DISCUSSION sur la SITUATION RÉELLE de ce monde de la violence !
Débat entre deux militants activistes :
"Gorge" - l'anarchiste humaniste et "Pristoche" - le chrétien de gauche !
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propos recueillis par G.Tafelmacher
du début 2008 au 12 Mai 2008
Gorge : Allé, profitons de cette période de fin d'année pour réfléchir sur ce que nous devons faire pour vraiment s'en sortir et pour que tous les êtres humains de cette planète accèdent à une vie tenable, pleine et satisfaisante...
C'est mon voeu pour la nouvelle année !!
Pristoche : Eh bien oui, cher Gorge !
Essayons de devenir toujours un peu plus humain chaque jour, et au moins d'accueillir notre semblable comme un frère, et d'aimer.
Pas penser à soi, mais penser à l'intérêt général, qui vaut bien plus que tout intérêt particulier.
Et nous défaire de notre peur.
Et avancer, mais moralement.
À l'occasion du passage à la nouvelle année, je ne voudrais pas manquer l'occasion de t'adresser tous mes meilleurs voeux !
Que notre combat se poursuive avec de meilleurs succès pour un monde moins égoïste et plus conscient de l'intérêt général. Mon voeu principal au plan historique est que débute la contre-offensive anti-néolibérale et qu'elle n'épargne en rien les détenteurs du capital !
Au contraire, ce sont eux qui devraient savoir que les démocraties ont toujours été trop timorées à leur égard.
Pour le coeur de l'homme, je fais le voeu qu'y règne un peu moins d'égoïsme et un peu plus de conscience de la réalité des autres en particulier des plus pauvres.
Et que l'homme s'attache moins à l'avoir.
Gorge : À bas tout ce qui rend ce monde pauvre et qui fait que le monde soit conçu en termes de riches et de pauvres, mais d'où vient ce besoin de ségrégation, de différentiation ?
Une écrivaine du nom d'emprunt de "Fred Vargas" (*nb) a dit très justement que le problème n'est pas de savoir si l'on est riche ou pauvre mais la mentalité qui fait qu'on raisonne en termes riche-pauvre et de créer ainsi, de toutes pièces, des pauvres. Les pauvres sont une création des riches pour se distinguer de la masse grouillantes des gens ordinaires, des gagne-petits et pour s'édifier une identité supérieure.
Je vais immédiatement acheter son livre pour pouvoir t'en dire plus !!!
(*nota bene) : Fred Vargas (née Frédérique Audoin-Rouzeau) est une femme de lettres française populaire et auteur de romans policier à fort succès, née le 7 juin 1957 à Paris d’une mère scientifique et d’un père intellectuel. Fred est le diminutif de Frédérique; Vargas, le pseudonyme de sa soeur jumelle, Joëlle (Jo Vargas), peintre contemporaine.
Pristoche : La thèse de ce Fred Vargas semble très, très pertinente.
La société ainsi n'est qu'un jeu de rôles.
Ce qui compte est que la peur gouvernerait ce jeu de rôles, et qu'il faudrait des gens épargnés par la peur (donc reconnaissant envers le jeu de rôle, qu'ils prennent pour la société), qui seraient les riches, et puis des gens incapables de jouer un rôle qui se retrouvent dans la posture du pauvre, qui est stigmatisée par ceux qui "jouent" le jeu, justement parce qu'ils reflètent l'absurdité et la précarité des règles du jeu, puisque ce n'est qu'un jeu.
Bien qu'une grève générale ou une petite rébellion mettrait vite le système au tapis, j'ai l'impression.
Est-ce que les policiers sont prêts à réprimer comme les soldats sous la Commune? Je me demande. Souvent les policiers sont dépassés par la moindre petite violence, et cela vexe tout l'appareil bien pensant, ce qui fait qu'on parle avec fatalisme de la violence prétendue des ceci, des cela, des jeunes, des étrangers, bref des non-joueurs du jeu.
Ce qui me frappe, cher Gorge, c'est que l'élite n'arrive plus à définir les contours de ce qui définit les "meilleurs". Alors on a affaire à des critères qui n'en sont pas, et qui, n'étant pas transcendants, mais immanents, ne donnent aucune classe consciente de soi.
Je ne vois, à vrai dire, qu'une précarisation mondiale et un esclavage mondial, accompagnés d'une diffusion mondiale de l'esprit bourgeois tel que décrit par Barthes («faire à quinze ans ce qu'on ferait à cinquante», «pester contre la grève», «ne s'intéresser qu'aux catégories comptables», «mettre l'ordre dans le bon ordre qui ne perturbe rien et non dans l'ordre moral», etc.).
Or l'argent est quelque chose de volatile, d'imprécis. Ce n'est plus: l'élite détient le savoir, mais: l'élite détient plus d'argent que les autres. Et à son tour, la bourgeoisie ancienne (avocats, médecins) se fait spolier par une méta-bourgeoisie archaïque de parvenus, ou oligarques, qui "jouent au milliardaire", de même que nous, les gens du peuple et les intellectuels, devons faire semblant de jouer aux pauvres, et comme nous n'aimons pas jouer, cela trouble l'esprit dominant.
Gorge : Aussi curieux que cela puisse paraître, ce monde n'est pas plus égoïste, il se trouve que les gens sont farouchement sur la défensive, convaincus qu'ils sont que leurs êtres même sont menacés. Ce que nous croyons être de l'égoïsme, n'est que des mécanismes de défense incrustés depuis des lustres dans des têtes qui ne connaissent rien d'autre. Ils ne font que de réagir comme ils ont été éduqués. Cela dit long sur le monde qu'a édifié ces personnages persuadés d'être mieux, supérieurs, au-dessus de la masse, qui se croient être les seuls habilités à régner, à diriger, à dicter une morale, à fustiger les autres accusés d'être médiocres, à poser des limites à la rébellion, à détenir les moyens d'éducation, etc...
Il ne faut surtout pas se tromper de combat, les gens n'y peuvent rien s'ils sont ce qu'ils sont, ils ont été dûment formatés ainsi par des personnes qui savaient très exactement ce qu'ils veulent et qui feront tout pour satisfaire LEURS besoins à EUX jusqu'à t'utiliser toi et tes colères comme faire valoir pour se justifier et chercher la caution publique.
Et contre cela, cher ami, non seulement on ne peut rien faire mais si on s'avise de vouloir changer quelque chose, on va se faire aplatir comme un ver. Dans l'état actuel du monde, à moins d'une profonde révolution des mentalités par des prises de conscience holistiques, aucun changement ne pourrait être envisagé...
Pristoche : Il faut donc tirer exactement sur CES personnes, et pas sur une cible autre sur laquelle ils se feront un malin plaisir de dévier nos tirs pour ensuite nous présenter comme des fauteurs de troubles de leur ordre poujadiste.
Gorge : Question - comment susciter cette prise de conscience.........???
Dans les conditions actuelles, il va sans dire !!
Pristoche : C'est bien la question.
On ne peut pas faire le travail de prise de conscience à la place de la masse.
Peut-être faut-il un populisme de gauche qui stigmatise les élites financières, réveillant le ressentiment des petites gens exactement comme le fait le populisme de droite, mais attaquant cette fois non des fantômes mais les vrais manipulateurs, soit les détenteurs du capital? Et poser le "peuple" en victime? Ce, pour qu'il s'identifie à notre discours ?
Gorge : Les démocraties ont toujours été très timorées à l'égard des détenteurs du capital car les démocraties ont été complètement instrumentalisé par ce pouvoir pour assurer que les démocraties se développent toujours au profit de ses intérêts.
Tout est fait pour que les démocraties fonctionnent selon le modèle économique proposé et il est imposé par des personnages qui ont pris et gardent le pouvoir jalousement et qui n'auront aucun état d'âme pour te réduire à l'état de larve neurasthénique et complaisant!! Justement, tout le problème est là, parce qu'on est rien dans un monde qui nous est étranger, on ne peut espérer quoique ce soit car tout est basé sur l'avoir et on ne peut pas tous avoir la belle gueule. Il nous faut retrouver un monde où on est participant, acteur, auteur, esprit libre et visionnaire quelque soit notre allure, notre apparence, la couleur de notre peau et la profondeur de notre intelligence...
Pristoche : Et la question que la démocratie sociale nouvelle, que je veux penser, et l'anarchisme de gauche que tu renouvelles, c'est: comment faire émerger la dignité de l'individu en cassant ces standards? Le «tu seras ce que tu es et nous le protègerons» de la vraie démocratie, et non le «tu feras ce qu'on te dit et nous ne t'humilierons pas» de la démocratie libérale économique actuelle.
Donc la question: comment éloigner la norme économique et faire ressortir la norme de la dignité de la personne individuelle et du respect des minorités ?
Comment faire retentir dans le champ social un nouveau paradigme? Il s'appellerait alors l'individu libre de choisir sa vie, et non le clone beau et riche. Il s'appellerait: toi, tel que tu es, et tel que la société démocratique et sociale te garantit évolution et protection dans le respect de ta spécificité.
Mais alors: comment mettre à bas le pouvoir - et c'est seulement: la puissance de contrainte, la puissance anale - du capitalisme? Comment l'empêcher de terroriser et contraindre, de jeter dans la pauvreté et de contrôler les médias pour valoriser un seul modèle ?
Donc: comment remettre l'État plus haut que le capitalisme et discipliner celui-ci en le soumettant aux valeurs de liberté individuelle, de solidarité sociale et de respect de l'individualité de chacun ?
Gorge : Allé, ne nous pouvons qu'espérer que les hommes de bonne volonté, tous ces gens qui triment pour vivre et qui n'ont pas envie d'être le roi de la colline, se rassemblent pour que 2008 soit une année sociale et fraternelle !
Pristoche : «Ils mourront sur cette colline, ceux qui une heure en ont cru être les rois.»
Eh bien moi aussi, je te souhaite une année riche en évolution spirituelle, où te soit donné de concentrer tes forces sur les gens constructifs, et ta pensée sur un combat politique et moral qui conduise la société dans le bon sens, c'est-à-dire vers une évolution et non l'actuel retour en arrière.
Que joie, sérénité, calme de l'esprit, plaisir d'entreprendre et confiance te mènent le plus haut et le plus loin possible cette année !
Quant à toi, je te souhaite de ne jamais perdre ta ferveur et ton engagement, et je ferai de même.
Bien chers amis de lutte et de pensée,
Même si la situation va dangereusement se dégrader pour les requérants d'asile, plus que jamais nous devrons cette année attaquer la droite, celle qui a mené la Suisse sur le chemin du pire, et puis l'autre, le faux centre, qui a suivi les fanatiques nationalistes et qui maintenant joue aux petits saints alors qu'elle est parfaitement d'accord pour une offensive néolibérale contre les droits des plus fragiles socialement.
La Suisse à laquelle nous croyons est une Suisse multiculturelle et accueillante, une Suisse où chacun a les mêmes droits et où le plein emploi existe parce que les chiffres du chômage ne sont pas maquillés et que l'économie suisse se comporte bien.
La Suisse que nous voulons est une Suisse de centre-gauche, et pas une caricature ultra-conservatrice qui mène tambour battant un démantèlement ultralibéral insensé, se conduit chichement avec les personnes que l'économie jette à la porte, et en plus accuse ses victimes de ce qu'elle leur fait elle-même.
C'est dire si notre époque est une époque de luttes à mener pour de nouveaux droits après la grande régression reaganienne et bushienne qui a consacré le règne de l'arbitraire dans le monde avec celui du libre-échange.
Plus de droits pour les femmes, les mêmes droits pour les migrants et les réfugiés que les résidents, et plus de respect pour les chômeurs et les travailleurs précaires! En même temps, une petite traque aux rarissimes abus qui donnent de l'eau au moulin des fanatiques fascistes et focalisent le ressentiment, mais avant tout désignons les vrais agresseurs au ressentiment et à la souffrance sociale collective !
Tout cela... C'est bien la faute, non aux étrangers, comme le voudraient certains, mais au pouvoir suisse, à l'oligarchie économique, aux industriels, aux banques, aux assurances, enfin aux journalistes inféodés au pouvoir financier, qui désinforment et répètent des standards au lieu de faire leur travail critique et démocratique.
L'humain, et la vie et les conditions de vie d'un homme, valent mieux que leurs profits égoïstes, que les intérêts d'une petite oligarchie qui dénature nos parlements - et valent mieux que des profits surnuméraires dont les capitalistes n'ont pas besoin.
En Suisse, la tâche sera plus simple: en effet, la droite équivaut à la vétusté d'un pays conservateur, et l'état vétuste de ce pays est critiquable dans la même proportion où l'est l'ultralibéralisme impénitent qui le fait stagner dans un durcissement inconsidéré des rapports de pouvoir et des inégalités.
Le social est sous-doté par l'État bénéficiaire... Les droits des minorités et l'état véritable de la pensée juridique sont ancestraux, antédiluviens, en total décalage avec les réalités actuelles.
Voilà pourquoi il faut ATTAQUER LA DROITE sans relâche jusqu'en 2011, et montrer une conception plus moderne, plus éclairée de la Suisse.
Non ! Notre pays n'est pas la propriété privée d'une minuscule oligarchie.
Non ! L'Europe n'est pas l'invasion étrangère et la dénaturation dont nous rebattent les oreilles les ayatollah nationalistes.
Non ! Prendre des risques et risquer le futur, c'est prendre en main la Suisse, et opposer la SUISSE DES REFORMES à la Suisse de la stagnation. C'est opposer la Suisse du changement à la Suisse du marasme droitier.
Si l'humain ne repasse pas en force devant l'économie, et le social devant la dérive antisociale que Madame Metzler a commencé et que poursuivent l'UDC et maintenant les radicaux qui feignent de se recentrer, cette Suisse restera un désert.
NOUS, LA GAUCHE DE DEMAIN, NOUS DISONS NON A UN DÉSERT DE TÉNÈBRES ANTISOCIALES AU COEUR DE L'EUROPE !
C'est sans peine que par exemple, les droits automatiques à la nationalité succèderont aux barrages absurdes que l'on fait aux étrangers qui ne sont pas nés sur sol suisse. C'est sans peine que le droit du travail se calquera sur l'Europe en protégeant plus l'emploi. C'est sans peine que LA SUISSE MODERNE ÉMERGERA DES DÉCOMBRES DE LA SUISSE UDC PASSÉISTE.
Le futur nous donnera raison, parce que cette droite n'a aucune soif de changement et ne voit pas les réformes nombreuses à accomplir.
Notre combat, qui est un juste combat, est plus justifié que jamais !
Tout ce que je puis dire, c'est : patience et persévérance.
Mais avant tout : fraternité !
A vous, sans qui ma lutte ne serait rien...
Appel lancé par - Pristoche le Militant
Pristoche : J'ai beau être né dans ce pays, je me demande encore ce que j'y fais. !
Cela me rendrait service de prendre moi-même un aller-simple pour Evian et de ne plus jamais foutre les pieds par ici !
Quelle complaisance et quel patriotisme déplacé me poussent encore à rester en ce lieu au moins inamical ?
La croyance qu'il «faudrait aller voir ailleurs comment c'est ?»
Mais je sais que c'est mieux, ailleurs !
Je laisserai un petit nain à ma concierge en souvenir de moi.
Quand on voit les exigences par-ci, exigences par-là... Exigences qui n'ont pas de sens tellement elles sont élevées. Quand on voit ce qu'il faut pour "avoir le droit d'avoir le droit de".
On demande la lune aux gens pour venir habiter ici: c'est pratiquement un luxe d'obtenir un emploi, c'est quasiment un luxe d'obtenir la naturalisation pour habiter sur ces deux ou trois cailloux au milieu de l'Europe où il ne se passe rien du tout à part des petits nains qui sautillent sur eux-mêmes avec un ressort au cul.
Et le pire! C'est qu'une moitié des Suisses sont inconscients de leur bêtise en sacrifiant dans le déni à une idéologie raciste, fascisante et nationaliste, et l'autre moitié applique une telle politique.
MOI, JE ME BARRE EN EUROPE !
Ça sera toujours plus social !
Les chômeurs? On les appauvrit encore plus en les laissant au chômage. Les chômeurs en quête d'emploi? On leur montre qu'ils ne seront jamais à la hauteur pour trouver un travail, alors qu'en réalité, ça ferait trop chier l'économie suisse de créer des emplois... Et, ô scandale, qu'elle a l'argent pour cela, on s'en doute! Juste pas la volonté, c'est certain.
Les handicapés assurés? On a a baissé leurs prestations et on les chasse maintenant, pour ce qu'ils coûteraient cher.
C'est sans parler des étrangers qui sont discriminés absolument partout, à l'embauche, sur le lieu de travail, dans l'administration. Ce pays est complètement malade.
MOI JE VOUS INVITE OU BIEN À BOYCOTTER UNE TELLE SUISSE, OU BIEN À Y DESCENDRE POUR TOUT CASSER ET FAIRE LA RÉVOLUTION! LA GRÈVE GÉNÉRALE SUFFIRAIT, CAR ILS N'ARRIVERAIENT PAS À LA CRIMINALISER ET À LA RÉCUPÉRER MÉDIATIQUEMENT.
OU BIEN ALORS DESCENDONS TOUS DANS LA RUE ET CRIONS NOTRE RAZ-LE-BOL !
QUE JE SACHE, LA SOCIALE-DÉMOCRATIE, LA DÉMOCRATIE ET MARX NE SONT PAS MORTS ?
NON NON, ON VA TOUS DÉGAINER ET TIRER SUR LA DROITE, SUR L'EXTRÊME DROITE ET TOUS CES GENS !
ON FAIT FEU !
Excusez-moi, mais... Une petite révolution, mais oui !
Gorge - qui se marre : La QUESTION maintenant EST :
MAIS OÙ ALLER ?
Aux USA - le summum de l'état fasciste ?
Au CANADA - le summum de la morale fascisante ?
Aux ÎLES du Pacifique - le summum du colonialisme touristique ?
En ANTARTIQUE - le summum de la récupération intéressée ?
Ou l'ARCTIQUE - idem ?
Dans les MONTAGNES - le sommet de la spéculation immobilière ?
Dans le DÉSERT - le comble des RALLYES automobile ?
Dans les bras de MORPHÉE - antisociaux ?
Dans les profondeurs abyssales - totalement polluées par des générations de Piccards et les déchets atomiques ?
Dans les expériences narcotiques - totalement interdites ?
Dans les livres - squattés par les bien-pensants et les nouveaux philosophes décati ?
Sur la LUNE - pleine de déchets astronomiques ?
Mais alors en EUROPE - laisses-moi rire! Tu as vu dans quel état elle est après le passage de ces sarkose, Brown, Angela, et autres Prodi mafiosi et compagnie !
Pristoche : Je tâche de me plonger dans Marx et dans Stéphane Rossini à mes heures perdues où j'échappe aux bêtises sur lesquelles je serai examiné qui me diront comment un enseignant est efficace (par exemple: en laissant trois secondes de pause après sa dernière question; authentique! je l'ai lu).
L'Arctique? Fait froid.
En Antarctique? On trouvera Ueli Maurer à sa température ordinaire.
En France? On trouvera les sarkozystes qui savent.
En Italie? Les maffieux de tous crins.
En Allemagne? Je ne sais pas. Je me méfie des allemands. Je me méfie de Mme Merkel, quand même! Pas autant que de Mme Leuthardt, mais presque !
Dans les livres, peut-être, oui... C'est ça !
Gorge : EUHHHHH !!
Mince alors, où qu'on regarde, l'homme a sévi et a tout pourri !
Il ne reste plus que le ciel et même là, il y a de ces dieux qui règnent et qui déclament leurs quatre vérités pontifiantes, éculées, émasculées, à tout va !!
Pristoche : La seule vérité, c'est qu'ils savent piquer le pognon, le reste, ce serait l'aveu: nous sommes des voleurs! Leur conscience ne peut le dire car ils sont des bandits qui aiment l'impunité, le criminel néolibéral moyen. La tête de Vasella sur un plateau. Plus celle de Couchepin, inutile de le préciser. Ce sont des terroristes correspondants.
Gorge : Bon mais il reste une solution...
...L'ANARCHIE mais même ça ça a été récupéré par des libéraux fantoches qui hurlent LIBERTÉ sur tous les toits pour ne pas être en reste et paraître superman comme ce RUEY qui a encore sévi en proclamant que les entreprises sont trop taxés alors qu'ils n'ont même pas commencer à payer leur due pour les dégâts causés au nom des "VALEURS" libérales et triviales...
Pristoche : S'il dit encore une chose comme ça, je le raye définitivement des personnes que je tente de récupérer et je tire même sur les PDC les plus à gauche !
Gorge : ALLÉ, camons-nous avec des bonnes herbes et écoutons de la musique planante comme en '68 lorsqu'on savait vivre et prendre son pied !!!
Pristoche : Écoute! Je suis allé hier soir à la messe portugaise. Il y avait des enfants qui s'avançaient pour recevoir la communion. C'était... C'était beau. J'ai montré la pétition de la CAV que je fais signer et passer, et une Mme Da Silva m'a dit qu'elle était à la commission du grand conseil et se réjouissait de son dépôt.
Gorge : Bonne semaine à toi et nettoies-toi la tête de tous ces hurluberlus qui prétendent vouloir nous sauver.
Pristoche : Nous sauver? Ils ont détruit le socialisme démocratique et la liberté démocratique, et ils se posent en sauveurs alors qu'ils agissent en prédateurs! C'est-à-dire: en voleurs, et en maîtres esclavagistes, et en escrocs.
Gorge : JE veux décader, je veux toucher le fond, je veux sombrer dans l'extase du nihilisme !!!
Pristoche : Eh bien moi, je veux me faire élire pour mettre au pas tous les banquiers, tous les assureurs, tous les directeurs financiers, toute cette engeance qui pollue mon beau pays par son goût du lucre, et qui pille les honnêtes gens.
Et pour l'instant, je vais tenter de sauver quelques démunis, mais je sais que je ne les sauverai pas! Il faudra sans doute que les riches deviennent pauvres pour que les pauvres soient traités avec humanité !
Si tu assumes pleinement de ton âme ce nihilisme, tu n'auras rien d'un drôle d'ami, mais tu seras dans une belle recherche! La recherche de l'absolu, qui suppose au moins de savoir dire non au mensonge.
Pristoche : Qu'est-ce que c'est que ça? L'égoïsme humain complice d'un système qui se repose sur l'émiettement de la solidarité afin de mieux contrôler? Encore un retour de la loi des plus faibles et des plus forts qui partage l'humanité en deux, on ne sait comment - et du reste Arendt proposait de réfléchir pourquoi un tel partage est possible, de l'ordre à l'évidence du pur mal, puisque résultat de la volonté humaine délibérée et non d'une "fatalité scientifique" ?
Par exemple: est-ce que nous ne serions pas en train de découvrir que l'humanité se compose de riches et de pauvres seulement en vertu d'une telle loi primitive qui partage l'humanité en damnés et en réprouvés? C'est-à-dire en ayant droits et en sans droits ?
Il y a là un mystère insondable de l'âme humaine.
Mais si mes amis catholiques ou philosophes préfèrent le dire insondable, moi, d'accord avec l'anarchiste critique que tu es et que je suis également, je préfère sonder ce mystère insondable...
Premièrement, le néolibéralisme fou et déboussolé nous montre que le mythe de la science politique du passage de l'état de nature à l'état de société est susceptible d'être relativisé.
Peut-être ce mythe s'impose-t-il: à l'état de nature, comme les humains avaient peur et n'étaient pas solidaires encore, le penser-ensemble et le penser-pour-autrui résultant d'une éducation et d'une évolution de l'intelligence, ils laissèrent le plus égoïste de tous s'intituler le maître, et celui-ci s'attira les bonnes grâces de tous ceux qui étaient aussi égoïstes que lui, et qui vinrent dans la "grande maison du maître" afin de le servir servilement et, accessoirement, manger au gâteau. D'autres aussi égoïstes que lui vinrent se mettre à l'abri en lui faisant la cour. C'est ce qu'on appelait jadis la Cour des rois.
Cependant la démographie était capricieuse: il restait des humains, ô horreur! qui n'avaient pu se mettre à l'abri sous le toit du chef et, le servant servilement, partager son dîner. Ceux-ci, suivant leur passion de la vie, ne songèrent pas à se grouper, et laissèrent le chef régner sur son territoire.
Puis celui-ci se dit qu'il était temps de se protéger de tous ceux qui convoiteraient par égoïsme la "maison du maître". Une palissade ne pouvant suffire, il vint vers eux et se fit charmeur, beau parleur, habile à dire ce que tous les "autres" pouvaient entendre sans que cela ne blesse leurs oreilles. Et comme il n'y avait plus place pour eux dans la maison du plus égoïste des hommes, qui était le roi, ou le chef, celui-ci se mit en tête de posséder non seulement sa maison, mais encore ... Tout. Or comment posséder tout le territoire ?
Les autres ne comprenaient pas, mais ils dirent oui de façon distraite à ses offres. Le chef dans la maison leur proposa de leur offrir à manger s'ils travaillaient pour lui donner à manger, car dans le fond, il avait besoin d'eux. Le chef ensuite se piqua de jouer au législateur. Il fallait bien pour apprivoiser tout ce qui était au-delà de sa palissade faire des "lois", ce qui ne voulait rien dire du tout, sauf que ces lois établiraient un contrat de confiance feinte entre lui et tous ceux qu'il convainquait d'être ses serfs.
Ainsi le chef eut-il des gens qui lui faisaient à manger, mais encore il obtint sur eux l'ascendant d'être "celui pour qui ils travaillaient". Encore une fois, les "autres", bien qu'étant libres, acceptaient de servir malgré eux ce chef, séduits par ses mensonges, ne se doutant de l'immense subordination qui allait naître de ce faux lien. Ils lui donnèrent leur liberté, leur travail, et un jour, ils se dirent: mais nous n'avons pas de maison !
Le chef leur dit alors: si vous travaillez encore plus, je vous ferai une belle maison, mais il faudra que vous la construisiez. Et il inventa ce mensonge: "rien sans rien, mais je suis là". Cela leur faisait une belle jambe qu'il soit là, mais ils travaillèrent encore pour lui.
Et puis les hôtes du chef eurent le sentiment qu'on pouvait exiger plus de tous ceux qui étaient derrière la palissade. Ils firent des lois encore plus perfectionnées, et ces lois obligèrent tous les "autres" à construire des petites maisons, mais sans jamais s'approcher de la hutte du chef.
Enfin, ils trouvèrent cette supercherie suprême: ils donnèrent à la maison du chef le nom de "Etat". Les lois qu'ils avaient proposé aux habitants de la région pour les rouler étaient le "prolongement rationnel" de la maison du chef.
Ce que les "autres" habitants ne comprenaient pas, c'est qu'ils n'avaient pas fait ces lois eux-mêmes, et qu'ils étaient obligés de s'y soumettre.
Alors ils envoyèrent une petite délégation dans la maison du chef pour demander à participer à l'élaboration des futures lois. Le chef leur répondit: oui, mais vous continuerez à travailler pour moi, car j'ai peur que plus personne ne me nourrisse. En échange de votre esclavage, vous aurez la fierté de participer à ce que j'ai fait.
De là, on commença à se demander si le chef de l'origine était bien aussi avide de justice qu'il le disait. Ne faisait-il pas que défendre ses avantages ?
Alors les habitants firent une autre loi pour eux, et s'étant réunis, ils la portèrent fièrement au chef en disant: ô chef, nous avons tout repris à la base et au commencement, et nous pensons ajouter ceci à ton édifice législatif! Certes tu as commencé le premier, mais maintenant, nous voulons construire la suite de la loi! Furieux, le chef jeta dehors cette délégation, vira les membres qui représentaient tous les habitants au sein de son conseil, et il se bâtit une armée pour imposer par la force son esclavage qui, maintenant, ne lui donnerait plus à manger avec autant de libre consentement qu'avant. Il recruta une armée, ferma sa maison, et ce fut le début de la loi autoritaire, alors qu'avant la loi n'était que pensée.
Se voyant obligés à continuer de travailler pour le maître, mais en étant en plus forcés par une armée à l'obéissance, et se voyant en plus interdits de parole dans la cabane du grand chef, les habitants commencèrent à se révolter et perdirent la confiance toute factice qu'ils avaient acquis dans le plus égoïste des hommes, qui s'était proclamé grand chef.
Ce fut ainsi que naquit l'état de guerre.
On dit que l'état de nécessité aurait poussé à créer l'état de civilisation. Mais l'état de guerre semble né de l'état de nature, où existait déjà l'état de nécessité, le chef ne pouvant manger sans les habitants du dehors de sa grande palissade.
Ce fut ainsi que les hommes commencèrent à se faire la guerre sans fin, non pas pour obtenir un bout de territoire, mais parce que les lois n'étaient plus le résultat de la volonté commune, mais seulement l'idée du grand chef imposée par la force.
Or tous voulaient être à l'origine des lois... Cela se serait appelé la démocratie.
Le pouvoir seul consolidait la loi de l'origine, et ce n'était que de mauvaise grâce que le chef consentirait à l'amender.
Ce fut ainsi que le plus égoïste se proclama tantôt le plus fort, tantôt le plus juste, et que tous les autres subirent sa loi. De cette loi subie naquit l'Etat, et de l'Etat naquit, non la justice de la loi, mais le pouvoir de la loi.
C'était simple: comme la loi n'était pas forcément juste, il fallait surtout la faire régner, plutôt que la faire réviser. Il fallait, devinez quoi? Il fallait l'appliquer.
La loi fut avant la justice et l'éthique. Elle naquit et demeura du seul fait de la volonté égoïste du plus égoïste, qui avait peur de perdre sa maison, et tout le pouvoir qui lui donnait à manger sans jamais devoir rien faire d'autre que proclamer, séduire et intimider de derrière sa palissade, il est vrai entouré de tous ses fidèles.
Et en voilà un autre mythe, cher Gorge! Je te devais bien cette petite création de la pensée, dont la valeur économique est nulle, mais peut-être les conséquences intéressantes, qui sait ?
J'espère que tu vas bien! De mon côté, je viens de sortir de la chambre à gaz de la HEP où ils nous faisaient refaire des examens d'admission après quatre mois de formation (si si!) avec menace d'éjection définitive de la profession, mais oui !
Le temps de me reposer définitivement de cette folie, je pense collective, et c'est volontiers que je reprendrai nos échanges.
Puisse notre pensée de la communauté supplanter, même un peu, autour de nous, la déplorable pensée du chacun qui réussit tout seul, dont le résultat collectif est que si chacun excelle pour soi, toute la société s'écrase ensemble et tous tombent! En effet, comment concevoir une société où chacun vivrait pour soi, puisque le but de toute société est justement de vivre ensemble...
J'ai encore passé du temps à mobiliser Pedrazza, SUD, le syndicat SSP et d'autres autour des modalités de sélection de la HEP, et je vais aller parler avec le directeur moi-même, car c'est un sujet démocratique qu'il faut oser aborder, même face à la "main qui nous nourrit", que je ne vais pas caresser, pas mordre davantage, mais serrer, peut-être! Sans me faire rouler, car ça, c'est vieux comme le monde, le «on comprend vos doléances, mais mettez-vous à ma place, moi, votre pauvre chef...»
Tiens-moi au courant de tes aventures contre la peste capitaliste et consumériste, et pour une société plus pure et plus honnête !
Pas trop de travail de fou pour un salaire minime? Pas trop de drill prussien avec rien en échange ?
De mon côté, je dois me reposer, car je suis au bout. Mais je vais tâcher d'écrire. Je relis "Marx" de Terry Eagleton, et je veux comprendre les implications ultimes du dernier Marx, soit son espoir. Il avait un espoir: c'est cela qu'il faut retenir, et quand on ose dire qu'il n'est plus de ce monde...
Bon...
Certes...
Je crois que nous devons attendre sagement que cette folie totalitaire ni sociale ni humaine, bref cette ère de ténèbres qui ignore le politique et ignore l'humain, ignore la culture, ignore la solidarité - s'écrase. Tant qu'on vit dans ce casino mondial, rien à faire.
Il y a certes les petits malins qui tirent leur parti, mais pendant ce temps, la société réelle n'a rien à voir avec cette danse de mort qui est totalitaire, il faut le dire.
Voilà pourquoi le retour aux grèves, le retour à la désobéissance civile, le retour à la contestation, le retour à la démocratie, le retour à la protestation, le retour à l'espoir chrétien, le retour à Marx, ce sont des choses qui nous mènent quelque part.
Mais mon cher Gorge, la société actuelle est malade d'absence de présence à autrui! Chacun est replié sur lui, inquiet pour soi, et le ciment humain du corps social, en tout cas en Suisse, fait vraiment défaut. C'est... Quand je le regarde en face, cela me paraît incompréhensible.
Et quand je pense au nombre de personnes laissées en marge, ignorées, qui n'ont pas droit à l'AI, pas droit aux services sociaux, pas droit au travail, c'est... C'est de la barbarie. Alors...
... Que veux-tu que je te dire d'autre que ceci: en période de ténèbres, la barbarie nous oblige à l'héroïsme de la résistance. C'est toutefois vexant de se dire qu'on pourrait avoir plus de prise sur les évènements...
... C'est vexant de se dire que des grandes forces de ségrégation sociale nous font du tort et font du tort abstraitement aux individus, mais un tort bien concret, et dirigent la société en lieu et place de la solidarité.
Mais c'est toute la raison de notre combat de gauche et de notre combat chrétien: nous devons dire que l'humain compte avant tout, et qu'une société qui en fait si peu de cas est un simulacre de société.
On peut faire l'autruche en appliquant des règlements, en faisant comme les autres, en travaillant sans penser, en consommant, en agissant bêtement... Il n'empêche qu'on est dans une fausse société: le néolibéralisme n'est pas une société démocratique, c'est un leurre momentané.
Alors se pose une autre question: pourquoi parler de débat démocratique alors que ce casino géant superpose sur la démocratie des règles qui ne sont que totalitaires, dogmatiques et vides? Quand j'entends la droite, elle n'est crédible que lorsqu'elle revient à l'humain: en tout cas pas lorsqu'elle s'enferre dans la critique de l'Etat et Dieu sait quoi sur l'efficacité et toutes ces bêtises...
Ceux qui ne veulent pas croire la gauche restent jouets d'une illusion. Ce sera un totalitarisme qui gouverne par l'illusion collective et l'intimidation, tout de même: les intellectuels au chômage, pas en prison !
Restons-en à l'humain: plus haut, c'est difficile de penser, et dangereux, car le piège totalitaire est là. Et je proteste: Marx voulait libérer l'humain.
Gorge : La première chose qui me vient à l'esprit, c'est qu'il y a quand même une offensive caractérisée contre tous les acquis de la grande lutte du printemps 1968 qui a quand même duré plus que le joli mois de Mai puisqu'il y a eu des grosses manifs déjà à l'automne '67 et en septembre-octobre '68, lorsque j'étais à Paris, nous avons pu participer à plusieurs gros manifs de la fonction publique !
Il est significatif d'entendre les Max Gallo et cie vitupérer les soixante-huitards en fustigeant leurs "débordements" et les fausses croyances qu'ils ont répandu dans l'âme populaire. Ils préconisent un retour à l'hiérarchie, à l'ordre économique "création de valeurs", à la sagesse(?) des globals leaders et aux politiciens de droite bien évidemment...
A vrai dire, cela fait depuis avant 1968 que nous luttons pour mettre fin à ce règne inique, pour mettre à bas cette connivence de la classe qui veut tout diriger et nous avons échoué sur toute la ligne comme en témoigne le manque totale de contestation à ce forum de nazes à Davos, surveillé par de "formidables" F/A-18 protégeant les Condi Rice va-t-en-guerre ! Nous n'avons pas pu arrêter la course folle des milliardaires et trillardaires dans leurs recherches du pouvoir absolu et de fortunes immenses et, surtout, nous n'avons pas pu mettre en avant notre vie alternative et faire de sorte à ce que la population l'adopte. NON au contraire, même après ce récent crash boursier qui dit long sur la véritable nature du système, ils ont réussi à justifier leurs positions et à faire paraître ce crash comme un simple "réajustement". Vois-tu, ils peuvent se justifier en toutes circonstances et nous faire porter le chapeau en dénonçant notre "avidité" et notre désir inassouvi de s'enrichir! En oui, le droit à l'enrichissement convient seulement aux déjà riches, c'est la loi de la nouvelle classe !
Quant à la lutte, as-tu remarqué que tous s'affichent à la lutte ces temps - les patrons pour "LUTTER" contre le totalitarisme de gauche, les autorités pour "LUTTER" contre les problèmes de société que sont l'obésité, la fumette et l'alcool des jeunes et leur violence, etc.... Drôle n'est-ce pas? Je vais finir par détester ce mot "LUTTER" si la droite le récupe trop et en fait la corde pour nous pendre. Tout compte fait, je préfère me pendre au rideau de la douche, cela me semble plus douce comme mort !!!
Bon il y a tant de choses à dire et je suis peu doué pour la parlotte et ma pensée est extrêmement lente mais je vais tâcher de m'exprimer quand même, même si d'aucuns me reproche mon intelligence moyenne et ma sensibilité à fleur de peau !!
Gorge : Voici une réponse succincte que j'ai fait à cette mère de famille catastrophée par les rackets qu'ont subi ses fils à l'école :
«Je te remercie de l'occasion que tu me donnes pour mener une réflexion sur la violence.»
«On peut comprendre que l'on puisse avoir envie de recourir à la violence suite de s'être fait racketter. C'est même très normal et l'expression courante de la nature réactionnaire de l'homme. En parfaite adéquation à cette nature agressive, il a toujours réagi à la violence par la violence, privilégiant l'escalade et la destruction massive.
L'évolution a favorisé la violence et la force dans son développement et l'humain ne fait pas exception. L'homme pour survivre devait être très agressif et malgré 9000 ans de civilisation, il reste fondamentalement violent. Il a essayé de sublimer cette violence par la compétition à travers le travail, le sport et la domination sociale mais le fond violent de sa nature peut dominer à tout moment. Nous sommes programmés à réagir par la violence et la guerre est l'ultime illustration de cette tendance inscrite jusqu'à dans nos gènes.
Dans l'état actuel de notre développement, il est illusoire de penser que nous pouvons changer cette nature par la seule éducation, par des lois ou la contrainte morale ou religieuse. Nous ne pouvons que prendre conscience de cet état et dans la mesure du possible le comprendre en se rendant compte des mécanismes à l'oeuvre lorsque les comportements deviennent violents.
Ce n'est pas la violence qui est le problème, c'est tout ce qui amène à la violence. Les comportements violents ne sont que les expressions extérieures d'un profond conflit intérieur, d'un malaise existentiel, d'un besoin morbide de régner et d'imposer sa volonté sur autrui. La violence est aussi souvent l'ultime recours qui reste à l'individu pour se défendre de la domination de personnes cherchant à l'assujettir à son pouvoir, à le dominer.
Jusqu'à présent, toutes nos tentatives pour combattre la violence n'ont mené qu'à plus de violence car lutter contre la violence est déjà une violence faite aux hommes et il n'y peut avoir de "bonne" violence ou de guerre "juste" qui pourrait corriger une mauvaise violence. Si nous voulons accéder à une humanité apaisée, nous devons pouvoir répondre aux questionnements intenses que se font les gens en général par ces quelques conseils que nous fournissent la vie :
- Ne pas aller là où zonent les racketteurs avant d'être capable de gérer la situation pacifiquement.
- Voir et comprendre sa propre violence en constatant comment elle se manifeste.
- Comprendre la violence sans jugement, sans à priori, sans moralisation.
Je me rends bien compte que ces quelques lignes ne peuvent en aucun cas "résoudre" la situation mais il est à espérer que nous pouvons quand même progresser vers un meilleur équilibre et santé mentale par des prises de consciences individuelles où chacun prendrait sur lui sa part de la violence qui est en lui et de transformer cette violence en une énergie formidable créatrice d'une humanité capable de vivre en paix même en grand nombre, même avec tout ce qui nous différencie des uns des autres.»
Pristoche : Laissons s'affaisser l'extrême droite qui pense opposer la violence à la violence et nourrit le ressentiment des gens en désignant les plus innocents parmi les plus innocents comme devant être frappés de la violence, ce qui est pire que tout. Et comment ont-ils fait pour convaincre tant de citoyens? Je crois plutôt qu'ils ont capté un mécontentement général, et profitent de la culture apolitique de notre pays.
Je me contenterai de quelques buts faisables:
- Le droit au travail pour tous.
- Les mêmes droits aux hommes qu'aux femmes.
- Plus d'Etat et d'intervention étatique dans l'économie.
- Plus de pouvoir à la justice et à la loi, et moins à l'économie et au pouvoir.
- Une politique migratoire juste, qui respecte les droits de l'homme et accueille avec clarté, contribuant à la démographie.
- Une franche consolidation de l'Etat social, car il est faux que la Suisse dispose aujourd'hui du filet social nécessaire.
- Enfin, pour mener cela à bien, il faut que le bloc de gauche dépasse les cent conseillers nationaux.
Gorge : Eh oui, on essaie de se réconforter comme on peut sachant pertinemment bien que ce sont des voeux pieux, de l'angélisme béat et de la morale à quatre sous qui feront même l'effet contraire et renforceront la violence et la domination actuelle du fric et de la bourse !
Mais que veux-tu, mieux cela que de perpétuer l'état actuel quoiqu'il y a des fois où je me demande s'il ne faudrait pas que les choses allient jusqu'à leur paroxysmes finaux pour parvenir à la fin de cette évolution dinosaurienne de l'homme actuel et pour que des décombres sortiraient les hommes transformés possédant les nouveaux attributs d'êtres solidaires, altruistes, conscients, sensibles, éveillés, plein d'amour et de considérations pour ses prochains et remplis d'un nouveau sens de l'individu dont l'épanouissement personnel et l'autonomie individuelle sont les seuls mots d'ordre. Seul un être autonome peut être réellement créatif, solidaire, aimant, transcendant...
Mais là, je rêve, débout comme toujours et on me fera la peau assurément, on va me casser comme nos pauvres manifestants anti-Davos à Berne à coup de balles en caoutchoucs et de grenades lacrymogènes tirées par une police en armure à la solde du pouvoir qui ne supporte pas d'être contesté !!!
Pristoche : Je crois que d'ici quelques années, je serais en mesure de convaincre avec un plan pour redresser la situation humanitaire des réfugiés, des sans-papiers, des NEM et des étrangers en Suisse.
La première partie de la manoeuvre, sur la base de ce comité, consisterait à séduire des personnes du centre, ce qui ne me paraît pas difficile.
Dans un second temps, avec un degré d'élaboration juridique plus ample - et fédéral - je me propose tout simplement de diviser sur la question autant les radicaux que les udc, notamment en rameutant les udc modérés, les bernois, et certains vaudois.
Dans un troisième temps, il s'avèrera que, solide au niveau de la faisabilité, satisfaisant de nombreuses tendances, cette nouvelle plate-forme d'idées embêterait l'udc, puisque elle devrait se déterminer par rapport à un projet "sur son propre terrain".
Or si l'on est suffisamment avisé, on peut concevoir que ce que demande l'udc est absolument monstrueux et irréalisable, mais... Ce que demandent leurs électeurs peut appeler des réponses beaucoup plus subtiles, et n'appelle en rien la violence d'Etat.
Enfin! Je voudrais que tu gardes le secret pour toi. Peut-être que Christophe va juger cela d'un optimisme démesuré, mais je crois avoir bien travaillé, et sans vouloir présumer de faux espoirs, je pense qu'il est dangereux de ne rien faire, dangereux de se précipiter, et dangereux de laisser faire la violence et la folie fasciste d'un capitalisme fou.
Alors... En route vers de nouvelles aventures pour plus d'égalité, et j'espère ne pas t'avoir dérangé en te confiant avec naïveté et enthousiasme un projet qui doit être de mauvais augure pour ceux qui veulent stigmatiser et manipuler. J'espère vivement pouvoir déjà protéger des vies humaines.
Gorge : Certes on ne peut qu'applaudir toute tentative d'améliorer le sort de nos pauvres requérants d'asile. Certes, il est intéressant de chercher des moyens de contourner la loi inique votée en septembre 2006 (déjà!!). Certes on peut trouver des contorsions qui mettent à mal nos contradicteurs...
MAIS....
....tu ne nous dis pas pourquoi les gens ont-ils voté cette loi, qu'espéraient-ils, quelles craintes exprimaient-ils par leur vote, quelles peurs abordaient-ils, enfin, tu ne dis rien des raisons profondes derrière cette loi et le pourquoi de ce vote !
En effet, il ne s'agit pas d'une panne temporaire ou d'un oubli particulier mais de toute une mentalité qui gangrène sérieusement nos sociétés et il s'agit de comprendre ce qui se passe sinon nous allons nous répéter bêtement et passer complètement à côté du problème. Hélas, nous sommes ainsi, tant que nous avons pas compris ce qui arrive, nous répétons inlassablement nos réactions pour le moins réactionnaires (voir ce qui se passe à la bourse ces jours) !
Et crois-moi, ces braves libéraux qui ont formés un comité laïc contre ces lois poursuivaient quand même un but dont tu ne peux approuver tellement leur discours était tordu. Tu peux toujours essayer de les confondre et les mettre devant leurs "responsabilités" mais ils n'auront de cesse de chercher à te confondre toi et te faire tomber dans leur piège favori - démontrer l'inanité de tes menées et dénoncer tes intentions cachées de les démolir tellement leur paranoïa est grandiose.
Je ne cherche pas à te décourager mais simplement à te montrer que les choses ne sont pas aussi simples que tu le penses et que toute "bonne idée" se retournera forcement contre toi et contre tous ceux et celles qui luttent et qui, depuis même avant la deuxième guerre mondiale, ont lutté pour plus d'humanité dans nos rapports avec les réfugiés.
Pristoche : Là encore, je médite. Plus d'humanité, aussi, aurais-je envie de dire, dans nos rapports avec les employés. Avec les autres citoyens. Plus d'engagement citoyen.
Il est clair que le réfugié vient "de loin". Quand ça va mal, il est tentant, plutôt que de s'en prendre avec courage au pouvoir, de se débarrasser du problème en écartant ceux qui viennent de plus loin, les habitants du ghetto le plus éloigné de la ville.
«Nous avons tué le Christ». Et sans doute veut-on seulement conserver des rapports de force plutôt que suivre des bonnes idées! Tu as raison, encore une fois !
Gorge : MAIS que tout ceci ne t'arrête pas de chercher tous les moyens pour venir en aide aux gens qui ont tant besoin, seulement attention aux retours de flammes qui te brûleront comme les flammes des bûchers qui ont brûlé les sorcières qui complotaient contre l'ordre établi et ce dieu tout-puissant d'orgueil et de fierté mal-placée...
Pristoche : Brûlé? Je commence à avoir l'habitude! Christophe Meyer brûle bien, je confirme.
Mais l'essentiel, c'est que l'ordre, ou plutôt le désordre établi, brûle, et c'est déjà un peu le cas.
Mais d'accord avec ta formulation !
Gorge : Quel ami suis-je tu dois te dire mais je fais cela pour ton bien...
...et bien sûr, ton secret est le mien...chut !...
Pristoche : Ce que tu dis bien entendu m'émeut passablement, tant au niveau de l'émotion, que de l'idée de mettre en mouvement.
Bien sûr que ta franchise est une nécessaire halte pour ma méditation politique et juridique, mais surtout humaniste.
Encore revu aujourd'hui un brave gars de Hongrie, un musicien de rue, connu seul de moi à Lausanne ainsi que d'une Bâloise pauvre de 86 ans. Je l'ai encore aidé à repartir, en lui disant que ce n'était pas simple ici. Sa sollicitude m'a touché, et ce sont des contacts comme cela qui me disent que mon combat, à défaut d'être désiré par le citoyen lambda embourgeoisé, me vient comme une voix plus ténue et plus lumineuse des petits, et des petits parmi les petits.
Je réfléchis bien à ce que tu me dis, cher Gorge.
Tout d'abord, je ne compte pas réussir.
Mais ayant dépensé pour aider le tiers de mes économies, dont certaines venaient de mon grand-père maternel, socialiste, buraliste postal, pas riche du tout, et ayant gardé de modestes traces écrites de mes petits sans-papiers (des noms griffonnés à la main, des photos parfois), je me dis que c'est une affaire entre Dieu et moi, entre chaque citoyen et ce pays, et abandonner ne m'est plus possible !
Evidemment que cela fait depuis le Charter Kopp qu'on se bat, donc longtemps! Ton frère ne s'est jamais privé de le rappeler, et la salle rit en général.
Une bonne nouvelle: j'ai revu hier Francis (Kay)! On est allé manger à Dorigny, et on a évoqué tous nos thèmes favoris. Il pense comme moi que la lutte sur l'asile ne doit pas se borner à s'opposer, qu'elle ne peut se fonder seulement dans l'opposition à. La CAV pense, de son côté, qu'on n'a que trop "couru derrière". J'ai soulevé ce débat lundi dernier à Comedia.
Tu dis: le sort de nos pauvres requérants. C'est sans compter l'horreur des NEM. Ma communauté en approché deux, et ils sont venus à notre repas de Noël. J'en ai rencontré un, d'Iran, qui s'appelle Bavi. Je veux le revoir. C'est... Je ne peux plus supporter que mon pays fasse cela.
Mais Beat, l'épicier de ma rue, me l'a dit l'autre jour en riant: «Maintenant, excusez-moi d'être vulgaire (accent alémanique), mais notre ami Blocher, il l'a dans le cul, passez-moi l'expression, et ça me fait plaisir» Tout à l'heure, en longeant la Basilique, j'ai encore applaudi à son éviction !
Des "contorsions qui mettent à mal nos contradicteurs". Je suis allé un peu plus loin encore dans la pure pensée: quelle tactique trouver pour les prendre de cours, et quel moyen terme juridique trouver pour
a) canaliser les flux migratoires de façon à satisfaire les citoyens, pour ratisser au centre
b) humaniser tout de même le droit d'asile.
c) Même si c'est trop moderne et démocrate social pour Suzette Sandoz, moderniser le droit d'asile. Ces libéraux n'ont rien compris: gueuler contre les mesures de contrainte est insuffisant !
Tant qu'on ne propose pas l'équivalent de la LAsi et de la LEtr, et en mieux tant dans LEURS objectifs que dans les nôtres, évitant le tout-fermer, et prenant d'autres partis plus fins - tant qu'on ne prend pas le problème à bras le corps, c'est difficile.
On peut faire une manif ici, régulariser des gens là-bas, aller visiter des NEM, faire des recours au TAF, faire valoir que les sans-papiers expulsés ont droit à une instance de recours, etc.
Mais ma ferme pensée, mon cher Gorge, est que l'édifice du haut, soit la construction juridique fédérale, doit être changée.
Toutefois, je reste très prudent.
Il se peut que j'aie tort...
Voici pourquoi les gens ont-ils voté cette loi, qu'espéraient-ils, quelles craintes exprimaient-ils par leur vote, quelles peurs abordaient-ils, enfin, quelles sont les raisons profondes derrière cette loi et le pourquoi de ce vote :
D'abord, il y a la peur de perdre leur travail. La peur de l'Europe. La peur des migrants africains. La peur de la libre- circulation. Enfin, la peur de l'insécurité, quelle qu'elle soit.
Mais cette peur est bien réelle.
Peur de l'avenir aussi. Peur de la mondialisation, qu'ils ne voient que dans les flux migratoires.
Et puis, raz-le-bol. Mais déporté sur les étrangers au lieu d'être exprimé vers l'Etat.
On sait qu'elle est sociale et que l'UDC est le seul facteur d'insécurité en Suisse !
Là où l'UDC est perverse, c'est qu'elle va continuer à favoriser cette migration purement économique et toujours plus précaire afin de faire enrager encore et encore les Suisses, qui n'ont pas compris que l'immigration est surtout la chose du patronat chez nous. C'est ce qui les fâche, et le patronat rigole en se déchargeant de ses péchés et de son outrecuidance arrogante sur ses plus humbles esclaves.
Le capitalisme a conquis la plus grande puissance de son histoire, et il sème la peur. Il console par un consumérisme qui recule en efficacité devant l'horreur du spectacle de la précarité.
Enfin, il dresse tout le monde contre tout le monde. En Suisse, les étrangers européens contre les étrangers extra- européens, les Suisses en emploi contre les chômeurs et vice- versa, mais plus pour longtemps.
Allons-nous passer du capitalisme boursier au capitalisme social rhénan qui permettra le retour de la démocratie? Ce serait une bonne chose !
Tu me fais songer. Alors quelle serait d'après toi le mobile de Ruey et consorts pour leur comité bourgeois? Se donner bonne conscience? Evincer Blocher? Eviter une déroute électorale et se faire réélire ?
Si tu as des idées, dis-moi, cela m'intéresse.
Je dois me faire une idée précise de ces gens.
Pourrais-tu, à ce stade, m'exprimer toutes réserves, te connaissant, parfaitement justifiées, sur l'engagement du comité bourgeois de Ruey, qui s'est d'ailleurs dissous et ne donne sur rien. Il y a eu l'Observatoire qui en est né entre autres.
Cet Observatoire n'est pas une riposte, mais un enregistrement de l'horreur, si l'on peut dire.
Cela m'intéresse en tout cas de connaître tes justes réticences. Je me rappelle que tu m'avais dit que c'était avant tout parce qu'ils faisaient des objections juridiques sur la constitutionnalité de ces lois, ce qui serait plausible.
Gorge : L'objection majeure de ce comité bourgeois contre la loi contre l'asile était la non-conformité de la loi par rapport aux lois internationales et les membres de cette honorable assemblée avaient peur que cela nous mène au tribunal de Strasbourg par des recours soi-disant "abusifs" de la part de gauchistes revanchards voulant laminer notre "beau pays" et le mettre au ban des nations civilisées! Il s'agirait d'une jalousie fantasque hourdie par des gens qui ne supporteraient pas la réussite de la Suisse et qui chercheraient par tous les moyens de montrer au monde que la Suisse n'est pas si "humaniste" que ce que nous proférons à longueur d'année et qui profiteraient de l'occasion que cette loi leur donnerait pour agir contre nous. Il n'y a qu'à relire tout ce qui a été publié lors de la problématique des fonds juifs retenus par nos grandes banques pour constater la pérennité de cette pensée !
Certes, ils ont soulevé quelques réserves concernant la constitutionnalité de la loi mais cela n'a jamais été explicité ou expliqué d'une manière à "convaincre" les votants. On avait l'impression qu'ils se sont donnés une bonne conscience si jamais quelqu'un s'avisait de dénoncer justement ce dérapage tout en sachant que la loi allait passer haut la main.
Ce qui semblait déranger le plus Claude Ruey est l'image que les autres feraient de notre pays mais comme en Europe on se barricade aussi contre les migrations, nous paraîtrons comme trop ordinaires et vu la haute estime qu'il a pour lui-même et l'establishment helvétique, cela lui aurait trop incommodé d'être comme les autres ! De plus, dans ses interventions, il ne s'est JAMAIS départi de ses diatribes dichotomiques contre la gauche honnie, accusée d'être composée d'angélistes romantiques prêt à sacrifier la Suisse sur l'autel de l'internationalisme !
A part cela, Claude Ruey ne s'est jamais offusqué contre les articles concernant la contrainte introduite subrepticement dans la loi, ni contre les tracasseries supplémentaires imposées aux réfugiés déboutés qui en fait d'eux des NEM, ni contre le principe des revois forcés - il ne demandait que plus "d'humanité" dans les traitements réservés à "ces gens" et de ne plus de les bâillonner et les attacher à leurs sièges dans les avions...
À part François de Vargas et Jacques Nierynk, l'observatoire est composé de gauchistes notoires et cela fait hérisser les cheveux sur la tête de la Brunschwig-Graf qui voit là une mainmise inacceptable de la politique gauchiste sur l'immigration et une contestation abusive de la nouvelle loi qui, maintenant qu'elle a été "acceptée" par le "peuple", ne peut plus être rejetée aux orties. On doit faire avec et chercher "les contorsions pour la rendre moins inhumaine", ce que ta proposition pourrait sous-entendre si elle était interprétée par cette droite récupératrice.
Voilà ce que je peux avancer pour le moment, j'espère que cela t'aidera à voir plus clair !
Et voici divers interventions de Claude Ruey Cons Nat lib. au parlement :
«La loi sur l'asile doit garantir une protection aux personnes persécutées et leur permettre de vivre dignement dans notre pays, aussi longtemps qu'elles sont persécutées ou menacées dans leur pays. Cette loi doit également assurer une procédure sûre et rapide - et c'est sans aucun doute là que le bât blesse et qu'il faut des améliorations. Elle doit enfin assurer le retour de ceux qui ne remplissent pas les critères de l'asile; elle doit le faire efficacement, mais sans violer les droits de l'homme. Et nous demeurons bien sûr convaincus que dans le domaine de l'asile, la rigueur, le respect de la loi et du droit sont plus que nécessaires. L'angélisme dont font preuve un certain nombre de milieux est tout aussi dangereux. Ceux qui affirment que tout renvoi de requérant est un renvoi de trop se méprennent et bafouent aussi le droit.»
«Human ist nämlich nicht einfach, was eine demokratische Mehrheit in einem gewissen Moment beschliesst. Es gibt ethische Werte und Überzeugungen - eben z. B. Humanität -, die jedem Recht vorgehen. Es geht um eine Balance der Werte. Was im Moment in der Schweiz geschieht, ist die Absolutsetzung des Wertes Missbrauchsbekämpfung. Das ist ein Verlust der Balance und der Angemessenheit.»
(traduction : «Il n'est pas humainement simple en effet à un certain moment qu'une majorité démocratique décide. Il y a les valeurs et convictions éthiques - justement p. ex. humanité - qui procèdent chaque droit. Il s'agit d'un équilibre des valeurs. Ce qui arrive dans le moment en Suisse, le Absolutsetzung de la valeur est une lutte d'abus. C'est une perte de l'équilibre et de la conformité.»)
«Nous devrons lutter contre l'endoctrinement mené par l'UDC depuis des années. Je regrette que les radicaux et les PDC dits humanistes se couchent devant l'UDC.»
«C'est mon engagement chrétien, mais aussi mon devoir de patriote qui respecte les personnes qui me poussent à réagir contre ces réformes qui violent les droits de l'homme.»
«Et l'emprisonnement des requérants déboutés coûtera près de 100 000 francs par année.»
etc....
Pristoche : Je me dis: au fond, tout le monde souhaite transformer le monde. Mais personne n'a envie de bouger. Donc la paresse (consumérisme, conformisme), l'attachement au connu (conservatisme), la soumission (non pas qu'on soit franchement d'accord avec le chef, mais qu'en fait, même si on le conteste un peu, on préfère paresseusement lui laisser les rênes), enfin le refus d'assumer sa propre vie (ce qui conduit à laisser décider le chef à sa place, base du fascisme, père de l'orgone dixit, à savoir Reich), tout cela, si l'on y ajoute encore le besoin indécrottable chez l'être humain de se lover dans ses habitudes, et sa difficulté à sortir des ornières déjà faites, le conservatisme foncier de l'inconscient et du fonctionnement de l'inconscient tel que Fechner l'avait décelé avant Freud, tout cela fait obstacle au besoin vital de changement.
Donc l'être humain a foncièrement envie de changer, mais d'autre part, il s'endort sans arrêt dans "l'ordre".
Or la réalité évolue sans cesse, ne serait-ce que parce que l'ordre à des conséquences qui s'exercent sur la réalité et la modifient.
Donc toute société, comme tout être humain, entre tôt ou tard dans une inéluctable confrontation entre l'ordre figé et l'aspiration au changement, entre la peur de perdre ce qui est, et le constat que ce qui est n'est plus viable, entre le besoin de se rassurer, et le besoin de vivre.
Trop de droite, c'est la mort: le conservatisme qui tue toute velléité de différence.
Le changement... arrive, sans doute, quand les humains sont fatigués du conservatisme.
Donc même si la gauche n'a jamais aucun succès, force est d'admettre que c'est toujours au moment où l'on est le plus fatigué de l'ordre, qu'on n'a jamais d'ailleurs franchement désiré, qu'on se résout paresseusement à désirer avec un petit oui le changement. C'est le cas de dire que tout le monde a une petite tendance même infime à être de gauche - mais personne ne l'assume vraiment.
Et "l'ordre" économique est conservateur, car le libre-échange ne consiste au fond en rien qui soit à même d'amener un véritable changement.
Gorge : MAIS ENFIN, personne se pose la stupide question bateau :
ehhhh mais pourquoi donc ce besoin de changement ?
La vie est-elle si baste qu'elle n'aurait plus aucun sens nous obligeant à chercher ce sens par un éructe gastrique ??
La vie est-elle si dépourvue d'intentions que la seule solution serait de tout changer ?
La vie est-elle si vide d'objectifs que l'on ne se sentirait vivre que si on se sentait obliger de tout foutre parterre, de marcher sur les pauvres et les démunis taxés de tous les tares pour se hisser au-dessus du lot dans un espoir insensé de se croire le nez hors de l'eau ?
La vie ne vaut-elle la peine que si l'on renvoierait les multitudes à la mort certaine ?
J'ai l'horrible impression que parce qu'on ne supporte plus la vie telle qu'elle est on doit la tuer dans l'espoir de voir renaître un phoenix encore plus malicieux, malingre, chétif et autodestructif, comme si le sens humain avait disparu, comme si seul comptait l'apparence d'une peau rance, déchiffonnée par du botox ou par des cures de juvénence à la Barbara Polla, libérale de son état et cheffe d'une entreprise qui s'appelle "Forever Laser Institut" !
Beurk beurk et rebeurk, c'est le sommet du néolibéralisme et dire que ce sont ces gens qui font et défont ce monde, qui sont les leaders d'opinion, les trenders, les êtres du futur !!
Merde mais quel foutu monde, qu'il va se fait mettre sans moi !!
Plus rien n'a aucun sens et nous le savons très bien !!
Pristoche : Je suis partant, Gorge: qu'il aille se faire mettre sans nous !
Gorge : CERTAINS N'AIMENT PAS LA GAUCHE, mais moi je n'aime pas ces certains qui s'évertuent à vouloir tout changer pour rester comme avant, pour maintenir leur élitisme, pour enfoncer des gens comme nous dans la derche la plus sombre, la plus commune, la plus noire...
En fait on n'aime pas la gauche parce que la gauche pose et se pose beaucoup trop de questions comme par exemple :
«au fond, qui et que veut-on changer ????»
Eh oui, je ne suis qu'un anarcho-révolutionnaire aux élucubrations à l'extérieur de la réalité, du moins une certaine partie de la réalité néolibérale en chambre.
Pristoche : Tout cela est troublant. Notre époque est si perturbée moralement et socialement, que je ne sais plus que dire, comme toi.
La tentation est grande de tout envoyer paître et de me retirer dans une chartreuse, ou un lieu pour écrire. La nature humaine me dégoûte de plus en plus.
Pas de fiabilité, pas de parole donnée ou de sens de l'honneur, toujours cette frénésie de jouir cachée derrière de pseudo-principes comme: chacun responsable de lui, ce qui n'a aucun sens, sauf celui de dédouaner l'Etat de sa tâche d'assurer la cohésion sociale.
Pas de valeurs, sauf le plaisir, ce qui n'est pas une valeur universelle, et ne peut assurer la cohésion des humains.
En même temps, une sévérité inouïe sur des questions de détail: le capitalisme ne laisse rien passer à certaines personnes et expulse des gens de son espace économique avec cette hypocrisie de ne pas pardonner une seule "faute professionnelle", et parlons-en, de cette fameuse valeur "professionnelle"! Que veut-elle dire, et que cache-t-elle ?
Il ne faut pas en être la dupe: elle cache le fait qu'on se réserve de choisir ceux qui nous plaisent, et qu'on les déclare "professionnels", alors qu'ils sont peu dérangeants. On aime leurs bobines ternes, souriantes et sympathiques, juste à regarder et à consommer de loin, et dès qu'ils font problème, on les jette, comme ces Vasella, je veux dire: ces soixantuitards changés en bourreaux néolibéraux, en sont capables d'instaurer une terreur infantile sur des bases morales sociétales inexistantes.
La vie n'est pas aussi baste qu'elle n'aurait plus aucun sens nous obligeant à chercher ce sens par un éructe gastrique !!
La vie au contraire a toujours invité l'homme à la recherche d'un sens. Elle en a d'elle-même, mais dès que l'homme s'éloigne du sentiment de justice, il est prêt à céder, ou bien à sa peur, ou bien à sa bêtise, et par curiosité (c'est le cas des soixantuitards) expérimenter une société postiche et factice qui ne repose sur rien, juste pour voir comment elle pourrait marcher sur d'autres règles, et...
... Et nous autres démocrates sociaux ou anarchistes qui rappelons des principes simples: l'Etat à la base de toute solidarité et ayant pour mission d'assurer la cohésion sociale, le principe de non discrimination, le droit au travail en tant que droit (et non jeu pervers soi-disant guidé par une main si invisible qu'on se demande si elle existe), bref nous qui avons à coeur de nous battre pour le maintien de la moralité et du devoir collectif que dévoie constamment le déguisement néolibéral immoral, eh bien nous gênons, comme dérange tout miroir qui ose montrer non seulement, mais encore dire la vérité.
La vie a un sens, mais l'homme fait tout pour bâtir des enfers qui n'ont plus de sens.
Tu me poses une drôle de devinette : «La vie est-elle si dépourvue d'intentions que la seule solution serait de tout changer ?»
"Tout changer" me paraît presque équivalent à tout détruire, mais... déjà changer ce qui pourrait l'être raisonnablement, ce serait pas mal !
Changer signifie mettre de la justice là où règne l'inégalité.
Changer signifie rendre plus démocratique, c'est-à-dire plus égalitaire.
C'est instaurer des mesures concrètes qui revalorisent l'individu réel par rapport à la tyrannie du groupe, que ce soit le chaos multicolore de cette dernière décennie, l'ogre communiste ou bien le vampire nazi, et jadis la gaspilleuse monarchie.
Comme tu dis si bien: on se sentirait obliger de tout foutre parterre, de marcher sur les pauvres et les démunis taxés de tous les tares pour se hisser au-dessus du lot dans un espoir insensé de se croire hors de l'eau. J'irais plus loin: de saborder autrui en se "sauvant" soi-même, donc d'instaurer l'égoïsme absolu ("loi de la jungle", "néolibéralisme", "loi du marché", toutes versions plus neuves les unes que les autres de la loi du plus fort, roue de secours du totalitarisme qui a besoin de vendre sa violence comme un savon).
Toutefois, cher Gorge, nous sommes bien dans la politique du pire.
Marcher sur les pauvres, pisser dans l'écuelle des mendiants: les républicains, les UMP et les UDC, tous les U du monde l'ont fait copieusement, et on se demande pourquoi.
Stigmatiser les pauvres, c'est avouer l'échec égalitaire d'une économie qui n'arrive pas à partager le revenu et à se montrer démocratique.
Je n'aime guère Barbara Polla, qui a osé se mettre dans le comité bourgeois contre les lois sur l'asile et depuis n'a plus jamais milité, oh il y avait aussi Jens Adler dans ce comité, c'était bon chic bon genre, voilà on est là pour les réfugiés et on se donne bonne conscience, la petite minute humanitaire de Barbara Polla.
Claude Ruey a davantage mon respect, même si j'ai appris par François de Vargas qu'il avait expulsé des migrants du temps de son conseil d'Etat. Au moins a-t-il fait quelque chose pour dire non, et avec Ruth Dreifuss...
... Dont j'ai fait la connaissance, assez timidement. Elle est vraiment une femme qui a une pensée sincère pour les démunis, et qui garde une profondeur éthique indéniable, et une grande pureté. Son humanité et sa simplicité m'ont impressionné sans séduction aucune. Elle était heureuse d'apprendre que j'avais fait campagne peu avant le 24 septembre (2006).
Enfin! Je préfère de ce parti curieux Suzette Sandoz, car au moins elle a une pensée contre la xénophobie et pour les migrants, même si j'ai compris que l'état de sa famille est cause de son relatif retrait de la politique actuellement. C'est une femme très bien, il faut le dire, même si nous nous sommes dits que politiquement, nous ne sommes guère d'accord.
Plus rien n'a aucun sens !!
Sauf... Un sens économique ou prétendu tel, c'est-à-dire le bazar mondial, la néantisation de toutes les valeurs subsumées dans un politiquement correct qui n'est en rien authentique ou communautaire.
Je pense que cette dite "mondialisation" n'a en effet aucun sens, sinon de tout mettre à égalité sous la valeur marchande, et...
... Et là, il faut se référer à la théorie marxienne du sens de la marchandise, qui par le prix égale la valeur de choses très différentes et supprime leur identité.
Tu dis : CERTAINS N'AIMENT PAS LA GAUCHE !
En fait... Je pensais: certains n'aiment pas le progrès social !
Certains n'aiment pas non plus l'idée de changement, donc de changement effectif. Il faut du courage pour oser vraiment effectuer de profonds changements en faveur de l'humain. Dire qu'on va changer, gagner des élections sur le thème du changement, c'est facile. Mais croire dans un acte de changer la société, donc d'agir sur quelques rouages et d'améliorer le sort des hommes, bref d'amener un mieux réel en le souhaitant profondément, ce qui revient bien sûr aussi au partage des richesses, voilà que les gens n'aiment pas trop.
Et dans ce pays, on se méfie gravement et absurdement de la gauche...
On dit toujours: ah les gauchistes! pour dire: ah! les banquiers, ah! les administrateurs. On se trompe de cible, et c'est ce que la droite a voulu et partiellement réussi: à faire stigmatiser la gauche. On met donc l'immobilisme sur le compte des seules tendances politiques à souhaiter le changement. C'est du pur mensonge.
Au fond, qui et que veut-on changer ????
On veut changer les rapports de force au sein de la société en faveur de tous les êtres humains, et déjà mettre un peu plus de justice sociale, d'égalité dans les salaires et dans les statuts, réduire le fossé social, améliorer les conditions de travail, améliorer le logement en baissant les loyers, bref rendre la société moins pesante pour les gens et plus investir l'Etat dans la régulation des problèmes.
Au lieu de substituer l'économie à l'Etat, davantage impliquer l'Etat dans tout ce qui ne dépend que de lui, et ranimerait la solidarité indépendamment de l'homme qui est sans coeur aujourd'hui.
Pristoche : Après avoir passé tout février et tout mars à enclencher une contre-chasse aux sorcières dans l'école pédagogique où je suis, ce qui m'a fait dire que les réfugiés et les sans-papiers n'auraient pas la priorité ces temps où j'ai frisé l'effondrement total (il est toutefois toujours bon de donner dans la rue, je trouve), bref après avoir savouré de loin la chute vertigineuse des fanatiques isolationnistes et fous de violence zurichois qui se cassent la figure et passeront sous les 10% d'ici 2011, à peu de choses près, entraînant avec eux les radicaux, je songe enfin à te saluer, et à reprendre nos petits échanges épistolaires !
Tu me trouves comme un Jean Moulin sortant d'un interrogatoire de la Gestapo. Mais non seulement je n'ai pas parlé, mais ils s'énervent sans moi. Très bien. J'ai la peau épaisse, et les démangeaisons des présumés puissants de ce monde m'émeuvent moins que la douleur des pauvres ou le scepticisme des gens honnêtes face à la majorité qui ne l'est pas.
Je n'aime pas beaucoup plus Couchepin que toi, mais il faut lui reconnaître le mérite d'avoir étouffé Blocher en feignant de le suivre, comme le chancelier Schüssel a fait avec le parti de Jörg Haider. La seule autre alternative était d'élire d'autres personnes que Blocher en 2003, mais ils n'ont même pas pensé à ça et se sont laissés intimider bêtement. Je ne suis pas certain que la manoeuvre n'aurait pas abouti.
Je vais donc enfin pouvoir jusqu'à la fin du mois, en vacances, repenser à ma chère littérature, à mon comité d'initiative pour les réfugiés appelé CIPRES, et regarder toujours en me croisant les bras s'effondrer le capitalisme financier mondial depuis les Etats-Unis.
Il faut certainement revenir à plus de culture, plus de raffinement de sentiments, plus d'humanité.
Mais les chrétiens ont leur espoir, les anarchistes ont leur espoir, et tous ceux qui veulent construire un monde meilleur sont dans l'espérance, déjà, d'une société plus juste où chacun trouverait sa place.
Tel sera mon voeu de Vendredi Saint. C'est vrai que le sacrifice du Christ sur la croix n'empêche pas des milliers de gens de souffrir, inutilement; et là, je sens que mon vieux sceptique de Gorge n'est pas loin de dire: quel Dieu nous a sauvés de la folie humaine ?
Gorge : (rires!) Si dieu a inventé l'homme à son image et comme l'homme est fou, suicidaire, meurtrier, autodestructif, c'est que dieu est lui-même de ce même acabit ! J'ai même l'impression que c'est plutôt l'homme qui a inventé dieu et pas le contraire. Dieu est une invention humaine pour que l'homme puisse justifier tout et n'importe quoi pour asseoir son règne, assurer son pouvoir, contrôler le petit peuple et acquérir des richesses faramineuses (sur son dos évidemment) ! Tout le reste, tous ces discours sur la gloire de dieu, sur son fils masochiste et nettement schizophrénique et sur ce saint esprit torve et vaporeux, ne sont que des moyens plus ou moins subtiles pour embrigader les gens dans des jugements moraux et les faire se tuer les uns et les autres !
Pristoche : Dostoïevski s'est posé la question que tu évoques, dans le chapitre "La révolte" des Karamazov, où il passe en revue la tristesse des actes dont les hommes sont capables. En tout cas, ce bon vieux Fédor avait raison de dire que le diable aurait créé l'homme à son image.
Avec Erich Fromm, j'ai envie de dire: accordons un tant soit peu d'attention à la personne d'autrui, et apprenons le difficile art d'aimer, puisque les hommes font semblant d'aimer, ou plutôt ne s'intéressent pas assez à aimer.
Et là où je le rejoins, c'est qu'il faut développer notre faculté d'amour.
Gorge : Et chaque fois que j'entends un abbé Pierre Farine ou un Mgr Genoud quelconque nous parler de l'amour de ce dieu qui nous aimerait tant, je me dis que le véritable amour serait de nous foutre la paix et de nous laisser nous dépatouiller seuls avec nos seuls intelligences, ressources et autres capacités en toute modestie, empathie, où les considérations humanistes surplanteront ce besoin atavique d'un dieu suprême qui nous "aimerait" (whatever that means !!!) et qui veillerait sur nous à nos dépends.
Pristoche : L'institution n'est pas exempte de violence, et je crois que surmonter notre violence, avec ou sans Dieu, est urgent, certes difficile, mais essentiel.
Moi non plus, tu sais... Je n'écoute pas tellement les discours officiels. J'ai écrit à la FEPS ou à Mgr Genoud plusieurs fois pour les inviter à des réunions; et ce sont encore des personnes comme François Couchepin ou Claude Ruey qui se sont fendus d'une lettre d'excuses pour dire qu'ils ne pourraient pas venir, alors que d'instances cléricales, jamais eu de réponses.
C'est ça: jusqu'où les gens sont prêts à aller? A parler, on sait, mais à sauver leur propre joie et la joie des autres ?
En laissant même Dieu de côté, en le suspendant théoriquement, que peut déjà faire l'homme pour dépasser la violence qui le déstructure et vient de lui ?
Je dirais: aimer la vie.
Cher Gorge, en discutant avec toi en ce dimanche de Pâques, je me dis: la vie, donc prendre soin de la vie, c'est tout.
Une société qui n'a cure d'autrui, et encore moins des besoins de la vie, ne mérite pas notre visa. Elle mérite notre révolte, notre colère, et elle mérite la lutte de gauche.
Gorge : Quant à cet espoir tant évoqué, il sert surtout à maintenir les gens dans une acceptation des prémisses d'un monde le plus injuste possible où seuls quelques personnages charismatiques et suractifs tireront quelques marrons du feu infernal qu'ils ont allumé sous la plante de nos pieds. Si je ne suis qu'un petit péteux sans grade dans un monde de brutes assoiffés de pouvoir, effectivement, je ne pourrais survivre dans ce monde impérial que si je me nourrissais d'un espoir morbide et ampoulé en croyant fermement que je vais changer et devenir, par je ne sais quelle magie, un type "BIEN" !!
Pristoche : "Sain" serait aussi désirable que "bien" !
Tu as dit fort justement: "assoiffés de pouvoir", j'aurais envie de commenter: "soif de pouvoir, d'argent et de violence, qui s'enracinent dans la peur".
Je m'empresse de te le dire: je ne pourrais personnellement me contenter d'espoirs de pacotille, et encore moins s'ils étaient propagande. Je cherche juste, ce que Goethe a appelé: "Mehr Licht", soit: plus de lumière, et non: plus de profits et de maux.
Gorge : Quelle horreur, déjà que nous devons subir ce monde dichotomique et manichéen car basé sur la bien et le mal, le beau et le laid, le fort et le faible, voilà que l'amour, par sa récupération par un dieu obnubilé par son odieuse, obscène, obscure, oblique et obsédante ubiquité, nous oblige à une obsécration obséquieuse et obéissante digne des larves que nous sommes !
Pristoche : Subir... Pour rien au monde. Rien n'est digne qu'on le subisse.
Gorge :
Je reste toujours fidèle à ce scepticisme qui m'a quand même permis de ne pas devenir momier, persifleur et méchant ! Grâce à ce scepticisme, j'ai pu rester simplement humain et en prise directe avec une réalité du possible, une conscience tangible et des moyens d'action qui ne tuent personne...
Voilà ma pensée pascale et ces temps d'intense interrogation et de neige en plaine !
Et pour parfaire la prière des justes, j'ajouterai : «délivre-nous de cet impérieux besoin de dieu !!»
Pristoche : Je suis ému par ces paroles. Restons humains !
Maître Ekhart a dit aussi: «Je prie Dieu de me délivrer de Dieu...»
Bien cher, je te salue en l'anarchisme, en la démocratie sociale, en l'espérance fraternelle, et j'espère sinon que tu traverses une bonne période. Pour ma part, je suis horriblement fatigué, mais j'ai encore la force de croire et d'entreprendre. Je veux surtout faire avec rigueur. Ce n'est qu'un mot, évidemment...
À bas les fascistes ! À bas les mensonges de l'ordre !
Il n'y a pas de secret. Mais avec mes amis proches, une confidence honore notre proximité.
Au nom de nos luttes communes, et avec ma toute fidèle amitié, apportes moi de bonnes nouvelles...
Bon repos et décrochage pascal...
Pristoche : Je te le redis, traversant une souffrance intolérable, je ne puis te répondre à mon aise. Je t'avouerai que je subis un mobbing dégueulasse visant à me manipuler, manipuler ma souffrance psychique par eux-mêmes créée en manipulant le certificat de mon médecin qu'ils utilisent à d'autres fins. C'est digne de Staline.
C'est pour me préserver que je dis qu'ils m'indiffèrent.
Gorge : Quant à ta lutte désespérée contre l'UDC, cela me semble très mal parti car maintenant l'UDC a gagné sur tous les front et elle peut maintenant tenir leurs propos en toute sérénité car elle est maintenant cautionnée par une conseillère fédérale de droite plébiscitée par la rue. C'est un renversement des valeurs sidérant et total car ces gens ont TOUJOURS conspué nos grandes manifestations de gauche et ne se gênent pas de nous dire que la rue ne doit en aucun cas dicter sa politique aux chambres !!!
Par contre là où nous ne sommes pas tout à fait d'accord c'est lorsque tu dis «Ce que je voudrais, c'est que les sept conseillers nationaux les plus visionnaires remplacent ces sept crétins, et rien de plus.» !
On doit maintenant en venir à une vraie politique où ce sont les gens, c'est-à-dire le peuple qui commande, qui se donne les moyens pour vivre en paix avec lui-même et ses proches, qui décide de son futur et qui arrête ces obsédés fanatiques pour qui le pouvoir est la seule voie de succès et de la réussite et qui l'exercent sans partage et surtout pas avec un peuple considéré comme enfantin, volatile, bête, émotif, minable et dangereux surtout lorsqu'il se réuni...
Il faut que la peste nationaliste meure, mais il y a aucune recette pour éradiquer les clichés ineptes qui traînent dans la tête de tant de gens de droite, cela ne se fera qu'au travers d'une très longue maturation et évolution où nos crises successives nous remettront dans des chemins un tant soit peu plus populaires, civils et assembleurs. Il faut que l'élitisme soit vaincu, que la compétition cesse, que l'intérêt populaire prime avant toute avancée sinon nous ne ferons que de répéter ad nauseum toutes nos conneries actuelles sans pouvoir en aucun cas reprendre la main et enfin avoir prise sur notre devenir...
Pristoche : Ce populisme conjugué au néolibéralisme va beaucoup trop loin, c'est ma réserve. La rue est bête.
Je reste résistant, dans la mesure où je ne peux que résister, comme homme de gauche, et comme chrétien, contre ce qui n'a aucune éthique. Il n'y a aucune recette dans la mesure où il n'y a qu'à attendre que cela retombe, à ce que l'on dirait.
Pas de misérabilisme ! Au contraire, nous devons croire en la vie et la développer vers une fin. Mais cette société-là n'a nulle finalité, et nous attendons sa chute.
D'ici là, je me dis: nous pourrons peut-être tout reconstruire après, qui sait ?
Gorge : Le monde dans lequel nous vivons est invivable pour les gens normaux, sensibles, sans grandes ressources et résilience, sans être dotés de qualités charismatiques et cela nous affecte au point de sombrer dans une mélancolie inhibée retournée contre nous-mêmes. Alors si nous sommes affectés pareillement, c'est parce que cela arrange le pouvoir que les gens soient aussi déprimés et inhibés, ils sont d'autant plus manipulables et se plieront d'autant plus facilement aux impératifs catégoriques sociétaux du pouvoir. L'indifférence est un outil à double tranchant, on peut certes mettre à mal notre tortionnaire mais on peut aussi bien se trouver complètement couper de notre affectif et incapable de réagir. Tu dis vouloir résister mais tu fais preuve d'un assujettissement servile aux puissances qui cherchent à te maintenir dans ton rang et même, tu abondes dans leur sens lorsque tu dis que la rue est bête. Il leur faut que tu sois aussi perturbé que possible pour qu'ils aient un contrôle total sur toi, alors ne leur prêtes pas ton flanc en jugeant comme eux, en dénigrant les gens et la rue comme tu l'as fait à mon grand dam à plusieurs reprises. Tu dis que tu résistes mais tu ne fais que de jouer le jeu morbide de tes détracteurs et tu fonces tête baissée dans leur piège ce qui leur permet de justifier leurs attitudes à ton égard et de te manipuler au nom du bien, du juste, du beau et du vrai, les valeurs des dominants évidemment !!!
Pristoche : Je suis d'accord avec toi: il faut faire beaucoup, mais vite et mal, sans savoir ce qu'on fait, et agir sans pensée.
Eh bien je suis d'accord avec toi: le pouvoir fascisant a besoin de domination corps et âme sur les gens, et il domine au lieu de dialoguer.
Tes analyses sont subtiles, et je les recouperai à un beau livre que j'ai trouvé hier, datant de 2007, signé Gabriella Wennubst, sur la psychologie du mobbing, encore plus fin que celui de Marie-France Hirigoyen.
J'écoute ce que tu dis, qui est parfaitement juste. Je dois faire preuve d'une indépendance qui ne m'assujettisse pas à autrui, soit ne plus répondre au dénigrement en me sentant dénigré.
Si j'ai dénigré autrui à ton grand dam, accepte mes excuses raisonnables et démocratiques, car ce n'est pas digne de moi !
Mais il faut se tromper, dirait-on.
Ce qui, à nous anarchistes, peut poser problème, c'est notre obsession de la société en général, ou notre extrême sensibilité à l'injustice, qui est pourtant quelque chose qui fait défaut à la majorité, surtout avec le gouvernement par le "tout-est-bien".
Morbide, le mot est juste, cher Gorge : bien que nous ne soyons pas notre environnement sociétal, celui-ci est morbide. Et se pose alors la question: comment revivre, et où ?
Hors du mensonge, dans la vérité simple, mais hors des relations de pouvoir.
Merci, Gorge, de ce que tu me dis ! Et cela me fait dire: chacun à notre manière, nous résistons, avec en effet cette frustration que le contexte objectif n'est pas très favorable à la résistance, ou la méprise, ou la contourne, toujours dans le but de contrôler, mais contrôler quoi, sinon les gens ?
Et c'est bien là le côté morbide du néolibéralisme, c'est son besoin de réifier les gens, de les contrôler en leur donnant une valeur marchandise qui les neutralise dans leur liberté, et en les amenant à s'identifier seulement à l'image sociale que la société malade leur renvoie d'eux, et pas au reste de ce qu'ils sont.
Gorge : Et cela amène la dépression qui est LA maladie du siècle, elle affecte directement 20% de la population (enfants inclus !) et plus de 65% des gens ressentent les symptômes marquants de la dépression à un moment ou un autre de leur existence. Cet état permet aux autorités de sévir en toute liberté et toute la justice est conçue en ces termes ; d'ailleurs tout le système pénitencier n'est que la représentation la plus sordide de cette dépression et ce qui t'arrive avec ce mobbing est le reflet de cette mentalité.
Pristoche : Oh, cher! Combien tu as raison ! Et une "justice du fort" n'est qu'un mensonge, car la société décide toute seule qui est fort et qui est faible, soit : qui fait mine de ne pas résister et qui résiste. Si bien que résister ou lutter devient... Un délit ! Aussi fou cela soit-il !
Et quand tu dis que les autorités sévissent, c'est vrai. C'est pourquoi on doit constamment ramener la violence vers l'État de droit et dire stop. Et si le pouvoir central est trop fort, viendra un moment où cet autoritarisme creux se prendra lui-même les pieds dans le tapis, peut-on, et doit-on espérer, car il n'y a rien d'authentique dans un tel lien sociétal.
Ce ne sera pas indéfiniment que la société sera une chose factice, et les rapports humains la réalité mise en cage, sans que les deux coïncident !
Gorge : Eh oui mon cher Pristoche, concentres-toi sur ta thérapie et soucies-toi donc moins de ces monstres qui nous gouvernent car, comme, je l'ai dit à plusieurs reprises, le plus que tu luttes contre ces monstruosités, le plus que tu deviennes comme eux !!
Pristoche : Là, tu as grandement raison. Et je n'ai pas le moindre désir de me conformer à leurs "règles" qui sont idéologiques, et encore moins de leur ressembler.
Déranger est toujours signe qu'on est resté soi-même !
Ne nous reste qu'à nous abreuver aux eaux claires de la vie.
Gorge : Et il faut comprendre que ces globals leaders ont leur éthique, leurs valeurs, leurs principes et ils sont prêts à partir en guerre contre toi et tes semblables pour défendre leurs valeurs et casser nos aspirations qu'ils ressentent comme des attaques contre leur système.
Pristoche : Comme tu dis: "leur" système. Et Hannah Arendt dirait: comment un système peut-il être celui de quelques-uns seulement et pas de tous ?
Comment deux vies peuvent - elles cohabiter, l'une pauvre et libre, l'autre apparemment - apparemment - remplie financièrement mais captive ?
Et comment l'humanité peut-elle être partagée en deux ?
C'est là que Marx avait raison: il y a deux groupes. À tout le moins, ce qui ne va pas, cher Gorge, c'est que des droits différents soient accordés à des gens semblables. Ceci, parce que certains pensent avoir droit à plus que les autres. Et c'est là l'imposture du néolibéralisme: c'est qu'il accepte de laisser croire à certains qu'en se pliant sans discuter et à leur propre détriment à des règles sans éthique aucune, ils aient droit à plus, ou à plus de droits que les autres - et que la pauvreté ou la richesse soient méritées, ce qui est totalement faux, c'est là que le bas blesse !
Gorge : Luttes donc pour TA vie, TES envies, TES besoins, construis donc TES façon de voir, TES importances et laisses donc les monstres se dévorer entre eux, nous n'y pouvons rien si le monde est dans l'état qu'il est et ce n'est pas nous qui le délivra des monstruosités créées par l'avidité de cette humanité mal évoluée, toute axée sur la gloriole luxuriante de la force du pouvoir, de la conquête et de l'accaparement...
Pristoche : Oh oui, cher Gorge !
Je laisse les monstres se dévorer entre eux tous seuls, parfaitement !
À quoi bon aliéner sa tendresse, sa joie de vivre, ses valeurs, sa créativité, sa générosité ?
Je dois dire que je me suis posé la question, cher Gorge, en les termes suivants: comment résister ?
J'avais trouvé un moyen: c'était de partager mon argent. Ainsi me suis-je dégagé de la peur de perdre et ai-je trouvé un liant avec les plus démunis, mais...
Mais le plus fort liant était l'humain avec eux. Simplement, en leur donnant ce que j'avais, j'ai jeté dans la vérité de l'humain vivant le mensonge: et en l'occurrence, le pouvoir incommensurable conféré à l'argent.
Cependant, ce n'est pas le plus important: je me suis surtout posé la question de savoir ce que ressentaient les personnes dans la pauvreté complète.
Et là, je trouve triste qu'ils s'identifient trop à leur situation. Il est bon pour eux de vivre de leurs ressources, et non du regard porté sur eux, ce qui les ramène à la peur. Et ce ne sont pas des pauvres pour commencer, mais des autres nous-mêmes qui sont dans une situation où nous pourrions être, ce qui signifie que tant qu'on aura peur de l'égalité, en quelque sorte, on aura peur des pauvres, et on en fabriquera.
Sinon, la créativité est une bonne résistance, en temps de lutte et de nuit, il est vrai. Et la spiritualité. La réflexion aussi, parce qu'elles sont indépendantes dans un monde obsédé par la dépendance, fût-elle morbide - et elle l'est.
Gorge : Soyons donc les prémisses de cette humanité qui naîtra des décombres de l'effondrement de la logique du pouvoir, du charisme et du "m'as-tu-vu" en devenant nous-mêmes humain, empathique, solidaire, aimant, éveillé...
Pristoche : Oh que oui ! Même si nous ne pouvons nous fabriquer.
En tout cas, nous devons toujours nous référer de manière cohérente et intègre à notre propre système de valeurs.
Il reste que les gens purs souffrent de la non-coïncidence de leurs valeurs avec les valeurs générales, preuve que ces dernières n'en sont pas, et que nous devons lutter d'autant...
pour rester fidèles à nous-mêmes.
Gorge : Nous ne pouvons croire en la vie et la développer vers une fin que si l'on est au clair avec soi-même. Cette société n'ayant nulle autre finalité que l'accroissement de la richesse, sa chute est inéluctable. Nous ne pourrons tout reconstruire qu'après la disparition de ces illuminés qui croient tout savoir et qui nous le font comprendre par leurs impératifs catégoriques moralisateurs et leurs lois impérialistes et déclamatrices !
Pristoche : Bien sûr, cela signifie donc que nous attendons un effondrement, et cela est un propos réjouissant, une juste attente !
Et je te rejoins largement dans mon analyse intuitive, impossible à préciser ou à justifier, mais allant bien vers ceci: le mensonge ne dure pas, et je sens, ne pouvant arriver à le préciser, mais je sens bel et bien une grande chute imminente, à partir de laquelle l'égalité redeviendra possible entre êtres.
Du reste, je me pose la question en t'ayant entendu, toi qui es toujours si précis et humain: pourquoi lutter contre un système qui s'écroule ? Ne faudrait-il alors concevoir que la seule façon d'être de gauche, c'est d'être autrement plutôt que de lutter contre un monstre qui va disparaître également et de toute façon. Donc se retirer et le laisser s'effondrer dans son coin... Cela a bien des chances d'être. Et les illuminés d'aujourd'hui sont de droite, pas de gauche. La violence et le "m'as-tu-vu" de droite priment la subtilité et l'humilité de gauche - au point que plus le bloc de force grossit, plus le rationnel et la justice se déplacent dans le bloc opposé.
Donc nous verrions le clivage gauche-droite se superposer au clivage pauvres-riches et encore au clivage ignorant-pensant, et même... au clivage agité-calme !
En tout cas, il est important de penser à après, si je suis tes propos !
Se reconstruire est possible aujourd'hui, mais "après", ce sera encore davantage possible, si j'ose dire !
De toute façon, nous n'allons pas attendre pour le dire.
Pristoche : Je me rends à ce que tu disais: ce n'est qu'en descendant toujours plus dans sa sérénité et son calme intérieur qu'on devient un vrai social-démocrate, un vrai anarchiste ou un vrai Linke. En refusant de se battre pour rien, mais en voulant habiter la vie avec paix, et la paix en soi.
Ce qui manque au monde pour qu'il aille, non vers la gauche, mais vers les valeurs de la réalité humaine du lien solidaire et non économique, c'est la fin de la peur, dirait-on.
Tant que le coeur des hommes sera aussi violent, qu'espérer ? Sinon la peur qui répond à la peur. Tu as raison: ne répliquons pas, ne soyons pas comme "eux".
Et "ils" finiront bien par se calmer.
En attendant, la réalité du monde est là: poétique, heureuse, plus intelligente que l'homme, sans "idéaux" creux, mais avec la foi dans la vie.
Bien à toi, bonne soirée, sans "idéaux" creux, mais avec la foi dans la vie, fidèle à mon éthique comme à nos communs idéaux, avec courage, et avec joie !
Comment bien se porter en ces temps troublés...
Pristoche : Pour ma part, je tente de récupérer d'un mobbing quasi stalinien où l'on m'a poussé vers la sortie à n'en plus finir, ce alors que j'étais au bout du rouleau, et que j'avais osé dénoncer des faits avérés, mais que mes autres camarades étudiants de la HEP, par peur, n'ont pas osé dénoncer jusqu'au bout, et voilà ce qui m'a valu une véritable terreur digne de la Gestapo ou de l'Ochrana, et...
P f f f t !
Je vais donc devoir déposer plainte, et c'est vraiment très fatiguant, comme ils ne veulent pas présenter leurs excuses et s'entêtent dans une version montée de toutes pièces contre moi pour me déstabiliser encore plus. Mais je vais essayer de tenir, et je me tiens à l'écart encore plus que jamais.
Donc voilà, sitôt que cette plainte pénale sera partie, ça ira mieux.
Quelle ambiance violente et tendue partout, et vraiment méchante! Je sens des relents de chasse aux sorcières qui sont encouragés par le déni qui règne à l'égard de ce post-capitalisme posthume déchaîné contre qui mon parti, le PS, ferait bien de se positionner par un net virage à gauche.
Et toi ?
Quels projets actuellement ?
Survis-tu au milieu de ces avanies et de cette ambiance généralisée de ruines ?
On est tous un peu déprimés, car si ce néolibéralisme fait les questions et les réponses, qu'est-ce qu'on fait nous, la gauche ?
Cela dit, j'ai fait le raisonnement suivant :
Ce faisant, elle touche au discours: la mondialisation est inéluctable. Mais elle remet le dialogue syndicats-patronats au coeur du débat public, et touche les citoyens par l'idée de les défendre contre leurs mauvaises conditions de travail.
Je ne vois rien d'autre. Il faut parler des réalités qui touchent les gens de près, et alors lesquelles? Leurs conditions de travail dégradées, c'est tout ce que La gauche peut mettre en avant avec succès.
Autre thème et cheval de bataille majeur: la réinsertion des chômeurs, mais comment ?
Là encore, la gauche doit se profiler et parler de l'intégration dans le monde du travail. Elle fera des voix à n'en plus finir, je le pense.
Et toi, j'espère que tu m'apportes des bonnes nouvelles !
Gorge : Mais enfin, quelles "bonnes nouvelles" veux-tu que je t'apporte: j'ai un mal de dent carabiné, une difficulté d'agir manifeste, des maladresses à dresser les cheveux sur la tête et les nouvelles provenant de la société sont toutes sauf bonnes, elles sont même à nous faire une peur et une angoisse sans partage qui nous étreignent comme les mords d'un étau. En plus, je perds le fil de mes pensées et j'oublie au milieu d'une phrase, son début. Mes doigts tapent toujours les touches d'à côté me faisant écrire "k" pour "l", "p" pour "o" ce qui me fait des tas de "popour" et des "oubkis" à la con !
Mais, bonne nouvelle, je ne me plains plus, je ne me fâche plus, je reste «cool» ("copok" en langage dyslexique maladroit !) et je regarde les fous autour de moi en me disant que heureusement je ne suis pas comme eux, les fous étant ces obsédés de la consommation jeunette et du jeté à la poubelle... !
Cela dit, voici quelques "PEUT-ÊTREs" en guise de dessert :
Décidément, pas très "militant" tout cela mais cela vaut mieux que ces baffes qu'on se prend au nom de la "VIE" !!!!
Pristoche : En tout cas, un vivre ensemble pacifique, d'accord avec toi !
Je reste uni avec toi, et te dis que mes souffrances rejoignent les tiennes. Ton message de non-violence me marque profondément: il faut rester hors de cette folie ultra-violente, arbitraire et antidémocratique.
Mes nouvelles... Je sors de trois mois de calvaire psychologique où j'ai passé sept jours d'insomnie et tous mes jours à pleurer et déprimer, et je dois aller en justice contre une ribambelle de petits minables. Je ne me plains pas non plus. Je cherche à regarder les fleurs et le ciel, le poète en moi et l'homme de justice refusent de baisser les bras.
Être en résistance, aujourd'hui, c'est... Au-delà de l'entendement. C'est se résigner à ne pas pouvoir faire grand chose, mais le faire quand même.
Le système est trop fort... Ne va-t-il pas tomber pour être aussi fort, telle une tour de Babel honteuse dans son capitalisme dégénéré et a-humain ?
Hypothèse philosophique.
Mon cher Gorge, s'il n'y avait que la nature, ce serait le paradis, mais avec le capitalisme, nous voilà contraints à un purgatoire: l'esclavage. La seule existence des rapports d'esclavage est une dénaturation du paradis.
Comment être heureux sur cette terre... En tout cas pas parmi les hommes qui se conduisent comme des loups. Et pas dans un monde concentrationnaire. Là, le mal est fait par l'homme. Voilà ce que je pense !
Mais j'aime bien ton idée: être heureux signifie rester authentique, dans le malheur comme dans la joie, bref authentique sans être forcément heureux.
Philosophiquement, l'homme pourrait...
Je reste progressiste, mais... Que veux-tu, Gorge ?
La psyché des idiots qui suivent Berluscomachin et la Widmer-Schtroumpfette sont fondamentalement engoncés dans les tendances conservatrices de leur psyché.
Nous traversons ces vicissitudes, la chose est sûre! Il n'y a qu'à rester solidaires pour l'heure, entre nous qui les traversons...
Et vivent Besançenot, Zysiadis et Oskar Lafontaine !
Je suis aussi pessimiste que toi sur la nature humaine, Gorge. Tant que l'homme mettra ses bas instincts plus haut que la Justice et l'équité, tout idéal sera un voeu pie, la démocratie sociale et la justice pour tous seront des mots, et la pauvreté du grand nombre sera programmée par l'égocentrisme et l'infantilisme d'une minorité honteuse, qui pense que "le mal" et "la fascination du mal" peuvent attirer les foules et endormir leur sens civique.
Et la désobéissance civile, pourquoi tant de tièdes s'y refusent sous prétexte que «s'ils protestent, on leur retirera leur salaire» ? C'est une complicité à un chantage, et voilà comment les esclaves modernes sont tenus. Voilà qui n'est pas acceptable, camarade Gorge !
Mon ami unique, ce monde est dévoré par les forces des ténèbres (Bush, Berlusconi, Freysinger, Sarcotique le narco, Vasella, Lagardère, etc.) et rien ne nous oblige à accepter ce dévoiement du jeu social et économique des plus MORBIDES qui se pare des bonnes intentions de la VIE pour programmer la précarisation forcée des Européens et l'esclavage des extra-européens, tout cela au nom de leur égocentrisme qui dépasse les borne.
Mais non, Gorge, moi non plus, je ne peux pas militer 24 heures sur 24... Je maintiens que je continue à penser mon CIPRES qui proposera une contre-loi et une contre-vision sur l'intégration des citoyens qui viennent en Suisse et sont si gentiment reçus, mais pour l'heure...
... Pour l'heure, entre une plainte pénale gravissime et une récupération d'un des pires mobbing de ma vie de trente-huit années, oh, rien que le huitième, je n'ai pas plus que toi l'esprit à militer.
Gorge : Allé, une bonne nouvelle quand même: quand je vois ma face de pomme de terre cuite dans la glace du matin, maintenant j'ose me dire «SALUT PATATE !!»
état de la discussion au 12 Mai 2008
Des citations d'André Malraux 1901 - 1976
«Il y a des guerres justes. Il n'y a pas d'armée juste.» "L'Espoir "
«Peu importe nos noms, que nul ne saura jamais. Ici, nous nous appelions la France. Et quand nous étions espagnols, nous nous appelions l'Ebre, du nom de notre dernière bataille. Je suis la mercière fusillée pour avoir donné asile à l'un des vôtres. Nous sommes les femmes, qui ont toujours porté la vie, même lorsqu'elles risquaient la leur. Nous sommes les vieilles qui vous indiquaient la bonne route aux croisées des chemins, et la mauvaise, à l'ennemi. Comme nous le faisons depuis des siècles. Nous sommes celles qui vous apportaient un peu à manger; nous n'en avions pas beaucoup. Comme depuis des siècles. Nous ne pouvions pas faire grand chose; mais nous en avions fait assez pour être les vieilles des camps d'extermination, celles dont on rasait les cheveux blancs. Jeanne d'Arc ou pas, Vierge Marie ou pas, moi, la statue dans l'ombre au fond du monument, je suis la plus vieille des femmes qui ne sont pas revenues de Ravensbrück. Morel, Anjot et tous mes morts du cimetière d'en bas, c'est à moi que viendront ceux qui ne connaîtront pas votre cimetière. Ils sauront mal ce qu'ils veulent dire lorsqu'ils chuchotent seulement qu'ils vous aiment bien.»
«On ne fait pas de politique avec de la morale, mais on n'en fait pas davantage sans.» "L'Espoir "
«Le pouvoir doit se définir [...] par la possibilité d'en abuser. "La Voie royale "
«L'esclave dit toujours oui.» Discours d'Andre Malraux du 2 septembre 1973 a l'occasion de l'inauguration du Monument de la Resistance
«Ceux qui ne connaissent pas leur passé sont destinés à le revivre...»
«Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie.» "Les Conquerants "
«Quant au siècle prochain, ce que j'avais dit, c'est qu'il était extrêmement possible que, dans ce domaine que l'on appelle psi, se mêlaient encore pour l'instant des choses sérieuses et d'autres pas. [...] Si le prochain siècle devait connaître une révolution spirituelle, ce que je considère comme parfaitement possible (probable ou pas n'a pas d'intérêt, ce sont des prédictions de sorcières, mais possible), je crois que cette spiritualité relèverait du domaine de ce que nous pressentons aujourd'hui sans le connaître, comme le XVIII° siècle a pressenti l'électricité grâce au paratonnerre. Alors qu'est-ce que pourrait donner un nouveau fait spirituel (disons si vous voulez : religieux, mais j'aime mieux le mot spirituel), vraiment considérable ? Il se passerait évidemment ce qui s'est passé avec la science.» extrait de "A propos de la reincarnation" Andre Malraux, Cahiers de l'Herne, p 396-399
«On m'a fait dire : Le XXI° siècle sera religieux ou ne sera pas. La prophétie est ridicule; en revanche je pense que si l'humanité du siècle prochain ne trouve nulle part un type exemplaire de l'homme, ça ira mal...» "Litteratures contemporaines", n°1, consacree a Andre Malraux, Klincksieck, 1996
«On m'a fait dire que le XXIe siècle sera religieux. Je n'ai jamais dit cela, bien entendu, car je n'en sais rien. Ce que je dis est plus incertain. Je n'exclus pas la possibilité d'un événement spirituel à l'échelle planétaire. Ce que je récuse ici, ce n'est pas le religieux ou le spirituel en tant que tels mais le rôle de prophète que les uns et les autres veulent m'attribuer.» "Le Point du 10 decembre 1975 "
«La révolution, c'est un type au coin de la rue avec un fusil; pas de fusil, pas de révolution. Le XXIe siècle sera mystique ou ne sera pas» "Andre Froissard, Le Point du 5 juin 1993 "
Fragments posthumes
«À quoi bon aller sur la lune si c'est pour s'y suicider.» "rapportee par - Olivier Germain-Thomas "
En fait, Malraux n'a jamais dit : «le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas» mais «le grand problème du XXIe siècle sera celui des religions» et encore, dernière phrase de son ouvrage «L'homme précaire...» : «...nous souviendrons-nous que les éléments spirituels capitaux ont récusé toute prévision»... "
«On m'a fait dire: le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas. Formule ridicule. En revanche, je pense réellement que l'humanité du siècle prochain devra trouver quelque part un type exemplaire de l'homme qu'une religion pourait apporter. (...) Si l'homme occidental reste informe, c'est qu'il attend, comme le XIXe siècle attendait la science du XXe. Quoi? C'est toute la question...» "Andre Malraux "
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