armes à feu tuent moins qu'en 1995 mais il le problème n'est pas résolu (car, malgré tout, le recours à l'arme reste un acte barbare qui) souligne notre incapacité de vivre en respectant l'autre, sans le menacer, sans rapport de force armé.
G.Tafelmacher
Tout ce qui est en rouge sont les "corrections" apportées par la rédaction qui changent le sens même de la lettre. C'est un belle exemple de comment on peut faire dire à un texte ce qu'il ne dit pas !!
Selon la police fédérale, il y a environ 2,3 millions d'armes en Suisse, pour la plupart des armes militaires. Le parlement se rend compte du danger de ces armes. Il pousse donc l'armée à en restreindre la disponibilité, mais sans oser franchir le pas et faire cesser cette distribution massive.
Jusqu'en 2005, le soldat qui - son service terminé - souhaitait garder son arme, la recevait gratuitement! Actuellement, elle coûte environ 100 francs pour un fusil d'assaut et 30 francs pour un pistolet, le dixième de leur valeur réelle. Désormais, le militaire doit présenter un permis d'acquisition délivré par l'autorité civile,mais les exigences restentminimes, et si l'armée en garde une trace au départ, rien ou presque n'empêche de revendre cette arme, légalement ou non.
Il est difficile de dire combien de personnes sont tuées ou blessées par des armes suisses, dans de petits ou de grands conflits, proches ou lointains. Mais il est certain que rien, d'un point de vue humain, militaire ou stratégique, si ce n'est une sentimentalité morbide, ne justifie la continuation d'une telle pratique.
Dans les foyers suisses, dans l'armoire ou à la cave, se trouve une arme de guerre. Et avec elle, l'idée de vouloir - peut-être - tuer quelqu'un. Ou pire la possibilité d'avoir à participer à une guerre, une guerre qui pourrait en quelques secondes détruire toute l'humanité ou anéantir le pays, son infrastructure et son environnement. Les sociétés démocratiques ont largement été construites et structurées pour résoudre les conflits sans violence, pour amener l'état à respecter les personnes et pour repousser la dictature, pour aider les gens à vivre en bonne intelligence et à cœxister en harmonie.
L'idée même d'une arme (ou de toute forme de violence) est contraire à la modernité et à la volonté de donner à l'humanité et à toute personne vivante un avenir durable.
Selon la police fédérale, il y a environ 2.3 millions d'armes en Suisse, la plupart des armes militaires. Le parlement se rend compte du danger de ces armes. Il pousse donc l'armée à en restreindre la disponibilité, mais sans oser franchir le pas et faire cesser cette distribution massive. Jusqu'en 2005, le soldat qui, son service terminé, souhaitait garder son arme, la recevait gratuitement! Actuellement, elle coûte environ 100.- pour un fusil d'assaut et 30.- pour un pistolet, le dixième de leur valeur réelle. Désormais, le militaire doit présenter un permis d'acquisition délivré par l'autorité civile, mais les exigences restent minimes et si l'armée en garde une trace au départ, rien ou presque n'empêche de revendre cette arme, légalement ou non.
Il est difficile de dire combien de personnes sont tuées ou blessées par des armes suisses, dans de petits ou de grands conflits, proches ou lointains. Mais il est certain que rien d'un point de vue humain, militaire ou stratégique, si ce n'est une sentimentalité morbide, ne justifie la continuation d'une telle pratique.
Christophe Barbey, Flendruz
«Nous pourrions sauver 100 vies par année sans les armes à la maison», révèle une étude de chercheurs zurichois. 2010 prend fin, aucune statistique ne nous dit combien de morts pourraient être évitées chaque jour sans les accidents de la circulation, la drogue, les viols et abus sexuels, les armes blanches, les sports extrêmes, les sorties de matches, et j'en passe...
Aux initiants qui ont fait leur cheval de bataille des armes à feu, qu'ils n'oublient jamais ce dicton immuable : «Si on veut garder un beau et bon troupeau, chacun doit s'occuper de ses propres moutons.»
Alice Grin, Yverdon-les-Bains
Chez les 15-24 ans, le suicide reste la première cause de mortalité. Les Suisses de cette tranche d'âge sont aussi ceux qui font leur service militaire et auxquels on prête des armes à feu, qu'ils garderont ensuite comme anciens soldats. Ces armes militaires présentes dans les foyers suisses s'élèvent à 1,7 million. Or, près de 30% des suicides sont commis avec des armes à feu. Le maintien de ces armes dans des locaux sécurisés revient donc à sauver des vies, parce que le suicide et l'usage d'une arme à feu correspondent la plupart du temps à une réaction impulsive.
Jean Tschopp, conseiller communal (PS), Lausanne
Juste une question: croyez-vous vraiment que si les armes à feu sont interdites à domicile, cela va empêcher les personnes de se suicider et éviter des drames familiaux ?
Croyez-vous que les voyous et les adeptes du grand banditisme vont renoncer à cambrioler en Suisse car nous interdisons les armes à feu ?
Un peu de logique !
Tenir un fichier des acquisitions d'armes centralisé sur toute la Suisse, oui. Avoir une possibilité d'accès aux informations sur les personnes ayant souffert de dépression avec intention de suicide, oui. Aux personnes connues pour leur passé violent également. Tout comme procéder à un contrôle psychologique étendu lors du recrutement à l'armée.
Mais pour le reste, laissons tranquilles les gens qui ont la passion du tir, les chasseurs (même si je n'aime pas la chasse), les collectionneurs.
Je n'ai - si ma mémoire est bonne - jamais vu dans les journaux évoquer ce genre de personnes dans les affaires de suicides ou de drames familiaux.
Depuis que je suis petite, malgré quelques disputes comme il en surgit dans tous les couples, je n'ai vu jamais vu mon père ou mon beau-père, ancien policier, utiliser leur arme pour régler les conflits.
Je pense que ce sont malheureusement surtout les gens agressifs et faibles qui en font usage pour régler leurs problèmes !
Nathalie Gilliéron, Lausanne
Le nombre de personnes tuées par armes à feu diminue. Les suicides par armes à feu sont substitués par les suicides par empoisonnement. Il ne faut pas punir les chasseurs et les collectionneurs. Tels sont présentés les arguments principaux des adversaires à l'initiative pour la protection contre la violence des armes.
Leurs émetteurs doivent comprendre la violence des armes comme une fatalité. Oui, le nombre de personnes tuées par armes diminue, heureusement. Mais ce n'est pas parce qu'on est sur la bonne voie qu'il faut freiner les efforts. Le mot d'ordre par rapport à la violence des armes est: zéro tolérance.
Moins d'armes hors contrôle c'est plus de sécurité. Les suicides par empoisonnement substituent les suicides par armes à feu. D'accord, mais faut-il excuser un problème en le contrebalançant par un autre ?
Quelle politique de l'autruche !
Et puis la punition des chasseurs et des collectionneurs? Faux, le texte de l'initiative les exclut explicitement (art. 118).
Il faut recadrer le débat et poser la bonne question de fond : comment réglementer et contrôler un bien à double usage, donc à usage légal et illégal? Comme de nombreux autres biens à double usage, par exemple les substances dangereuses ou certains produits industriels, il convient de restreindre leur disponibilité à l'endroit où ils sont utilisés légalement et de créer la transparence par rapport à leur circulation. Pour ces raisons l'initiative demande que :
- les armes de service soient gardées à l'arsenal
- un registre central des armes à feu
- la justification du besoin et de la capacité pour qui veut acheter des armes à feu
- les armes superflues seront retirées de la circulation.
Logique, non ?
Pascal Gemperli, conseiller communal, les Verts, Morges
On a beau tourner les choses dans tous les sens, la réalité reste que les armes à feu ont été conçues et fabriquées pour donner la mort et faire passer à trépas tout ce qui nous apparaît comme menaçant.
L'arme est un instrument de mort et elle a été glorifiée et vénérée par des générations d'hommes qui voient en elle le vecteur d'un pouvoir de vie ou de mort. Son pouvoir symbolique est tel qu'elle est très convoitée, et elle est tombée entre les mains de n'importe qui alors qu'il aurait fallu qu'elle reste dans celles d'experts adroits et assermentés, et son usage aurait dû être sévèrement réglementé et contrôlé.
La campagne des opposants frappe fort, ils jettent des statistiques dans la bataille dans l'espoir de nous convaincre que tout a été fait pour réglementer son usage alors qu'il y a un certain laxisme; ce n'est pas l'arme qui est dangereusemais celui qui la détient. Une société qui exerce son autorité par la force des armes est une société de barbares. (...)
Certes les armes à feu tuent moins qu'en 1995, mais le problème n'est pas résolu pour autant: leur utilisation souligne notre incapacité de vivre en respectant l'autre, sans le menacer, sans rapport de force armé.
Georges Tafelmacher, Pully
Les femmes sont plutôt pour l'initiative demandant l'interdiction des armes d'ordonnance à domicile parce qu'elles ne savent pas les manier, estime le ministre de la Défense, Ueli Maurer. Le conseiller fédéral a fait cette déclaration dans une interview publiée hier par les "Zürcher Regionalzeitungen".
«Elles ne connaissent pas les armes», affirme le Zurichois. Ce dernier doute cependant de la thèse selon laquelle les femmes jugent différemment l'initiative : «Il est faux de croire qu'il existe un fossé entre les sexes à ce sujet. Les armes représentent aussi protection et sécurité».
Pour lui, l'initiative marque un dédain pour les citoyens : des centaines de milliers de familles prouvent qu'elles peuvent gérer de manière responsable la présence d'une arme à domicile. Le conseiller fédéral UDC avance aussi un argument militaire contre l'initiative de la gauche : le tir obligatoire. «Une fois par an, on se voit confronté à son arme», rappelle-t-il.
Ueli Maurer, ministre de la guerre
Dans Le Courrier du 12 janvier 2011, M. Marcel Grodwohl met en cause la façon dont le journal a traité la question de l'interdiction des armes militaires à domicile. Il part de l'affirmation, relevée dans le sous-titre d'un article du 29 décembre, selon laquelle «le nombre de suicides diminue, mais le recours aux armes à feu reste massif». Le premier argument de M. Grodwohl est que le nombre de 239 suicides annuels par armes à feu, rapporté à un total de 1313, peut difficilement être qualifié de "massif". Il ajoute que les armes détenues à domicile le sont surtout par des tireurs sportifs et des collectionneurs, pour conclure que le nombre de suicides par armes à feu est somme toute très réduit, compte tenu de la quantité d'armes en circulation, et que Le Courrier ne fait que jouer sur la corde des émotions pour justifier une initiative nuisible.
Peut-être faut-il commencer par rappeler que la vie humaine reste, dans nos sociétés, la valeur la plus précieuse. Ainsi, quand on parle de 239 décès annuels en Suisse, soit entre 4 et 5 par semaine, la seule chose à relever est que c'est beaucoup trop! Un tel chiffre ne serait tolérable dans aucun contexte social. Les accidents de la route, par exemple, ne font "que" 600 victimes par an. Viendrait-il à l'idée d'une personne saine d'esprit d'affirmer que c'est un prix acceptable à payer pour perpétuer la sympathique tradition de rouler sous l'emprise de l'alcool? Que c'est un chiffre raisonnable en regard du plaisir que procure la conduite à 200 à l'heure sur les routes cantonales? Une mort évitable doit être évitée, un point c'est tout !
Par ailleurs, l'initiative «Oui à la protection contre la violence des armes» ne vise aucunement les tireurs sportifs, ni les collectionneurs. Tous les loisirs comportant des risques potentiels sont soumis à des règlements (licence, appartenance à un club, enregistrement, formation obligatoire...), qui ont pour but de protéger les citoyens. Parmi ces loisirs, la possession ou l'utilisation d'armes à feu (instruments conçus dans le but d'ôter la vie) est sans doute celui où le risque est le plus immédiatement présent.
Pourquoi devrait-il rester le moins réglementé ?
Établir un registre des armes à feu ?
C'est bien la moindre des choses !
Et cela n'empêchera personne de s'adonner au tir sportif, ni de collectionner les armes...
De retour de quelques jours passés à l'étranger, j'ai été frappé par l'apparition, en gare de Bâle, d'affiches montrant un individu patibulaire armé, et dont le texte proclamait (traduction approximative): «Ne donnons pas aux malfaiteurs le monopole des armes! Faut-il y voir une incitation aux braves tireurs sportifs, collectionneurs et autres militaires en congé à se tenir prêts à dégainer s'ils surprennent un malfrat dans leur jardin? Il me semble que, parmi les questions soulevées par l'initiative, celle-ci est bien la plus inquiétante.
Personnellement, elle me donne une raison de plus de voter oui: répéter mon attachement à l'État de droit face à ceux qui ne rêvent que de rendre la justice eux-mêmes !
BERNARD PINGET, Genève
Proportionnellement, le taux helvétique de suicides par armes à feu est même trois fois plus élevé que la moyenne européenne, révèle ce mercredi un article paru dans le «Bulletin des médecins suisses».
«Aucun autre pays européen ne compte autant d'armes à feu pour 100'000 habitants», poursuit l'article signé Thomas Reisch. Citant de nombreuses études, l'auteur parvient à la conclusion qu'il est "évident" que limiter l'accès aux armes est une mesure efficace de prévention du suicide et «permet de sauver des vies».
Au total, on dénombre 2,3 millions d'armes à feu dans les foyers suisses, dont plus de 200'000 armes de service et environ 1,45 million d'anciennes armes de service, avance encore le médecin de la Clinique universitaire de psychiatrie de Berne.
Pour lui, l'impact sur la prévention du suicide que pourrait avoir l'initiative sur les armes, si elle est acceptée, est indiscutable. Le peuple se prononcera le 13 février sur l'initiative de la gauche «Pour la protection face à la violence des armes».
ATS ©24h
Dans six semaines, peuple et cantons diront s'ils veulent un contrôle plus strict des armes à feu. Après une première passe d'armes plutôt discrète, avant Noël, la campagne autour de l'initiative «Pour la protection face à la violence des armes» démarre et s'annonce très émotionnelle. Car plus qu'une bagarre de chiffres, le texte interroge notre rapport aux armes - valeur identitaire ou danger potentiel.
Déposée en février 2009, l'initiative se veut une réponse à une série de tragédies familiales, et notamment la mort de l'ancienne championne de ski Corinne Rey-Bellet, tombée sous les balles de son mari. La gauche et plusieurs associations féminines décident de passer à l'action derrière une idée simple : en finir avec le fusil d'assaut gardé à la maison, et mieux surveiller les détenteurs d'autres armes. Car, avec quelque 2,3 millions d'armes en circulation, la Suisse est un pays à très forte tradition armée.
Dans le détail, l'initiative demande un nouveau système d'autorisation et de contrôle pour les armes à feu. Elle exige que toute personne qui acquiert, utilise ou fait commerce d'armes à feu ou de munitions en justifie le besoin et prouve qu'elle dispose des capacités nécessaires. Pour les privés, la détention d'armes à feu automatiques ou de fusils à pompe serait interdite. Les registres cantonaux des armes devraient être remplacés par un registre fédéral. Enfin, en dehors des périodes de service, toutes les armes militaires devraient être déposées à l'arsenal. Fini donc l'arme militaire gardée à domicile, avec toutefois des exceptions à régler dans la loi pour les tireurs sportifs titulaires d'une licence.
Martine Clerc Judith Mayencourt - ©24h
G.S. : Au contraire. Les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique ne font que confirmer qu'il existe un lien de cause à effet entre le nombre de morts et la quantité d'armes à feu en circulation. Ce qui explique la baisse du nombre de décès: ces dernières années, les effectifs de l'armée ont diminué et, avec eux, le nombre de fusils d'ordonnance dans les foyers.
Bien sûr, il trouvera toujours un moyen. Mais ne pas avoir d'arme à feu à portée de main freinera les actes impulsifs. L'initiative n'effacera pas les causes du suicide, mais elle permettra d'en éviter près d'un sur cinq.
Notre initiative n'a par dirigée contre eux. Ils pourront conserver leurs armes à certaines conditions: un permis de chasse pour les chasseurs. Pour le tir sportif, il reviendra aux organisations sportives de tenir un fichier de leurs membres. Cette pratique déjà existante devra être généralisée. Pour les collectionneurs, à la loi de fixer des critères avec une marge d'appréciation importante.
Ces arguments m'irritent énormément. Comme si la confiance vis-à-vis de la population se concrétisait par le fait de conserver un fusil militaire! Quant à la notion d'autodétermination, elle véhicule une tradition surannée d'autodéfense de type cow-boy qui ne m'intéresse pas.
Une chose est sûre, c'est que les femmes en sont les principales victimes.
M.Cl. - Géraldine Savary, conseillère aux états soc. (Vd) - ©24h
M.B-G. : Environ 80% des décès causés par balles concernent des armes à feu issues d'un commerce illégal. Les chiffres montrent ainsi que ce ne sont pas les gens conservant légalement une arme à domicile qui posent problème, contrairement à ce que prétendent les partisans de l'initiative. Et cette dernière ne résout absolument pas la question du trafic d'armes.
En continuant d'appliquer la loi actuelle. Les militaires peuvent par exemple déjà déposer leur arme à l'arsenal s'ils jugent qu'ils ne la conserveront pas dans les meilleures conditions de sécurité.
Ce lien n'est pas avéré. En effet, selon les derniers chiffres, le nombre de suicides reste globalement stable, alors que ceux commis avec une arme à feu diminuent. La première cause des suicides est la pendaison, la deuxième l'empoisonnement.
L'une des principales valeurs sur laquelle se base notre système juridique est la responsabilité individuelle. S'il les militaires étaient obligés de déposer leur fusil à l'arsenal, cela signifierait la disparition de l'arme personnelle, et donc la base de la responsabilité individuelle qui fait partie de l'esprit de milice. J'insiste: la raison d'être de l'arme personnelle n'est pas de défendre soi-même son foyer !
Ce n'est pas sa meilleure déclaration... Je suis la preuve que sans avoir jamais appris à manier une arme, on peut avoir le sens des responsabilités et s'opposer à l'initiative.
M.Cl. - Martine Brunschwig-Graf, Cons nat. PLR (Ge) - ©24h
On peut être à la fois chasseur et partisan de l'initiative contre la violence des armes. Ce n'est cependant pas une position facile à assumer face à la communauté d'intérêts Tir Suisse qui engage ses quelque 250'000 membres à rejeter le texte soumis au peuple le 13 février prochain. Membre du comité d'initiative et chasseur aguerri, le socialiste valaisan Stéphane Rossini avoue avoir bien de la peine à convaincre ses amis chasseurs de s'engager à ses côtés. Pourtant, affirme-t-il, «les propos alarmistes tenus par l'organisation ChasseSuisse et les fédérations cantonales n'ont pas lieu d'être. Aujourd'hui déjà, il faut justifier d'un besoin et des capacités nécessaires pour obtenir un permis de chasse. Cela ne changera pas avec le nouveau texte constitutionnel.»
Ce qui changera par contre, c'est le passage d'une réglementation cantonale à une réglementation nationale. Car l'initiative prévoit certes un régime particulier pour les chasseurs, les tireurs sportifs et les collectionneurs, mais elle précise qu'il appartiendra aux Chambres fédérales d'en fixer les modalités.
Pour les initiants, cette mention est une façon de montrer que le projet n'est pas dirigé contre ces milieux et que leurs besoins sont au contraire reconnus. La perspective d'une loi fédérale suscite cependant les pires craintes parmi les associations concernées. «On ne sait pas à quoi ressemblerait une telle loi, souligne Marco Giacometti, secrétaire général de ChasseSuisse. On sait seulement que les chasseurs devraient présenter un justificatif de besoins et de capacités. On peut par exemple imaginer que chaque personne qui souhaite suivre un cours de formation pour devenir chasseur doive passer un examen psychologique.»
Les chasseurs et les collectionneurs ont-ils raison de s'inquiéter ? «Pas du tout, répond le sénateur socialiste Didier Berberat. Il s'agit d'affabulations de mauvaise foi. Si l'initiative passe, il est clair que la majorité bourgeoise du parlement ne va pas chercher à entraver l'activité de ces milieux.»
La situation est plus complexe pour les tireurs sportifs. En particulier ceux qui ont recours à une arme d'ordonnance puisque le dépôt à l'arsenal des armes militaires est au cœur du texte soumis au peuple. Les initiants ont prévu le coup. Le projet introduit explicitement une exception pour les tireurs sportifs détenteurs d'une licence. Ceux-ci pourront toujours emmener leur arme d'ordonnance à domicile, à des conditions qui seront là aussi réglées par la loi. On compte aujourd'hui quelque 80'000 tireurs sportifs au bénéfice d'une licence.
En ce qui concerne le tir obligatoire hors du service, les soldats qui ne sont pas au bénéfice d'une licence devraient recevoir une arme sur le terrain de tir. «Elle leur sera prêtée par la société organisatrice qui les obtiendra de l'armée», indique le PS dans son argumentaire. Pour les tireurs, c'est une vue de l'esprit. «Les sociétés de tir ne seront pas en mesure d'entreposer autant d'armes», affirme le PDC Jakob Büchler, président de la commission de politique de sécurité du Conseil national et président de la «Société de tir de Saint-Gall». Selon lui, «l'initiative condamne le tir sportif comme sport de masse et la Suisse perdra une tradition qui contribue à sa cohésion nationale».
Réponse de Didier Berberat : «On peut compter sur les sociétés de tir pour trouver des solutions pratiques. Rien ne s'y oppose puisque l'initiative permet justement de prendre des mesures en faveur des tireurs.»
Les partis bourgeois font bloc contre l'initiative socialiste sur les armes qui exige notamment le dépôt des armes militaires à l'arsenal et le remplacement des registres cantonaux par un registre fédéral. Ils l'ont montré hier en se présentant en rangs serrés devant la presse.
Sur le fond, leur argumentation ne s'éloigne pas de celle du Conseil fédéral. Selon eux, les mesures préconisées par l'initiative ne résolvent pas les vrais problèmes qui sont l'usage abusif et le trafic illégal d'armes. Par contre, affirment en chœur le PDC, le PLR, l'UDC et le PBD, elles font planer un soupçon généralisé sur tous les soldats et les tireurs en contestant collectivement leur faculté de manier une arme de façon responsable. «La remise d'une arme personnelle aux militaires pour la durée totale de l'obligation de servir est l'expression de la confiance et de la solidarité qui prévalent entre l'État et ses citoyens, affirme la Genevoise Martine Brunschwig Graf (PLR). Si le militaire devait être qualifié de risque pour la sécurité, cela constituerait une énorme rupture de confiance.»
Les représentants des partis bourgeois n'ont pas manqué de se référer au dernier congrès du Parti socialiste. D'après le président du Parti bourgeois démocratique, Hans Grunder, la lutte contre la violence des armes serait un moyen commode de dissimuler l'objectif réel qui est la suppression de l'armée. Les partis bourgeois mettent aussi l'accent sur les coûts de ce projet. Ils sont estimés à 6,4 millions de francs pour la mise en œuvre, puis à quelque 14 millions de francs par an.
CHRISTIANE IMSAND - ©Le Courrier
Le chef du Département de la défense Ueli Maurer est un adversaire résolu de l'initiative sur les armes qui exige notamment le dépôt des armes militaires à l'arsenal entre les périodes de service. Pourtant, il ne déploie pas les gros moyens pour la combattre.
Selon lui, le texte qui sera soumis au peuple le 13 février prochain ne constitue pas une remise en cause de la défense. Il y voit par contre un affaiblissement des relations de confiance entre les citoyens et l'État.
Interview.
D'un point de vue militaire, l'arme à domicile n'est-elle pas une tradition dépassée ? On ne sait jamais comment la situation internationale peut évoluer. A défaut, les tirs obligatoires deviendraient très difficiles. Les armes devraient être mises à disposition par les arsenaux et je pense que les résultats en seraient affectés. La connaissance du fusil joue un rôle important pour la précision du tir, ainsi que pour la sécurité de nos propres militaires. Avec une arme que vous ne connaissez pas, vous devez commencer par tirer une série de coups pour l'avoir bien en mains. Les sociétés de tir seraient également pénalisées.
Si c'était le seul point soulevé par l'initiative, on pourrait peut-être l'accepter. Mais l'essentiel n'est pas là. On attend de chaque soldat qu'il se batte pour son pays et qu'il soit prêt à lui donner sa vie. Si l'état ne lui fait pas suffisamment confiance en lui permettant de garder son arme à domicile, pensez-vous que le soldat sera toujours prêt à se sacrifier pour son pays ?
Actuellement, les munitions à domicile n'ont plus de justification militaire. D'autre part, la munition, à la différence de l'arme, n'a jamais été personnelle.
Le retrait de la munition n'a jamais été un signe de méfiance, mais une question de nécessité militaire.
Bien sûr, mais nous ne sommes pas inactifs. Pour exemple: une évaluation générale a lieu lors du recrutement et nous ne distribuons pas d'armes aux personnes à risque. Il est aussi possible de déposer son arme à l'arsenal sur une base volontaire. Je vous rappelle par ailleurs que les armes d'ordonnance ne sont qu'une infime partie des deux millions d'armes légales qui circulent en Suisse. Sans parler des armes illégales. Ce sont souvent ces dernières qui sont impliquées dans les affaires criminelles.
Mes propos ont été mal rapportés. J'ai simplement dit qu'on a plus peur de ce qu'on ne connaît pas que de ce qu'on connaît. Cela dit, je ne crois pas que les femmes soient aussi terrorisées par les armes que ne le laissent croire les médias. Je m'attends davantage à un fossé ville-campagne qu'à un fossé homme-femme. À la campagne, il y a beaucoup de femmes qui participent aux fêtes de tir.
Il faut faire tout ce qui est possible pour diminuer le nombre de suicides. Nous avons pris des mesures préventives pour déceler ce risque chez les soldats, mais il n'y a pas de sécurité absolue, ni avec l'initiative d'ailleurs. Une personne qui veut se suicider trouvera toujours un moyen de s'ôter la vie.
Les experts font une corrélation entre le nombre d'armes en circulation et les suicides. Je constate que les suicides commis avec des armes à feu ont diminué alors que le nombre total de suicides reste constant.
Non, parce que ce n'est pas une initiative contre l'armée. Je souhaite simplement que nous puissions conserver notre tradition de confiance entre l'état et ses citoyens soldats. Cela ne concerne pas que l'armée. La situation de la Suisse est excellente parce qu'elle a su suivre son propre chemin.
Alors que l'initiative sur les armes à feu divise, certaines voix se font entendre pour élargir le débat. Pas d'accord sur le texte de la gauche soumis au vote le 13 février prochain, les conseillères nationales Andrea Geissbuhler (BE/UDC) et Chantal Galladé (ZH/PS) plaident toutes deux dans le journal alémanique «Der Sonntag« pour bannir les couteaux des rues du pays. «Beaucoup de jeunes portent sur eux un couteau lorsqu'ils sont de sortie, pensant devoir se protéger», relève Andrea Geissbuhler, policière de profession. Cette dernière estime que la législation en la matière devrait être durcie, en interdisant le port du couteau à l'extérieur du domicile; à l'exception des couteaux de poche. La Bernoise planche sur une intervention parlementaire en la matière.
L'élue UDC peut déjà compter sur le soutien de Chantal Galladé, auteure de plusieurs interventions parlementaires pour limiter le nombre d'armes à feu et de munitions en circulation. Elle se dit ouverte à un renforcement de la loi, rappelant qu'aujourd'hui seul le port de couteaux dont l'ouverture se fait à une main est interdit dans les rues. AP
Les assemblées des délégués de l'UDC et du PBD suisses ont voté sans surprise samedi le rejet de l'initiative «pour la protection face à la violence des armes» soumise au vote le 13 février. De même que le petit Parti des automobilistes, alors que le PCS la soutient. Pour l'Union démocratique du centre (UDC), cette initiative - que les délégués réunis à Emmbrücke (LU) ont balayée par 432 voix contre 1 - bafoue des valeurs traditionnelles helvétiques. À peine moins catégoriques - 82 voix contre et 8 abstentions - les délégués du Parti bourgeois-démocratique (PBD), né en 2008 d'une dissidence de l'UDC, ont aussi exprimé à Liestal (BL) un refus de cette initiative. Alors qu'à Reiden (LU), les délégués du Parti des automobilistes unanimes ont dit non à l'initiative, ceux du Parti chrétien-social (PCS) réunis à Fribourg se sont prononcés à une majorité des deux tiers en sa faveur, au nom d'arguments liés à la sécurité dans la société, PLR et PDC doivent encore débattre. ATS
Dessins de presse, cartoons, bande-dessinées et cie... | |
- Oui : 45 % - Non : 54 % - Sans avis : 1 % Nombre de votants : 1300
Selon un sondage mené pour le "SonntagsBlick", l'initiative contre les armes a pour l'heure le vent en poupe avec près de 45% de partisans et seulement 34% d'opposants. Un cinquième des votants n'ont pas encore décidé de leur position. Alors que les sympathisants de l'UDC et du PLR sont majoritairement opposés à l'initiative, ceux du PDC sont partagés avec 41% de oui et 39% de non. Ce sont les femmes qui pourraient faire la décision avec près de 52% de oui et seulement 24% de non, selon le sondage. Chez les hommes, le sondage indique 42% de non et 39% de oui.
Alors que les villes acceptent à 50%, le oui n'est que de 35% à la campagne. Si 50% des Romands disent oui, seuls 43% des Alémaniques approuvent le texte. AP
L'initiative «Pour la protection face à la violence des armes» aurait recueilli 52% de voix positives si le scrutin avait eu lieu la semaine passée, selon un sondage de l'institut "gfs.bern". Les femmes l'accepteraient largement, alors que les hommes la refuseraient à une courte majorité. Chez les femmes, le taux de oui dépasse les 61% et seules 27% des sondées rejetteraient le texte, selon les résultats publiés hier. En revanche, 51% des hommes ont l'intention de voter non le 13 février. Les sondés sont tout de même 44% à s'être déclarés favorables au texte.
La proposition qui a joué le plus grand rôle pour gagner l'adhésion des femmes à l'initiative : la suppression de la présence d'armes militaires à domicile. En face, les opposants ont argumenté que l'initiative discrédite l'armée de milice et menace une tradition, faisant mouche chez une majorité d'hommes. Hommes et femmes réunis, 39% des sondés se sont déclarés contre le texte. Quelque 9% étaient encore indécis. Pour l'instant, le résultat de la votation est donc incertain, a précisé l'institut de recherche bernois. Sans surprise, l'initiative lancée par la gauche et les Verts est soutenue à une large majorité dans leurs rangs: à 88% chez les écologistes et à 77% par les sondés socialistes. Elle est en revanche massivement rejetée par les votants UDC, soit à 71%. Au centre, les avis sont partagés. La base du PDC accepterait l'initiative à 45% et la rejetterait à 44%. Chez les libéraux-radicaux, c'est le non qui l'emporte à 48%, contre 44% pour le oui. Du côté des votants qui ne sont pas liés à un parti, le texte obtient 52% d'avis favorables, contre 37% d'avis défavorables. Près de 11% des sondés dans ce groupe sont encore indécis.
La différence d'opinion entre régions linguistiques est insignifiante statistiquement dans ce cas, a conclu le sondage mené du 3 au 8 janvier auprès de 1214 citoyens par l'institut "gfs.bern" sur mandat de la SSR. La marge d'erreur est de 2,9%. ATS
La partie reste serrée pour l'initiative populaire «Pour la protection contre la violence des armes». Le deuxième et dernier sondage réalisé par l'institut gfs.berne pour le compte de la SSR montre que l'écart se réduit entre le oui et le non. Par rapport à la première enquête d'opinion effectuée début janvier, le oui recule de 52 à 47% alors que le non progresse de 39 à 45%, la part d'indécis fléchissant de 9 à 8%. Le sondage a été effectué entre le 24 et le 28 janvier auprès de 1200 personnes.
La tendance révélée par cette seconde prise de température accroît la probabilité du rejet de l'initiative. L'institut gfs.berne reste prudent sur ce point. Il peut cependant établir une photographie plus précise des intentions de vote dans les différentes régions du pays. En Suisse romande, la situation paraît stable. Le pourcentage de oui s'élève à 54% (55% début janvier), alors que le non régresse de 37 à 36%, la part d'indécis passant de 8 à 10%. Outre-Sarine, l'image est différente. En trois semaines, le oui a reculé de 51 à 45% alors que le non a gagné du terrain, grimpant de 40 à 48%. Dans les cantons alémaniques, le clivage ville-campagne semble de plus en plus marqué. Le non domine aussi en Suisse italienne: il se situe à 50% (34% début janvier), alors que le oui est en chute libre, glissant de 59 à 38% entre les deux enquêtes.
Le soutien des femmes à l'initiative semble s'émousser. Le premier sondage indiquait une majorité de 61% d'électrices prêtes à glisser un oui dans les urnes. Elles ne seraient plus que 55%, alors que le non féminin se serait accru de 27 à 35%. Chez les hommes, le non semble s'affirmer : il a gagné trois points, passant de 51 à 54%, alors que le oui en lâche cinq, chutant de 44 à 39%.
Les arguments les plus convaincants en faveur de l'initiative sont, selon les auteurs du sondage, le danger de conserver des armes à son domicile et l'état actuel de la menace sécuritaire. L'affirmation selon laquelle le taux de suicides diminuerait en cas de oui laisse les personnes interrogées plus sceptiques. Le non est, lui, motivé par le sentiment que l'initiative n'empêcherait pas la détention illégale d'armes et par le fait que les munitions militaires sont déjà stockées dans les arsenaux.
Par rapport au premier sondage, il y a un mois, les adversaires de l'objet gagnent 6% alors que les partisans perdent 5% des voix, a indiqué la SSR mercredi. Le nombre d'indécis n'a presque pas changé: ils sont 8% (9% début janvier). Malgré cette tendance vers le non, l'issue du scrutin reste incertaine. Et la mobilisation reste forte, avec 55% de personnes interrogées qui déclarent vouloir se rendre aux urnes.
Il y a un mois, les partisans de l'initiative étaient encore nettement en tête avec 52% des voix, contre 39% aux adversaires. Le recul du oui s'explique principalement par le fort engagement de la droite, qui combat l'objet, selon les analystes de GfS Berne. Les adversaires ont particulièrement gagné du terrain dans les campagnes. En milieu urbain, l'approbation au texte reste élevée.
Les intentions de vote se sont consolidées à gauche comme à droite: 84% des partisans du PS disent oui à l'initiative. Chez les Verts, l'approbation reste élevée avec 84%. De l'autre côté, la base de l'UDC entend rejeter l'objet par 74% des voix.
Un net glissement se fait ressentir auprès des partisans du PLR: il y a un mois, 44% d'entre eux entendaient accepter l'initiative et 48% la rejeter. Le non est maintenant net avec 59% contre 34% de oui.
Les avis restent partagés dans les rangs du PDC: 43% approuvent le texte et 46% le rejettent. Lors du premier sondage déjà, les deux camps avaient quasiment la même force.
On observe toujours une différence, même si elle est moins marquée, dans les intentions de vote entre les femmes et les hommes: 55% des premières voteraient oui et 35% non. Les hommes sont 54% à refuser l'initiative tandis que 39% l'accepteraient.
Un changement d'opinion s'est fait en Suisse italienne et en Suisse allemande surtout: les Alémaniques étaient 51% à dire oui à l'initiative début janvier et 40% à la refuser. Actuellement, plus que 45% l'accepteraient et 48% la rejetteraient.
En Suisse italienne, on assiste à un vrai revirement: avec 50%, le non devance nettement les 38% de oui. Début janvier, 59% affirmaient accepter l'initiative et 34% la refusaient. En Suisse romande, la majorité du oui reste stable: 54% approuvent le texte, 36% le rejettent, des valeurs quasi identiques à début janvier.
Le sondage a été mené du 24 au 29 janvier auprès de 1209 citoyens dans les trois régions linguistiques. La marge d'erreur est de +/- 2,9%. GfS Berne estime que la tendance vers un refus s'est poursuivie entre-temps : c'est l'évolution la plus plausible, mais une mobilisation de dernière minute d'un camp ou de l'autre n'est pas exclue. L'institut souligne que le sondage ne donne aucune réponse à la question de la majorité des cantons, éventuellement décisive.
Très émotionnelle, la campagne a mobilisé la population. Après décompte des résultats de presque tous les cantons, la participation s'inscrivait à un peu plus de 48%.
Le scrutin a créé une barrière de röstis. Mis à part le Valais et Fribourg qui ont dit non à respectivement 61,9% et 58,9% des voix, les cantons romands ont approuvé le texte. Genève l'a fait le plus nettement avec 61,1% de oui devant Vaud (53,7%), Neuchâtel (53,2%) et le Jura (52%).
Outre-Sarine, le oui ne l'a emporté qu'à Bâle-Ville (58,9%). Tous les autres cantons alémaniques ont mis les pieds au mur, surtout en Suisse centrale. Appenzell Rhodes-Intérieures est le champion du refus avec 72,3% de non devant Obwald (71,9%). Bâle-Campagne clôt la marche avec 54,8%. Le Tessin est aussi dans le clan des opposants avec 63,5% des voix.
Cantons | Oui | % | Non | % | Part |
Zurich | 214164 | 50.37 | 210976 | 49.63 | 49.59 |
Berne | 151901 | 40.62 | 222075 | 59.38 | 52.60 |
Lucerne | 51306 | 40.08 | 76713 | 59.92 | 50.33 |
Uri | 3300 | 29.39 | 7929 | 70.61 | 43.60 |
Schwytz | 14572 | 29.14 | 35429 | 70.86 | 51.30 |
Obwald | 3724 | 28.14 | 9512 | 71.86 | 53.94 |
Nidwald | 4885 | 31.23 | 10759 | 68.77 | 52.56 |
Glaris | 3266 | 30.18 | 7554 | 69.82 | 41.70 |
Zoug | 16403 | 42.81 | 21913 | 57.19 | 53.63 |
Fribourg | 34847 | 41.14 | 49851 | 58.86 | 46.61 |
Soleure | 29204 | 35.03 | 54161 | 64.97 | 48.75 |
Bâle-ville | 32606 | 58.92 | 22732 | 41.08 | 49.03 |
Bâle-campagne | 41346 | 45.19 | 50153 | 54.81 | 49.82 |
Schaffhouse | 11935 | 38.95 | 18705 | 61.05 | 64.60 |
Appenzell AR | 7284 | 37.77 | 11999 | 62.23 | 51.70 |
Appenzell AI | 1360 | 27.68 | 3554 | 72.32 | 44.40 |
St-Gall | 57760 | 39.17 | 89687 | 60.83 | 47.80 |
Grisons | 20572 | 35.00 | 38212 | 65.00 | 44.10 |
Argovie | 70604 | 38.57 | 112468 | 61.43 | 46.44 |
Thurgovie | 26731 | 34.53 | 50682 | 65.47 | 49.70 |
Tessin | 33635 | 36.52 | 58467 | 63.48 | 44.26 |
Vaud | 107098 | 53.70 | 92354 | 46.30 | 49.34 |
Valais | 38581 | 38.06 | 62788 | 61.94 | 50.83 |
Neuchâtel | 27069 | 53.20 | 23808 | 46.80 | 46.80 |
Genève | 68777 | 61.05 | 43887 | 38.95 | 47.80 |
Jura | 10231 | 52.02 | 9438 | 47.98 | 39.20 |
SUISSE | 1'083'161 | 43.69% | 1'395'806 | 56.31% | 48.54% |
Le Groupe pour une Suisse sans armée regrette le rejet de l'initiative «Pour la protection face à la violence des armes». Nous constatons que les opposants à l'initiative disposaient d'un budget de campagne au moins dix fois plus élevé que celui du camp du «OUI». Il est évident que la machine de propagande des adversaires a eu une influence sur l'opinion et la mobilisation des électeurs.
Tout au long de la campagne, les adversaires de l'initiative n'ont pas présenté de propositions pour réduire le taux élevé de suicides chez les jeunes hommes ni pour limiter l'usage d'armes à feu dans des situations de violence domestique. Le lobby des armes a par contre alimenté la crainte que les tireurs sportifs seraient touchés par l'initiative, alors que le texte de l'initiative mentionnait explicitement qu'ils n'étaient pas concernés.
Il semble clair que pour beaucoup de tireurs l'enjeu était un autre, notamment la défense de prétendues valeurs suisses. Il s'agît là d'un lien malsain entre les armes et la dignité masculine ainsi que d'une conception totalement dépassée de la défense nationale. La propagation de la justice faite par soi-même et la suppression du monopole d'État de la violence légitime constituait l'aspect le plus choquant de la campagne des adversaires.
Si les adversaires de l'initiative ne veulent pas porter la responsabilité des nombreuses victimes des armes à feu en Suisse ils doivent présenter rapidement des propositions pour résoudre le problème de la violence avec les armes.
Nous pouvons nous réjouir, néanmoins, que le pourcentage de «OUI» soit passé des taux de 36 à 40% d'acceptation habituel à plus de 43.7%. Cela signifie que le taux de rejet de l'armée, puisque les adversaires ont voulu faire de cette votation un plébiscite pour l'armée, a encore augmenté. Encore un petit 4.8% (+0.2% pour être sûr) et nous aurons atteint notre but de faire plier la vache sacrée !!
Ceci dit, la guerre est loin d'être terminée et les pro-armes, tel d'agressifs bulldogues, ne vont non seulement pas lâcher le morceau mais ils vont chercher à nous détruire et cela de toutes les manières possibles. Je savais le camp des militaristes forts mais jamais à ce point-là, je pensais naïvement que les élans vers la paix et la résolution pacifique des conflits avaient gagné avec la venue de la modernité. C'est plus qu'attristant de constater que non seulement ce pays ne veut pas se moderniser mentalement et il est plus qu'inquiétant de voir que de nos jours avec les moyens modernes à disposition, les nimrods pro-tell n'hésiteront pas de les utiliser pour dominer et conquérir l'espace publique à leur seul bénéfice.
À entendre parler l'équipe autour du professeur UNI faussement social, Uli Windisch, soutenu par ses acolytes libéraux Bonnant, Brunschwig-Graf, Lücher, Nydegger et consorts, la guerre contre nous est déclarée et cette équipe fera tout pour nous enfoncer six pieds sous terre évoquant traîtreusement le «politiquement incorrecte» pour se mettre en avant et gagner leur cause, soit la domination sans partage du néolibéralisme élitaire et discriminatoire sur toute la société et l'enfoncement des derniers restes de la pensée altruiste, alternative, participative et citoyenne et, surtout, des valeurs d'autogestion, d'actions de contestation et d'atteinte de l'autorité (comme en Tunisie et Egypte) dans les poubelles libérales.
Eh oui les amis, notre combat à nous est un éternel recommencement et il sera long car ce peuple suisse si peu sûr et pris dans les affres d'un nationalisme pétrifié, ne se laissera pas converti ou convaincu par nos initiatives progressistes dont les valeurs de changement social font grincer l'élite...
À quand une révolution à l'égyptienne ici...??!!
Encore "Bravo!" à toutes et tous pour les magnifiques résultats sur Genève, Vaud, Neuchâtel, le Jura et, bonne surprise, Zurich et Bâle-Ville !
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