Votations sur l'Armée

dans les rangs

Fin de l'obligation de servir


Initiative populaire fédérale  –
«l'abrogation du service militaire obligatoire»

initiative du 22 septembre 2013


Cette initiative pour l'abrogation du service militaire obligatoire n'est pas une initiative pour une armée professionnelle car elle est formulée de façon a empêcher une telle évolution, puisqu'elle ne touche pas au principe de milice (qui d'ailleurs est inscrit avec l'armée dans un autre article de la Constitution). Par cette initiative nous voulons simplement empêcher l'État de pouvoir astreindre les citoyens au service militaire.

Parallèlement, nous dissocions le service civil du militaire, pour qu'il puisse être ouvert à toutes et tous (suisse et étrangers), alors qu'il n'est actuellement conçu que comme un service de remplacement (avec tout ce que cela implique de discrimination – durée plus longue, inaccessible aux femmes comme aux inaptes, etc.).


compilation : Georges Tafelmacher



Sommaire



Le Lancement

Soleure, le 17 avril 2010, lors de l'assemblée générale du GSsA au niveau suisse, tenue traditionnellement au Restaurant Kreuz à Soleure, une très nette majorité des personnes présentes (57 contre 3 voix) a voté pour le lancement d'une nouvelle initiative populaire fédérale, sous le titre «Oui à l'abrogation du service militaire obligatoire !».

Réuni en assemblée générale, le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), a décidé le lancement d'une initiative populaire demandant l'abrogation du service militaire. La conscription universelle – masculine – est le cœur du concept dépassé de l'armée de masse, qui aurait dû être abolie depuis longtemps. D'un point de vue de politique de sécurité, celle-ci est en effet absurde – les menaces actuelles appelant des réponses non-militaires. L'abrogation du service militaire obligatoire aura pour conséquence une réduction massive des troupes et permettra de libérer d'importantes ressources financières et en personnel, qui pourront être engagées pour faire face aux véritables menaces de notre époque.

Le service militaire obligatoire est en contradiction totale avec la liberté individuelle devenue la norme dans les sociétés modernes. La conscription ne représente rien d'autre que la possibilité pour les états d'astreindre leur citoyens à servir pour la guerre et donc pour tuer ou apprendre à tuer! Le service militaire obligatoire est aussi un non-sens pour l'économie du pays, qu'il grève chaque année d'environ 3 ou 4 milliards de francs.

Le texte d'initiative adopté aujourd'hui veut inscrire dans la Constitution fédérale le principe selon lequel personne ne peut être astreint au service militaire, tout en faisant du service civil un service ouvert à toutes et tous – le GSsA étant convaincu que, face à la conscription et aux dépenses militaires, la promotion d'alternatives civiles est indispensable à une évaluation responsable des risques et à une politique de sécurité durable. L'initiative «Oui à l'abrogation du service militaire obligatoire !» devrait être lancée au début de l'été de cette année.

Après de riches échanges qui ont permis d'approfondir les différentes implications de ce projet, le texte retenu propose de modifier l'Art. 59 de la Constitution fédérale en stipulant d'une part qu'aucun citoyen suisse ne peut être astreint au service militaire, et d'autre part en instaurant un service civil volontaire, potentiellement ouvert à toutes les personnes résidant en Suisse.

Le texte doit encore être validé par la Chancellerie fédérale, et l'initiative ne sera formellement lancée qu'une fois publiée dans la Feuille fédérale (vraisemblablement en juillet). Mais nous invitons d'ors et déjà ceux et celles qui sont motivé-e-s pour la récolte à s'annoncer auprès du secrétariat.

Nous nous réjouissons de nous embarquer, avec vous, dans cette nouvelle aventure citoyenne, qui permettra sans doute de faire reculer un peu le militarisme et avancer les initiatives civiles véritablement utiles à la société, soit à chacune et chacun d'entre nous.


evolution


Texte de l'initiative

La Constitution fédérale du 18 avril 1999 est modifiée comme suit :

I.
Art. 59 (nouveau)
  1. Aucun citoyen suisse n'est astreint au service militaire.
  2. La Suisse a un service civil volontaire.
  3. La Confédération légifère sur l'octroi d'une juste compensation pour la perte de revenu des personnes effectuant un service volontaire.
  4. Les personnes qui sont atteintes dans leur santé dans l'accomplissement d'un service volontaire ont droit, pour elles-mêmes ou pour leurs proches, à une aide appropriée de la Confédération; si elles perdent la vie, leurs proches ont droit à une aide analogue.

Les dispositions transitoires de la Constitution fédérale sont modifiées comme suit :

II.
Art. 197 al. 8 (nouveau)
      8. Dispositions transitoires à l'art. 59
  1. Si la législation fédérale n'entre pas en vigueur après cinq ans de l'adoption par le peuple et les cantons, le Conseil Fédéral promulgue provisoirement les dispositions d'application nécessaires par voie d'ordonnance.


Arguments contre

Un Choix cornélien !

Et voilà, nous y voici avec ce choix cornélien (ou plutôt shakespearien), soit obligation de servir ou pas à l'armée !

Le corollaire de la fin de l'obligation de servir (à l'armée) est obligatoirement l'armée professionnelle. Notre seule possibilité serait de prôner un service volontaire à la communauté qui inclurait tous les services possibles, soit: la PCi, les pompiers, le service civil et, pour l'étranger, un service civil pour la Paix, un service d'aide sociale communal et, puisque l'armée n'est pas encore abolie, le service militaire. Proposition que j'ai faite en 1990 déjà après la votation de 1989 et juste avant le début de la campagne "service civil" !

Il est trop périlleux de demander la fin de l'obligation de servir à l'armée car la droite utilisera cela contre nous pour faire la démonstration que notre but final est l'abolition de l'armée. Nous ferions donc mieux de rester sur notre proposition radicale d'abolition de l'armée que de s'aventurer sur des chemins transversaux que la droite exploitera pour démontrer notre perfidie. À voir comment ils discutent déjà au sujet de l'initiative des avions est révélateur à ce sujet et ils ne manqueront pas de le servir contre nous si nous nous amenons avec une initiative visant la fin de l'obligation de servir !

D'ailleurs, la droite a des arguments très charpentés pour contrer une pareille initiative en disant que cela voudrait dire une armée professionnelle, justement, et, parce que c'est trop cher, c'est NON !

Restons simples et obligeons-les à un choix clair et nette: armée ou pas d'armée, c'est notre fond de commerce !

Bref, je suis contre cette proposition car il y a trop de chausse-trappes et d'interlopes possibles et nous ne pourrons jamais contrôler ni même maîtriser la situation. Et je n'ai rien à faire de cadeaux empoisonnés !

Désolé pour ceux qui y croient mais le principal danger que nous allons affronter tout prochainement est celui d'un parlement retourné qui votera pour des restrictions sévères d'accès au service civil par un durcissement des conditions d'admission. Nous devons nous battre contre cela par un référendum et non le lancement d'une initiative. Et si c'est pour mettre la pression, alors proposons le service volontaire à la communauté, ce sera un sacré caillou dans leurs souliers vernis !

GSsA c'est la suppression de l'armée, pas la suppression de servir mais la possibilité de servir autrement le pays sans obligation.

Georges Tafelmacher
GSsA/Vd - PULLY


M.C. - cette initiative dépourvue d'utopie dénature totalement le projet d'une Suisse sans armée, tellement que je ne me reconnais plus dans ce que devient ce mouvement...

S.L. - je dois dire que je partage pas mal le point de vue de M.C. J'ai volontairement fermé ma bouche par manque de temps pour participer à la discussion. J'étais sûr que les Vert-e-s ou les socialistes ou même des militaires progressistes lanceraient quelque chose et lors des récoltes ou lors de la permanence, quand on abordait le sujet avec moi, je disais que l'armée pro était inéluctable à moyen terme, mais que ce serait pas nous qui lancerions l'idée.
Or là, le GSsA lance cette idée, sans grand débat...
un an avant les élections fédérales...
Y aurait-il une relation de cause à effet ???


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Voici mes commentaires concernant le texte argumentaire de l'IN-conscription que d'aucuns veulent absolument lancer. Entre parenthèses, ce sont les meilleurs arguments que je n'ai jamais lus depuis longtemps pour la SUPPRESSION totale de l'armée !

– ARMÉE DE MASSE, INUTILE ET SURDIMENSIONNÉE

L'armée, qu'elle soit de masse ou professionnelle, ne peut pas et n'a aucuns moyens pour faire face aux problèmes de société qui appellent avant tout des solutions civiles, ce qui sous-entend que non seulement les effectifs de l'armée suisse doivent donc être massivement réduits mais que l'armée elle-même doit être carrément supprimée. D'autant plus urgent que dans les discussions autour du service civil, le gouvernement propose d'occuper les civilistes avec la préparation des pistes pour les compétitions de ski, l'encadrement d'événements internationaux ou encore pour faire la circulation, tâches autrefois dévolues aux militaires. Tant qu'existera une armée sous quelque forme que ce soit, le service civil sera "militarisé" !

– ÉNORME GASPILLAGE D'ARGENT ET DE BONNE VOLONTÉ

L'armée actuelle coûte plus de 8 milliards de francs par an, et elle est un fardeau pour l'économie du pays. Elle accapare les ressources humaines et financières qui devraient être investies de façon utile pour la société, notamment dans un service civil ouvert à tout-e-s les résident-e-s en Suisse, et dans un corps conséquent d'aide en cas de catastrophe. Pour la plupart, les obligations militaires compromettent leur formation, leur parcours professionnel ou leur vie familiale. Pour ces raisons, seule une abolition de l'armée est concevable !

– OBLIGATION ANTI-DÉMOCRATIQUE

Le service militaire apprend aux jeunes hommes à exécuter des ordres au lieu de les encourager à penser par eux-mêmes. De plus, l'État confère à l'armée le pouvoir de contraindre l'individu à participer aux guerres, alors qu'il serait plus responsable de promouvoir des solutions non-violentes aux conflits. La défense de la souveraineté d'un pays et de l'intégrité de sa population ne peut pas être basée, dans un État de droit, sur un système violant les libertés fondamentales et l'égalité hommes/femmes devant la loi. Il n'a que la suppression de l'armée pour renforcer les valeurs démocratiques !

- SERVIR N'EST PAS ASSERVIR !

Le système actuel fait que seuls 40% des conscrits accomplissent la totalité de leurs obligations militaires. Nombreux sont ceux qui parviennent à se faire réformer ou sont déclarés inaptes, mais doivent alors payer une taxe jugée discriminatoire par la Cour européenne des droits de l'homme. Le service civil est pénalisé par une durée d'engagement plus longue. Il est temps de mettre fin à ces inégalités de traitement et de permettre à toutes les personnes qui le veulent de servir au mieux la société, en retirant une expérience enrichissante pour elles-mêmes. La seule conclusion est d'instaurer le service volontaire à la communauté pour tout-e-s englobant la PCi, l'aide en cas de catastrophe, les pompiers, l'entraide sociale, le service civil national, le service civil international pour la paix, des stages sociaux pour l'apprentissage du "vive-ensemble" où on apprendra la résolution pacifique des conflits, la médiation, l'entente entre voisins et le développement harmonieux des quartiers et autres lieux d'habitation. Le service civil devra être conçu de manière totalement indépendante du service militaire et ouvert, sur une base volontaire, aux femmes comme aux hommes. La perte de gain sera compensée comme actuellement, rendant ces types de service suffisamment attractifs.

- FIN DE LA CONSCRIPTION CONDUIRA-T-ELLE À LA FIN DE L'ARMÉE ?

En aucun cas on aboutira à la fin de l'armée en abolissant la conscription car, au contraire, les militaires s'activeront pour conserver une armée forte où, et de plus ironiquement, par l'engagement de volontaires complaisants et 100% acquis à la pensée militariste, elle maintiendra sa force et ses absolutismes, toutes les parties étant motivées pour la faire marcher. Dans un état libéral moderne, il ne suffit pas de ne plus contraindre les citoyens à effectuer un service militaire ou civil pour le rendre plus démocratique, il faut promouvoir une mentalité participative et de résistance contre toutes formes de domination. Le principe de milice, qui reste inscrit dans la Constitution, n'empêchera pas l'armée de se transformer vraisemblablement en une armée de milice professionnelle volontaire, peut-être réduite en taille mais mobilisant plus de ressources car elle deviendra plus technologique (les ordis) et mécanique (les drones).

Quelques questions :

- Aurons-nous alors une armée de métier ?

Même si le principe d'armée de milice reste inscrit dans l'art. 58 de la Constitution, pratiquement l'armée ne sera constituée que de personnes attirés par les faits d'armes et même si des barrières anti-Rambos chasseront les fanatiques, les violentes et les dangereux, l'armée prendra les allures d'une armée professionnelle mais, fait typiquement helvétique, restera "citoyenne". Le GSsA ainsi que d'autres forces politiques de changement qui restent fermement opposés à l'armée qu'elle soit de métier ou de milice, doivent tout faire pour l'abolir, c'est notre fond de commerce, notre leitmotiv, notre idéal agissant, notre militantisme primordial.

Remarques finales :

– Nous devons viser la démilitarisation de la société et non un perfectionnement de l'armée qui ne manquera pas d'arriver si nous nous contentons d'abolir la seule conscription.
– Le gouvernement étudie la possibilité de fusionner l'armée, la PCi, les douanes, la justice et la police en un super département de la SÉCURITÉ censé résoudre tous les problèmes de société qui actuellement agitent les cerveaux paranoïaques de nos dirigeants qui paniquent à la seule pensée que la population pourrait se révolter et renverser leur pouvoir. La fin de la conscription n'aura aucun effet sur l'attitude de ces dirigeants qui trouveront rapidement les parades à cette abolition qui feront que l'IN-conscription manquera sa cible et tombera à côté de la plaque.
– Le GSsA n'a pas à proposer un "aménagement" au problème du recrutement mais doit mener une charge significative contre l'existence même de l'armée toujours symbole de la mainmise des autorités sur les citoyens lambda.
– Je ne vais pas mettre des tonnes d'engagement dans un projet qui ne produira pas les effets voulus mais qui fera que l'armée deviendra une chasse encore plus gardée et dont le commandement sera encore plus engagé dans la résolution par les armes de l'insécurité supposée et ressentie de notre société malmenée.
– La seule partie de l'initiative qui est réellement attractive concerne l'instauration d'un service général volontaire à la communauté pour tout-e-s, étrangers-ères inclus-e-s. Mais elle devrait être une initiative à part entière car mélangée à l'abolition de la conscription, il n'y aurait pas d'unité de sujet et donc, elle court le risque d'être déclarée inconstitutionnelle et non valide !
– Nous donnons à la Droite la munition pour nous descendre sans que la vision de nos idéaux soit suffisamment forte pour nous soutenir dans la lutte que la Droite ne manquera pas de mener pour préserver son armée à son service contre nos intentions qu'ils considéreront comme cachées ou même perfides. Au moins avec la proposition «Suisse sans armée» la donne est claire, les intentions marquées et nos arguments percutants surtout si nous ajoutons ceux que Christophe, Tobia et Gaétan nous ont concoctés pour cette initiative embourgeoisée mi-portion !!!

Conclusions :

– Laissons une IN pareille à la gauche centriste et aux partis mous du centre et gardons pour nous les propositions radicales qui motiveront une jeunesse à la recherche d'un vrai changement et d'une révolution de la pensée !
– Comme pour l'IN-Pas d'armes à la maison, nous pouvons toujours aider à la récolte mais sans que cela soit notre propre initiative ou que nous ayons à partir en guerre presque seuls !
– Nous avons acquis au fil des années et malgré la contre-publicité bourgeoise, une réputation et une capacité de combat qui étonne jusqu'à nos adversaires les plus terribles. Ne bradons pas cette expérience dans une aventure qui ne peut pas promouvoir un changement radical ou une alternative crédible à la pensée sécuritaire préventive et proactive mais qui va juste accommoder un aménagement modéré de la domination actuelle !

Une petite question "bête": si le GSsA est autant «affaibli par des votations qui ne sont pas en sa faveur», comment peut-il continuer de s'investir dans une initiative qui non seulement n'est pas très "terre à terre" mais aussi, en quelque sorte, "idéaliste" car vouloir la fin de la conscription dans un pays qui vénère son "service à la patrie" et en fait un élément d'identification, d'adaptation et d'intégration au pays, n'est-elle pas par trop "idéaliste" ?

Il n'y peut avoir des "petits pas" car c'est la porte ouverte offerte à la droite dure pour nous enfoncer définitivement et rendre ridicule toutes nos tentatives de modifier ou de changer les mentalités et d'amener les citoyens à des actes plus pacifistes pour résoudre les conflits. Lorsque j'entends autour de moi les réponses que l'on donne pour prévenir la violence ou la délinquance (p.e. le quatuor des femmes de fer radicales – Keller-Suter, Rochat, de Quattro, Brunschwig-Graf), je peux constater que les envies de taper sur l'autre pour le faire marcher droit sont quand même la règle. Il faut donc des chocs psychiques forts pour changer les choses, comme nous l'avons fait en 1989 et ensuite en 2001. Peut être que le succès n'était pas au RDV mais quels changements l'armée a été obligée de faire malgré tout et pour moi, cette remise en question constitue un pas en avant significatif !

Certes le débat sera lancé mais nous ne serons pas maîtres du jeu car ce flanc ouvert demandera réparation et la droite profitera d'une initiative pareille pour démontrer à quel point nous sommes perfides car nous n'annonçons pas la nature du jeu qu'elle pensera être une énième tentative pour abolir l'armée sinon, du moins, l'affaiblir. C'est pourquoi je pense qu'il vaut mieux d'être radical, de déclarer haut et fort nos réelles intentions et de travailler pour cela !!

Oui, je me rends compte que je suis en train de mener un combat d'arrière-garde, que la décision formelle a été prise mais en pensant à cette affaire, ces objections me sont apparues à la lecture des explications du texte argumentaire IN-conscription de Christophe, Tobias et Frédéric. La seule chose qui me console, c'est que la droite ne pourra pas détourner mes arguments pour les utiliser contre cette initiative car ils sont trop explicitement contre cette droite militariste. Mais quand même, cela démontra qu'au GSsA, nous sommes de vrais démocrates et que nos discussions sont vigoureuses, franches et pacifiques !

Georges Tafelmacher
GSsA/Vd - PULLY


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À qui le Groupe pour une Suisse sans Armée sert-il la soupe ?

Samedi 17 avril 2010, lors de l'AG suisse du GSsA à Soleure, j'ai été le seul à m'opposer clairement et fermement au lancement de cette initiative dangereuse (vote final 57 pour, 3 contre). Depuis plus de vingt ans, je milite activement au GSsA. C'est la première fois que je dis non sur le fond et sur la forme d'une initiative insensée, puisqu'elle prépare insidieusement à terme la future armée de métier que de nombreux politiques et militaires n'osaient pas ou plus proposer ouvertement.
Comment imaginer que ce soit le GSsA qui offre cette possibilité par le biais de sa nouvelle initiative ?
Certes, la conscription obligatoire reste un vaste sujet de discussion, de réflexion et de remise en question. J'y souscris pleinement. Proposer brutalement la fin de l'obligation de servir relève du populisme et d'un manque de vision politique. Et ce n'est pas en proposant le maintien d'un service civil volontaire élargi (pour les femmes et les étrangers) que l'initiative se renforce bien au contraire.
S'il va être facile de récolter les signatures et peut-être gagner la votation, nous perdrons définitivement le service civil. Qui irait encore passer 18 mois au service civil si l'obligation de servir est abolie? Par contre, nous "gagnerons" à terme une armée de professionnels que le GSsA et ses alliés auraient combattue de toutes leurs forces il y a peu de temps encore !

Une armée de métier pour qui ?   Contre qui ?

Aujourd'hui, l'armée suisse est bien malade, laissons-la dans ses doutes et son marasme. Ueli (Maurer) le Soldat n'est pas éternel au Conseil Fédéral. Son successeur et ses complices pourraient apporter rapidement de sérieux changements sur les objectifs et le rôle de l'armée.
Face à une pauvreté croissante, une immigration en augmentation, des attaques frontales sur le plan social et sur les solidarités, on constate toutes sortes de dérives sécuritaires des politiques actuelles et le renforcement de la droite un peu partout. Qui donc peut dire aujourd'hui que des mouvements de révoltes populaires et de résistance ne vont pas surgir en Europe? (Ailleurs, les révoltes de la faim ont été clairement réprimées.) La crise, les crises financières, peuvent amener les populations à se rebeller. La Grèce y a goûté, d'autres pays sont menacés. La Suisse va-t-elle y échapper? Cela a souvent été dit dans nos milieux: les vraies menaces et dangers pour un pays sont la pauvreté et ses injustices sociales, sans oublier l'aggravation de la situation écologique de la planète.
Le GSsA sera-t-il le complice de la construction d'une armée de métier qui organisera à l'intérieur du pays la répression, avec toutes les dérives dramatiques possibles contre la population, contre les immigrants trop nombreux aux frontières, contre d'autres populations à l'étranger par de nouvelles missions de collaboration «pour le maintien de la paix» et in fine une alliance avec l'OTAN ?
Pour rappel, l'armée de milice a réprimé sa propre population lors des grandes grèves, les antifascistes en 1932 à Genève, les jurassiens, etc. Qu'adviendra-t-il si des citoyens se trouvent face à une armée de professionnels ?
Je me refuse donc d'être un des maillons de la construction de cette armée de métier que le capitalisme n'hésitera pas à mettre en place et à employer, si nécessaire, pour conserver et asseoir son pouvoir.
Une armée de professionnels serait encore plus coûteuse, mais surtout plus efficace et plus dangereuse... Paradoxe, elle sera surtout composée, entre autres, à la base; de chômeurs qui trouveront là un travail bien rémunéré.
Nous voilà donc bien loin du chemin déjà tracé d'une Suisse sans Armée et d'une politique globale de paix. Le GSsA se tire un coup de fusil dans le pied avant son suicide probable. Comment est-il possible qu'aucune de mes thèses résumées ici n'ait suscité un vrai débat lors de cette AG orchestrée au pas de charge ?
Je pense, hélas, avoir assisté à ma dernière AG du GSsA.

L.G.



Arguments pour

F.D. – Tout d'abord, j'ai aussi partagé les mêmes doutes quant au bien-fondé de cette initiative.

Mais après en avoir longuement discuté avec les amis du GSoA, j'ai réalisé quelle s'inscrivait dans la logique du combat antimilitariste de notre mouvement et que, loin de renier ses principes pacifistes, elle tendait à les réaffirmer avec d'autant plus de pertinence qu'elle met le doigt sur le principal problème que connaît la Suisse avec son armée actuellement.

Il me semble en fait qu'il y a une grande confusion: cette initiative pour l'abrogation du service militaire obligatoire n'est pas une initiative pour une armée professionnelle car elle est formulée de façon a empêcher une telle évolution, puisqu'elle ne touche pas au principe de milice (qui d'ailleurs est inscrit avec l'armée dans un autre article de la Constitution). Par cette initiative nous voulons simplement empêcher l'État de pouvoir astreindre les citoyens au service militaire. Parallèlement, nous dissocions le service civil du militaire, pour qu'il puisse être ouvert à toutes et tous (suisse et étrangers), alors qu'il n'est actuellement conçu que comme un service de remplacement (avec tout ce que cela implique de discrimination – durée plus longue, inaccessible aux femmes comme aux inaptes, etc.).

Certes, cette initiative ne demande pas l'abolition de l'armée. Je crois que vous admettrez tous que le peuple suisse n'est pas encore assez mûr pour qu'on lui propose à nouveau ce grand saut. Mais je ne crois pas pour autant que notre combat a perdu de son idéalisme. Pour beaucoup, toucher à l'obligation de servir c'est comme abolir l'armée. Malgré les nombreuses initiatives du GSsA et les débat plus ou moins larges qu'elle ont provoqué dans la société, force est de constater que le mythe du "citoyen-soldat", d'une armée "populaire" ou "démocratique" qui défend le pays est encore bien ancré et qu'il est donc encore nécessaire de le remettre en question. En s'opposant à l'achat de nouveaux avion de combat, à l'exportation de matériel de guerre ou à la conservation des armes d'ordonnance dans les foyers, nous ne remettons pas non plus en cause l'existence de l'armée en Suisse... Est-ce vraiment plus utopique et plus lumineux que d'exiger qu'il ne soit plus possible de forcer des personnes à apprendre à tuer ?

Que cette initiative débouche sur la transformation de notre armée de conscription en une armée de milice volontaire (ce qu'elle est presque déjà vu les possibilités d'y échapper), et que celle-ce soit assimilable à une armée professionnelle, est en effet possible. Comme c'est fort probable que l'armée suisse évolue d'elle-même dans cette direction sans cette initiative, mais alors sans service civil volontaire. Et surtout sans l'avantage de provoquer un débat de société où les idées pacifistes auront une place, même petite.

Pour résumer, je pense que ce projet ne trahit en rien la vocation du GSsA sur le fond. Dans la forme par contre, mes doutes ne sont pas encore tout à fait dissipés. Est-ce vraiment raisonnable par rapport à nos forces en Romandie et compte tenu des deux autres initiative pendantes de se lancer dans cette nouvelle aventure? Ne devrions-nous pas approfondir la réflexion, alors que visiblement un majorité d'entre nous est sceptique ?

À ces questions le GSoA a répondu d'une seule voix ou presque: c'est maintenant ou jamais qu'il faut lancer cette initiative! D'une part car le contexte politique est favorable (grave crise de l'armée, attaques contre le service civil mais aussi contre la taxe militaire, hésitations sur l'achat des avions, le PS se profilant sur ce débat mais avec d'autres motivations, etc. - oui, les élections fédérales de 2011 jouent un rôle en empêchant les partis de lancer une initiative si risquée) les jeunes secrétaires les plus actifs à Berne comme à Zurich risquent de ne plus être là pour le faire dans un an.

N'ayant rien d'autre à proposer, qui soit aussi susceptible d'apporter de nouveaux membres et soutiens financier au mouvement qui sinon, il faut le reconnaître, est prêt de s'éteindre, j'ai pensé qu'il était préférable de suivre la dynamique, plutôt que de la freiner.


Texte argumentaire IN-conscription

D'un point de vue idéaliste, je pense que mon opinion est assez similaire dans le fond avec elle de Georges, et qu'elle se résume bien dans sa phrase «Laissons une IN pareille à la gauche centriste et aux partis mous du centre et gardons pour nous les propositions radicales qui motiveront une jeunesse à la recherche d'un vrai changement et d'une révolution de la pensée».

Le souci, c'est qu'actuellement, le GSsA, affaibli par des votations qui ne sont pas en sa faveur, peut difficilement continuer d'investir un champ de réflexion aussi "idéaliste". Soit on perd beaucoup de force, soit on attend avec le risque que le GSsA s'essouffle, soit on est plus "terre à terre". Pour survivre, en tout cas en ce moment, le GSsA a besoin d'être plus pragmatique et d'avancer par petit pas. C'est une posture discutable, j'en conviens, et j'ai moi-même beaucoup de doutes là-dessus, mais il faut reconnaître que c'est dur de faire autrement.

J'aurais aussi préféré que ce ne soit pas le GSsA qui soit le moteur de cette initiative, mais visiblement il faut des impulsions. Qui d'autre va le faire? Les Suisse allemand sont en très grande majorité pour cette initiative, ils sont les moteurs du GSsA aujourd'hui. Il faut accepter que les mentalités avancent.
Contrairement à ce que beaucoup disent, je ne pense pas que le débat lancé par le GSsA est contre-productif, au contraire il ne sera que bénéfique. Par contre, il est clair que l'orientation du GSsA change et que certains ne s'y retrouveront plus. La mission idéaliste première a certainement été mise de côté. Quelles en seront les conséquences pour le GSsA après l'initiative, je n'en sais rien...

Enfin, suivant comment on prend l'initiative, les arguments de Christophe sont aussi très valables, y compris pour un changement de société et de valeurs tel que souhaité par le GSsA.

En conclusion,
– sur le fond je suis d'accord avec Georges, sur la forme pas forcément: c'est une initiative stratégique qui au pire pourrait gaspiller des ressources et des forces, mais qui ne remet pas en cause notre posture anti-militariste.
– même s'il est maintenant trop tard pour revenir en arrière, les critiques émises doivent être prises en compte. On doit à tout prix maintenir notre discours de fond, celui de la suppression de l'armée, et cet élément on ne devrait pas le cacher dans notre argumentaire.


C.B. – initiative pour l'abolition de la conscription.

Des doutes, beaucoup de réflexions d'opportunité (et de tactique) pour un tel projet, un peu d'organisation des arguments...
Bref, ça bout dans les casseroles et si tout le monde a quelques réticences et s'adapte, il semble aussi que l'on se prépare à une AG du GSoA allant dans ce sens.
Nous verrons !
Le texte, en ne supprimant pas la notion d'armée de milice, en n'intervenant que sur l'obligation de servir pas sur la forme de l'armée, ne nous rapproche pas plus de l'armée de métier que ne le fait inéluctablement l'œuvre du temps et de la technicité.
De plus, le GSsA s'est réservé une formulation négative du service militaire restant. Le service militaire (de milice) ne devient pas même un service volontaire (dans le texte), il est simplement interdit d'y forcer qui que ce soit.
Pour ma part, il y en effet quelques craintes de répercussions sur le service civil, à court et à très long terme. Quelques questions sur nos forces à aller vers une 4ième initiative de suite et sur le contexte général que cela crée face à l'armée et comment elle – et ses sbires incontrôlables – vont réagir, car on lui met vraiment la pression.
Mais je pense quand même que la vraie question de l'obligation de servir doit être posée, et si le parlement s'y refuse, pas nous...
Donc je ferais avec...

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concernant IN-conscription

des remarques en plus...

Après la lecture de l'article de Danilo Baratti, GSsE «Opportunité peu opportune» paru dans le dernier Journal GSsA, je me permets d'écrire cette réflexion qu'a suscité cet article :

symboles de la masculinitéIl y a un problème majeur avec cette initiative, c'est le fait que la conscription soit une marque identitaire pour la Suisse qui pose les hommes de ce pays et renforce leur conception mâle de la société. Lutter contre la conscription devient donc dans l'esprit de la moyenne des gens, une lutte non seulement contre l'armée mais contre le concept même de la position du mâle dans ce pays. La récolte de signatures étant déjà très difficile pour nos initiatives pour l'abolition de l'armée, cela devient carrément intenable lorsque nous nous aventurons sur les sentiers de l'identité suisse et de la relation des hommes avec leurs symboles de la masculinité - armes, bittes, bière, camaraderie virile et gros rires gras! Je pense que l'abolition de la conscription est autrement plus dure à faire passer car si on pouvait toujours "rigoler" (jaune !) avec une Suisse "sans armée", on ne rigole plus lorsque la question est notre identité même! Car, ne l'oublions pas, même le recrutement est un instant chargé d'émotions et de souvenirs et même si on est contre l'armée, les histoires de recrutement sont chéries et tournent en boucle comme d'autant de marques de passage ou de rites d'initiation.

Il est finalement plus facile de s'en prendre à une vache sacrée comme l'armée qui tient du symbole folklorique que de s'attaquer à une composante identitaire des hommes! Pour qu'une initiative pareille marche, il faudrait que les hommes changent de mentalité et prennent conscience de l'aberration de leur identité mâle basée sur la guerre et progressent vers d'autres relations plus empathiques, solidaires et aimables et ce n'est pas en les forçant à changer par une initiative ressentie comme une injonction intrusive et obligatoire que cela serait possible. Au contraire, cela va les dresser contre les pacifistes comme ils sont en train de le faire avec les écolos, les tiers-mondialistes et les avocats du principe de précaution !

Je regrette amèrement que le GSsA se soit compromis dans ce coup de force qui nous met dans le même bouillon que ces avatars de rebelles avec leurs initiatives anti-minarets, de criminalisation des jeunes dès 14 ans et d'expulsion des étrangers. Ce qui me navre au plus haut point ayant sué sang et eau depuis 1986 pour amener notre population à des vues plus humanistes concernant sa défense et protection. Si le résultat de ces années de lutte peut être fichu parterre par ce type de manœuvre, alors tous les militaristes doivent bien rire sous leurs képis galonnés et doivent se dire qu'ils étaient très bêtes de gueuler contre le GSsA, il fallait juste le laisser se décomposer en le laissant s'empêtrer dans des initiatives impopulaires qui divisent jusqu'à dans ses propres rangs. D'ailleurs, je suis vraiment étonné du peu d'esclandre qu'a suscité ladite initiative et le peu de remarques faites dans les médias à ce sujet, comme si le GSsA n'était plus crédible et paraissait comme un tigre de papier, un comble pour une orga prétendant apporter la paix et l'harmonie dans ce monde réellement en guerre...

Alors que j'aurais aussi encore un point à soulever, celui de l'unité de matière et le risque que cette initiative soit invalidée lors de son passage devant les chambres (pour autant qu'elle y arrive !!!) parce qu'elle traite de deux sujets complètement différents – celui de l'abrogation de la conscription et celui du service civil volontaire. Souvenons-nous, lors de la deuxième initiative pour la suppression de l'armée (Initiatives votées le 2 décembre 2001), nous avons dû faire signer deux initiatives pour respecter l'unité de matière, une pour la suppression de l'armée et l'autre pour l'instauration d'un service civil pour la paix. Normalement, cela aurait dû être la même chose pour cet exercice-ci !

Je n'étais pas à Soleure pour cette décision et je n'ai pas exprimé mon mécontentement à cette AG donc je n'ai que moi-même pour me reprocher de ce manque de combat contre ce qui apparaît comme une erreur stratégique mais j'ai quand même pu dire mon opposition lors de la consultation en mars 2010. Mais je constate que d'autres ont tenu les mêmes propos et qu'ils les ont courageusement exprimé dans notre journal GSsA.

Pierre Maudet, municipal à Genève, est un sacré opportuniste et il fait feu de tout bois !

Non, cela ne me gêne pas du tout qu'il nous fasse concurrence avec son "vrai" rapport sur l'armée qui prévoit la suppression de la conscription et l'instauration d'une armée professionnelle volontaire !

Mais je trouve qu'il est très malin, en court-circuitant l'initiative, il nous coupe l'herbe sous les pieds et c'est lui qui se profile. Moi ce qui me gêne, ce sont ces gens de droite qui en viennent à tenir notre langage pour faire passer leur système et nous, nous ne sommes pas très malins de leur fournir la munition pour le faire. Alors qu'à chaque fois que nous prenons la parole, ils nous tombent dessus et accusent notre discours d'être de "gauche" et donc condamnable !

Finalement, il n'est pas aussi "marginal" que cela puis que de Lüscher à Nydegger, ils font tous de la récupe politique et lancent des initiatives pré-électorales pour se mettre en selle !!

Allé, le combat pacifiste sera long et ardu, les mentalités n'étant pas prêtes pour des changements aussi fondamentaux et de l'adoption de nos principes de vivre ensemble.

Georges Tafelmacher
GSsA - PULLY


réponse courte...

Merci pour ton partage. Je pense que ta lettre est intéressante. D'abord elle est calme, ce que je sentais moins dans tes interventions précédentes sur le thème. Je te trouve un peu pessimiste par-ci par-là, mais ceci mis à part, beaucoup de tes arguments sont extrêmement pertinents ou intéressants. Je vais te répondre très en détail un peu plus tard et je pense que cela pourrait faire l'objet d'une publication, mais contrairement à ce qui s'est fait jusqu'ici, je me réjouis de voir ce qui sortira de notre dialogue préalable.
Oui, Maudet on connaît car ses parents sont membres et nous disent tout ce qu'il fait (sic!). Tu veux dire, cela te gêne qu'ils fassent le boulot à notre place? Moi pas... Mais Maudet est très marginal.

Christophe Barbey, GSsA Romandie



Il est temps d'en finir avec le service militaire obligatoire !

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- Aux médias suisses -
communiqué de presse
du  05.01.2012 à 11h00
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Aujourd'hui une large coalition emmenée par le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) a déposé auprès de la Chancellerie fédérale à Berne 107'280 signatures validées à l'appui de l'initiative populaire «Oui à l'abrogation du service militaire obligatoire».

Il est grand temps de supprimer ce reliquat de la guerre froide qu'est le service militaire obligatoire. La plupart des pays européens ont abandonné le modèle de l'armée de masse.

Le service militaire obligatoire est en porte-à-faux avec les vrais défis auxquels la Suisse et le monde sont confrontés. La suppression du service militaire obligatoire libérerait des ressources financières et personnelles qui pourraient être utilisées à meilleur escient pour relever ces défis.

L'initiative ne concerne que l'article 59 de la Constitution fédérale lequel règle l'obligation de servir. Elle ne touche pas l'art.58 qui stipule: «La Suisse a une armée. Celle-ci est organisée essentiellement selon le principe de l'armée de milice». Le maintien de cet article empêche la création d'une armée professionnelle. L'acceptation de l'initiative aura pour conséquence une armée de milice volontaire.

La crise du service militaire obligatoire apparaît de manière évidente si l'on considère que seulement 30% environ des conscrits accomplissent le service militaire jusqu'au bout. L'inégalité du système actuel apparaît alors comme d'autant plus choquante.

La suppression de l'examen de conscience il y a une année et demie a eu pour conséquence une augmentation considérable des jeunes hommes qui choisissent le service civil pour accomplir un service utile à la société. Aujourd'hui le service civil n'est conçu que comme service de remplacement du service militaire et il exclut de manière injuste les femmes et tous ceux qui ne sont pas admis au service militaire. L'initiative donnera la base constitutionnelle nécessaire pour la création d'un service civil volontaire et ouvert à toute la population.

Une société qui prétend réaliser l'égalité en droit et en fait entre les hommes et les femmes ne devrait pas permettre qu'une moitié de la société soit obligée de faire le service militaire en raison de son sexe et que l'autre moitié soit exclue du service civil pour la même raison. L'abrogation du service militaire obligatoire aura aussi pour conséquence aussi la suppression de la taxe militaire, injuste et discriminatoire.

Il est grand temps de supprimer la contrainte injuste et inutile que constitue le service militaire obligatoire. Dans une société libre, les personnes doivent pouvoir décider elles-mêmes de leurs choix.

Plusieurs aspects problématiques du service militaire obligatoire ont été relevés par les intervenant-e-s lors de la conférence de presse d'aujourd'hui :


Les organisations suivantes souscrivent à l'initiative :

coalition pour l'initiative : GSsA – Les Verts – Parti Socialiste – cfd



La Campagne

Messieurs les militaires, tirez les premiers !

Tribune Libérale n°6 Juillet 2013 – Votation fédérale

La Milice, l'ADN de la Suisse

OUI à l'obligation de servir et NON au GSSA  !

armee de masseLe 22 septembre, le peuple suisse s'exprimera sur l'armée et plus particulièrement sur l'obligation de servir que certains voudraient supprimer. Le sujet est d'importance car le système de milice que nous connaissons depuis toujours est le cœur même de la Suisse. La politique, l'armée, la protection civile, les pompiers, les experts aux examens, la vie associative, tout est basé sur la milice. Y toucher, c'est attaquer le code génétique de notre pays. Enlever la milice, c'est détruire les raisons profondes du succès de la Suisse. On dit souvent que la milice c'est l'ADN de la Suisse, pas de milice, pas de Suisse !
Alors gardons-là...
Notre armée a beaucoup évolué ces dernières années. Elle est devenue plus petite, plus mobile, mais son cœur est resté le même, basé sur la milice. Des citoyens qui une fois leur devoir accompli redeviennent des civils normaux. Cette organisation a permis une adéquation entre les impératifs budgétaires et une réponse adaptée à chaque crise traversée depuis 1848.
La suppression de l'obligation de servir voulue par le GSSA est très habile car elle touche précisément au cœur du système. En asséchant les effectifs de l'armée, le Groupe pour une Suisse sans Armée va toucher à son but, supprimer l'Armée. Ne nous y trompons pas. Une fois l'obligation de servir tombée, le reste suivra. C'est la mort programmée de la Suisse, l'esprit de milice mort, notre Pays sera comme les autres. Finis les citoyens-soldats, il ne restera plus qu'uniquement des contribuables.

Votons – non à l'initiative pour l'abolition de l'obligation de servir.

pour le comité de soutien vaudois – Stéphane Rezso, député
(Olivier Français représentant le PLR)
le camp du NON*   –   "initiative-contre-securité-non"

*Association pour une Suisse en sécurité regroupant 300'000 membres, le Conseil fédéral, la majorité du Conseil des États et du Conseil national ainsi que les partis PBD, PDC, PEV, PLR, UDC et Vert'Libéral qui combat cette nouvelle attaque contre notre Armée !


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Revenons aux basiques

Réponse à cet élan nationaliste

Revenons aux basiques - il s'agit de savoir si on doit encore, en ces temps "libéraux" où le respect de l'individu est primordial, OBLIGER les gens à accomplir un "devoir à la nation" par leur enrôlement de force dans un service quelconque.

Il s'agit donc de la première étape vers un service citoyen VOLONTAIRE où tous les citoyens, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, s'engageraient volontairement dans un des multiples services qu'un pays peut offrir à sa population (y inclut les étrangers !), soit le service civil (local et international), le PCi, les pompiers, l'aide en cas de catastrophe, les EMS et l'accompagnement de personnes âgées, aide à domicile, entretien des parcs et forêts publiques et, pour ceux pour qui les armes intéressent, l'armée. Il s'agit d'enfin faire confiance aux gens et de les laisser décider par eux-mêmes ce qu'ils veulent faire pour le pays sur la base d'un volontariat éclairé.

Ceux qui voient dans cette abrogation de la conscription obligatoire la fin de l'armée font la preuve qu'ils n'ont rien compris à la volonté d'émancipation des individus et de leurs volontés de justement servir leur pays par d'autres moyens que ceux des armes.

cohesion nationaleAlors si cela "casse" la cohésion nationale, nous pouvons donc déduire que si cette cohésion n'était possible que par la conscription obligatoire, cela laisserait planer de sacrés doutes sur la "valeur" (soit sa profondeur et sa solidité !) de cette cohésion et, accessoirement, sur la "valeur" des arguments que les gens qui sont pour l'armée nous assènent pour nous convaincre d'obliger les autres au métier des armes !

Avec cette initiative, on veut mettre en valeur les "vraies" valeurs que sont – la coopération, la participation libre et volontaire, l'entente citoyenne, l'engagement plein et librement consenti dans les affaires de sa communauté, le respect des individus et de leurs idéaux, le "vivre-ensemble" basé sur la résolution pacifique des différents, la cohésion basée sur l'autonomie et la responsabilisation individuelle, la compréhension des phénomènes qui nous régissent, la mise-au-rébus des moyens létaux et la construction de la paix par des moyens pacifiques – sans armes !

Avec l'obligation de servir, on met en avant la contrainte, la force, le déterminisme, les impératifs catégoriques, la main-forte, des marches-forcées, soit les "valeurs" de l'oppression, de la dictature et de la mainmise du pouvoir sur le quotidien des gens. Si la cohésion du pays se mesure à cette aune-là, alors cette cohésion ne vaut rien et ne sert qu'à maintenir les gens dans les rets du pouvoir...

En bref, les militaristes de droite forcenés et idéologisés, avec ce harcèlement continu et systématique, luttent pour imposer leur image de l'armée et leur définition de la situation politique tout en disqualifiant celles des adversaires dont les arguments doivent, en tous les cas, être minimisés, voire ridiculisés ou rejetés. Ils ont réussi à imposer leur concept armé et l'idée que leur armée irait de soi et représenterait une nécessité vitale et à faire douter même des gens pour qui l'engagement proprement dit doit rester un acte libéral. Au point où l'on a oublié le risque d'un pays armé: avoir un jour celle de quelqu'un d'autre sur son propre territoire même si c'est très improbable et totalement exclu dans le contexte de l'unité européenne. Mettre un adversaire dans une position désagréable, est le but de cette lutte politique des partisans de l'armée de conscription. En bref, il s'agit pour eux de se battre pour imposer leur armée et leurs idéaux politiques impérialistes tout en disqualifiant celles des adversaires en les attribuant une image négative, dépréciée, voire ridicule.

Georges Tafelmacher
GSsA - Pully

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Concernant les postes sur "facebook" et les remarques de certaines femmes favorables au maintien de la conscription obligatoire :

Bizarre toutes ces femmes qui veulent envoyer leurs hommes au service militaire pour les "inculquer" les rudiments de la vie. N'ont-elles pas pu le faire elles-mêmes auquel cas, ce n'est pas à l'armée qu'ils vont "apprendre" à être "civil" et meilleur citoyen ou mari. Au contraire, ils vont apprendre la dissimulation, le camouflage, l'usage de la grande-gueule, le maniement de la violence étatique et la descente de la boisson fortement alcoolisée !


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conférence de presse du mardi 30 juillet 2013 à Berne

Oui à l'abrogation du service militaire obligatoire !

Parce qu'on n'a pas tous le temps de jouer à la guerre :
Oui à l'abrogation de la contrainte militaire inutile qui limite de manière massive la liberté des jeunes hommes.
Oui à une réduction du nombre de soldats qui réduira aussi les coûts de l'armée.
Oui au dépassement de stéréotypes dépassés, puisque le service militaire obligatoire fige une répartition des rôles avec l'homme armé et la femme au foyer.

Une coalition de partis politiques, organisations pacifistes et associations a lancé aujourd'hui à Berne la campagne pour la votation du 22 septembre 2013 sur l'initiative populaire fédérale «Oui à l'abrogation du service militaire obligatoire». L'initiative demande l'abrogation du service militaire obligatoire et la création d'un service civil volontaire ouvert à tous et toutes. Elle n'autorise pas la création d'une armée professionnelle.

armee de masseAujourd'hui nous avons une armée de masse qui, d'après la volonté de la majorité bourgeoise du parlement, est constituée de 100'000 soldats et qui coûte 5 milliards de francs par année. La Suisse a ainsi une armée avec autant de soldats que l'Autriche, la Belgique, la Suède et la Norvège réunies. L'obligation de servir entraîne des absences du travail qui coûtent encore près de 4 milliards de plus pour l'économie. La Suisse est l'un des derniers pays européens à maintenir le service militaire obligatoire. Au lieu d'orienter l'armée sur les vraies menaces de notre temps, le parlement et le Conseil fédéral se disputent depuis plusieurs années sur les effectifs et sur l'argent. Une transformation radicale, qui oriente l'armée sur les menaces du 21ième siècle est possible uniquement avec l'abrogation du service militaire obligatoire.

Les jeunes ne sont pas une marchandise que l'on peut formater à souhait à travers le service militaire. Les hommes et les femmes doivent pouvoir décider eux-mêmes s'ils et elles veulent effectuer un service militaire. Beaucoup d'hommes préféreraient s'occuper de leurs enfants ou terminer leurs études au lieu d'aller à l'armée pour jouer à la guerre. Avec un "OUI" à l'initiative la Suisse peut donner un signal fort en faveur de la paix.

Citations des participant.e.s à la conférence de presse :

Seraina Patzen, porte-parole du  GSoA :
«Pas tout le monde a le temps de jouer à la guerre. La conscription obligatoire est une intrusion massive de la liberté des jeunes hommes, ce qui n'est pas du tout nécessaire. C'est à chacun.e de décider si il ou elle veut faire son service militaire librement et volontairement».

Evi Allemann, Conseillère nationale PS et membre de la  commission de politique de sécurité :
«Ceux et celles qui ont un intérêt à ce que l'armée arrête de gaspiller inutilement de l'argent et de fonctionner de manière inefficace doivent être prêts à supprimer l'institution dépassée du service militaire obligatoire».

Piet Dörflinger, responsable de  zivildienst.ch  (organisation pour la promotion du service civil) :
«L'objectif de la formation militaire est d'établir une obéissance absolue, d'habituer les recrues à des situations dépourvues de sens et de promouvoir en même temps un comportement méprisant de l'être humain et un sentiment de supériorité».

Ilias Panchard, Comité des  Jeunes Vert-e-s Suisse :
«La Suisse est ancrée dans une vision passéiste du service au pays, où les jeunes sont poussés et infantilisés par l'État. L'engagement pour le bien commun doit évoluer avec son temps et, enfin, se détacher du fusil militaire !»

Andreas Borter, Co-Viceprésident de  männer.ch :
«Le service militaire obligatoire pour les hommes est une forme de socialisation spécifique au genre qui prépare seulement les hommes à l'utilisation de la violence».

Amanda Gavilanes, secrétaire du GSsA :
«Un service civil volontaire à la communauté apparaît comme une solution moderne bien plus adéquate que le système actuel. Le GSsA soutient un service civil ou citoyen qui serait volontaire et ouvert à tout un chacun et non limité aux hommes».

Franziska Müller, responsable des programmes de politique de paix du  cfd-organisation féministe pour la paix :
«L'abrogation de l'obligation de servir est une nécessité pour la parité. Depuis l'introduction du droit de vote des femmes en 1971, Il est devenu évident qu'il n'y a pas besoin d'être un "citoyen armé" pour exercer des droits politiques. Il est grand temps, avec l'abrogation de l'obligation de servir, de couper le lien symbolique et identitaire entre la masculinité et l'armée».

Balthasar Glättli, Conseiller national des Verts et membre de la commission de politique de sécurité :
«Six millions de jours de service constituent un fardeau très lourd pour l'économie suisse. L'abrogation du service militaire obligatoire libère des ressources pour une politique de sécurité globale: un tournant rapide en matière d'énergies qui diminuera notre dépendance de l'étranger».

Vous trouvez plus d'information dans la  documentation de presse.


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Réactions à la conférence de presse

Ne pouvant pas répliquer au niveau des idées, les détracteurs du GSsA démolissent l'initiative en accusant les initiants et leurs alliés d'avoir un discours contradictoire, des arguments mal préparés et de mal cacher leur objectif: supprimer l'armée. Selon eux, le lancement de la campagne du GSsA pour abolir le service militaire obligatoire se révélerait être un flop !

Lisons donc ce qu'ils ont à dire :


Le Temps  du mercredi 31 Juillet 2013

Le coup d'envoi de l'initiative du GSsA fait long feu

Discours contradictoires, arguments mal préparés, le lancement de la campagne du GSsA pour abolir le service militaire obligatoire se révèle un flop. Les alliés du GSsA cachent mal leur objectif: supprimer l'armée...

Entre le Groupe pour une Suisse sans armée, le PS, les Verts, une organisation féministe pour la paix, une autre des hommes pacifistes et les défenseurs du service civil, c'est une coalition hétéroclite et aux messages dissonants qui est venue mardi à Berne ouvrir la campagne pour l'initiative «oui à l'abrogation du service militaire obligatoire». Du coup, admettait le conseiller national Balthasar Glättli (Verts/ZH) à l'issue de la conférence de presse, «le lancement de notre campagne n'est pas vraiment réussi». Un euphémisme.

jouer a la guerreSous le slogan «Parce qu'on n'a pas tous le temps de jouer à la guerre», l'affiche, qui présente un officier général jouant avec des maquettes de chars et d'avion, veut illustrer avec humour l'enjeu de la votation du 22 septembre. L'argumentation du GSsA, à l'origine de l'initiative, s'en tient ainsi à l'objet de la votation: la suppression de l'obligation de servir et la création d'un service civil volontaire. Cela sans toucher à l'existence de l'armée, et sans imaginer une armée professionnelle, tient à préciser Seraina Patzen, secrétaire du GSsA.
Mais ses alliés pacifistes, féministes et civilistes ont réussi à brouiller complètement le message en évoquant une armée «nuisible pour la société», hostile aux femmes ou qui renforcerait la confusion entre virilité et violence. Donnant dès lors raison aux adversaires de l'initiative, qui accusent le GSsA de vouloir simplement supprimer l'armée.
Dans cette coalition antimilitariste, la socialiste bernoise Evi Allemann, membre de la Commission de politique de sécurité du National, aura été la seule à défendre une armée réduite, composée de volontaires motivés et convaincus de leur mission. Selon elle, avec, chaque année, une trentaine de milliers de jeunes appelés au recrutement, la Suisse devrait avoir une armée de 350'000 hommes si l'obligation de servir était appliquée de manière égalitaire.

Injustifiable

Le service obligatoire, selon elle, n'est dès lors ni justifiable du point de vue stratégique, avec l'une des plus grandes armées d'Europe proportionnellement à la population, ni financièrement efficient, au regard des 4,5 milliards inscrits annuellement au budget fédéral, ni supportable pour une économie confrontée à une concurrence globalisée.
C'est cet argument économique que Balthasar Glättli s'est évertué à défendre lui aussi. L'obligation de servir, justifie-t-il, mobilise d'énormes ressources pour des buts inappropriés, alors que le pays en aurait besoin ailleurs. Ne serait-ce que pour engager le virage énergétique afin de diminuer notre dépendance au gaz ou au pétrole étrangers.
Mais, très vite, avec Piet Dörflinger, responsable de Zivildienst.ch, ou Franziska Müller, de l'organisation féministe pour la paix CFD, l'argumentation s'est transformée en réquisitoire contre le principe même de l'armée. Piet Dörflinger ne cache d'ailleurs pas que son objectif est bien la suppression de l'armée et que l'initiative est un premier pas dans ce sens. Pour Andreas Borter, de l'association masculine Männer.ch, «le service militaire obligatoire est une forme de socialisation spécifique qui prépare seulement les hommes à l'utilisation de la violence».
Interrogée sur la conception du GSsA pour une armée de volontaires, ses missions et ses effectifs, la secrétaire romande du groupe, Amanda Gavilanes, après un long moment de flottement, a renvoyé à des débats ultérieurs. Sans même se référer aux travaux du conseiller d'État genevois Pierre Maudet, qui propose une armée de 20'000 hommes.
Partie avec un taux d'acceptation de plus de 40% en 2012, selon les sondages, l'initiative pourrait s'effondrer le 22 septembre, malgré une certaine compréhension en dehors de la gauche, en raison d'une campagne mal préparée.

Yves Petignat

Commmentaire GPT : on prépare le terrain pour que la discussion ne se situe pas sur l'armée mais sur nos incapacités de mener un combat et de le gagner. Par là on veut prouver que le GSsA ne serait qu'un ramassis de félés et que ses actions ne viseraient que la destruction de la Suisse !


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24heures  du mercredi 31 Juillet 2013, section "Suisse", pg.5

Le GSsA ne veut plus «jouer à la guerre»

L'initiative pour abolir l'obligation du service militaire n'est soutenue que par la gauche. Elle braque le camp bourgeois...

«On n'a pas tous le temps de jouer à la guerre.» Tel est le slogan du comité d'initiative pour «l'abrogation du service militaire obligatoire». Il lançait sa campagne en vue de la votation du 22 septembre, hier, à Berne. Le but est de supprimer le service obligatoire et de le remplacer par un service civil volontaire. Abolissons «une contrainte étatique inutile» vu que le scénario d'une guerre aux frontières «n'est plus réaliste». Dès lors «l'engagement pour le bien commun doit évoluer et se détacher du fusil militaire», lance Ilias Panchard, des jeunes Vert-e-s suisses.

En lieu et place, «un service civil devrait permettre aux personnes qui le veulent de s'engager pour améliorer notre quotidien», plaide Amanda Gavilanes, secrétaire du GSsA (Groupe pour une Suisse sans armée), qui mènera campagne avec les Verts, le PS et des associations. Le ton est résolument antiarmée: «L'objectif de la formation militaire est d'établir une obéissance absolue et de promouvoir un comportement méprisant de l'être humain», dénonce Piet Dörflinger, responsable de zivildienst.ch.
«L'obligation de servir est l'un des ciments de la Suisse» Hugues Hiltpold, conseiller national (PLR/GE) Cette initiative «n'est qu'un premier pas vers une abolition de l'armée», réagissait hier le comité pour le non (soutenu par l'UDC, le PDC, le PLR et le PBD). Les initiants s'en défendent: «Nous ne voulons simplement plus d'une armée inutile et qui coûte des milliards», rétorque Evi Allemann, conseillère nationale (PS/BE). «Une fois les missions redéfinies, rien ne s'oppose à garder une armée de 15'000 à 20'000 volontaires», pense Ilias Panchard.
Cette conception n'est pas si étrangère à ce que demandent certains réformistes de la grande muette, même à droite. Mais Hugues Hiltpold (PLR/GE) n'entre pas en matière: «Je suis fermement opposé à cette initiative car l'obligation de servir est l'un des ciments de la Suisse», dit le Genevois, pourtant auteur d'une récente proposition pour créer un «service civique» ouvert aux femmes et aux étrangers.

Le texte braque aussi des élus à gauche, dont Eric Voruz (PS/VD): «Nous réclamons la refonte totale de l'armée, c'est vrai, mais la question du recrutement ne doit pas être expédiée de cette manière», estime le Vaudois. Seule exception chez les bourgeois, les Verts'libéraux ne donneront pas de consigne de vote: «Il est exclu de faire campagne avec l'UDC tant qu'Ueli Maurer ne répond pas à nos questions», lance Isabelle Chevalley (VL/VD). À gauche, on se réjouit de pouvoir donner un coup de pied dans la fourmilière: «J'espère qu'un maximum de gens voteront cette initiative pour donner un signal et permettre des réformes», dit Christian van Singer (Verts/VD).

Patrick Chuard Berne

Commentaire GPT : on m'a aussi téléphoné pour un interview et j'ai donné mon avis mais on n'a pas jugé nécessaire de le rapporter. Le journaliste voulait en savoir plus sur les oppositions internes à cette initiative et je pense que ma réponse n'était pas assez anti-GSsA comme celles de ce Hiltpold qui a été cité de long et en large !


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Le Temps  du lundi 29 Juillet 2013

votation du 22 septembre 2013

«L'idéologie du réduit national nous aveugle !»

Christophe Keckeis estime que la notion de défense territoriale doit être remplacée par celle de protection des infrastructures. La guerre des chars n'aura jamais lieu...

KeckeisC'est une initiative qu'il faut refuser à tout prix. Toucher la milice c'est couler la Suisse !
Cette initiative est rédigée de manière si subtile que personne ne se rend compte des véritables objectifs: il s'agit de liquider l'armée tout simplement. Pas d'en modifier le mode de recrutement ni la composition. Il ne faut pas oublier d'où elle provient: du Groupe pour une Suisse sans armée...

Yves Petignat


lire plus :

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texte écrit le 06 août 2013 pour la campagne

Les arguments pour comprendre l'initiative

Voici quelques réflexions qui me sont venues après avoir entendu les discours récurrents des tenants de l'armée. Je pense qu'il est très important maintenant d'apporter des arguments qui vont au-delà de la condamnation du service militaire pour lui substituer un discours plus à même d'être entendu par les gens qui, malheureusement, sont sous la coupe des Généraux qui sévissent actuellement sur la scène médiatique pour discréditer notre initiative...

On reproche aux militants antimilitaristes leur "ton" dans les discussions mais il faut savoir que c'est par rapport au "ton" que les militaristes utilisent contre les pacifistes en général et nous en particulier. En effet, lorsqu'on vient vous dire que vous êtes le dernier des crétins parce que vous osez "prêcher" la Paix par l'engagement civil solidaire sous le fallacieux prétexte que ce sont des "envolées lyriques" sans aucune crédibilité ou des utopies irréalistes mettant en péril la "cohérence" (rance !!!) de notre pays, il ne faut pas être surpris par le "ton" de ceux qui osent défendre leur point de vue pacifiste parfaitement légitime surtout en ces temps où nous pouvons non seulement observer la déroute de la pensée militariste mais mesurer l'impasse dans laquelle on se fourvoie lorsqu'on s'engage dans des aventures militaires. Je n'ai jamais entendu de la part des autorités leurs critiques des méthodes militaires, alors que, tous les jours, on fustige les pacifistes et leurs supposées élucubrations qui n'amèneraient que ruine de l'esprit et destruction des valeurs qui, supposément, ont fait ce pays !

franche camaraderie !!Pour moi qui ai fait 307 jours de service avant d'objecter à mon dernier cours de répétition, je n'ai JAMAIS rencontré «une franche et sincère camaraderie que rien ne remplace actuellement» à l'armée. C'étaient plutôt des relations potaches, infantiles, du "m'as-tu-vu", des bizutages quasi sadiques et la loi des plus forts. Cette «franche et sincère camaraderie que rien ne remplace actuellement» à l'armée n'est qu'une de ces légendes populaires que les militaires aiment propager pour pouvoir se justifier et donner sens à l'incorporation obligatoire des jeunes. Mais quand même, réfléchissons, n'est-ce pas plutôt au sein de la communauté civile où toutes les couches de population sont réunies que le jeune doit apprendre et expérimenter «une franche et sincère camaraderie que rien ne remplace actuellement» ?

Accessoirement, il est faux de dire qu'il n'y aurait qu'à l'armée «où toutes les couches de population seraient réunies» car, il me semble qu'à l'armée, il y a surtout la couche "jeune" de la société qui est représentée et les ségrégations entre les riches et les pauvres sont encore plus manifestes à l'armée, les uns devenant des sous-ofs et des officiers très rapidement et les autres restant dans leur perspectives d'êtres ordinaires dominés. Au contraire et selon mes longues expériences à l'armée, j'ai pu constater que les forts deviennent toujours plus forts et que les gens ordinaires ne peuvent se sortir de leur état de dominé !

Si nous voulons poursuivre notre présence sur cette terre, nous devons raisonner selon les notions de résolution pacifique des conflits et de vraies prises de conscience. Il faut impérativement que cette évolution se fasse dans le sens d'une compréhension et d'une élucidation des raisons des explosions de la violence pour parvenir à une juste paix mondiale, car nous pouvons sans autre faire le constat de l'incapacité totale des armées pour résoudre quelconque problème de société.

Dans sa nouvelle mouture plus moderne, l'armée, pour se justifier, s'accapare de la conscience normalement attribuée aux civils. Le fait même de vouloir que l'armée fasse dans le "Humain" (corps d'aide en cas de catastrophe, l'envoi de "missions pour la Paix" à l'étranger, sécurisation des ambassades, aide aux instances civiles pour le maintien de l'ordre lors des manifestations, etc) est une preuve tangible de la "militarisation de la société". C'est à dire que la résolution des problèmes de société est menée selon la logique "militaire" où on résout les problèmes humains par la force "armée".
Il faut sortir de ce discours car la mentalité de guerre est avec nous depuis trop longtemps, la différence est qu'aujourd'hui elle est révélée comme fait accompli et que nous devons y adhérer sans réserve ni questionnement sous peine d'être attaquer par les forces de l'alliance sacrée. Nous ne voulons pas que la paix armée ou la réponse guerrière et meurtrière aux problèmes humains soient justifiables. Il faut déconstruire ce qui est donné par image militaire et dénoncer comment ce qui arrive a pu être possible.

Il n'y a pas de paix possible dans un monde fait de contraintes et d'obligations militaristes. Avant toute paix citoyenne, les instances de domination doivent céder leur pouvoir au peuple. Pour cela, des réseaux antimilitaires se sont regroupés pour mener des luttes qui ne sont pas des actes terroristes mais de justes revendications pour un monde où tous auront le droit de vivre à sa convenance et dans le cadre de ses possibilités. Pour que cessent les guerres, une étude approfondie est nécessaire pour comprendre ce qu'est la guerre et comment elle peut être dépassée et ce qu'est la paix et comment elle peut être construite. Nous ne voulons pas de la guerre ni être obligés à la faire. Si nous devons nous battre, c'est contre les pouvoirs de domination et cette lutte sera menée sans armes létales, uniquement avec nos analyses et dénonciations, la pression citoyenne de la rue, les grèves, les référendums, les initiatives populaires, les oppositions légaux, et surtout la construction d'espaces où les gens pourront mettre sur pied des relations entre eux qui permettraient l'avènement d'une autre société où la domination et le contrôle s'exerceront sur les tenants du pouvoir et non sur les sujets de ce pouvoir. Sans une vraie participation de chacun dans la formation de comportements et de relations constructives entre les gens, aucune paix sociale n'est possible.

C'est cela la vraie bataille sociale !

Georges Tafelmacher
  GSsA - PULLY


Le débat sur "facebook"



Un dernier poste

avant la votation sur l'armée du 22 septembre 2013 :

De quoi s'agit-il ?

Il s'agit de repenser nos relations humaines en cas de conflit et de nous poser la question de savoir si réellement l'armée pourrait être le garant de notre sécurité et si elle pourrait utilement agir par les armes dans ce monde où les armes ont pris trop d'importance et obscurcissent les esprits. Les reformes successives de l'armée ont juste accommodé un aménagement modéré de la domination actuelle et l'armée reste toujours symbole de la mainmise des autorités sur les citoyens lambda.

Nous voulons apporter des propositions radicales qui motiveront une jeunesse à la recherche d'un vrai changement et d'une révolution de la pensée, promouvoir un changement radical de la façon de penser et apporter une alternative sécuritaire préventive, proactive et crédible à la violence des hommes. Nous cherchons à modifier et à changer les mentalités et à amener les citoyens à des actes plus pacifistes pour traiter les conflits dans l'optique de leur résolution pacifique par les moyens de la non-violence.

Les vraies menaces et dangers pour un pays ne sont plus de nature militaire car ce qui mine un pays ce sont la pauvreté et ses injustices sociales, sans oublier l'aggravation de la situation écologique de la planète. Face à une pauvreté croissante, une immigration en augmentation, des attaques frontales sur le plan social et sur les solidarités, on constate toutes sortes de dérives sécuritaires des politiques actuelles et le renforcement de la droite un peu partout qui veut augmenter les dépenses pour l'armée. L'initiative prétend lutter contre ces dérives.

Mais la fixation sur l'armée qui en fait un élément d'identification, d'adaptation et d'intégration au pays, n'est-elle pas par trop "idéaliste" ?
Force est de constater que le mythe du "citoyen-soldat", d'une armée "populaire" ou "démocratique" qui défend le pays est encore bien ancré et qu'il est donc encore nécessaire de le remettre en question. D'autant plus que la conscription obligatoire est toujours la marque identitaire pour la Suisse qui pose les hommes de ce pays et renforce leur conception mâle de la société. Lutter contre la conscription obligatoire devient donc dans l'esprit de la moyenne des gens, une lutte non seulement contre l'armée mais contre le concept même de la position dominante du mâle dans ce pays.

Il s'agit de savoir si on doit encore, en ces temps "libéraux" où le respect de l'individu est primordial, OBLIGER les gens à accomplir un "devoir à la nation" par leur enrôlement de force dans un service où on veut agir contre des menaces par la force des armes.
Il s'agit donc de la première étape vers un service citoyen VOLONTAIRE où tous les citoyens, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, s'engageraient volontairement dans un des multiples services qu'un pays peut offrir à sa population (y inclut les étrangers !), soit le service civil (local et international), le PCi, les pompiers, l'aide en cas de catastrophe, les EMS et l'accompagnement de personnes âgées, aide à domicile, entretien des parcs et forêts publiques et, pour ceux pour qui les armes intéressent, l'armée.
Il s'agit d'enfin faire confiance aux gens et de les laisser décider par eux-mêmes ce qu'ils veulent faire pour le pays sur la base d'un volontariat éclairé.


Arguments pour l'initiative :

Inadéquate face aux problèmes de société actuels :

L'armée, qu'elle soit de masse ou professionnelle, n'est d'aucune utilité pour résoudre les difficultés que rencontrent les humains dans leurs relations et n'a aucun moyen pour faire face aux problèmes de société qui appellent avant tout des solutions civiles, ce qui sous-entend que non seulement les effectifs de l'armée suisse doivent donc être massivement réduits mais que le rôle de l'armée elle-même doit être carrément repensé.

Les ordres !

Le service militaire apprend aux jeunes hommes à exécuter des ordres au lieu de les encourager à penser par eux-mêmes. De plus, l'État confère à l'armée le pouvoir de contraindre l'individu à participer aux guerres, alors qu'il serait plus responsable de promouvoir des solutions non-violentes aux conflits. La défense de la souveraineté d'un pays et de l'intégrité de sa population ne peut pas être basée, dans un État de droit, sur un système violant les libertés fondamentales et l'égalité hommes/femmes devant la loi. Malgré les croyances, l'armée ne peut renforcer les valeurs démocratiques car elle-même ne fonctionne pas sur un mode démocratique !

Inégalité du système de conscription :

Le système actuel fait que seuls 40% des conscrits accomplissent la totalité de leurs obligations militaires et nombreux sont ceux qui parviennent à se faire réformer ou sont déclarés inaptes. Il est temps de mettre fin aux inégalités de traitement et de permettre à toutes les personnes qui le veulent de servir au mieux la société, en retirant une expérience enrichissante pour elles-mêmes. C'est pour cela que l'initiative contient un deuxième alinéa qui instaure le service volontaire à la communauté pour tout-e-s les habitant-e-s englobant la PCi, l'aide en cas de catastrophe, les pompiers, l'entraide sociale, le service civil national, le service civil international pour la paix, des stages sociaux pour l'apprentissage du "vive-ensemble" où on apprendra la résolution pacifique des conflits, la médiation, l'entente entre voisins et le développement harmonieux des quartiers et autres lieux d'habitation. Le service civil doit maintenant être totalement indépendante du service militaire et ouvert, sur une base volontaire, aux femmes comme aux hommes. La perte de gain sera compensée comme actuellement, rendant ces types de service suffisamment attractifs, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui car le service civil actuel est pénalisé par une durée d'engagement plus longue.

Démilitarisation des esprits :

Nous visons la démilitarisation de la société par une remise en question de l'armée qui ne manquera pas d'arriver si nous votons pour l'initiative contre la conscription obligatoire.
Cette initiative demande que les hommes changent de mentalité et prennent conscience de l'aberration de leur identité mâle basée sur la guerre et progressent vers d'autres relations plus empathiques, solidaires et aimables et ce n'est pas en les forçant à servir dans l'armée ressentie comme une injonction intrusive et obligatoire que cela serait possible.

Conclusion :

Le choix, il me semble, est évident: nous voulons apprendre à vivre et non pas être obligés à apprendre à tuer !

Georges Tafelmacher, GSsA - Pully


Les résultats

de la votation sur l'armée du 22 septembre 2013 :

Après cette campagne trop courte car entamée pendant les vacances d'été, en dépit d'un manque d'organisation flagrant, malgré un comité hétéroclite aux opinions divergeantes, nous avons pu quand même nous faire entendre et plusieurs de nos critiques sur l'armée furent entendues par les militaristes acharnés qui sévissent encore dans les rangs civils !

Les résultats dans les cantons


  CantonsOui en %Non en %

  Argovie21,2478,76
  Appenzell Rhodes intérieures15,7884,22
  Appenzell Rhodes extérieures22,3177,69
  Berne24,6975,31
  Bâle Campagne27,5572,45
  Bâle Ville39,0760,93
  Fribourg29,5370,47
  Genève42,1257,88
  Glaris17,9182,09
  Grisons22,8877,12
  Jura41,4358,57
  Lucerne22,5477,46
  Neuchâtel37,5862,42
  Nidwald15,7584,25
  Obwald16,2283,78
  Saint-Gall22,3577,65
  Schaffhouse25,2674,74
  Soleure22,1777,83
  Schwytz16,2283,78
  Thurgovie19,2880,72
  Tessin28,0271,98
  Uri14,9685,04
  Vaud33,7866,22
  Valais25,1974,81
  Zoug21,4278,58
  Zurich28,6071,40

Total en %28,8173,19
Participation43.7%
 


Commentaires du GSsA

suite aux résultats de la votation sur l'armée du 22 septembre 2013 :

L'identité nationale a primé sur la réduction des effectifs

Nous avons perdu cette votation. Le GSsA n'a pas réussi à convaincre une majorité de la population que la Suisse pourrait abandonner la conscription comme l'ont fait plus de 20 pays européens depuis la fin de la guerre froide et réduire massivement les effectifs et les coûts de l'armée. Par contre il y a eu une forte mobilisation de la Suisse conservatrice qui en a fait une question d'identité nationale: ce qui réunit les Suisses, c'est encore et toujours la menace venant de l'extérieur.

Malgré la défaite, on relève des aspects positifs de cette campagne :

C'est la première fois qu'il y a eu un large débat de société sur cette question :
- C'est un débat qui va continuer puisque c'est parmi les jeunes, les classes d'âge directement concernées par le service militaire que le soutien à l'initiative a été le plus marqué (d'après tous les sondages avant la votation);
- Ce débat a permis de renforcer le soutien au service civil. Même la droite bourgeoise et les officiers qu'il y a deux ans ont restreint l'accès au service civil, se sont transformés en défenseurs ardents du service civil. Pour le GSsA le service civil doit s'ouvrir à toutes les composantes de la société et notamment aux femmes et doit se baser sur l'engagement volontaire. On constate que cette demande avance aujourd'hui: elle est aujourd'hui portée par toutes les organisations de soutien du service civil, et aussi dans la population le soutien est plus grand. En 2001, notre initiative pour un service civil volontaire n'avait recueilli que 22% de Oui, aujourd'hui le soutien a passé à (près de plus de) 30% de soutiens.

Les problèmes liés à la conscription restent

Le service militaire obligatoire constitue une double fiction qui reste problématique :

La conscription correspond à des menaces militaires largement fictives, qui appartiennent au passé. Une grande partie des jeunes ne comprennent pas le sens du service qu'on exige d'eux: un service lourd et parfois pénalisant pour leur emploi et leur formation. Cette obligation est de plus en plus fictive et sélective: les jeunes des milieux plus favorisés y échappent de plus en plus facilement. Il est malhonnête de maintenir cette fiction pour maintenir une image de l'identité suisse qui appartient au passé.

Quel futur pour le GSsA ?

On va réfléchir, mais on pense qu'il y aura encore besoin du GSsA :

Parce que l'armée qui se cherche de plus en plus de tâches de sécurité à l'intérieur. Nous pensons que c'est une évolution dangereuse de confier des tâches civiles à l'armée.
Parce que l'armée continue à coûter très cher: avec d'autres nous récolterons les signatures pour le référendum contre l'achat des nouveaux avions de combat;
Parce on veut obtenir un service civil volontaire et ouvert à tous et toutes, notamment aux femmes.
Parce qu'il est nécessaire de continuer dans la réduction des armes, que ce soit les armes à feu dans les ménages ou les armes que la Suisse exporte dans le monde.

GSoA - GSsA

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GSsA • Après la claque, un référendum à gagner

Éditorial paru dans «solidaritéS» n°234 - du 26 septembre 2013

La lutte contre le militarisme continue !

26,8% de OUI à l'initiative du GSsA. On pourrait chercher à se consoler en considérant que les deux dernières initiatives de l'UDC ont fait des scores encore moindres: 23,7% pour l'élection du Conseil fédéral par le peuple et 24,7% pour les référendums obligatoires sur les accords internationaux.

Mais le résultat de la votation sur l'initiative du GSsA pour supprimer le service militaire obligatoire reflète la double difficulté qu'a suscitée cette proposition. D'une part, elle a dû faire face à une forte mobilisation de la droite nationaliste et militariste qui craignait qu'un élément constitutif fondamental de sa conception de la Suisse ne disparaisse.
Que serait la Suisse sans le devoir imposé à tous les hommes de défendre le pays face aux menaces venant de l'extérieur ?
Quel futur pour des dizaines de milliers d'officiers s'il n'y avait plus de troupes à commander ?
De ce côté-là, la campagne s'est donc largement axée sur la volonté du GSsA de porter un coup fatal à l'armée. Mais d'autre part, il était difficile pour le GSsA d'affronter nos adversaires sur ce terrain et même de mobiliser à gauche et chez une partie des pacifistes avec une proposition qui aurait, simplement, ouvert la voie aux réformes adoptées sans pertes ni fracas par presque toutes les armées européennes depuis la fin de la Guerre froide.
La campagne n'a pourtant pas été complètement inutile. Les débats ont mis en lumière les effectifs encore largement surdimensionnés de l'armée suisse, malgré les réductions de ces dernières années. Ensuite, la campagne a permis de remettre en question, y compris à gauche, des mythes comme la «garantie démocratique» liée au caractère «populaire» de l'armée de conscription.
Et il n'a pas été inutile de dénoncer la double fiction liée aujourd'hui au service militaire obligatoire: la menace fictive d'une attaque militaire contre la Suisse qui pourrait justifier le maintien de la conscription et le caractère, largement fictif lui aussi, d'une obligation qui s'applique de manière de plus en plus partielle et sélective. En même temps, celui-ci n'as pas pour autant contribué à mobiliser ceux qui ont ainsi pu échapper par différents moyens au service militaire.
vache pas si sacree !Comme l'a dit un militant du GSsA qui était sceptique sur cette initiative, la vache est donc encore sacrée même si elle a perdu pas mal de chair ces dernières années, et elle continue de se nourrir de milliards de francs des contribuables. Ce sont autant de raisons pour poursuivre l'engagement antimilitariste et pacifiste.

voir page "Avions"

Tobia Schnebli - GSsA/GE

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derniers commentaires :

encore un dernier mot du militant de base !

Ce fut une initiative que nous n'aurions jamais dû lancer, du moins pas seuls !
GPTEt nous avons perdu cette votation parce que nous n'étions pas totalement convaincus par sa formulation qui était très difficile à porter; en effet, nous devions argumenter une attaque contre le service militaire tout en acceptant l'existence de cette armée sous une forme professionnelle difficilement acceptable par nos détracteurs qui ont sauté sur cet aspect pour démolir notre initiative encore plus efficacement !
Nous avons, de cette manière, laissé le champ libre aux militaires professionnels tel ce Brigadier Froidevaux pour mener contre nous une attaque d'une agressivité inouïe où tout son discours était centré sur ce GSsA dont le seul et unique but serait de «supprimer l'armée» et de livrer donc notre pays à l'insécurité, rendant ainsi toute notre argumentation non seulement caduque mais destructrice !
Ce qui me navre le plus, c'est le fait que j'avais soulevé tous ces points lors de la consultation de 2010 où j'ai mis en avant les problèmes graves que posaient cette initiative et la difficulté énorme de l'argumenter mais faute de pouvoir convaincre et face à l'acceptation de son lancement, j'ai fait le point dans ma poche et je l'ai défendu honnêtement même devant un auditoire de plus de cent étudiants passablement critiques et dubitatifs du progrès réel que pouvait revêtir cette initiative.
Nous n'avions même pas pu bien défendre le deuxième volet de cette initiative concernant le service civil volontaire ouvert à tous – qui aurait dû être une initiative à part – car elle était noyée dans le refus de l'abrogation de servir. J'avais en 2010 parlé d'unité de matière mais là aussi, personne a pris en compte cet aspect de l'initiative et mes remarques furent ignorées.
Malgré ces déconvenues, nous n'allons pas nous arrêter sur cet échec et en compagnie d'une large coalition, nous allons mener de front le référendum contre l'achat de nouveaux avions de combat et j'ose espérer que la campagne sera menée d'une manière quand même plus "professionnelle" et digne des antimilitaristes que nous sommes !
En attendant, le "peuple suisse" (ou du moins celui qui a voté) est un drôle de personnage - il veux "libéraliser" les saucisses à rôtir mais refuse de se "libéraliser" et se sortir de la contrainte et de l'obligation !
Marrant n'est-ce pas ??!
Concernant le changement de nom du GSsA, la proposition de Tobia n'est pas si "boutade" que cela !!
C'est ce qui se passe lorsque le politiquement correcte impose sa loi sur le politiquement incorrect !!!
Et puis quel nom choisir ?
- Swiss Peace Association (SPA pour la sauvegarde des bisounours !)
- Groupe pour une Suisse pacifique et civile
- Grüsse Salutations saluti Associatives (GSsA)
À choix....
Allé les pacifistes, ne nous laissons pas remballer par ces pressions politiques et faisons ce que nous savons le mieux faire = récolter les signatures et zut à ces personnes qui nous croient encombrants.
Mais n'est-ce pas plutôt l'armée qui est encombrante ainsi que ses défendants...
Georges Tafelmacher, GSsA - PULLY

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Sentiments de Tobia Schnebli :

TobiaLourde défaite à Genève pour le GSsA (Groupe pour une Suisse sans armée). Tobia Schnebli regrette le «NON» très net genevois – avec 58,1% de non selon les premières projections. «La droite a réussi à déplacer son électorat âgé et nous avons eu plus de peine à mobiliser les jeunes», constate le membre du comité du GSsA. En 1989, l'initiative pour l'abolition de l'armée avait séduit la moitié des Genevois. «Le contexte était différent, estime Tobia Schnebli. L'armée n'est plus la vache sacré d'autrefois. Et la campagne s'est hélas transformée en débat sur l'identité nationale.»
Pour finir, lisez cet article de swissinfo en 3 langues sur le GSoA/GSsA/GSse :
faut-il changer le nom du GSsA ?
salutations-saluti-Grüsse
Tobias Schnebli

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Réaction de Gian-Carlo Molteni :

Gian-Carlo MolteniLe fait ne pas prendre une raclée contre nous au 90 pour cent c'est déjà un résultat couillu, la votation était compliquée à comprendre et à expliquer. Il aurai fallu aller chercher chaque vote maison par maison. Il faut aussi dire que entre latins et alemaniques il y avait une FOSSA MAXIMA dans l'ésprit ressenti là-dessus.
J'ai trouvé l'engagement de Angèle et Amanda super, et à saluer. Le fait que nos adversaires ont mis les gros calibres dans le confrontations par presse et TV veut dire que ils étaient vraiment pas sûrs d'eux-mêmes. Cela m'a rassuré, même étant sûr de notre perte, la seule chose qu'on a raté c'est la coiffure d'Amanda à Infrarouge, mais c'était kif-kif avec De Quattro, donc...
Quant au message de Tobias, c'est une boutade ou bien il y a un projet ?

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Proposition de Michel Monod du GSsA/GE :

S'il fallait changer de nom je proposerais «GROUPE SUISSE POUR UNE PAIX SANS ARMÉE». La paix est un concept positif qui a la cote avec la Maison de la paix à Genève et les nombreux colloques et congrès autour de ce thème .Nous maintenons notre spécificité de l'abolition de l'armée.
Bien cordialement
Michel Monod

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Réaction d'Amanda Gavilanese, secrétaire GSsA/GE

Amanda GavilaneseComme tu le dis, nous avons encore bien des combats qui nous attendent. J'espère que nous trouverons les ressources et les forces nécessaires pour les mener au mieux. Car c'est, ici, l'affaire de chacun d'entre nous que de participer activement aux succès futurs du GSsA. De même qu'il nous incombe à tous d'assumer ses échecs et d'en faire une source de discussion et non de dissension.
Je vous écris depuis Berne où je passe une journée assez intense, à répondre à des sollicitations de toutes parts. J'espère sincèrement que vous serez présents mardi pour notre premier comité post votations.
Ceci est un appel militant et convaincu. Remobilisons-nous pour que cet défaite n'en soit une qu'un terme de chiffres !

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Jérémie Juvet : L'Hebdo et largeur.com

Que faire des milliers de nouveaux civilistes ?

J. JuvetLes civilistes sont toujours plus nombreux, au point que le Conseil fédéral envisage de les employer notamment comme surveillants dans les salles de classe, ce qui fait bondir l'UDC.
Lire la suite

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Remarques à chaud du brigadier Denis Froidevaux 

FroidevauxLes officiers suisses disent leur «grande satisfaction» face rejet massif du texte du GSsA par les Genevois. «Cela indique que les Suisse ont massivement rejeté cette initiative, car nous avions des craintes à Genève, dans le Jura et à Bâle», se félicite Denis Froidevaux, président de la Société suisse des officiers (SSO). Selon le brigadier, «les Suisses ne se sont pas laissés abuser par cette initiative perverse. L'abolition de la conscription aurait apporté de grandes difficultés à l'armée suisse en la forçant à se professionnaliser, un pas que l'Allemagne et la France regrettent.» Denis Froidevaux estime que le rejet probablement massif de ce dimanche «renforcera la position de l'armée qui reste un élément essentiel de notre sécurité et un ciment national.»
site 24heures

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Maudit Maudet !
Les bangs du "Maudet" et d'autres baudets !



Articles de presse

  Le Temps   - Nul besoin d'être de gauche pour soutenir l'initiative !

  24heures   - 107'000 signatures contre l'obligation de servir !

  Le Courrier   - Le GSsA maintient la pression !

  Le Temps   - Feu sur le service obligatoire !

  Le Temps   - Le service militaire obligatoire menacé par une initiative !

  Swiss info   - Les adversaires de l'armée reviennent à la charge !

  Abrogation   - une menace pour la "cohésion nationale" ?

  Réponse   - aux adversaires de l'initiative qui reviennent à la charge !


et autres liens

  Forum du désarmement   - étude sur les symboles de la masculinité

  Fin de la Conscription  - abrogation du service militaire obligatoire

  G S s A   - La paix est une chose trop importante... pour qu'on la laisse aux militaires !

  Domaine Publique   - Les effets secondaires de l'initiative du GSsA !

  Le Costa Rica  -  un pays sans armée !

  La page politique  -   de Didier Divorne sur "facebook" !

  Suivez le débat sur "facebook"  -  en finir avec la conscription obligatoire !

  Regardez-donc cette vidéo sur  "YouTube" :

jouer a la guerre

  et écoutez-donc ce reportage sur  "Radio Rouge FM" :

armee 2000

  Interview entre un militant et un militaire sur la...   -   "RTS" !

interview abrogation

  InfraRouge :  Mais quelle  -  belle école de vie !

  InfraRouge :  Spéciale votation  -  La fin du citoyen soldat ?


  Le Costa Rica  a supprimé son armée en 1948 dans une région légèrement plus hostile que la suisse !

Le Costa est un des rares pays au monde à ne pas posséder d'armée. Mais pourquoi le Costa Rica n'a-t-il plus aucune force militaire? Les retours positifs: le budget alloué anciennement à l'armée a été réaffecté et permet chaque année de financer l'ensemble des universités du pays et trois de ses principaux hôpitaux. Alors à choisir entre une armée suisse qui coûte et pollue, je préférerait plutôt le modèle du Costa Rica, au service de la population !
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Et pour finir, les commentaires militaristes...

de la part des fervents du service obligatoire...

Différentes organisations se battant contre l'initiative du GSsA et/ou défendant le droit suisse sur les armes :

  Comité interparti   - contre l'initiative du GSsA !

  ProTell   - lobby pour un droit libéral sur les armes !

  Genève   - pour l'obligation de servir !

  Touche pas à mes armes   - groupe Facebook pour un droit libéral sur les armes et le maintien de l'armée de milice et la neutralité armée perpétuelle !

  La vérité sur les armes   - organisation initialement contre l'initiative "pour la protection face à la violence des armes" - informations sur les armes et le droit sur les armes !

  Page de soutien fb   - au NON à l'initiative du GSsA !

  Forum sur les armes   - les lois les concernant, les nouveautés, les technologies, etc. !

  Les régions   - commencent à se mobiliser !

  Les Observateurs   - La sécurité est un bien trop précieux pour la confier à la naïveté du GSsA !

  Débat   - entre le GSsA et l'officier Froidevaux !

  Edito   - du Le Temps qui résume bien la mentalité de ce pays !

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Divers

FabLab a mis en ligne une vidéo qui avait été tournée en 1996. C'est en fait très intéressant...

  Vidéo   - sur l'armée !

  Duo d'eXtrêmes Suisses   - Le Suisse est encore debout !

  Duo d'eXtremes Suisses





Quelques lettres de lecteurs significatives :

parues dans les journaux locaux - 24heures, Le Courrier, etc.






en rang !
EN RANGS SERRÉS !!






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