DISCUSSION sur la SITUATION RÉELLE de ce monde à la c-- !
Débat entre deux militants activistes :
"Gorge" – l'anarchiste humaniste et "Pristoche" – le chrétien de gauche !
Gorge – l'anarcho-révolutionnaire s'insurgeant contre les élucubrations hors de la réalité les zélateurs d'un certain néolibéralisme en chambre qui se tiennent pour le moins à l'extérieur de la réalité des instances populaires et qui, néanmoins, nous dirigent.
Pristoche – le démocrate-social révolutionnaire et chrétien aux élucubrations trop progressistes et éthiques pour convenir aux partisans du "telle est la réalité" (et vice-versa pourrait-on leur objecter) qui fuient dans leurs chambres capitonnées nantis de leur réalité néolibérale et qui, de toute façon, se passe de lui comme de ceux dont ils peuvent apparemment s'en passer.
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propos recueillis par G.Tafelmacher
du 14 Mars 2007 à la fin 2007
Pristoche – toujours positif : CONTINUONS À LUTTER CONTRE CETTE CONFISCATION DE LA DÉMOCRATIE PAR L'UDC !
DES FOIS J'AI L'IMPRESSION QUE UELI MAURER SERAIT CACHÉ SOUS MON LIT EN TRAIN DE REGARDER CE QUE J'ÉCRIS AVEC DES JUMELLES !
ET TOUS L'ENTENDENT, DU MOINS ILS TREMBLENT QUAND IL ÉTERNUE.
Gorge – qui en a marre : En effet, mais en s'attaquant directement à l'UDC, on ne s'attaque pas aux véritables meneurs qui sévissent impunément derrière un paravent de respectabilité centriste censé représenter le summum de la "responsabilité" déclinée à toutes les sauces rétrolibérales (rectum libidinal). Il serait génial de montrer comment l'UDC est utilisée comme paratonnerre par la droite se disant "respectable" (expectorante) pour la mise en oeuvre de la nouvelle dictature élitiste sévissant aux quatre coins du globe (gobe) où les seuls droits seront ceux de la consommation par des acteurs consommés au feu de la farce facho-économique fourguée en dessert vomitif à ingurgiter goulûment...
Pristoche : TROUVONS DES RESSOURCES SPIRITUELLES, HUMAINES ET HUMORISTIQUES POUR CONTINUER À LUTTER CONTRE CETTE CONFISCATION DE LA DÉMOCRATIE PAR DES METHODES UDC DE PLUS EN PLUS DOUTEUSES. PAR PRÉCAUTION BIEN VAUDOISE, J'AI INVITÉ A CRÉER UN COMITÉ DE LUTTE, UNE PARTY ANTI-UDC. ON SAIT JAMAIS ! EN TOUT CAS, PAS ENCORE DE MINARET A SEELISBERG DANS LE JARDIN DE MADAME BLOBLOB ! BLOBLOB NE PEUT APPELER À LA PRIÈRE SUISSE DEPUIS SON MINARET.
Gorge : OUI, si tu trouves des fous encore assez lucides pour s'en prendre à tous ces petits hitlériens de pacotilles qui du haut de leurs convictions frelatées, assomment le peuple consommé par des valeurs précurseures de guerres infinies, sources de profits monétaires et sociaux de domination élitistes...
Bref, je ne sais pas si de telles réunions produiront les effets voulus, si nous allons changer quoique ce soit à la nature de la Bête Immonde qui domine notre monde, ni à sa toute puissance, ou à sa conviction d'être dans le "bien" ou carrément le "bon" de l'histoire biscornue des hommes, mais j'espère qu'au moins, nous allons pouvoir se reconnaître et se tenir les coudes en ces moments de régression caractérisée voulue et planifiée où l'individu est réduit à sa part incongru et se doit de courir toujours s'il veut rester sain et libre...
Et si nous devenons des rebelles réfractaires rageurs révoltés et révulsés pour qui le rêve d'une anarchie antifasciste anticipera l'acquisition d'une pensée progressiste réellement humaine, communautaire et sociale où l'individu cesserait d'être celui que pourchasse inlassablement la Maréchaussée, la Police et la Justice des dominants pour devenir l'acteur principal de sa vie et de son organisation sociale. Le problème, comme je l'ai expliqué à l'oratrice de la soirée sur les causes de guerres intitulée : "Comprendre le passé pour construire l'avenir", étant que la droite dure et féroce considère que cette démarche s'apparente à du "constructivisme social" synonyme de "communisme" si honni (dixit Jean Romain, Jacques-André Haury et les autres)...
Selon le bon mot, sauvons-nous de ceux qui veulent nous sauver, j'aimerais surenchérir en disant - appliquons à nos sauveurs les recettes qu'ils nous servent jusqu'au dégoût le plus total...
MAIS !
Je crains que le problème soit bien plus grave que ce que tu penses !
En effet, après avoir entendu l'ancien conseiller d'état Philippe Pidoux (avocat d'affaire) ce matin à la radio où il digressait sur la nécessité d'avoir des caméras de vidéosurveillance dans les cours de récré à cause de la violence de quelques moutons-noir "boucs-émissaire", je me suis rendu compte, qu'en fait, cela l'arrangeait que cette violence sévit et que la société dégénère pareillement car ainsi, il pouvait justifier politiquement et socialement la mise en place d'un état policier dans laquelle il sera toujours le "bon" n'ayant rien à craindre, n'ayant rien à se reprocher. Ce qui laisserait entendre que nous les CITOYENS LITTERAIRES, ARTISTIQUES, HUMANISTES ET HUMANITAIRES, sommes les méchants, les mauvais, le mal personnifié et surtout, adeptes de la pensée-unique.
Du coup, ce matin mon moral a pris un sacré coup et j'ai perdu le peu de confiance qui me restait dans l'humanité lorsque j'observe les personnes honnies qui veulent diriger la race humaine, ces engeances ignobles qui se croient les maîtres de l'univers et qui prétendent diriger l'avenir. Quand je pense à cet avenir que l'on nous promet avec le progrès technologique et la vitesse à laquelle il s'instaure, je nous prédis les pires des conséquences - ouverture de maisons de jeux mondialisées et globalisées, de casinos super-luxe, de parcs d'attractions grand public, d'hôtels de luxe, spéculations immobilières colossales, fortunes incomparables, pauvreté galopante, guerres économiques, foutus bordels et compagnie.
Et puis il y a cette votation sur les notes à Genève qui nous montre à quel point tous les repères humanistes ont été foulés sous pieds, crachés dessus, torchés, bazardés et il y en a qui sont tout content car ils veulent voir la défaite de la supposée pensée-unique que nous mettons en avant. Je crois qu'il faut laisser faire cette pourriture pour qu'elle apporte ses résultats et ainsi la laisser s'écrouler d'elle-même...
Eh oui l'ami, la pensée libérale n'a pas encore atteint ses bas-fonds et n'a pas encore déployé tous ses maléfices et c'est peut être pourquoi les gens ne se rendent pas encore compte du tragique qu'elle représente...
Faisons de sorte que la vérité soit nue et divulguée par le monde par des assemblées que tu veux instaurer...
Lorsqu'on regarde de près notre société, nous pouvons remarquer qu'elle a été mise sur pied par les forces les plus fortunées de ses membres et que donc par conséquence, elle résulte des manoeuvres opérées par des personnes dont les intentions vont plus dans la direction de leurs intérêts propres et l'augmentation de leur capital que dans un souci d'équilibre social, de justice ou de répartition des efforts et des fruits du travail. Ce qui est problématique est le fait que les partis qui se sont créés pour "défendre" les laissés-pour-compte, s'approchent maintenant des valeurs de la droite et brouillent complètement les cartes permettant aux "vrais" partis de droite de fustiger l'état "providentiel" et la pensée-unique (toujours de gauche, ben-voyons !), qui en fait résultaient d'abord de la politique "reaganiennes" des années 1980 où l'économie néolibérale à pu croître infiniment sans l'opposition des pays dits "communistes" qui se sont effondrés. Ce fut seulement vers la fin des années 1990 que les mouvements anti-mondialisations ont pu mettre un grain de sable dans cette mécanique bien huilée et produire les contestations anti-G8 des années 2000.
Ce qui est particulièrement préoccupant est de voir avec quelle célérité la droite nous accuse de "constructivisme" (soit l'envie de "changer le monde"), de "réglementarisme" (soit résoudre les problèmes de société par la loi et l'ordre), "d'angélisme" (soit les tentatives de "comprendre" le monde), alors que c'est cette droite qui veut emprisonner les hooligans qui hurlent leur mal-vie, les pasteurs qui recueillent les réfugiés, les objecteurs qui questionnent leur schémas productivistes, alors que c'est cette droite qui veut imposer des comportements normés et politiquement correctes, des attitudes normalisées et de la prévention fliquée aux gens, alors que c'est cette droite qui cherche à convaincre tout le monde d'être des entrepreneurs dans une économie assujettie aux normes libérales (et si nous sommes trop "bête" pour le devenir alors tais-toi et bosse dans les usines de l'économie de marché car c'est le seul salut possible !). Je constate que la droite nous accuse de faire ce qu'elle fait elle-même selon l'adage "on accuse toujours l'autre de ses propres tares qu'on ne veut pas voir". Cela revient un peu à la citation de Josef Conrad...
La peur du communisme n'est pas mort, elle s'est transférée sur les gens comme nous qui essaient de "casser" le raisonnement perfide, intéressé, jugeant et condamnatoire de ces Claude Frey, Ruey, et compagnie. Nous devons démontrer le danger des raisonnements droitiers que profèrent ces personnes élitaires et non s'attaquer à leurs personnes. Ne faisons pas comme ces personnages publiques malheureusement passablement influentes qui au lieu d'arguer sur nos théories pour en démonter l'erreur, cherchent à nous casser en s'en prenant à nos personnes en nous traitant de tous les noms d'oiseaux possibles. Ne tombons pas dans leur logique en luttant contre Frey-Ruey-Blocher-Couchepin personnellement, cela ne fait que les réconforter dans leur animosité contre nous et cela leur donne la preuve qu'ils cherchent pour lutter de notre "nocivité". N'oublies jamais que les politiciens de droite ne sont jamais aussi forts que lorsqu'ils défendent becs-et-ongles leur petits près-carrés, leurs petits intérêts, leurs acquis égoïstes, leurs petites propriétés, leurs chères bagnoles, leurs cravates et chemises en soie...
Bien sûr que nous pouvons exiger que la politique soit plus "humaine" mais tant que nous n'avons pas compris pourquoi la politique est devenue aussi inhumaine, dure et castratrice, pourquoi les politiciens de droite sont aussi impériaux, pourquoi le monde a évolué comme il l'a fait, pourquoi le néolibéralisme est devenu la seule façon de marcher (marché! !), jamais nous avancerons d'un mètre, jamais nous arriverons au bout de ce raisonnement de droite qui nous tue jusqu'à nos enfants. Venir après cela fustiger Castro comme l'a fait Claude Frey ce matin à la radio est vraiment un détournement pour pas voir de près ce dont on pourrait l'accuser, c'est-à-dire, la mainmise sur le pouvoir, sur la fabrication de la richesse, sur le contrôle social, sur l'éducation.
Je crains que tous nos efforts pour établir d'autres règles du "vivre ensemble" vont être servis contre nous pour nous démolir "en règle" et c'est pourquoi, comme toi, je cherche d'autres façons de "faire de la politique" !!!!
Le parti socialiste avec sa "chartre de l'intégration" fait carrément le jeu de l'UDC et les partis de droite se régalent en voyant la gauche faire de la politique de droite, comme cela si jamais cela tourne mal, ils ont tout loisir de fustiger encore et encore la gauche pour sa politique "interventionniste" (voir les OPINIONS du 24H de ce matin - un véritable réquisitoire contre la gauche sous la forme d'une justification pour la droite "entrepreneuriale"...!!!)
Pristoche : Antigone ou rien du tout !
Plutôt crever que de cesser de dire non !
La question est de savoir comment, étant à gauche, on peut :
A) se faire entendre face au capitalisme actuel
B) intéresser les gens idiots et débilités
C) oser parler de l'immigration
Et en Suisse :
A) Comment faire pour résoudre le droit d'asile en empêchant sa dégradation? Là, il faut dire que ce n'est pas possible de le dégrader plus, donc il faut des pressions pour qu'il soit entièrement modifié.
B) Comment empêcher que les églises soient visées par ces lois et criminalisées ?
Tu te rends compte ce que ça veut dire, que des policiers puissent arrêter un pasteur ou un Ami de l'humanité ?
Et je continue: la difficulté est de MÉDIATISER la protestation.
Si l'on arrive à trouver COMMENT et auprès de QUI se faire entendre, c'est OK.
En tant que membre du PS, je suis certain qu'on va devoir se radicaliser. Tu m'as convaincu, et je souhaite que le PS fasse quelque chose pour empêcher que le droit d'asile frappe toujours plus d'innocents.
NON au massacre des innocents !
OUI à la politique authentique et efficace, aurait dit Malraux !
Gorge : C'est bien joli de parler de "lutte" mais de quoi s'agit-il ??
Quand j'entends des directeurs "lutter" pour plus de concurrence en mettant sur pieds des cercles d'excellence qui vont diviser encore plus les hommes entres les "bons" qui se font concurrence et les "mauvais" qui veulent travailler solidairement, quand je vois des médecins "lutter" contre la maladie en prônant les traitements inhumains de radiothérapie, quand j'observe des politiciens "lutter" pour plus de sécurité en voulant foutre tout le monde en prison, je ne peux pas m'empêcher de me demander si ces "luttes" sont saines, si le fait de "lutter" nous a été confisqué en détournant son sens premier, si nous avons été induit en erreur par cette incitation à la lutte. C'est quand même piquant de voir avec quelle force les armées modernes "luttent" contre l'insurrection et de constater les moyens dont elles disposent pour "achever" ce travail !!
Alors si nous nous accaparons de cette notion de "lutte", ne va-t-on pas tomber dans le piège tendu où il s'avère que toutes luttes ne sont pas égales. Il y a les "bonnes" luttes, soit celles admises par l'establishment (luttes contre le cancer qui va faire vivre les entreprises pharmas) et les "mauvaises", soit celles de libération, de contestation, de protestation, de manifs anti-G8.
Et puis que veut dire "lutter" dans un monde aussi matérialiste, égoïste et méchant sinon celle, quasi terroriste, menée contre les créateurs de ce monde? Quelle forme doit prendre cette lutte pour devenir efficace et que doit-on faire pour qu'elle ne soit pas confisquée, récupérée, instrumentalisée par un pouvoir tout content d'avoir des ennemis contre lesquels "lutter" ??!
LUTTER va forcement entraîner une contre-lutte qui nous sera fatale à tous les points de vue. Je sais que la lutte est inscrite dans nos patrimoines génétiques, dans notre évolution du vivant (la loi du plus fort) mais je crois que nous sommes enfin capables d'infléchir l'évolution pour qu'elle puisse se faire d'une manière "humaine" et consciente. Nous serons bien inspirés de bien cerner les limites de la lutte, de saisir la démagogie qui en résulte, le pouvoir que cela sous-entend et de proposer non pas des luttes mais des constructions sociales et personnelles amenant des changements de mentalités qui nous mènera à une société plus "humaine"...
Pristoche : Mais devons-nous abandonner? Si nous savons pour quoi nous luttons, abandonner n'est qu'une lâcheté.
Gorge : La question est mal posée. Il ne s'agit pas d'un choix entre la lutte ou l'abandon mais de se poser la question de la finalité de la lutte, des moyens qu'on se donne, et comment on s'y prend pour mettre en pratique l'exercice d'une vie humaine, participative, associative, sociale qui devrait mener le genre humain à une coexistence holistique sur une planète limitée...
Mais il reste néanmoins que tant que nous n'avons pas compris pourquoi la politique est devenue aussi inhumaine, dure et castratrice, pourquoi les politiciens de droite sont aussi impériaux, pourquoi le monde a évolué comme il l'a fait, pourquoi le néolibéralisme est devenu la seule façon de marcher (marché!!), jamais nous avancerons d'un mètre, jamais nous arriverons au bout de ce raisonnement de droite qui nous tue jusqu'à nos enfants, c'est-à-dire, la mainmise sur le pouvoir, sur la fabrication de la richesse, sur le contrôle social, sur l'éducation.
Pristoche : Nous ne sommes que des humains. Et la politique ne résulte bien souvent que de la bassesse humaine. La cupidité a amené la colère et l'esclavage et maintenant l'essentiel, c'est de revenir à un tant soit peu de raison.
S'il y a partout autant de colère et de ressentiment, c'est que le système de ces gens qui vont tomber bientôt n'a bâti que la misère et l'inégalité, et que leur arrogance n'a pas instauré de paradis social sur terre, mais seulement un enfer de l'égoïsme, jusqu'au plus complet irrespect d'autrui, car l'argent mis en balance avec le respect d'autrui est préféré à la personne de l'autre, et cela, c'est l'homme qui le fait tout seul.
Dieu répond non coupable pour les crimes de l'homme.
Si Dieu avait lui-même inventé toutes les horreurs dont l'homme avait été capable, alors la Création n'aurait aucun sens.
Mais en tant que chrétien, je te dirai que je sens Dieu plus présent que jamais - mais ramené à quelques niches de bonté réelle, aux gens aimants et respectueux, aux Sud-Américains et aux orthodoxes honnêtes, aux Suisses et aux Européens honnêtes, dans l'homme.
Dieu est, aussi vrai que le mal est si puissant qu'il suscite notre sentiment d'impuissance à le vaincre. Le mal se cassera la figure lui-même. Je voudrais te dire que le combat de Claude pour l'asile vaut largement celui de Hélène Kung et le tien. Alors que valent les différences partisanes quand il s'agit de s'unir? Faut-il une mesquine haine entre partis? Faut-il faire la révolution tout seul, ou bien unir nos forces ?
Gorges : Attention, tu n'as pas compris ma démarche, je ne cherche pas à assouvir mes colères !
Attention, je n'ai rien contre Ruey en tant qu'homme, chrétien, ou autre. Je n'ai aucun préjugé contre lui, ce sont les idées et les façons de poser le problème de la vie en commun qui me choque car ses théories contiennent les dispositifs qui vont définitivement ancrer cette société dans le monde dual et dichotomique que sous-entend sa démonstration et les possibilités d'exclusion que comportent la mise-en-application de son opinion permet une ségrégation qui est bien pire que celle de l'UDC honni.
Attention, je ne combats pas les hommes de droite, je ne rentre pas en guerre contre eux et, surtout, je ne décharge pas de colère contre eux! Je tâche de comprendre les idées qu'ils propagent, d'étudier les effets de ses applications strictes sur la société en générale, de comprendre comment en partant de ces idées on en arrive à des conclusions qui vont perpétuer le malaise social actuel. Ce sont les idées que je combats.
Attention, je ne suis pas "en colère" contre Ruey, ni contre son allure de garçon bien élevé avec sa coiffure droit sorti d'un film des années '30 mais avec son langage si docte et savant, il a tendance d'écraser de son savoir les gens ordinaires et après son discours, il n'est plus possible de se lever pour objecter ou apporter une contradiction à sa démonstration académique! Ce sont les idées qu'il propage qui me froissent et qui me mettent dans un état d'anxiété d'appréhension caractérisé, ce sont ses façons de voir le monde et les préjugés qu'il installe qui m'inquiètent. Et n'oublies pas que si Ruey "combat" la démagogie, il a quand même contribué par son engagement politique à l'avènement de cette société de consommation populiste et de libre marché dominé par la pure démagogie. Il "lutte" peut être contre la démagogie en politique mais il oublie opportunément la démagogie économique, publicitaire qui démolie plus sûrement la cohésion sociale que tous les racistes agglomérés !
Si je comprends bien ton raisonnement, tu serais prêt à t'unir même avec des personnes de la droite dure s'ils "combattent" pour l'asile mais tu ne sembles pas comprendre que ces problèmes naissent justement parce que certains tiennent des discours qui vont consolider l'aspect dual, moraliste et excluant du monde. Pour finir, je ne serai jamais d'accord avec quelqu'un qui tient un discours permettant d'exclure toute une catégorie de gens, ni même avec les gens de gauche pas si "à gauche" que cela qui finissent par tenir ce genre de discours! Nous devons choisir nos correspondants avec soin car nos forces étant ce qu'elles sont, nous serions trop exposés aux démolitions en règle par des gens sans scrupules dont le pouvoir est le seul horizon...
Mes réactions contre le discours de gens comme Ruey ont un sens, elles s'inscrivent dans cette perception nouvelle dont je perçois la naissance: JE VEUX SORTIR DE CE MONDE QUI RAISONNE EN TERMES BIEN-MAL, AMOUR-HAINE, INTÉGRATION-EXCLUSION, UN MONDE DICHOTOMIQUE, DUAL, OÙ SEULS QUELQUES ESPRITS "BIEN-FAITS" POURRAIENT AGIR !!!
JE VEUX TRAVAILLER POUR QUE TOUTE PERSONNE, QUELLE QU'ELLE SOIT, PUISSE S'EXPRIMER (MÊME "GAUCHEMENT" !) ET CONSTRUIRE UN MONDE RÉELEMENT "HUMAIN" OÙ CHACUN TROUVERA UNE PLACE À SA MESURE, SELON SES CAPACITÉS.
Mais bon, il paraît que cela c'est de la démagogie pure sucre et c'est cela qui me dérange avec le discours Ruey et consorts...
Pristoche : Que penses-tu de ramener en camions à la frontière TOUS les employés de commerce ?
Est-ce une idée que tu trouves juste, ou bien les HEC sont-ils susceptibles d'affection dans ta fraternité universelle qui accepte en Suisse les capitalistes de tous les pays ?
Pourquoi angéliser les employés de commerce ?
Que penses-tu de ce qu'a dit Thomas Mann : «J'espère que vous n'avez rien contre la méchanceté. Elle est la seule arme de l'intelligence contre les puissances des ténèbres» ?
Gorge : Je crois que la "méchanceté" dont parle Thomas Mann, c'est plutôt l'insubordination, la révolte et l'opposition. Des fois pour tenir tête aux puissants, une colère "froide" est nécessaire mais sans "méchanceté"!! La traduction exacte de "méchanceté" serait "naughtyness" soit la désobéissance...
Ce n'est pas l'employé de commerce qui fait problème, c'est ce à quoi ils sont employés par des patrons avides de pouvoir et de richesses. La seule chose qu'on pourrait les reprocher c'est d'être trop soumis aux intentions patronales, pas assez critiques de leurs situations et de ne pas s'opposer aux menées de leurs directions. (*)
Ecoutes, je ne veux pas "m'attaquer" à quiconque, je ne m'en prends qu'aux idées, intentions, directives, menées, etc qui font que ce monde est tel qu'il est. Mes ennemis sont les systèmes de pensées qui permettent de mettre les gens sous tutelle et non pas les servant de ces idées. Attaques-toi aux idées et non pas aux personnes car il n'y a rien de pire qu'un ennemi en chair et os qui te prend la tête et use ton énergie en luttes stériles...
Moi, je dis - à bas les capitalistes, les frontières et les camions car ils participent à faire du monde un immense camp de concentration planétaire...
Il faut attaquer les VRAIS ennemis.
Et moi, on m'a reproché mon "angélisme" mais cela ne me dérange pas car mieux vaut être un ange rebelle qu'un pragmatique complaisant et complice !!!
* Voir Enquête internationale sur la "satisfaction au travail"
Pristoche : Puisque nous sommes tous deux anarchistes, il n'y a plus qu'à fonder le parti de l'honnêteté.
Ne pourront travailler en Suisse: que les honnêtes gens.
Ne pourront gouverner: que ceux qui ne s'intéressent pas à l'argent et à l'ambition.
Ne pourront être édités: que ceux qui pensent ce qu'ils disent.
Le règne de l'amour suppose un VRAI amour.
Tâte le coeur humain: y a-t-il vraiment de l'amour ?
Ni le libéral qui court pour se remplir les poches, ni l'immigré qui hait le Suisse ou le Français parce qu'il veut prendre son travail et se sent bien meilleur que lui, ni le raciste qui jette son ressentiment sur tous les gens qu'il peut insulter dans son coeur, ni enfin l'employé de commerce, la pire engeance qui soit avec le fonctionnaire, qui PROFITE de son pouvoir, ne sont punis.
Alors, devant l'impunité libérale, que faire, Gorge ?
Et il faut SE BATTRE pour que l'ARBITRAIRE, instauré par tant de corruption dans notre pays, soit supprimé.
Gorge : La difficulté avec "l'honnêteté" c'est que tout le monde est convaincu d'être "honnête" et on tombe dans les diatribes d'un Ruey qui en s'y croyant, impose au monde encore une autre possibilité de ségrégation et cherche à créer une élite dirigeante incontestable car "honnête" !!!
Pristoche : Depuis 1993, ce pays stagne.
Ce pays n'est pas humain et il ne le deviendra plus car ces salauds de la droite dure commettent leurs crimes antisociaux assurés d'une certaine impunité! Il est temps de fusiller tous ces gens de droite, ils ne méritent rien d'autre.
Il y a autre chose que les muscles. Ces gens-là confondent l'intelligence avec les muscles, ils veulent faire du coeur un muscle. Ils veulent tourner en dérision l'humanité de l'homme. Et pousser chacun à être un agresseur.
Mais j'espère qu'ils seront punis pour leurs crimes.
Ce qu'ils ont fait de notre pays est absolument révoltant, et scandaleux. J'espère que lors d'un prochain week-end de votations, ils vont basculer.
Je souhaite à Monsieur Blocher de vivre le chômage, mieux, d'être parqué pour le restant de ses jours dans un camp pour réfugiés en étant rationné au fond des Grisons avec tous ses fidèles.
Et tout ce mépris qui règne.
Des fois, je voudrais me cacher, ou ne plus être ici, ou vivre autre chose, ou vivre ailleurs.
Je t'avouerai humblement que je n'en peux plus.
Je t'avouerai que je n'en peux plus de lutter triplement: politiquement, pour moi-même, étant acculé, et enfin pour ceux que je soutiens.
Je pleure devant tout le mal qui est fait à chaque petit étranger de chez nous, qui n'a jamais mérité un sort pareil. A chaque chômeur, et à chaque personne handicapée.
Et moi, je n'en peux plus, je suis au bout du rouleau, épuisé et détruit par ce sale pays, qui ne respecte pas les êtres humains parmi les siens, et qui n'a aucune fibre sociale, aucune.
Je n'en peux plus, et je suis las, mais je t'adresse ce discret signe, espérant qu'un peu d'amour du prochain réel et d'amour, comme toi en témoignes, va venir dans ce pays rongé par le matérialisme, rongé par l'athéisme, rongé par le fascisme, rongé par la méchanceté.
Il faut que la Suisse appelle l'Europe au secours, avant que ces fous ne continuent leurs dévastations !
En tout cas, ce qui est sûr ... on ne sait pas trop que penser de la tournure que prend ce pays.
En tout cas, ce qui semble certain, c'est qu'il n'est plus possible du tout de savoir où il va. C'est l'aventure débridée et le glissement vers la pente du n'importe quoi !
Au niveau social.
Au niveau de la protection des réfugiés, qui est régie par le droit international du reste.
Au niveau des moeurs économiques et professionnelles.
Au niveau de la solidarité.
Enfin, au niveau de la politique du parlement, que je ne comprends plus. A-t-elle une lignée, ou bien n'est-elle pas purement et simplement le masque d'une crypto-oligarchie s'appuyant sur un crypto-fascisme pour défendre de vrais intérêts ?
Mais lesquels ? Ceux du capital financier, ceux du capital industriel, ou tous les deux ?
Et le statu quo de la neutralité ?
En tout cas, si ce gouvernement a une politique, qu'il le dise !
Gorge : La tournure que prend ce pays est parfaitement logique si on suit de près l'évolution de la mentalité "business" en vogue depuis au moins la fin du 19ième siècle !
Ce qui se passe est en parfaite adéquation avec la dictature néolibérale à laquelle nous sommes soumis depuis la fin de la 2ième guerre mondiale et les accords de Bretton Woods de 1944 !
Les conséquences que nous voyons des politiques commerciales et monétaires sont tout à fait compréhensibles compte tenu des mentalités qui règnent aux quatre coins du globe dans le monde des affaires - spéculations, compétitions, enrichissements matériels, loi du plus fort, impositions de personnalités fortes et charismatiques, etc !
Tout ce qui se passe aujourd'hui n'est que la conséquence d'un choix de société basé sur une certaine façon de voir le monde, d'une certaine façon de faire des affaires, d'un exercice du pouvoir à des fins de puissance et de contrôle absolu !
Pristoche : Nos préoccupations ne se recoupent que trop. J'espère fortement voir décliner la mentalité dont tu parles. Évidemment, les Suisses maltraités au chômage, stigmatisés comme abuseurs, voient deux camps parler de l'exclusion: l'extrême droite qui dit que c'est la faute aux étrangers, et la gauche, qui veut mettre fin à la liberté des patrons de créer eux-mêmes de l'exclusion, sans foi ni loi. Or ceux qui crient avec du ressentiment, auquel s'identifient les électeurs, c'est l'extrême droite. Alors que doit faire la gauche pour faire comprendre qu'elle seule a la clef de la fin de l'exclusion et du chômage ?
Comment ne pas nous décourager, car il n'y a pas grand chose à comprendre !
Gorge : Si tu veux "comprendre" ce monde, commences donc à étudier à fond la mentalité qui nous régit et tu sauras très vite ce qu'il faut penser de la tournure que prend ce pays! Ecoutes parler les thuriféraires de ce système et tu comprendras très vite quelles sont leurs intentions, quelle perception ils ont du monde, où ils veulent en venir et par quels moyens! À partir de là, nous pourrions élaborer des lignes qui devraient mener à d'autres constructions sociales où la solidarité, l'empathie, la conscientisation et le respect de la vie auront enfin droit de citée...
Pristoche : Il ne faut pas diaboliser l'électeur ouvrier de l'extrême droite, mais aller vers lui et le rencontrer pour lui faire comprendre que l'UDC et le patronat, c'est le même combat. C'est la joue et le soufflet. Et qu'en fin de compte, c'est vraiment la gauche qui répond à ses préoccupations, car elle joue honnêtement le jeu du citoyen contre le pouvoir économique et politico-oligarchique.
Tu verras, Gorge, l'effet du référendum sur l'AI : à ce moment, la droite devra montrer son visage haïssable. Jusqu'alors "on" (le "on" de l'électorat UDC ouvrier et des banlieues, et les paysans) pouvaient encore hésiter. Dès lors, ils verront que ces gens sont sans coeur, puisqu'ils S'IDENTIFIERONT aux boucs émissaires prétendus et se sentiront visés.
Gorge : Je ne prétends pas détenir les clés de cette prise-de-conscience mais il est évident que c'est à chacun de chercher en son âme et conscience les raisons de ses déconvenues et problèmes individuels et de faire de sorte à ce que la résolution de ses problèmes ne passe pas par l'accablement des autres, la guerre contre un "mal" mal-défini, la désignation et la mise-à-mort d'un improbable "ennemi" ou de la fabrication de mesures liberticides !
Pristoche : Comme cette mesure de réduire de 520 à 400 le nombre de jours d'indemnités de chômage pour les plus de 50 ans. C'est le Conseil Fédéral qui a voulu faire ça !
C'est dingue !
Ils sont fous !
Gorge : Ce week-end, les pacifistes vont manifester pour la quatrième fois contre la guerre en Irak et personnellement je serai dans les rues de Lausanne pour faire signer notre initiative contre l'exportation de matériel de guerre. C'est mon petit bout de chemin vers un monde où on se regardera non plus comme des ennemis mais comme des frères dans une construction humaine...
Pristoche : De toute façon, ce pays est le plus antisocial de toute l'Europe! Jamais vu ça! Non seulement il y a près de 10% de la population au moins dans la précarité, mais on ne le relève jamais! On tait les choses! Il y a un Amen sur la violence sociale qui n'a aucun sens, sinon qu'il va faire effet de boomerang sur ceux qui à la fois humilient et plaignent leur victime: nos ennemis justement, qu'il serait vain de ménager. Je plaide pour exclure tous les UDC du conseil fédéral d'abord, mais ensuite du parlement, et il faudrait même quatre conseillers fédéraux de gauche au minimum, ou déjà commencer ainsi. Puisqu'il n'y a plus rien à faire dans cette direction, pourquoi ne pas jeter ces gens du parlement, où ils sont par effraction? J'espère en tout cas que les gens se rendent compte des réalités, et pas simplement de ce qui les arrange de voir.
Je ne puis que me taire devant l'état consternant de notre pays. Tant de violence qu'a semé l'UDC sans jamais faire autre chose que détruire et détruire.
Et je t'avoue que la nature humaine me déçoit...
Je vois bien que les gens sont méchants...
Gorge : Toi tu crois que les gens sont ainsi mais le sont-ils vraiment? Ou n'est-ce pas plutôt la conséquence d'une éducation à moral élastique, d'un système péjorant les consciences, d'un matérialisme maladif, d'un esprit pris dans les rets de la consommation, d'une économie à la solde du seul enrichissement, d'une pression à "ne pas être comme les autres", de se démarquer, de se mettre en avant, d'être "quelqu'un"...
Pristoche : Oui! Les gens sont toujours à mettre la facilité en avant. Les loisirs avant le travail. La matière et le plaisir avant l'idéal, ou la transcendance, ou, s'ils sont athées, la justice sociale.
Se mettre en avant? Je le veux! Ou se mettre en arrière.
En tout cas, conquérir un mode de vie authentique et oser devenir ce qu'on est en affrontant sa mort et en affrontant la pauvreté des autres, ou du moins en formulant quelque exigence envers soi.
Et ces fascistes qui partout ne cessent de creuser le fossé social en maltraitant les chômeurs comme le prescrit l'UDC, en maltraitant les temporaires, et d'ailleurs en insultant les pauvres et les étrangers.
Et comment se protéger contre la méchanceté lorsqu'on passe le clair de son temps à survivre au jour le jour ?
Gorge : C'est trop facile de décréter la "méchanceté" des gens et de les vouer aux feux de l'enfer comme si quelque part, cela pouvait réduire notre mauvaise conscience et nous permettre de faire l'économie de notre propre auto-analyse, de notre propre compromission dans l'état de ce monde et de ce qu'est devenue la "nature humaine", comme si à partir de là, nous pourrions appeler le feu du ciel sur ces "méchants" qui, selon toi, te pourrissent la vie! Et les autres alors, ceux et celles qui avec peu de moyens, rament dures pour non seulement survivre mais se protéger des menées cherchant à les "commercialiser" ou les instrumentaliser !
Pristoche : Je dois t'avouer que l'honneur de ce pays me semble par terre.
Gorge : Ce pays n'a aucun sens de l'honneur et n'en a jamais eu, il a toujours bouffé à tous les râteliers et a toujours fait feu de tout bois, c'est comme cela qu'il a réussi à se perpétuer et à prospérer.
Pristoche : Tu rejoins alors ce que dit mon ami Frédéric Gonseth !
Tu sais, je pensais avec mon comité mettre la Suisse sous pression en demandant la fin des bilatérales. Je pense que si la Suisse viole les Droits de l'Homme, elle doit rester neutre entièrement et l'Europe doit lui couper les vivres. Je pense comme Montebourg, enfin, un peu! Faire argent du beurre de tout beurre.
Gorge : Je viens de lire une étude sur les helvètes aux temps des romains - après une résistance de façade, ce n'était que compromissions à genoux devant Rome, suçages de bite en regardant ailleurs! Ce pays n'est que ce que ses dirigeants en ont fait et les petits sans-grade ont toujours souffert de la domination des nantis. Le sacrifice, ou la pureté, ne peut racheter quiconque, cela ne fait que renforcer la mentalité requise pour que la domination soit intériorisée, institutionnalisée, justifiée. Ce qui m'inquiète c'est qu'à partir de cela, on cherche à justifier sa propre démoralisation et la crémation des petits fascistes sans qu'à aucun moment soient posés nos propres motivations, nos propres troubles, nos angoisses existentielles...
Pristoche : Oui, les rapports entre nantis et pauvres touchent à la caricature, ici. C'est haïssable.
Je te réponds comme tu m'as du reste toujours répondu: il n'y a pas à baisser la garde.
Ni à maltraiter les chômeurs et les handicapés. Ca, c'est un peu simple.
Maltraiter les temporaires qui déjà souffrent une FAUTE COLLECTIVE, alors que ceux qui les maltraitent ne souffrent pas. Notre ami Oskar de Savièse, et notre génie de Herrliberg, ils ne sont pas à faire la manche, non ?
Alors ces gens dont Jean Bischofberger dit justement qu'ils "roulent tous en Mercedes", comment est-ce qu'ils osent encore enrôler les ouvriers dans leurs conneries ?
Moi, ce qui m'inquiète, Gorge, c'est l'embourgeoisement de la gauche suisse et le manque total de panache de Hans Juerg Fehr.
Ce qui m'inquiète, c'est que la gauche suisse ne veut pas jouer le rôle de l'opposition! Elle le doit !
Toi au moins, Gorge, tu es un des rares à être un tout petit honnête dans ceux que je connais. C'est précieux, des gens comme toi.
Mais moi aussi, Gorge, je m'astreins à être honnête, et je souffre.
Gorge : Tu persistes à voir chez moi un être "honnête" alors qu'à aucun moment je revendique une quelconque "honnêteté" ou que j'y fais référence. Je ne juge pas et je ne le ferai jamais, je me contente de comprendre ce qui se passe et pourquoi. A partir de là, ce sont les faits qui rattraperont les inconscients et il est à espérer qu'ils produiront les changements de mentalités tant espérés.
Pristoche : Bien d'accord !
Gorge : Et tu as dit que tu aimes trop l'être humain pour le laisser ainsi mais aimer son prochain c'est aussi se rendre compte du pourquoi il est ainsi et de se demander si ce que l'on se propose de faire soit réellement approprié, pertinent et conclusif...
On n'est pas là pour sauver le monde car le monde se sauvera lui-même si on lui donne la conscience nécessaire, si on entreprend son propre sauvetage de soi-même et si l'on sort des réquisitoires accablants, culpabilisateurs !
Pristoche : Le salut, ou bien les gens arrêtent de consommer et se tournent vers le vrai Dieu des pauvres, et le vrai Dieu des saints, et ils le cherchent. Pour l'instant, ils ne veulent que baver et roter. Ou bien les gens cessent, autre sortie possible, de désespérer d'être sauvés, et acceptent de chercher une saine issue.
Je trouve que les églises puent l'hypocrisie : je trouve que les chrétiens sont des lâches. Ils ont le courage des mots mais pas des actes. Il n'y a plus que la gauche et le PS, le POP et les Verts pour défendre les plus démunis.
Je trouve l'église trop à droite, sauf certains exemples isolés qui préfèrent agir avec amour et compassion plutôt qu'être des fonctionnaires de Dieu. Mais quels sales fascistes et quels sales ignorants !
Comme tout ce néolibéralisme de merde qui me révolte !
Enfin, heureusement que nous, la gauche, nous sommes là.
Qui est lassé de la malhonnêteté et de la violence de son pays, et qui veut mieux pour la Suisse !
Gorge : En fait, cela fait depuis le début des civilisations il y a 10000 ans que nous vivons l'état fasciste. Nous avons été dirigé par des fascistes depuis que l'homme a passé du grade de cueilleur-chasseur à celui d'agriculteur-propriétaire et ce n'est pas demain que cela changera car tant qu'il y aura des hommes qui veulent diriger les autres, qui veulent exercer un pouvoir sur autrui, qui veulent accumuler des immenses fortunes et richesses, qui veulent en mettre plein la vue aux autres, qui se croient sortis de la cuisse de Jupiter, qui en veulent toujours plus, toujours plus grand, toujours plus fort, les problèmes que nous subissons ne feront que croître et cela à vitesse exponentielle, hyperbolique, tangentielle. Il faudrait un changement génétique de l'être humain pour résoudre les problèmes de société et c'est une évolution qui prendra des centaines de milliers, sinon de millions d'années, pour se concrétiser...
Pristoche : Je partage ta conviction qu'il nous faut changer.
Changer, c'est partager. Les riches doivent comprendre qu'ils ne peuvent plus accumuler sans fin, et doivent donner à ceux qui n'ont pas, et doivent donner du travail.
Merci de me relancer !
Là, j'étais un peu fatigué, et mes actions caritatives improvisées auraient dû m'épuiser. Je tiens encore le coup, je ne sais comment, peut-être parce que la justice est un bien préférable à tant d'autres. Je reste convaincu que tous ceux qui ont lutté avant le 24 septembre, toi, moi, nous tous, avions raison, et que l'histoire nous donnera raison.
Gorge : La vermine fasciste est une constante de notre société et elle redresse la tête chaque fois que nous lui la coupons, et cette nouvelle tête est deux fois plus forte, perfide, retorse, pernicieuse, dominante que la précédente et, surtout, plus grave, elle se nourrit de nos résistances pour se maintenir encore plus au pouvoir, rendant toutes nos efforts pour la terrasser vaines, ruineuses, au détriment de nos santés psychiques, mentales, sociales. Ce désir de suicide n'est que l'état de désespoir que les fascistes désirent inculquer en chacun de nous pour mieux asseoir leurs pouvoirs abjects, inhumains (ou peut être trop "humain" dans son mauvais sens !)....
Pristoche : Dieu ait pitié d'eux.
Ils ne construiront jamais rien, mais voleront.
Ils croiront que ce qu'ils ont volé est le fruit de leur mérite, mais il y a des gens qui font bien plus qu'eux et n'entassent rien. Tant qu'ils ne se seront jamais rendus à cette évidence, Malraux, Marx, le Christ, et tout ce qui vit d'une vraie vie, sera incompris. Hélas c'est la communauté fraternelle des hommes qu'il faut servir, et non ses petits intérêts bornés et mesquins.
Gorge : Alors continues à te soucier des pauvres et des petits, apportes leur de la chaleur humaine, de l'attention et de l'aide! C'est ceci qui contribuera le plus sûrement à faire reculer l'hydre fasciste et la résistance contre le fascisme ne peut se manifester qu'au travers le bien que nous apportons aux autres. S'en prendre directement aux fascistes est le plus sûr moyen d'assurer la pérennité de cette caste, ils ne vivent que par la résistance que nous leur opposons. Agissons par-dessus de leur têtes, rendons leurs tactiques inopérantes en reconquérant les terrains affectifs qu'ils manipulent....
Pristoche : Je trouve bien pauvre le programme de l'extrême droite et de la droite. Ils n'ont jamais rien apporté. Ils instaurent l'État de violence. Ils condamnent l'excellence de la nation et le coeur des hommes, et empêchent la fraternité. Au niveau salarial, ils bafouent toute notion de travail égal à un salaire. Au niveau moral, on n'en parle même pas. Et au niveau des valeurs, ils nivellent tout vers le bas, mais pire encore que ne l'a fait le communisme. Et ils ont détruit la structure du travail, Strauss-Kahn l'a bien expliqué à ce niais dangereux de Thierry Breton, à savoir que le travail, c'est quand même autre chose qu'une destruction de l'emploi au profit de flux boursiers, il ne faut quand même pas exagérer !
Gorge : Quant à cette "udc" de malheur, ils ont un sens de l'humour un peu particulier où tout en se moquant des gens, ils lancent des accusations canon pour rigoler et lorsque leurs victimes réagissent, ils les traitent d'enfants gâtés incapables de tout prendre en rigolant. C'est pour amorcer la discussion, qu'ils disent. On peut toujours les traiter d'égoïstes mais il semble que cela les fait jouir tellement ils sont captivés par leurs egos démesurés. Et de leur dire qu'ils disent n'import quoi les fait bander car c'est justement l'effet qu'ils cherchent. Ils aiment "choquer"...
Le délabrement social pour durer est justement leur mot d'ordre car avec cet état, ils peuvent justifier une police armée de balles à expansion, une sécurité accrue, une armée intérieure forte, des tas de mesures pour mater les gens, pour renforcer de leur élitisme...
Pristoche : Je pense qu'il faut continuer à réfléchir comment les arrêter. Pour ma part, je poursuis mon analyse méticuleuse de leur histoire et de leur fonctionnement. Le problème est qu'ils ont repris l'électorat radical. Tout ce qui peut nous sauver est un sursaut des radicaux en octobre! Il leur faudrait s'allier avec nous contre leurs prétendus "amis".
Je te dirai que l'humour et la dérision face à l'UDC est une arme de propagande efficace: la peur et l'angoisse ne font qu'entrer dans ce qu'ils ont installé. Seul l'humour peut les déstabiliser durablement et toucher leur principale faiblesse: ils n'en ont aucun.
Autre tactique: souligner qu'ils sont égoïstes. Ou encore: qu'ils disent n'importe quoi.
Et toute anti-propagande sincère les détruira, c'est certain.
Mais le rapport Ferrero-Waldner sur la fiscalité de certains cantons est de bon augure. De toute façon, un tel délabrement social ne peut pas durer.
Gorge : Pour ce qui est de mes nouvelles et au nom de notre amitié, tout va beaucoup mieux pour moi depuis que je vois un peu plus clair dans les contradictions de nos existences, depuis que je ne fais plus ma vie autour de la chasse aux fascistes, depuis que j'ai appris à transcender tout cette pourriture qui rend nos vies invivables, à ne plus la laisser dicter mes réactions et les rendre incendiaires, depuis que je me concentre sur les amitiés et les relations que nous construisons, depuis que j'embrasse tout fort les côtés les plus inspirés de la vie.
Hélas, ceci me coûte un temps fou, consomme une énergie folle mais ce que je gagne en retour vaut toutes ces inconvenances. La paix intérieure est à ce prix et je suis prêt à la payer au prix fort !!
Pristoche : Cher Gorge, sache que jamais je n'ai nourri le moindre ressentiment à ton égard, et que tu es des personnes que j'aime le plus.
Evidemment, nous nous sommes connus dans des circonstances si dures! Accepter cette merde de LAsi et de LEtr, et cette saloperie de Couchepin, c'est dur. Et il faut qu'ils s'encroûtent et s'écroulent tout seul.
Eh bien non, cher Gorge, ce sont des principes purs qui guident ta vie, c'est la recherche du Bien, du coeur, de la fraternité.
Il suffit d'être en cohérence avec ce qu'il y a de plus haut en nous, et on se retrouve auprès des vrais amis.
Tu sais, il y a un repris de justice qui m'a racketté dernièrement. Alors au bout d'un moment, je l'ai envoyé paître, parce que je lui ai dit qu'il abusait de ma compréhension de la charité. Je refuse de donner du fric à des paniers percés pathologiques: je le donne aux pauvres d'abord.
Et c'est ce que je dis modestement à Blocher: petit Christoph de Herrliberg, donne un peu d'argent aux pauvres, et tu feras cesser nos regards agacés et acerbes qui se tournent vers ton égoïsme. Ces gens qui confisquent un pays et font croire à leur secte qu'ils sont religieux !
Blocher est l'antéchrist par excellence, il n'a rien du tout de croyant, et c'est cela qui est horrible, c'est qu'il porte un habit de pasteur pour servir les mauvais instincts des gens, c'est dire si en temps de guerre, il devrait être fusillé. Mais je le laisse à son propre sort. Il finira mal, c'est ce que me dit mon amie Maguy du Caméroun.
Je sens que la paix habite ton coeur, Gorge.
Cela me réjouit grandement.
Gorge : Pour faire progresser l'homme, nous devons sortir de la logique du "meilleur". Nous n'avons pas à être "meilleur". Nous devons voir ce que nous sommes et travailler sur ce seul socle - on est ce qu'on est, point !!!!
Pristoche : à quelques nuances près, nous sommes d'accord.
Ce qui nous différencie - sans d'ailleurs nous séparer - est la croyance qui m'habite qu'une force transcendante peut nous traverser pour nous pousser vers l'autre au-delà de ce que nous ferions. Mais peut-être n'y a-t-il ni force ni transcendance, et sommes-nous dans un seul monde, qui sait ?
Gorge : Et dire cela n'est pas du défaitisme mais démontre d'une réelle envie d'enfin appréhender ce monde de telle sorte qu'on pourrait s'en sortir et, avec l'apport de l'autre, construire une société humaine !
Pristoche : Je te le redis. C'est captivant. De toute façon, nous arrivons aux mêmes conclusions !
Tu dis bien: "avec" l'apport de l'autre, et c'est là que christianisme et pensée sociale convergent totalement, c'est que l'on ne s'en sort pas tout seul. Ce qu'essaient de nous faire croire ces croque-morts de libéraux, qui devront trépasser comme les dinosaures bientôt, je l'espère !
En tout cas, cela m'enthousiasme de te sentir de nouveau vivant en esprit, car je dois te dire que je ne crois plus trop à ma lutte, ces temps. Je me contente d'aider quelques personnes, mais je me dis: tant que les gens seront assez cons pour vouloir une politique IRRATIONNELLE, eh bien ils voteront la magie fusionnelle de l'extrême droite, et feront n'importe quoi.
A se demander pour les gens si un étranger est vraiment un étranger, et ce que c'est pour eux, au fond.
Comme chrétien, je suis préoccupé de la façon dont les gens "mettent entre parenthèse" autrui. Cela trouble, car c'est a-moral et anti-moral. C'est là l'un des multiples méfaits du libéralisme: atomiser les gens, et oublier autrui. Comment bâtir sur ces fondements alors une société solidaire ?
Gorge : Et puis cette nature humaine n'est que le produit psychologique d'un conditionnement social et cela arrange bien les moralistes que la nature humaine soit aussi noire que possible pour pourvoir affirmer leur pouvoir et leur contrôle sur la société. La religion nous a assez empoisonné, laissons-là de côté et poursuivons la marche de l'homme conscient de son individu, plein de ses rêves !
Pristoche : Un théologien pourrait admettre ce que tu dis. Je n'aime pas personnellement la religion, cher Gorge : j'aime l'homme. Et pour moi, l'homme est sacré.
S'il était mortel et contingent, on serait de nouveau obligé de le mettre "en éminence".
Mais je pense que la vie elle-même nous offre de quoi être heureux. Etre au monde, c'est être au bonheur, qu'il y ait souffrance ou joie.
Gorge : Nous n'avons pas à être heureux, nous ne pouvons qu'être conscient de notre sort et avoir la vision de notre possible !
Et si nous voulons le bien d'autrui alors laissons-le faire ce qu'il a à faire et accompagnons-le pour qu'il puisse vivre ses expériences de la manière la plus constructive possible !
Pristoche : Là, je te laisse explorer, Gorge. C'est trop complexe pour moi.
Gorge : La faillite de ce monde moderne était de croire qu'on pouvait changer l'homme, qu'on pouvait le trafiquer, le moderniser! Qu'il pouvait être meilleur, c'est-à-dire, Superman et voler. Pour parfaire sa maîtrise sur nous, cette société nous a fait croire que nous ne sommes pas meilleur et que donc nous devons nous améliorer en changeant, en nous nous faisant violence, en nous vautrant dans la culpabilisation en escalade.
Pristoche : Absolument et entièrement d'accord !
La culpabilisation en escalade, pour ne point le citer, est ce sur quoi joue un Blocher. Plus il pousse les Suisses à voter n'importe quoi, plus ceux-ci se culpabilisent et deviennent méchants, et ainsi de suite. Jusqu'où va durer son petit jeu? Tu as vu comme moi que Petitpierre et Andreas Gross vont sortir un livre.
Moi, je pense qu'il devra partir, car en regard de l'Europe, notre violation récente des droits de l'homme nous rendra suspects. Qui sait si cela ne va pas donner un coup de pouce pour faire passer des bilatérales, déjà lettre morte selon moi, à l'adhésion ?
Blocher dit tout à l'envers. Il dit: les étrangers profitent, alors que lui seul profite et crée des faux étrangers. Il parle de faux étrangers alors qu'il les invente. Il dit les handicapés coûtent cher alors qu'il veut dans son inconscient éliminer les handicapés. Il dit que les chômeurs ne font rien alors qu'il a besoin que les chômeurs existent pour inventer sa connerie de pseudo-suisse. Jusqu'à quand Blocherschweiz ?
Gorge : Mon combat est à présent de démonter cette logique, point barre et quand nous aurons enfin accès à notre moi profond alors je construirai un monde dont non seulement tu n'as pas idée mais même si tu commençais à voir, tu ne verrais qu'une infime parcelle.
Pristoche : Merveilleux !
J'ai toujours su que tu avais un projet, Gorge! Et tu le dis: il faut voir éclore de notre vivant quelque chose de beau.
A part ça, j'assume la bassesse dont mon petit psychisme a fait preuve dans notre relation et je l'accepte. Il faudra que je la comprenne mieux et intègre ma queue de saurien pour la traîner mieux. Visiblement, je suis quelqu'un de paranoïaque qui se sent constamment trahi, surtout quand il est déprimé. Et puis, je souffre de la différence énorme entre mon idéal et le possible. Je dois dire qu'on avait été trop fusionnel depuis le 24 septembre et ce genre de tempêtes tropicales, comme tu dis, arrive dans les rapports fusionnels assez facilement. Peut-être pour que chacun reprenne de l'air.
Tu dis justement: il faut vivre en laissant autrui être. Je ne puis qu'être de ton avis. Je me le tiendrai pour dit !
Mais ce que je cherche en politique est possible.
Je m'efforce toujours de rabattre mon idéal et de me dire: comment pourrait-on changer tel système en mieux? C'est-à-dire, faire des lois plus justes, plus humaines et plus adaptées au réel.
Gorge : Je n'ai aucune envie de justice de classe, je veux juste que le pouvoir cesse de régner, que les hommes de pouvoir cessent de nous mener, que nous ne soyons plus soumis à la loi du plus fort, de la compétitivité. Je veux juste que l'individu prenne ses droits et vive !
Pristoche : Alors là, je devrais l'écrire en lettres d'or sur ma cheminée, ou plutôt sur le linteau de ma porte.
Voilà qui résume mon intime pensée mieux que tout !
D'ailleurs qu'est-ce que cette farce de la prétendue "compétitivité"? Les gens ne jouent-ils pas un rôle plus qu'ils se "concurrencent"? Le plus triste est qu'ils adhèrent à une masse informe, et ainsi se détruisent comme individus absolus au lieu de rester libres, et entrent dans une masse, un mit-dasein épais et fumeux, un brumeux être-ensemble des plus médiocres et sans s'en apercevoir, perdent peu à peu leur personnalité et leur identité en voulant faire "comme les autres", entité pas réelle. Mais ils se laissent doucement "formater", c'est-à-dire endoctriner. La liberté leur fait peur.
Gorge : Je ne connais aucune foi, je ne connais que la prise de conscience de soi et de la vie, la vision qui nous habite, le vécu d'une dure journée, l'expérience que nous traversons, l'émotion que nous vivons, la mort qui nous frappe...
Tout le reste n'est que charabia...
Pristoche : Cher Gorge, c'est intéressant. Mon pasteur me disait avoir toujours cru en Dieu, mais ne l'avoir jamais rencontré. Il y a des mystiques qui le voient très souvent. Moi, je préfère me taire sur mon vécu. Mais quel que soit notre vécu, ce qui compte est de pouvoir se regarder le matin devant la glace et de ne pas avoir fui.
Bien cher Gorge, si tout le monde cherchait dans ton sens, et vivait et pensait comme toi, le monde irait mieux, et il n'y aurait pas besoin de chercher des solutions techniques au manque de générosité et de soif de transcendance.
Gorge : Il n'y a que quatre percepts qui peut diriger ce monde et ils sont :
Paix et amour, Respect et compréhension...
Pristoche : La droite ne veut pas...
Voici ce que ne veut pas la droite: aller jusqu'au bout de la prise de conscience. Elle veut laisser l'imposture et le désordre en l'état. Elle dit: c'est bien comme ça. Et elle a tort! Tout est changement. Changement! Ce sera mon dernier voeu avant l'an prochain !
Gorge : Elle est bizarre cette droite: d'un côté, elle prône le "changement" à tout bout de champs mais elle s'offusque lorsque qu'on lui demande quand elle changera, elle! D'un autre, elle insiste que nous devenions "responsables" mais elle s'étrangle lorsque, pour être conséquent, on lui demande de réfléchir sur la croissance, le profit, le "bon marché"!!!
Jusqu'à présent, le changement allait toujours dans le sens d'une amélioration de la compétitititivité, de la productivité mais lorsqu'il s'agit de changer sa vision du monde, ses "valeurs" et d'arrêter ce système insensé, alors là, quel tollé !
Comprend qui pourra d'autant plus que la compétitivité = pêter en bonne compagnie !!
Ce matin, on a entendu quelqu'un de la droite économique fustiger les "grincheux" réfractaires de la technologie car ils empêcheraient le progrès et le changement. Voilà maintenant qu'on va brûler ces affreux comme on brûle les NEM, les intellectuels de gauche et critiques, les "faibles" et autres handicapés selon la logique implacable de ces criminels au pouvoir qui mériteraient eux ce sort.
Cette droite, de plus en plus acculée car fortement contestée, tire sur tout qui bouge et lorsqu'on veut amener un vrai changement, ces illuminés obnubilés par le pouvoir qu'ils exercent sur nous les gens ordinaires, s'arrangent pour nous faire passer pour les fossoyeurs de leurs privilèges et, par conséquent, de la société dans son entier. L'exemple de ce directeur d'école à Puidoux est flagrant - il veut INTERDIRE les affiches du Ché dans son école prétextant une "aversion profonde pour ce bonhomme" qui aurait "ordonner de tuer 200 opposants" (tout d'un coup dans ce cas ci, l'opposant est glorifié alors que, normalement, on le fustige !!). Il a dit qu'il "tolérerait" les posters de Brittany Spears alors que cette dame est le fer de lance de l'industrie du divertissement propre à décerveler notre jeunesse. Et pourquoi personne pense interdire les photos d'Henri Dunant qui, lui, en tant qu'employé des agents de change Lullin et Sautter de Beauregard à Genève, fondateurs de la Compagnie genevoise des colonies suisses de Sétif, avait été envoyé en Algérie dès 1853 pour superviser le travail agricole et l'implantation des colons suisses sur la concession. En 1858, il fonde sur place sa propre société. C'est pour entretenir Napoléon III de ses propres projets algériens qu'il le suit dans la campagne d'Italie et assiste à la bataille de Solférino avec les suites que l'on sait.
La Compagnie genevoise des colonies suisses de Sétif constitue ainsi un cas remarquable de symbiose entre les intérêts du capital et ceux de l'État colonialiste. (*)
Oui mon ami, cette droite, en plus d'être totalement hypocrite, ne se gène plus de nous faire une leçon de morale d'enfer pour consolider ses prérogatives et maintenir ses pouvoirs. Maintenant que je sais que ce Dunant n'était qu'un vil colonisateur privé et que sa croix rouge sang n'était qu'une façon de se donner bonne conscience (réparer les soldats pour qu'ils puissent repartir au combat !), je ne peux plus avoir quelconque confiance dans ce qu'on nous raconte pour nous faire avaler cette société, s'y intégrer et la faire prospérer...
Qu'ils aillent se faire foutre ces tordus du bulbe, qu'ils nous foutent la paix, qu'ils nous laissent vivre...
* Voir
Claude Lützelschwab, «La Compagnie genevoise des colonies suisses de Sétif (1853-1956): un cas de colonisation privée en Algérie», Peter Lang, Berne. 2006, 412 pages.
J. Pous, «Henry Dunant l'Algérien ou le mirage colonial», Grounauer, 1979
Pristoche : Je t'avouerai que j'ai toujours été très sceptique sur la capacité de la droite à faire autre chose qu'à défendre les privilèges de ceux qui accaparent le pouvoir.
Je fustige vertement son détournement de mots qui tiennent de notre plus haute noblesse, comme "liberté" et "responsabilité", que notre ami Ruey a déployé à tort et à travers. Heureusement qu'il s'est ému du sort des NEM et des requérants, sinon je refuserais de lui parler. On verra bien si son repentir dépassait le stade de la rodomontade.
Lorsque Faust se fait séduire par Méphisto chez Goethe, il se fait promettre: la puissance matérielle complète sur terre - plaire à toutes les femmes, ne jamais vieillir, ne manquer de rien. Le salut disparaît entièrement. Mais Faust ... reçoit le diable chez lui au moment même, dit-on (je crois début du XVIème ?) où l'échec de sa quête de la vérité solitaire débouche sur le désespoir complet. Et les historiens et les témoins disent qu'il n'est pas mort dans les flammes de son laboratoire, mais qu'il s'est bêtement suicidé. Ils ne disent pas que l'inquisition l'a peut-être brûlé. Comme on brûle les NEM, les intellectuels, les "faibles" et autres handicapés dans la logique de ces criminels qui mériteraient eux la perpétuité. Méphisto n'est que séduction. Il fallait être désespéré pour que le peuple suisse se jetât entre les bras d'un sauveur prétendu comme Blocher, dont Pierre-Yves m'a dit samedi qu'on "espère vite le voir partir", que "sans cela, rien ne peut basculer en ce pays".
Qu'est-ce que la droite peut comprendre au changement? Elle qui prône seulement le conservatisme. Et puis, c'est faux que tout est économique. Cela montre à quel point la droite est bête. Elle a sacrifié toutes ses valeurs à la plus basse de toutes les prétendues normes qui se puissent donner.
Oui, il faut que l'homme se maquille et se regarde dans un miroir s'il est une femme, qu'il plastronne devant sa glace et s'enrichisse s'il est un homme. Et les basses puissances de l'âme sont toujours derrière.
Je n'ai cessé d'écrire sur le fascisme et de le détester. Je suis sceptique aussi sur la tendance répétitive de l'Europe à créer sciemment des ghettos. C'est affaire, non de "structures", mais de conscience et de volonté avant tout.
Et cette focalisation sur Ruey ?
Gorge : Non, je ne suis pas obsédé par ce Ruey, c'est juste qu'il cherche à intervenir dans nos vies d'une manière inacceptable en nous plongeant tous dans un monde si dual que l'on en est arrivé à n'avoir que deux dimensions!! Et au nom d'un "humanisme libéral" gélifié dans la torpeur consommatrice, il intervient presque tous les jours, apposant sa griffe acérée sur le visage de tous les humanistes qui respectent les autres !!
BEURKK !!
La lutte des classes ne fait que commencer! Depuis 1789, nous le peuple, nous avons abattu les monarques, les dirigeants plénipotentiaires ploutocratiques mais nous avons toujours oublié la bourgeoisie que sont les milliardaires, les millionnaires, les sbires du grand capital financier, cette néo-bourgeoisie composée de médecins, d'avocats obnubilés par la mondialisation financière et leurs représentants dans les assurances, les banques, le commerce, l'industrie et le tourisme...
Cela fait beaucoup de monde et ils nous prennent tous la tête avec leurs discours moralisateurs, contraignants, jugeants, castrateurs, emprisonnants, empoisonnants, moribonds, élitistes, d'une violence mille fois plus violente que celles des plus révoltés des jeunes...
Mais, vois-tu, de là à déclarer la guerre totale à ces nababs, il a un pas que je ne franchirai pas car je pense que cette ignominie se détruira d'elle-même et entraînera dans sa chute toutes personnes qui, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, s'approcheront trop de leur infâme présence, soit par connivence, soit pour les combattre. Encore une fois, la lutte (pour moi, s'entend !!) se trouve dans la construction que nous entreprendrons pour fabriquer un monde plus juste avec les gens qui ont les mêmes buts et envies !!
Chaque fois que je sors d'une discussion avec l'horreur fasciste et archi-conservatrice, je dois me laver consciencieusement pour enlever toutes traces brunâtres et postillons malodorants !!!
Mon seul credo est : faisons nos vies intègres, construisons une société où chacun se trouvera une place et vivra pleinement un tout holistique. Utilisons nos forces vives pour amener ce changement de vision et de mentalité et non pour "lutter" contre ces blochiers, ruées et consorts qui vont de toute façon devoir répondre de leurs crimes impérieux et impériaux d'ici peu sans que nous ayons à les provoquer...
Je conclu en disant: «Je souhaiterais que cette classe blochérienne vive une seule journée la vie d'un quidam ordinaire». Il n'y a rien à ajouter.
Pristoche : Dans tout autre pays normal, les guignols criminels de l'UDC et leur fou en chef seraient déjà condamnés à la perpétuité et jugés.
C'est dire si la Suisse va mal. Nous méritons autre chose.
Gorge : C'est encore plus grave que cela : en analysant attentivement le discours de droite, j'ai constaté que le fond de son argumentation repose sur des notions dont on n'a pas défini avec exactitude le sens, soit LA LIBERTÉ, LES VALEURS, L'INTÉGRATION, LE TRAVAIL, LA FAMILLE, LA PATRIE, ETC... Ce qui permet toutes les interprétations possibles et surtout, permet d'opérer l'idéologie sur laquelle elle pourra distinguer ses ennemis et leur faire la guerre. En fait, les généraux Guisan, Pétain, Pinochet, Hitler, Mussolini, Staline ont TOUS utilisé ces notions pour mener leurs politiques démagogiques contre les gens ordinaires qui luttent pour que chacun ait sa place reconnue dans une société conviviale et populaire. Guisan, Pétain, Pinochet, Reagan, Thatcher même combat, même guerre !!!
Bien cher ami, le fascisme des années trente n'est pas mort et la deuxième guerre mondiale ne l'a pas exterminé car ce n'était finalement pas là le but. Ce fascisme continue sous d'autres formes et il perdure toujours avec le même acharnement, la même mauvaise foi, les mêmes idéologies de base !!
Finalement, et c'est pourquoi je prends ce Ruey en exemple, toute personne qui met en avant les termes de LIBERTÉ, VALEURS, ETC fait partie de ce fascisme car c'est au nom des ces "VALEURS" qu'il nous livre la guerre qu'on connaît. C'est pourquoi je ne m'étonne pas de voir l'apparentement radical-libéral-udc (ils ne méritent pas les lettres majuscules !!), parce qu'en fait et dans les faits, ils tiennent tous ce même discours. Le plus préoccupant est ce parti soi-disant "socialiste" qui veut aussi défendre des "valeurs", c'est-à-dire partir en guerre !!!
Notre lutte doit être celle de la constitution d'une société solidaire où chacun y trouvera ses moyens d'actions, ses relations humaines avec autrui, et où cette société sera le résultat de l'activité de chacun et non de son intégration forcée, contrainte par une loi sur "l'intégration" que l'udc veut faire passer aux chambres d'ici l'année prochaine, créant ainsi la distinction entre les "bons" suisses citoyens responsables et les autres râleurs, critiqueurs et démolisseurs de l'intelligentsia dirigeante, friquée, ampoulée...
Pristoche : N'as-tu pas réalisé que les blochériens sont maintenant des "gens normaux"? Ils rentrent dans la nouvelle "norme" helvétique, européenne, de race blanche.
Gorge : Je suis en train de "réaliser" plein de trucs et cela me mortifie car je peux constater que je ne suis pas assez doué pour combattre ces dérives avec efficacité et durablement...
Malgré tous mes efforts pour ne pas être entraîner dans des discussions où je risquerais de passer pour un illusionniste rousseauiste, angélique et apologique, malgré tous mes efforts pour ne pas être pris pour un "constructiviste" totalitaire, pour un extrémiste qui veut imposer sa règle aux autres, un vert qui veut tout interdire, un cycliste qui dépasse les automobilistes par la droite pour tourner à gauche, un apôtre ou un apologiste de la violence islamique et de la délinquance juvénile ou du père albanais qui aurait administré des baffes à une maîtresse, je me suis retrouvé à plusieurs reprises pendant ces "fêtes" pris dans des discussions avec des gens qui se sont révélés être des blocheriens réactionnaires notoires (alors que je les croyais normaux !) et qui, malgré toutes les précautions que j'ai prises pour ne pas tomber dans les travers dualistes et jugeants ou les pièges qu'ils tendaient, ont quand même réussi à m'accuser de vouloir les imposer une idéologie, d'être un écologiste fanatique, un affreux qui veut "comprendre" l'inacceptable au lieu de le condamner. Même lorsque j'ai tenté de les faire comprendre qu'il y avait dans leur discours tous les éléments dont ils m'accusèrent, ils sont restés imperturbables dans leur jugement suprême et ils m'ont fait passer, devant une tablée, pour un con...
J'ai compris que ces discussions étaient perdues d'avance pour moi car à aucun moment ces gens ont cherché à entendre, à comprendre, ni même à simplement écouter parce que pour eux, la seule chose qui comptait, c'était de "gagner" la discussion et d'être "supérieurs" en faisant passer l'autre pour un con...
Oui, nous devons mieux discuter entre nous en vu de mieux comprendre ce qui arrive, de se consoler des coups durs que nous recevons et finalement mettre sur pied des stratégies pour mieux répondre à la logique réactionnaire "blochérienne", soit la logique duale (bon-suisse/mauvais-suisse !), simpliste (bien/mal !), condamnatrice (moralisatrice), où le seul but semble être celui d'écraser son "adversaire" et de le faire passer pour un con...
Bref et en résumé, par rapport à ces discours affligeants, cette année 2007 peut-elle être "bonne" et ne risquons-nous pas par nos discours qui cherchent à comprendre, de passer, quoiqu'il en soit et quelque soit nos manières de faire, pour des cons...
Et maintenant ces gens de l'udc s'attaquent à la politique de gauche qu'ils croient être à l'origine de la "décadence" suisse et lorsqu'on les fait remarquer que c'est la droite qui est au pouvoir et qui a fait les lois et que ces lois sont donc très à droite, ils accusent la droite centriste de faire une politique de "centre gauche"! Dans la foulée, ils accusent les VertEs d'être à l'origine des actes de racisme parce qu'ils chercheraient à "comprendre" l'inacceptable et qu'ils ne seraient pas assez intransigeantEs envers les abus des réfugiés, des RMI-istes, des AI-istes, des chômeurs, des jeunes en rupture, des "mauvais" étrangers (oui, il y aurait des "bons" étrangers qui payent leurs impôts chez nous), des paresseux, des gens qui ne veulent pas s'intégrer, qui ne veulent pas s'enrichir et etc !!
Mais quand est-ce que ces "gens normaux" vont-ils se réveiller et prendre conscience de leur responsabilité dans l'état actuel de la société ?
Et quand vont-ils comprendre que les problèmes monstrueux à résoudre ont été amenés par leur propre activisme politique démagogique à laquelle a participé toute la droite du centre-gauche à la droite extrême ??
Ils gueulent parce que le pays n'est plus assez "suisse" mais qu'est-ce d'être suisse sinon l'importance donnée aux affaires, aux banques, à la création de richesse, à sa voiture automobile et sa propriété privée, au matérialisme et à toutes une série de "valeurs" pour lesquelles on partirait en guerre ???
J'ai effectivement des sérieux problèmes avec les "gens normaux" et je réalise que je ne suis absolument pas "intégré" à ce pays, ni rentres-je dans la nouvelle norme et je maudis ma sale peau blanche gluante, visqueuse, toxique, pleine de "quant-à soi", de valeurs, d'impressions de supériorité, etc...
Mieux vaut se nourrir de vaines illusions que de ce réalisme à la "Blocher" et tant pis pour ces pisse-froids qui nous les cassent avec leur pragmatisme, leur commerce et leur marché de dupes. Si ce monde avait un peu plus d'illusions mêmes vaines, un peu plus d'espoir même fragile, un peu plus de rêves mêmes minimes, la vie serait quand même plus tenable et viable. Mais avec cette commercialisation de la vie, avec cette course effrénée pour la richesse et le pouvoir, je préfère quand même me perdre dans des illusions surtout lorsqu'elles sont basées sur ce qu'il peut avoir de beau chez l'être humain. Mais bon, on m'a déjà passablement traité de "rousseauiste" et cela ne m'a jamais déplu, au grand dam de ces rationalistes qui prétendent "diriger" cette maudite planète et ses fichus habitants anarchiques qui ne font qu'à leurs têtes, réfractaires qu'ils sont aux injonctions de leurs supérieurs...
OUI, il faut absolument qu'on se tienne les coudes dans cette époque du tout et n'importe quoi élevé au rang de projet de société; tu as sûrement vu que la société de gymnastique de Morges va poser nue pour son calendrier 2007, belles fesses en perspective et la nomenclature de se plaindre que "tout fout le camp" comme si elle n'y était pour rien dans cette affaire !!
Allé, arrêtons là cette nième complainte et au moins entre nous, hommes et femmes de bonne volonté, sachons rêver, se bercer d'illusion et se croire artistes !!
Pristoche : ET SUIVRE SES IDÉAUX ! EST-CE INTERDIT ?
Gorge : Eh oui mon pauvre ami, si tes idéaux ne sont pas ceux de la normalité, alors c'est interdit !
Tout idéal qui n'est pas dans la lignée néolibérale, qui n'est pas axé sur le marché, qui ne fait pas la part belle à cette économie basée sur le profit, le moins cher, la camelot sans âme fabriquée industriellement, qui ne vante pas la concurrence et la productivité, qui ne glorifie pas les dirigeants, est devenu presque une contestation de ce monde que d'aucuns s'efforcent de désigner de "moderne" !
Mais la vrai modernité, n'est-elle pas celle de cette empathie que nous devrions arborer, de ce respect que nous devrions accorder les uns aux autres, quelque soit cet "autre", quoiqu'il ait fait, de ce projet de société où chacun est appelé à contribuer par sa vision particulière, homérique, intense et humaniste, de ce sens de la participation qui peut aider les gens à vivre mais qui est tant décriée par cette droite qui ne voit dans ce terme que du "communisme" ou du "constructivisme" honnis car elle croit que ceux-ci ne sont qu'une contestation de leur autorité ???
Le problème à présent est de savoir comment s'y prendre pour faire passer ce message sans être pris pour un "constructiviste" totalitaire, pour un extrémiste qui veut imposer sa règle aux autres, un vert qui veut tout interdire et de savoir comment faire pour ne pas tomber dans les travers dualistes et jugeants et les pièges qu'ils tendent, pour ne pas être accuser de vouloir imposer une idéologie, d'être un écologiste fanatique, un affreux qui veut "comprendre" l'inacceptable au lieu de le condamner. Comment faire comprendre quoique ce soit à quelqu'un qui à aucun moment ne cherche à entendre, à comprendre, ni même à simplement écouter, qui reste imperturbable dans son jugement suprême et pour qui, la seule chose qui compte, c'est de "gagner" la discussion et d'être "supérieur" en faisant passer l'autre pour un con...
Pristoche : Est la fin du cynisme ambiant ?
Gorge : Tu rêves (mais moi je trouve que le rêve, c'est très bien !!) mais on n'est pas à la fin du cynisme! Au contraire, cela ne vient que commencer et cela s'appelle le "réalisme". A plusieurs reprises, ces "gens normaux" udc m'ont jeté à la tête ces accusations d'être trop "gentil", trop compréhensif, et que je devrais revenir à plus de "réalisme" car, selon eux, mes attitudes exacerbèrent les sentiments racistes et que si les gens sont si racistes, c'est parce que je serais trop "gentil" avec "ces gens qui sont comme ceci ou comme cela" et que je ne chercherais pas assez à les punir!!! Malgré tous mes efforts, on me prend pour un illusionniste rousseauiste, angélique et apologique, pour un apôtre ou un apologiste de la violence islamique et de la délinquance juvénile.
Pristoche : ON DIT QUE LES BLOCHERIENS SONT DES "GENS NORMAUX" !
EN TOUT CAS, FAUT PAS S'AVEUGLER... OU NE PAS SE RENSEIGNER.
Gorge : Non, ce n'est pas cela, on fait allusion au fait que ces gens se croient "normaux" parce que majoritaire d'un côté et d'un autre, la normalité se situerait chez eux et que le reste de la population ne serait juste bon qu'à suivre les injonctions moralistes des gens normaux!! Les gens normaux donnent une immense importance aux affaires, aux banques, à la création de richesse, à leurs voitures automobile et leurs propriétés privée, au matérialisme et à toute une série de "valeurs" pour lesquelles ils sont prêts à partir en guerre !!!
Ce n'est pas nous qui sommes con, ce sont tous ceux qui se croient normaux !!
Mais comme je désapprouve entièrement cette désignation de "con", je ne vais pas l'appliquer à quiconque quelqu'il soit !!
Pristoche : LE COMMERCE, C'EST VRAIMENT AFFREUX, CAR C'EST LA RUINE DE TOUS LES AUTRES MÉCANISMES SOCIAUX: LA FRATERNITÉ, LA CHARITÉ SPONTANÉE, L'ART VÉRITABLE, ET NON L'ART COMMERCIAL, LA BEAUTÉ, LA GRATUITÉ, LE SENS DE SERVIR.
Gorge : Oui, discutons entre nous pour mieux comprendre ce qui arrive, pour se consoler des coups durs que nous recevons et finalement mettre sur pied des stratégies pour mieux répondre à la logique réactionnaire "blochérienne", soit la logique duale (bon-suisse/mauvais-suisse !), simpliste (bien/mal !), condamnatrice (moralisatrice), où le seul but semble être celui d'écraser son "adversaire" et de le faire passer pour un con...
Bref et en résumé, par rapport à ces discours affligeants, sans avoir peur de passer pour des cons, affinons nos discours et cherchons à comprendre, quoiqu'il en soit et quelque soit nos manières de faire. Aidons ces "gens normaux" à se réveiller et prendre conscience de leur responsabilité dans l'état actuel de la société, à les faire comprendre que les problèmes monstrueux à résoudre ont été amenés par leur propre activisme politique démagogique à laquelle a participé toute la droite du centre-gauche à la droite extrême !!
Pristoche : JE CROIS QU'ON PEUT VAINCRE L'UDC PAR LA RUSE. PAR L'AFFRONTEMENT, JE NE CROIS PLUS !
Gorge : ...entre nous, hommes et femmes de bonne volonté, sachons rêver, se bercer d'illusion et se croire artistes et ne cherchons plus à casser de l'udc !!
Comme je l'ai dis à plusieurs reprises, si nous affrontons l'udc, nous ne nous mettrions qu'à leur niveau et nous deviendrions comme eux bêtement réactionnaires, stupidement bête, des freysingers tellement gonflés qu'il faudrait des amarres de navires pour les garder sur terre. C'est comme j'ai pu le constater à plusieurs reprises, ils creusent eux-mêmes leur propres tombes et ils se pendront aux cordes qu'ils ont eux-mêmes fabriqués. Nous pouvons faire de sort à ce que leur fin soit hâtée en nous comportant comme des vrais humanistes, comme des êtres réellement conscients, comme des éclaireurs de la nouvelle évolution vers plus de solidarité, de compréhension, de véritable intelligence.
Pristoche : Toute lutte est longue, et même si la cause des réfugiés opprimés est mal comprise, il faut la défendre.
Et ces modèles sont indispensables dans le passé, car il n'y en a aucun dans le présent. Malraux n'est que l'un d'eux.
Sache que je suis en effet très patriote, mais fortement opposé à la droite toute entière, et que je la défie à moi seul, avec ou sans ceux qui voudront me suivre.
Ensuite, je me refuse à abuser de toi et à t'entraîner dans un combat coûteux pour tes forces, si tu n'y crois pas. Moi, je mourrais demain que dans ma tombe, j'y croirais.
Enfin, sache que je n'ai jamais abusé du mot "chrétien". Ni de la foi, car Dieu est mon seul vrai ami dans ce monde mécréant. Et je le retrouve en toi aussi.
Quant aux liens entre le fascisme et le christianisme, je les réprouve. Ils sont réels, mais ne doivent pas t'arrêter à la beauté du message chrétien, qui touche les humbles, les petits, les heureux, les gens simples, les gens honnêtes, les gens dévoués, et les courageux.
Nul n'est appelé à l'impossible. Mais chacun est appelé dans sa vie. Et à la grandeur si possible.
C'est quoi, la grandeur? C'est l'amour. Et puis, c'est de dépasser sa part mortelle pour accéder à quelque chose de plus grand. Quoi? Une forme d'humanité plus juste, précisément. Une manière d'être moins égoïste. Et puis, dans le contexte d'aujourd'hui, un penser-à-l'autre plus grand.
Gorge : Nous devons être unis pour terrasser cette barbarie et sauver les petits migrants qui sont la proie innocente de ces brutes. Mais le problème n'est pas là, nous devons savoir comment on pourrait s'y prendre et avec quels moyens : va-t-on se poser en justiciers et "partir en guerre" et avec force armes pour faire exploser ces gens au nom d'une "chrétienté", d'une "morale" ou d'un principe supérieure ou va-t-on enfin chercher à comprendre ce qui se passe et agir en conséquence ?
Ce n'est pas que je n'y crois plus à la lutte, c'est que j'ai évolué d'un stade de rébellion agitée et de lutte enflammée à un moment de considération holistique sur ce qu'est la vie et quel serait son but car, n'en déplaise aux matérialistes de la consommation, moteur de l'économie, il y aurait un but au-delà de nos croyances platement matérielles (même celles du "bonheur" !) et celui-ci n'est pas immédiatement visible, il ne se voit que par les expériences que nous faisons dans la vie! Peut être que mon âge a quelque chose à voir là-dedans, le fait que j'ai vu la mort de très près à plusieurs reprises et c'est pourquoi je fais gaffe de ne pas faire toute une "spiritualité" totalitaire à ce sujet. Peut être que je suis devenu tellement méfiant de toute imposition spirituelle de quelques bords que je refuse de l'appliquer aux autres même si ces "autres" sont des barbares, des brutes, des fascistes notoires...
Tu as tort d'estimer que je m'estime insuffisamment car après de longues années d'analyse ardue et prenante, j'ai dû faire le constat de ce que je suis et de ce que je peux et l'admettre sans verser dans l'auto-flagellation, les dérives en corner ou les autojustifications biaisées. J'ai dû arrêter de croire que je peux être tout puissant pour enfin me voir tel que je suis et cela a été pour moi un supplice qui vaut celui de notre ami clouté sur une croix...
Je n'ai jamais dit que le christianisme était fasciste, j'ai dit que les brutes en question utilisent le christianisme pour imposer leurs diktats à la population pour les soumettre à leur merci et convenances. C'est contre l'utilisation des nobles percepts humanistes tel l'amour, le respect, la solidarité et la compréhension à des fins dictatoriaux que je lutte mais avec les moyens de l'action non-violente, comme par exemple - savoir faire retourner l'épée contre son brandisseur, retourner la flamme contre son incendiaire, retourner l'insulte à son expéditeur.
Quant-à chercher le "GRAND", il me semble qu'il serait déjà assez grand de se voir tel qu'on est, de prendre les gens pour ce qu'ils sont, de comprendre le monde tel qu'il est, de faire ce qu'il nous est possible de faire, de s'investir à la hauteur de ce possible, de ne pas se prendre pour un héro et d'arrêter de pousser les gens, au nom d'une religion, d'un patriotisme exacerbés, à être ce qu'ils ne pourront jamais être même avec la meilleure volonté du monde...
Vois-tu, je crois que la politique n'est pas ce que nous voyons tous les jours, soit ce rapport de force exalté, ce pouvoir de conviction, cette manipulation brutale; la politique devrait redevenir la possibilité donnée aux gens de se construire et d'être eux-mêmes, et plus simplement, le "vivre ensemble"...
Pristoche : Ne pensons plus à ces nuls de droite, pensons à Hélène Kung, à notre combat et gagnons! Nous gagnerons !
Gorge : Je te souhaite une bonne santé pour l'année 2007 et que tu puisses mener à bien tes efforts pour la conscientisation des gens et de leur émancipation de la pensée-unique droitière...
Pristoche : Vivement que l'actualité se calme, et que l'on y voie plus clair...
Gorge : Mon pauvre ami, non seulement l'actualité n'a aucune chance de se calmer mais je crains que tout cela ne soit qu'un début d'événements dont nous ne soupçonnons pas la force tellement l'être humain sous sa forme mercantile, ravageuse, accapareuse, égoïste, exploitatrice, sur-moïste (sadique!) et aveugle domine! Je ne vois nulle part une véritable prise de conscience et ces gens qui veulent apporter des "solutions" aux problèmes de société, ne le font que par intérêt personnel et pour s'assurer des gains énormes sur les marchés boursiers qui flambent ces temps et qui vont crasher en temps voulu !!
Pristoche : Je me permets de te répondre du tac au tac, si cela ne te dérange pas! Oh oui, Gorge, tu as grandement raison !
C'est intéressant, ce que tu dis.
Je me suis toujours dit: pourvu pour que ces hideuses, amorales, cruelles et invraisemblables lois de septembre dernier soient les dernières du genre. J'ai clairement réfléchi ces huit mois en examinant une par une toutes les solutions, et j'espère pouvoir contrer. Il y a bien des forces, Hélène Kung pense aussi qu'elles gagneraient encore à s'unir, je vais revoir Dolivo prochainement et entre nous, je ne me suis retiré que pour mieux réfléchir.
C'est mot pour mot, ce que j'écrivais ce matin à l'Abbé Crausaz de ma paroisse, et cela peut nous réjouir sur un point: jamais l'église d'un côté, la gauche de l'autre, bien que procédant d'une autre expérience de la justice, n'ont été aussi proches. Il faut croire que le mal rassemble contre lui tous les horizons.
En effet, marre du marché, autant que Strauss-Kahn peut en avoir marre, et marre des noms prétentieux et pseudo-scientifiques dont se pare cette imposture, qui ne bénéficie que du conformisme. Sans ce conformisme, ce serait déjà la révolte et la grève générale depuis longtemps.
Oui, tu dis vrai: avant d'apporter des "solutions", il faut apporter la joie et être généreux. Et désintéressé. Donc penser à des solutions qui prennent en compte l'intérêt général.
De mon côté, je fais le même constat: course affolée de chacun dans tous les sens, et un pays qui a perdu la tête.
Gorge : Ce n'est pas la tête que ce pays a perdue mais sa conscience, sa vision altruiste, son envie de beauté, son humanisme, son rapport à lui-même et aux autres, ses choix spirituels et son âme. Il s'est investi à fond dans l'enrichissement matériel, dans sa gloire consommatrice (voir le récent salon de l'horlogerie de luxe!), dans son pouvoir sur les autres et il ne voit pas que ce qui se passe de nos jours n'est que la conséquence de cette orientation. Alors lorsque j'entends les gens au pouvoir râler contre ces jeunes parce qu'ils n'ont pas envie de "s'intégrer" à cette société, et qui passent leur temps à les jugent comme étant trop "anarchistes" et à s'énerver contre eux parce qu'ils ne veulent pas "travailler" et qui les accusent de ne penser qu'à faire "chevrer" l'adulte, je ne peux pas m'empêcher de penser que ces gens sont directement responsables de cette attitude et qu'ils ont cultivé ces sentiments pour avoir une bonne raison de "talocher" les jeunes au nom des sacro-saint principes disciplinaires du respect dû à l'autorité et à ses valeurs !!
Pristoche : Ce sont des sentiments laids.
Et je trouve encore plus laid le mépris de la personne humaine que véhicule l'UDC. Ces gens me font frémir de colère, de peur et de honte: que font-ils en Suisse, si c'est pour y semer des choses pareilles? Mais ils sont à l'image du capitalisme: ils inventent, et ont toujours inventé une machine de flatterie à bon marché qui cache leur totale absence de projet. Ce qu'ils veulent, c'est une Suisse uniforme et sans un pli de travers, donc un Auschwitz néolibéral géant et une uniformisation cynique. Tant que ce parti sans morale restera au gouvernement, tout ira mal, ou plutôt les bases pour que la situation s'améliore ne seront pas réunies.
La consommation est une attitude de fuite.
Travail, aujourd'hui? Je dirais: bêtise collective et "forge", mais le travail a au moins la noblesse d'être mené par d'autres personnes que des gens qui savent.
Oui, ces gens sont responsables.
Ils ont fait leur carrière comme tout capitaliste: en exploitant les autres et en dressant les uns contre les autres. Quand est-ce que les gens comprendront que le capitalisme n'est QUE cela ?
En tant que chrétien, je ne peux souscrire à quoi que ce soit de la droite, car elle s'est mise à spolier les pauvres et les tourmenter, elle se met à créer des inégalités. Donc elle s'éloigne de Dieu et de Son grand dessein de justice. Si Jésus est allé vers le riche percepteur, c'était pour qu'il se repente, pas pour qu'il s'enrichisse. Et je souhaite à tous ces gens de s'approcher des exclus qu'ils créent - car c'est un échec politique complet que d'avoir fabriqué des mécanismes d'exclusion, ce n'est pas une réussite.
Sacro-saints principes de quoi? Leur pseudo-morale vient d'une déviation néolibérale de Mai 68 qui avait des idéaux pourtant, et je ne vois pas l'once d'une préoccupation morale chez ces gens. Le "chacun pour soi" n'est pas une morale: c'est une tabula rasa sur toute morale.
"Driller les gens", "harceler les gens" - comme ces Maurer, ces Furrer et autres Pelli, et autres Freysinger, et autres Parmelin le proposent - c'est fermer les yeux sur le mal que EUX installent: c'est non seulement créer un état social généralisé de dislocation du corps de la société, mais en plus tenir un discours qui accuse leurs victimes. C'est un comble !
De toute façon, leur "projet" social n'a aucun avenir.
Le coeur humain est plus vaste que cela. Le capitalisme a déjà perdu justement en prenant toute la place. Il est piégeant de prendre trop d'importance.
Et quelle vacuité chez les Suisses! Que la consommation, en effet, et pas d'idéaux !
Heureusement, Gorge, je vois de-ci de-là des jeunes militants engagés pour telle cause, et je vois que ceux qui sont proches de l'église ou des mouvances de gauche sont des êtres qui espèrent et se donnent complètement à leur idéal.
Tant qu'il y a des gens, et tant qu'il y aura des Suisses prêts à se battre et à se sacrifier pour leur idéal, ou tout simplement à se mobiliser, il ne faut pas désespérer de ce dévoiement matérialiste hideux, que la Vie remettra à sa place.
Même si nous dialoguons nous deux en ayant l'impression d'être en minorité, ou peu entendus, notre dialogue n'en a que plus de sens. Je repense à ce que Malraux disait sur l'appel du 18 juin de De Gaulle: il n'était pas entendu et passait pour fou, on riait presque de lui, et pourtant, il a lancé son appel.
Donc si quelque chose en nous nous fait dire que ce à quoi nous tenons a autant de force que ce qui détient un pouvoir usurpé dans ce monde, c'est que la lutte existe, et l'équation nous donne une lutte égale.
Egale est la volonté de justice et la part de l'homme qui résiste à toutes les forces des ténèbres qui veulent le soumettre à l'esclavage.
L'esclavage est justement ce contre quoi la gauche et le christianisme se battent: l'homme doit être sorti de ses chaînes. C'est la défense de la dignité humaine, qui ne va pas de soi puisque les forces sauvages du libéralisme lui donnent un assaut coupable, que le Christ, dans sa sérénité et son amour, condamne comme ne venant pas de Lui.
Ceux qui veulent diviser l'humanité se trompent: il faut unir.
La "concurrence" divise au lieu de réunir. L'esprit de peur à la base du matérialisme rend égoïstes et exempts de la gratuité qui est nécessaire à la juste paix de l'esprit.
Ce qui est l'opposé génial et ultime de la concurrence, c'est la communauté. Ce qui s'oppose à l'homme économique, c'est l'Homme. L'Homme n'est réductible à rien, et il est sacré. On ne peut en faire un objet.
C'est là... C'est là le grand désespoir de notre temps: une foi dans la machine et une peur telle de la mort que l'on préfère l'esclavage de la machine à la liberté de l'homme devant la vie et devant l'homme, et devant la justice qui est humaine.
Tant qu'il y a des gens prêts à rester lucides comme toi, cette ère de ténèbres n'est pas si épaisse que cela. Je me contente d'observer silencieusement, et de garder quelques forces.
Gorge : Malheureusement, la présence de personnes lucides comme moi ou toi ou Jean-Michel ou tant d'autres ne font qu'accentuer l'épaisseur saisissante des ténèbres qui affectent notre ère car le ravin qui nous sépare des leaders économiques et politiques est devenu de plus en plus infranchissable au fur et à mesure que nos interprétations de la vie varient. En effet, le plus que nous voyons ce qui se passe, le plus que le monde "réel" se retourne contre nous et nous utilise comme bouc-émissaire...
Pristoche : Bon, que dire? Jean-Michel est irrécupérable, car son combat pour les ouvriers jadis, et pour les réfugiés, est juste en lui-même.
Pour ta part, tout ce que tu fais peut porter des fruits à qui veut l'entendre.
Et de mon côté, je reste caché, et j'ai étudié à fond l'extrême droite d'un côté, la question de la dégradation des conditions de vie des réfugiés de l'autre.
Il suffit que les temps basculent, et notre lutte fausse hier sera juste aujourd'hui.
Ce n'est qu'un système en faillite qui brûle, pour avoir besoin de se chercher des boucs émissaires. Il ferait mieux de voir à quel point il piétine l'État de Droit, la justice, l'humanité et le Christ. Aucun UDC n'a le droit de se dire chrétien, car ils sont justement à prôner le mépris de la personne humaine, et je te signale que depuis 1945, aucune extrême droite en Europe n'a pris le pouvoir comme celle de Suisse, et que même le FPO en Autriche n'a pas eu cette durée et ce champ de manoeuvre. Comme me le disait un ami, ces gens-là "scieront la branche sur laquelle ils se sont assis". Car que veulent-ils encore? Ils ont réalisés tous leurs rêves malsains et dressé contre eux tous les horizons: déjà la stigmatisation va se retourner contre eux, et ils vont subir... La loi du temps...
J'ai souvent été traité de bouc émissaire, Gorge. Mais j'ai l'habitude et je regarde avec détachement et indifférence cette stigmatisation facile.
Quand on a des convictions sociales très fortes, ou une foi qui ne vacille pas, ou encore un humanisme combattant et lucide, on a toujours un sol sur quoi s'appuyer.
Gorge : Tout ceci me fait dire que nous avons meilleur temps de chercher ailleurs les réponses aux problèmes que nous posent les leaders globalisants car sinon nous allons être aspirés dans l'aspirateur monstrueux de cette modernité frelatée et consommatrice d'hommes...
Pristoche : Bien cher Gorge, les gens de l'économie me sont immensément indifférents. Je ne pense qu'aux humanistes, aux artistes, aux politiciens engagés, aux esprits libres et amoureux de la liberté de l'esprit, aux chrétiens, aux militants de gauche, aux gens engagés, aux travailleurs sociaux, à mes amis... Et les autres, ceux qui veulent participer à la violence ?
On fait erreur de trop s'en approcher. Mais le mal contient un germe d'auto-désagrégation. Il faut laisser le mal pourrir tout seul et garder son âme pure et intacte, ne pas manger de ce pain-là.
Même en vitupérant contre eux !
"Frelatée" est bien le mot, car toute personne authentique ne peut s'y reconnaître.
Gorge : Moi cela ne me dérange pas du tout que cette époque tire à sa fin car je pourrais enfin construire autre chose avec les bonnes âmes qui resteront après la destruction finale!! Alors ne te déprimes pas sur l'état actuel de cette société car c'est somme tout logique et penses à ce que nous pouvons faire lorsque les forces de domination se seraient auto-liquidées !!
Pristoche : Merci de tes propos, cher Gorge !
En effet, il me semblait bien que les choses étaient déplacées, que les coupables étaient présentés comme des petits anges et les innocents accusés de Dieu sait quoi! Et que cette machinerie folle et inhumaine va se briser toute seule dans son accélération stupide !
Toi non plus, ne te déprime pas !
Ressource-toi !
En ayant de brefs contacts avec Pierre-Yves Maillard, j'ai compris qu'il cherche lui aussi à retrouver un appui ailleurs loin de cette violence, et il fait bien. Quand on défend ce qu'il défend avec nous, on ne peut pas se laisser envahir par ce qui est négatif, il faut préserver sa pureté.
"Auto-liquidées" me semble une bonne expression. Qui veut faire l'ange finit par faire la bête, et c'est ce qu'ils ont fait, ce me semble.
Je crois aussi qu'il y a aujourd'hui un discret, mais déjà palpable sursaut de solidarité en Suisse qui commence, et il faut en témoigner. Sa force est au moins aussi lumineuse que ce qu'elle vient rédimer.
Gorge : Vive l'effondrement de cette société de cons - sommation et l'avènement d'une société solidaire !!
Pristoche : Vive aussi la solidarité...
Que pourrons-nous faire? Je pense: créer une autre loi humaine sur les réfugiés, créer un fonds suisse pour les plus pauvres redistribué aux églises et aux services sociaux, consolider l'assurance chômage, augmenter le revenu minimum et limiter les revenus exorbitants pour les redistribuer, consolider l'État social, créer un droit du travail plus contraignant pour les employeurs et lutter contre le travail temporaire, pénaliser l'arbitraire de toute sorte et le mobbing, protéger la planète, accueillir les étrangers qui veulent régénérer notre pays en l'enrichissant de leur identité belle et autre, Unifier la solidarité et la société, retrouver ce qui nous servait de fondements comme la justice et l'égalité démocratique, remettre l'État et l'homme au-dessus de l'économie. Et puis... éduquer l'homme à la gratuité et à la générosité. La morale est une base indispensable à toute vie sociale, et elle suppose que l'existence d'autrui soit portée au moins aussi haut que la nôtre.
Bien cher ami, sur ces paroles d'espérance, que nous voulons voir se concrétiser dans la réalité, pensons, comme tu le dis si justement et si fortement, à l'avènement de la justice future !
Et pensons à toute la lumière qui va arriver, et laissons derrière nous toute l'obscurité qui pourrait nous venir encore du passé.
Je suis bien avec toi, et sache que même si c'est peu de choses, je te dis que j'espère que ce temps de passage se déroulera le mieux possible pour toi. En tout cas, je penserai tout fort à toi, c'est promis !
Tu as raison de penser: préparons l'avenir, car l'Europe est dans une danse historique de changement. Certes ce n'est pas assez au niveau de la défense des citoyens contre le capital, mais il y a l'espoir de remettre la démocratie par-dessus le capital, et par ailleurs la fraternité plus haut qu'un individualisme de masse.
En suivant la campagne présidentielle française autant que mes cours m'en laissaient le temps, j'ai été impressionné en bien par la convergence de Ségolène qui pense rénover la gauche, et de Bayrou, qui fonde un nouveau centre, et cela m'a plu de voir que la ligne de partage passait entre les extrémistes berlusconiens de cet agité et tous les autres.
C'est dire si ce même schéma risque de se reproduire en Suisse. Car nous sommes dans le "retour de l'histoire". A l'autocrate Berlusconi, chassé, correspondent terme à terme le cupide Schröder, l'irresponsable Blair, l'arriviste inégalitaire et antidémocratique Sarkozy, et notre cher petit tribun des montagnes qui va sans doute "refuser de débattre" d'ici octobre, car c'est douteux qu'il ne s'expose, et il se repliera sans doute lâchement. Alors qui va défendre en public sa politique? Qui va pavoiser pour défendre un échec lamentable en public ?
Il n'y a besoin de rien, au contraire, pour que cette alternance logique se fasse. Quand la démocratie a à ce point été déformée, il faut s'attendre au changement. Souhaitons donc que radicaux et fascistes s'entraînent mutuellement dans leur chute. Si l'on passait à gauche la barre des cent conseillers nationaux, il serait possible de manoeuvrer !
C'est, en somme, un choix entre le statu quo totalement dépourvu d'avenir, et un futur, quel qu'il soit, où l'on prenne acte des inégalités sociales et, en Suisse, construise un État plus sévère avec le patronat et un État mieux doté socialement. Là encore, la propagande qui hurle à l'étatisme est dépassée au vu de l'histoire actuelle.
Pristoche : Tandis que nos oiseaux poursuivent leurs rondes, et avant qu'ils ne s'envolent par bandes pour les migrations, je passe te faire ce petit bonjour avant que de tenter de me remettre à mon travail d'écriture.
Je crois que l'attardement de la pensée juridique de notre pays a de quoi faire souci. Quand je vois que depuis Koller et Kopp, la politique d'asile soumet littéralement le droit à la pratique administrative, parce que c'est plus facile, et que l'administration est un bras efficace, tandis que le droit nécessite de réfléchir (!), je reste sceptique. In jure, on résoudrait bien des questions qui, dans la pratique, donnent lieu à une barbarie floue à force de refus de voir en face les problèmes et de leur donner la solution qui convient. Et là, je vois deux choses dont souffre mon petit pays, notre pays: la prolifération de la bureaucratie et de l'arbitraire, qui facilite une gouvernance de la non- décision et donc une oligarchie (démocratie, où es-tu?); et l'isolement par rapport à l'Europe, frontière que je sens: on fait l'expérience intuitive, on regarde vers la France, ne sent-on pas en face, sur la rive d'Evian, une sorte de "brume" étrange, nous les insulaires forcés? Une troisième me choque profondément, non sur le plan des sentiments, car ça je le laisse à ceux qui se contentent d'une réaction, mais de la pensée: c'est l'impunité d'une certaine violence.
Là encore, on ne regarde pas. Là encore, le droit est suspendu. J'ai failli vomir quand j'ai vu cette affiche lancée tellement tôt par le génie de Herrliberg et sa bande où l'on voit ces moutons, qui donneraient envie de la reproduire avec un Maurer qui donne un coup de patte à un Blocher, ce qui ferait au moins rire !
Mais si Karl a raison de parler d'atteinte à la dignité des ressortissant d'Afrique, on peut s'inquiéter, et on doit s'émouvoir, toujours avec la pensée, d'une chose autrement plus troublante: il y a appel à la recherche et à l'expulsion du mouton noir, quel que soit le sens que le subconscient des malheureuses victimes de cette affiche donneront à ces couleurs qui n'en sont pas.
Si ça, ce n'est pas le Moyen-Âge, qu'est-ce que c'est?
Il est sidérant de voir un pays plein de gens aussi intelligents que la Suisse se complaire à rester au moyen âge, à dire que tout est bien et même "mieux qu'ailleurs" - je ne le fais pas dire! - quand le parti qui domine le parlement publie à large échelle des affiches qui incitent à la violence.
Là où le déni est bien plus profond encore, cher Gorge, c'est que dès le début il y avait de la violence dans leurs affiches.
Alors l'angélisme dont parlait Christoph le naufrageur de notre système social en début septembre, n'est-il pas un angélisme à l'égard de la formation la plus violente jamais présente en Suisse ?
Des affiches peuvent jouer sur l'émotionnel hélas, mais en campagne électorale, on s'attendrait à des affiches qui évoquent le moindre programme. Or là, leur programme, c'est... L'incitation à la violence? Ou bien la légitimation de la violence? Alors les Suisses ont élu pour sauveurs ceux qui les frappaient depuis longtemps, et leur salut passe par la violence? Quel exemple de démocratie! Formidable liberté d'expression, quand la tolérance devient l'inconséquence morale par une vague interprétation de "la liberté démocratique". Ha les mots! On n'a pas le droit de recycler même les mots, une chose est encore sacrée: c'est le sens des mots. Encore ?
Quoi qu'il en soit, ceci est dit avec sérénité.
Gorge : Ah parce que tu crois que les mots ont encore leur sens. Mon pauvre ami, ils ont le sens qu'on leur donne et sont utilisés comme des armes - des mots qui tuent, comme dit le dicton populaire !
Tout est une affaire de perception, on perçoit les choses et les événements selon le sens qu'on leur donne en vue de briser l'autre et le faire se soumettre à son pouvoir. Pouvoir pouvoir - le seul moteur de cette société !!
Démocratie, quelles horreurs n'a-t-on pas commis en ton nom? Combien de gens sont-ils obligés d'avaler d'énormes couleuvres pour se sentir "intégrés" à cette société? Combien de fois devons-nous baisser les pantalons pour fonctionner dans ces conditions ?
Quant-à la violence sociétale, celle-ci a été dénoncée tant par Eric Fromm, Hebert Marcuse, Carl Sagan, Fritjof Capra que par tant d'autres et rien n'a changé pour autant tellement le mécanisme même de la violence a été intégrée dans les modes de fonctionnement de cette société. Il y a même des psychopédagogues qui vont jusqu'à admettre la violence dans l'éducation pour apprendre aux jeunes à vivre dans une société où la violence non seulement a été institutionnalisée mais en est le moteur de l'évolution !
Il y a des fois où je me dis que nous méritons ce qui se passe et qu'il ne faut plus s'étonner de la tournure que prend notre société car nous l'avons bien cherché !
Quoi qu'il en soit, ceci est dit avec lucidité.
Pristoche : Je trouve que ce que tu dis est intéressant. J'adore Erich Fromm et en y repensant, je trouve qu'il devrait être le livre de chevet de tous les assoiffés de pouvoir et d'argent, donc de tous les trouillards athées de cette société suisse...
... Qui, rappelons-le, avec tout notre amour patriote pour ce qu'elle a de meilleur et pour elle, n'hésite pas à voir comme un "fardeau excessif" les quelques miséreux qui viennent en faire appel à sa "tradition humanitaire" qui finit en " - taire" pour bien montrer qu'elle a fait du mot humain une machine, et non un idéal. L'humanitaire, si ce n'est pas source de profit, c'est «accueillir tous les pauvres de la planète», et ça, même les plus altruistes des sociaux libéraux, par exemple, se refusent à une telle générosité devenue coupable. Le résultat, c'est... Que l'humain s'est rabougri, l'art... On n'en parle pas.
Voir à quel point est vu comme un fardeau ce qui est nécessaire au renouvellement démographique: les jeunes, les migrants, me fait dire: mon pays a peur de vivre. La démographie nous montre qu'il y a si peu de naissances qu'avec ce droit du sang à la con, on est un pays sur le déclin et vieillissant. Quand je vois en plus qu'il y a peu d'embauche, je reste très, très sceptique.
Je ne puis qu'abonder dans ton sens concernant la violence.
D'abord les animaux humains ont peur, non pas d'être violents, mais de parler de leur violence. De la commettre, non, et pourquoi? La société dite démocratique n'a jamais proscrit la violence. Elle l'a légitimée, banalisée et institutionnalisée.
Par quel paradoxe invraisemblable en arrive-t-on au stade ultime de proscrire la protestation contre la violence et pas la violence elle-même ?
Ce n'est pas... Ce n'est pas l'État ou l'économie qui terrorisent, c'est l'être humain qui se conduit comme un petit enfant envers l'autorité. Et sa peur de désobéir est telle qu'il préfère être violent et désobéir que se conduire en démocrate. La démocratie est une attitude, pas un état des choses dans lequel on vit.
La violence d'aujourd'hui est que penser à soi sans penser à l'autre est vivement recommandé. Le seul problème, c'est qu'on peut penser à soi tout en pensant à l'autre. Le seul problème aussi, c'est qu'on est tous en train de couler par ce cynisme admis au nom d'un "sain égoïsme bourgeois" alors que Drewermann, Fromm dont tu parles, et sûrement Carl Sagan et Herbert Marcuse ont largement montré que les inégalités sont source de violence.
Car qu'est-ce qui pousse même un parlementaire socialiste à avoir peur de perdre sa place ou sa considération s'il propose courageusement et civiquement de taxer des millionnaires? La réponse usuelle est: ils vont partir. Oh! Quel drame alors! Qu'ils s'en aillent et nous laissent tous pauvres sans ces inestimables milliardaires qui ne partagent pas, puisque d'ailleurs on chasse tout ce qui n'est pas riche.
Eh non, cher Gorge, user de lucidité est plus que nécessaire.
Je trouve que personne ne méritait l'issue catastrophique du monde actuel. Dans le sens où tu le dis: l'homme a tout fait par sa lâcheté excessive et inutile pour mériter une telle dégringolade. Mais tant de pauvres et de chômeurs ne méritaient pas de se faire tuer, quels que soient les moyens du meurtre... Mise en marge, pauvreté forcée, ou bien simplement meurtre, car en Irak, aujourd'hui, il y a eu 500 morts d'un coup, s'il y avait Monsieur Bush ou M. Rumsfeld ou M. Maurer Ueli parmi eux, ce serait 499 morts innocentes mais on arrive à 500 innocents.
Pour la raison que si ces 500 morts, parmi des tas d'autres Irakiens innocents et innombrables, étaient 500 Américains, là, ce serait un drame; à Baghdad, c'est juste "arrivé aux autres". Je transpose: si un ami est au chômage, c'est une information pour beaucoup, et si l'on risque seulement d'y être peut-être soi, c'est un drame. Voilà une autre sorte de violence.
Les gens bien ne méritent pas cela, mais ils y souffrent. En fait, tout le monde en souffre.
Pour cela, il faut vouloir, plus d'ailleurs que pouvoir, tenir un discours sur la violence... Donc celle qui est institutionnalisée, celle qu'on ne veut pas voir en soi.
Blaise Pascal disait: «trop de vérité étonne.»
Dans ce désastre général, il reste trois piliers: l'esprit, c'est le premier, s'il est critique; l'humour, et pas l'humour noir, mais l'humour heureux; et le troisième, c'est la poésie.
Qu'est-ce que la poésie, sinon une attitude de détachement suprême et d'amour suprême ?
Je vais en ajouter un quatrième: la chaleur humaine, la générosité.
Gorge : Je dis que la violence est tellement incrustée dans nos gènes que nous ne pouvons qu'évoluer dans ce sens autodestructif qui n'est que la violence retournée contre soi parce que cette société a trop bien fait son travail de prévention et a empêché une expression "normale" de la violence lorsqu'on est sous contrainte! Par contre, la violence manifeste du monde des affaires, des entreprises, de la finance est considérée comme parfaitement acceptable, un état auquel nous devons nous souscrire pour être intégré. Maintenant que la société tousse et que le prochain crash boursier pointe, il y aura certes quelques "dégâts collatéraux" dont on ne peut pas s'en réjouir mais ceux-là se trouveront dans les rangs des gens qui ont marché à fond dans ce système et l'ont bien servi !
Pristoche : Je tiens à te dire une chose: je m'efforce autant que possible de rester extérieur et indifférent à cette violence dont nous avons tant parlé. Elle me révolte, j'ai consacré non seulement le tiers de mes petits avoirs, mais encore tout mon coeur à secourir quelques innocents dans la détresse, et puis je vois que des gens comme toi évoluent, mais il faut vouloir la sagesse pour y accéder, et comme la masse ne veut que l'accès facile aux biens faciles, voilà...
Ce sont de plus hauts biens qu'il faut désirer. Mais faire un film comme Antonioni, s'intéresser à Jaurès ou aux vies de saints, prier vraiment, se délivrer de sa violence, s'intéresser à l'art ou en faire avec engagement, c'est déjà être évolué.
Quand je vois que le bipède moyen veut forniquer et s'enrichir, je laisse tout cela et je me replie sur ma bibliothèque et mon piano, tout en me disant: qui - et je dis bien: qui est prêt à combattre? Deuxième question: quel combat sera assez efficace ?
Gorge : Pour que nous puissions enfin résoudre ce problème de la violence et redémarrer, nous devons nous affranchir de la logique paradoxale actuelle. Et le combat sera long !
Pristoche : Eh bien que oui! Je crains qu'il ne faille attendre d'être le dos au mur pour voir réagir le bipède dont je te parlais tantôt.
Gorge : Nous ne pourrions laisser exprimer nos énergies que lorsque nous aurons cassé la logique marchande de cette société et nous ne pourrions mettre sur pied des relations solidaires avec les autres avant avoir mis à bas les rapports de forces qui dominent, détrôner le pouvoir qui règnent !
Pristoche : Et ces pouvoirs règnent parce que les gens leur donnent du pouvoir.
La grève générale, la désobéissance civique ne nécessitent pas de trancher des têtes comme feint de le craindre une certaine droite !!!!
Gorge : Cette catastrophe à venir n'est pas à proprement dire quelque chose que nous mériterons mais plutôt un fait inexorable qui va nous tomber dessus parce que nous ne nous rendons pas compte des conséquences de nos choix de société. C'est cette chute qui fera que nous serons plus conscients et cela nous permettra de mieux construire un avenir tenable !!
Pristoche : Ce qui veut dire que l'inconséquence est une des composantes du mal actuel, alors? Je te l'accorde. Une autre: l'égoïsme qui est prêt à lâcher autrui en feignant de ne pas voir. Et puis la rapacité, le besoin de se rassurer... Tout cela, c'est une évolution. Je pense que la réalité a changé, nécessitant de grands changements, et la droite en effet propose sans aucun résultat de s'appuyer sur de vieilles recettes alors que le réel a dépassé sa vision du monde.
Mais on en reparlera: il ne faut pas agiter tout cela, mais construire. Et je te sais constructif.
Donc... Suivons nos amis les martinets !
Et dieu là-dedans ?
Je trouve cet extrait lumineux comme souvent de la plume de Drewermann, excommunié bien sûr par Ratzinger, car on excommunie tout ce qui affirme que la terre n'est pas ronde et la pensée unique pas seule:
«Chaque fois que l'homme se laisse anéantir par quelque chose qui n'est pas Dieu, il se trouve anéanti en tant que personne, en tant qu'individu, et il lui faut retourner (...) dans la maison de la servitude. Même quand, extérieurement, il sait gérer ses affaires, se procurer le nécessaire et se couvrir d'une bonne assurance sociale, il n'en est pas pour autant homme. Dans son bien-être, il ne fait que retomber dans l'insignifiance d'une vie de termite dépourvue de toute historicité. (...) Plus que de moyens de vivre, il a besoin d'un contenu de l'existence, d'une charge, d'une définition lui permettant de vivre.»
C'est ici qu'on voit bien l'échec du néo-libéralisme. Au lieu de laisser l'homme libre dans une société qui lui sert de cadre, on rend toute-puissante une seule exigence de cette société: la recherche avide de la satisfaction d'exigences impossibles...
Lesquelles, par leur caractère impossible et leur manque total d'humilité, finiront par mettre l'homme dans une situation impossible. Extraordinaire de voir l'IDIOTIE des buts de la société, comme lorsque Nestlé ou UBS proclament des bénéfices records et qu'on voit comme des profiteurs les plus démunis à qui l'on reproche de toucher 1500 francs par mois "aux frais de l'État", soi-disant aux frais du citoyen, alors que Monsieur Brabeck est entretenu par Nestlé, et que des milliards ne sont même pas redistribués pour une des priorités parmi les priorités: donner une vie décente aux plus démunis. A croire que 39 - 45 n'a servi à rien !
Gorge : L'homme s'anéanti par lui-même dans sa quête de Dieu, et s'il retourne (...) dans la maison de la servitude, il se retrouvera anéanti en tant que personne, en tant qu'individu car tout le but de la présence humaine sur cette terre est justement l'acquisition de la conscience individuelle et de la valorisation de la personne humaine en tant qu'individu clairvoyant et agissant.
Pristoche : J'aurais dit: l'homme s'anéantit de toute façon. Il y a assez de destructivité dans notre psychisme pour parvenir à un but aussi bête et aussi accessible.
Tout à fait d'accord sur l'individuation.
Gorge : C'est ici qu'on voit bien l'échec de l'exigence religieux. Au lieu de laisser l'homme libre de se trouver et de se construire, on rend toute-puissante une exigence impossible à satisfaire : la soumission à une morale castratrice imposé par un dieu suprême, exigence réductrice et mère de toutes les guerres. D'autant plus que cette exigence fait que nous sommes incapable de comprendre que "dieu" c'est l'infini et que cela ne peut se concevoir matériellement, le plus grave étant que nous avons réduit "dieu" à un personnage moral, à une figure paternelle, à une compensation psychique. En cela, les islamistes ont raison - ils interdisent toutes représentations ou images de "dieu" et nomme cette instance "le tout puissant, celui que l'on ne peut nommer, l'insaisissable, le Tout, etc" (p.e. Allah = le plus grand !)
Pristoche : Échec de l'église peut-être, mais pas échec de la transcendance. A côté, échec de la raison à pacifier notre peur abyssale.
Echec de l'homme de toute façon à s'accomplir.
Réduction de Dieu, oui. Mais aujourd'hui, cher Gorge, je sens davantage soit une agressivité sotte contre le sacré, qui n'est pas une critique pensée mais juste une forme de plus de l'athéisme...
... En face, une réduction du spirituel au fanatisme.
Donc des niveaux de pensée vulgaires. Inauthentiques. Comme des tics attrapés collectivement.
Gorge : Notre société est avide de cette recherche de satisfaction délétère et c'est ici qu'on voit bien l'échec du néo-libéralisme d'inspiration chrétienne. Au lieu de laisser l'homme libre de créer une société où il peut décider souverainement de ses cadres, il est soumis aux exigences d'une toute-puissante recherche : le besoin avide de satisfaire des besoins matériels impossibles à satisfaire...
Pristoche : Alors pour ton information, sache que le Vatican voit comme un des grands maux du XXième siècle, soit le libéralisme. Et mes amis ne se reconnaissent pas dans le libéralisme en tant que chrétiens. C'est... Vraiment autre chose. On se reconnaît plus dans le socialisme, tu sais...
Gorge : C'est pourquoi je me suis permis de dire que ce système va forcement vers sa perte car il est basé sur des notions qui amputent l'homme de son possible spirituel. Et, je me répète, si cela ne me "réjouie" pas autrement, je peux néanmoins "comprendre" que notre évolution vers le néant est dans l'ordre des choses tellement le matérialisme a pris le dessus et concerne tous les aspects de la vie, pour notre plus grand malheur. J'essaie de sortir de l'aspect purement "morale" de la critique sociale et je ne veux pas tomber dans les travers du jugement moral et formuler d'autres exigences qui aggraveront encore plus notre sort qui est assez sévère sans cela...
Pristoche : Si les choses sont bien posées moralement, je pense qu'il faut juger moralement. Pas juger les autres pour les étiqueter, mais juger ce qui est bon et ce qui est mauvais. Or historiquement chaque époque amène d'autres formes de mal, qu'on discerne lentement alors qu'elles sévissent déjà. Et d'autre part, SEUL un chemin moral peut nous sauver.
Notre sort est sévère et beau, je veux me réjouir. Plus nous nous réjouirons et plus nous jubilerons face aux joies simples. La vie est un cadeau. Quant à la société, il faut la changer, c'est vrai.
Gorge : Je ne me suis pas sorti d'un carcan pour en intégrer un autre et je ne vais pas me sortir d'un carcan avec l'aide d'un autre ou en m'appuyant sur un carcan et je ne vais pas imposer un carcan pour lutter contre les carcans, je veux sortir des carcans entièrement mais là, je veux carrément changer de mentalité et je deviens idéaliste !
Pristoche : En effet, notre époque manque vraiment d'idéaux. Vivre sans idéal, c'est une perspective qui me déprime par avance. Certes, on peut se lancer dans un projet - roman, film, combat d'avant-garde pour changer les mentalités - qui s'avère buter contre l'incompréhension, mais vivre sans idéal, non !
Gorge : Il est devenu nécessaire de comprendre pourquoi le carcan est si omniprésent dans nos vies et pourquoi nous ne pouvons pas vivre librement, consciemment, avec joie et pourquoi nous cherchons absolument les rites, les règles, les limites, les valeurs, les lois, les exigences, la domination, la religion, la foi, même "dieu" pour donner sens à nos vies perçues comme étant sans sens.
Pristoche : Ce carcan est bel et bien omniprésent. Mais ceux qui veulent naviguer, et non stagner - pour couler - comme toi ou moi avons la chance de peut-être réussir à nous délivrer de toutes les impostures, soit de toutes les tyrannies.
En Suisse, j'en parlais hier avec un jeune socialiste de Genève, nous disposons d'une chance unique pour évoluer vers plus de social et moins de carcans, d'abord dans les mentalités, ne plus être de petits enfants sages et obéissants, mais réapprendre la désobéissance civile appuyée sur des convictions mûrement réfléchies.
Je t'écoute. Et ne puis qu'être d'accord que qui embrasse la foi pour se rassurer n'est pas un vrai ascète.
Pour ne rien te cacher, j'ai failli devenir athée vers vingt ans, puis j'ai évolué dans la mystique depuis les Védas hindous. C'est donc... un émerveillement, et une autre perception qui m'ont délivré et élevé vers cette grande lumière qui nous affranchit de nos peurs.
A cet égard, le "fonctionnaires de Dieu" de Drewermann est très important, et il est à regretter que l'église catholique n'assimile pas la psychanalyse en ce qu'elle démasque des fonctionnements régressifs dans le fait d'embrasser la foi...
Si ce chemin ne peut être libération, alors il est nuit de l'ignorance jusqu'à la fin des temps, ou jusqu'à la crise salutaire...
Nous n'avons besoin ni de Dieu ni de père, mais seulement de joie et de devenir pleinement ce que nous sommes, dans le respect de la vie.
Gorge : Dire «plein d'échos nihilistes qui rongent notre civilisation» ne suffit plus, il faut chercher à comprendre pourquoi nous étreignons le néant et pourquoi il nous séduit, ce qui a derrière ce sentiment et pourquoi il est devenu tout puissant. Dire aussi pourquoi nous avons adopté ces modes de comportements, comprendre à quoi ils correspondent, se rendre compte comment ils nous servent et comment ils servent à maintenir l'homme dans cet état de co-dépendance si nécessaire pour l'exercice du pouvoir.
Pristoche : Nous étreignons le néant parce que nous avons très peur de mourir, et que notre seule chance, ce serait de devenir un peu plus ce que nous sommes pour dépasser cet état initial psycho-métaphysique de néant.
Ce vertige du néant est inévitable.
Il ne signifie pas pour autant qu'il faille en rester là...
Adopté des modes de comportement consuméristes et agressifs qui nous permettaient de trouver un faux salut dans le fait de posséder des objets: l'angoisse humaine nous a poussés à faire que certains acquièrent beaucoup plus d'objets et de biens que la moyenne, et d'autres n'en acquièrent pas. Cette solution n'a pu enrayer la peur.
Donc elle ne s'est pas éloignée du néant originaire qui est le triste lot de l'homme, mais dont il cherche à s'affranchir...
Dans quelque voie qu'il choisisse.
Gorge : De quelles peurs cachons-nous, de quelles angoisses fuyons-nous, quelles sont les réalités que nous refusons affronter, voir et comprendre? Nous sommes entièrement pris dans nos tendances autodestructives et nous ne voyons pas nos implications dans ces états, nous ne voulons pas voir les raisons pour lesquelles nous sommes ainsi. Non, nous préférons nous cacher dans les carcans moralistes, spirituels, légaux et les imposer à tous et nous faisons cela pour justement ne pas à avoir à voir ce qui nous arrive, ni comprendre, ni faire l'analyse de nos conditions et de nos responsabilités dans ce conditionnement. Mais pourquoi, pourquoi ?
Quand ferons-nous enfin nos descentes en enfer pour aller jusqu'au bout de cette logique duale, manichéenne, contrainte, et la dépasser enfin pour renaître en tant que personne consciente, raisonnante, capable d'enfin construire un monde multipolaire à la mesure de notre intelligence humaine, de nos prises de conscience, de nos capacités intellectuelles, et enfin construire des cités où tout le monde aura droit de citer, où le pouvoir sera exercé individuellement et pour soi, où chacun pourra s'approprier sa destinée et vivre sa vie, comme il l'entend, comme il le veut pour le bien de tous ?
Pristoche : Je peux souscrire intégralement à ce que tu di si bien !
Egalement, à l'espoir d'une Cité juste. C'est là que la droite a perdu toute humanité: elle ne croit plus dans la possibilité de construire un monde juste, mais déclare l'imposture "inévitable", et pourquoi? Parce qu'elle en est complice. Alors que la base du monde social, c'est le comportement et le choix moral de l'humain, et non d'obscures "règles", "lois" et j'en passe qui nous empêcheraient de bouger.
Gorge : Nous avons beaucoup critiqué ce monde mais l'avons-nous enfin compris? En critiquant ce monde, nous l'avons jugé tombant ainsi dans les travers que nous cherchons à dépasser. Il n'y a pas que la consommation qui est l'opium du peuple, il y a aussi toute la mentalité qui amène à cela, tous les petits compromis que nous faisons chaque jour, tous les justifications que nous édifions pour s'excuser de nos petits péchés imaginaires, de nos faiblesses acquises et conditionnées, de nos marottes identitaires, de nos besoins de sécurité, de nos recherches de notoriété... et cela nous ramène au début - mais pourquoi donc sommes-nous ainsi ??
Pristoche : Pourquoi sommes-nous ainsi? Si je savais, Gorge...
«Qui renonce à la liberté pour la sécurité ne mérite ni la liberté ni la sécurité». (S.D. Chiara Luce Badano, décédée hélas d'un ostéosarcome à l'âge de 18 ans).
Je pense aussi au "Grand inquisiteur" de Dostoïevski. Pourquoi échanger sa liberté contre un esclavage qui nous garantisse le pain? L'étape suivante n'est-elle pas de brûler le grand inquisiteur et de le remplacer par un État entièrement fondé dans une éthique extensible selon les problèmes du réel, des possibilités toujours à compléter ?
Et de mettre la liberté humaine responsable à la place du grand inquisiteur, en supprimant le souci de ne pas avoir de pain? En effet, tout homme a droit à manger et à un toit, alors qui sont ces maîtres qui marchandent notre droit à vivre ?
La névrose, sans aucun doute. Le surmoi issu de la névrose que peu de gens digèrent à l'âge adulte, est un surmoi très primitif, qui a peur de déplaire au chef, au maître, au papa, qui voit l'État - ou le patronat - comme un père fouettard qu'il vaut mieux approuver pour ne pas être puni par lui au lieu d'avoir le courage de le renverser - qui voit en fait une instance plus forte et plus haute que soi...
Parce qu'ainsi, on peut se décharger commodément de sa propre responsabilité et des choix à faire devant ce néant angoissant de toute liberté humaine point encore devenue, et donner à cette instance le pouvoir qu'on ne veut pas prendre soi-même.
Donc le recul devant la liberté - vraie - qui nous est donnée... ... Un fonctionnement infantile où le petit garçon ne prend pas la place de papa et ne prend pas la sienne non plus.
Gorge : Tant que nous n'aurons pas répondu à cette question de savoir pourquoi nous sommes ainsi, toutes les philosophies du monde ne nous seront d'aucune utilité et ne contribueront qu'à nous maintenir dans nos carcans d'autant plus dominants que nous les imposons avec une volonté déterminée!! Tant que les philosophes nous répondent avec des carcans à nos problèmes existentiels, nous n'irons nulle part sauf dans ce très vieux nihilisme que nous dénonçons avec tant de vigueur. Il est temps de se prendre la tête entre ses mains et enfin clarifier la situation car nous ne pouvons continuer ainsi...
Pristoche : Excellent !
Bien sûr, un carcan n'est là qu'à titre de construction fragile et fondée sur la peur, et non d'ossature solide. Le carcan opprime sans structurer. J'irai plus loin: il maintient en un état non évolué.
Les gens ont peur de grandir, car en grandissant, ils prendraient la place de l'autorité et décideraient de plus, voire de tout, et ils préfèrent aliéner leur liberté et freiner leur devenir - ou freiner la marche progressiste de la société vers plus de social - en continuant à mijoter dans les choses connues.
«Nous ne pouvons continuer ainsi...», dis-tu. Je t'approuve entièrement.
Et une pensée émue pour tous les êtres humains en Suisse qui doivent être considérés de façon ÉGALE comme tous les privilégiés, soit dit à l'attention de ces petits milliardaires alémaniques qui pensent avoir plus de droits que les autres Suisses et êtres humains sur notre sol. Celui qui sourit, celui qui est là, celui qui donne, a déjà plus que le droit d'être intégré. C'est à la société aussi de faire des efforts pour intégrer, alors que ces droitiers lamentables empêchent l'intégration et accusent ceux qu'ils empêchent de ne pas pouvoir s'intégrer. Ce jeu ne durera pas.
Aussi je pense que nul carcan ne peut venir nous diviser en "plus élus et plus saints que d'autres", "plus riches et plus égaux que d'autres", etc. l'égalité, c'est l'égalité, point barre.
Je crois que c'était dans "D'une jeunesse européenne", impossible à trouver en librairie, que Malraux voyait dans notre XXième siècle, hélas toujours là, toujours consumériste et basé sur le mensonge, "plein d'échos nihilistes" qui rongent notre civilisation.
Je pense que ce n'est pas de croire ou non en Dieu, car chacun s'arrange comme il peut avec le néant.
Mais plutôt cette amertume, ce manque de bonheur "existentiel", cet éloignement d'une relation au monde où la beauté peut surgir.
Je ne te le fais pas dire: une foi, réformée, orthodoxe ou catholique, où ne se trouve que le rite, et PEU de joie, ne vaut pas grand chose.
Et je ne sais ce que tu en penses, mais je trouve que le cynisme néolibéral est aujourd'hui la forme prise par ce très vieux nihilisme. Là, nous les Occidentaux, on baisse, on se complaît.
Merci de me contraindre à me clarifier!
Merci de tes interrogations qui m'aident à me questionner et me clarifier, ce qui est toujours absolument indispensable !
Je retourne en Scanie sur les ailes de Nils Holgersson ou avec Monica Vitti sur les routes italiennes qui, comme dans «Vaghe dell'Orsa» de Visconti, tournent soudain sous une porte datant de la fin du moyen âge.
Bon courage face à la bêtise qui est plus méchante que la méchanceté calculée quand elle vient d'idées reçues partagées par beaucoup, ou plutôt assimilées comme une drogue collective. «La consommation est l'opium du peuple».
Je crois que c'était dans "D'une jeunesse européenne", impossible à trouver en librairie, que Malraux voyait dans notre XXième siècle, hélas toujours là, toujours consumériste et basé sur le mensonge, "plein d'échos nihilistes" qui rongent notre civilisation.
Pristoche : Joie ? Joie !
N'était-il pas temps que cette affaire Roschacher avec ce banquier et ces indices de complot arrive pour ouvrir cette campagne? Voici un peu de justice immanente.
Je tiens à associer ma joie à la tienne.
Très fatigué. Je te recommande le livre paru dernièrement «La Suisse et le nazisme» préfacé par Jean-Pierre Bergier.
On y arrivera, c'est sûr !
Gorge : Oui et tu as sûrement vu comment l'UDC se récupère = il crie au complot et même, utilise cet épisode pour démontrer qu'effectivement, il y a un complot contre bloch le moche !!
Plus tordu tu meurs et on appelle cela de la "résilience" soit la capacité de "rebondir" et c'est considérée comme une valeur, quelque chose de "positif" et son utilisation en politique aboutit à ces invraisemblances blochériennes !!
Comme je te l'ai déjà dit à maintes reprises, le plus qu'on cherche à dégommer le bloch, le plus qu'il s'agrandit! Le plus que l'on crache contre lui, le plus qu'il ingéra ces crachats pour se poser en martyr! Il n'y a aucune justice, c'est la loi du plus fort, en gueule s'entend. La seule façon de vaincre bloch, c'est de changer la société qui produit de telles atrocités en s'attaquant aux valeurs et aux principes qui la régissent en les démolissant en règle, comme les bons vieux anarchistes de la belle époque où ils savaient se battre et avec les mots qui font "boum"...
Et dire qu'il y en a qui iront le conspuer au Comptoir de Lausanne ce 18 septembre et lui donner encore une plateforme où il pourra crier à l'injustice et contre cette gauche honnie. Mais on y sera quand même, n'est-ce pas? Juste pour voir la gueule du mec derrière sa haie de robocops blindés...
En attendant, je n'ai pas de joie face à cela car cela me dégoûte jusqu'au tréfonds de mon âme révulsée...
Et si tu es si fatigué alors il ne faut surtout pas lire des livres comme celui-là sinon tu arriveras vite au bout de tes réserves !!!
Allé, ne te fait pas trop de bile, ton foie et ta foi ne tiendront pas le coup car des coups bruns, il y en auront à la pelle d'ici les élections fédérales d'octobre et surtout pour l'élection au Conseil Fédéral en décembre 2007...
AIE !!!
Pristoche : Une des tes réflexions d'hier me revient à l'esprit: la gauche n'a pas les mêmes armes que la droite pour attaquer et s'exprimer.
Dans ce même ordre d'idées, je voudrais ajouter, ce qui probablement va dans ton sens: la droite diabolise et stigmatise, elle endort, mais elle, la gauche, elle doit défendre et mobiliser tous ceux qu'elle défend, qui sont tout de même nombreux...
... Car, spectre de Marx oblige, nombreux sont ceux qui restent privés de conditions de vie décentes, bien plus nombreux que ceux qui par leur richesse démesurée achètent la télévision pour leur propagande et inondent la presse et les panneaux d'affichage.
On ne peut plus parler de lutte des classes, puisque la classe dominante actuelle est diffuse, sans culture et inculte, elle revient juste à la corporation des banquiers, des financiers et des actionnaires, ainsi que des industriels...
... Ce qui me fait dire que le vrai axe de la dialectique sociale est dans le travail lui-même: employés contre patronat, syndicats contre exploitation.
Et les peuples européens ont la chance de pouvoir se donner des dirigeants de gauche. C'est dire si, après l'ère Bush et l'ère Blochusconi, nous sommes entrés dans l'époque du retour des luttes.
Elles reviennent à petits pas et sur la pointe des pieds, mais le gros brame des propriétaires et des pseudo-riches, qui, je l'ai dit, ne constituent toujours pas une élite au sens marxien, sera bientôt couvert par le grand raz-le-bol de la majorité démocratique.
Gorge : Plus précisément, je dirais que la gauche répugne à utiliser les armes de la droite car la gauche, plus respectueuse des droits de l'homme et des sensibilités divergentes, n'attaque que si elle est attaquée et laisse exprimer ceux qu'elle défend en toute modestie. En effet, elle cherche sans armes et avec le concours des gens, les modalités d'une vie en commun, son programme étant vraiment humaniste. Alors que la droite, pour régner et être au pouvoir, ne croit qu'aux armes de son exercice, ainsi qu'à la richesse et à l'ascendance sur les autres pour les faire marcher comme des moutons tondus dans la gloutonnerie grotesque de la consommation consumée !
Beurk !!
Je pense que si on est assez nombreux et qu'on dit assez fort notre dégoût de la politique élitiste de droite et de ses déclamations qui divisent le monde entre bien nés et ignares, nous aurons une bonne chance d'être entendus car personne n'aime être traitée d'ignorant, ni à vivre dans une société où seuls les plus méritants puissent y vivre et prospérer !
Mais détrompes-toi, il y a belle et bien une lutte des classes car il existe une élite qui cherche sa domination universelle, c'est l'élite de l'argent, du luxe et du "m'as-tu vu?" et la seule différence avec ces aristos que nous avons dégommés en 1789, c'est qu'ils ont dû tuer père et mère pour arriver à leur positions suprêmes alors que les nobles, eux, n'avaient qu'à bien naître dans les bonnes familles !
Mais nous les aurons quand même, car ils nous ont fourni la corde pour les pendre, celle de la colère et de l'exaspération !
C'est maintenant que le sous-marin doit torpiller la droite suisse et pas dans vingt ans. Mais de toute façon, cette droite arrive en bout de course et elle coulera sans notre aide car ses prépositions sont tellement grotesques qu'elle ne peut survivre, pas plus qu'Adolf H. ou de Benito M., d'ailleurs !
Pristoche : Je dois t'avouer ma surprise totale devant l'absence complète de débat. Je m'attendais à Hans-Juerg Fehr contre Maurer et Pelli, mais rien !
Néant !
La bêtise des médias conjuguée à l'outrance d'une provocation à 20000 années-lumière au-dessus des problèmes réels du citoyen, qui risque d'avoir assez tout court de la politique si elle n'offre que ce piteux spectacle...
...Alors que du PDC, on attend des propositions sur la précarité, puisque nous le PS on a déjà largement commencé à envisager la question !!!
Et Toni Brunner, il est complètement fou !
Quelle fumisterie !
Comment ces gens-là peuvent-ils être nos élus ?
Ils ont tout de même le temps de penser, et accessoirement de penser au citoyen et non à leur réélection ?
Je me réjouis de la grève d'aujourd'hui, qui n'est qu'un début de réveil !
Gorge : Tu me fais bien rire !
Depuis quand y a-t-il eu un début de débat dans ce pays ?
Il aurait été parfaitement anormal qu'un débat ait lieu car cela aurait voulu dire que les divers protagonistes auraient été en concurrence alors qu'en réalité, ils sont de connivence et même le parti socialiste souscrit à l'économie de marché et à la démocratie représentative où seuls quelques élites fortunés peuvent se payer les fauteuils parlementaires.
pfffft !
Y'en a marre de ces politichiens qui concourent pour nous en prétendant nous apporter les solution à nos problèmes. Si problème il y a, alors que se soient les gens eux-mêmes avec leur génie propre qui décident et mettent en oeuvre les conditions de leurs saluts! Nous devons arrêter de croire qu'un être supérieur ou qu'un leader maximo puissent nous sauver, nous ne nous sauverons qu'avec nos propres moyens, avec notre génie populaire humaniste et rien d'autre !
Je ne veux rien attendre des politichiens, la seule attente est celle que nous portons tous en soi - nos envies d'être bien dans nos peaux, de vivre en intelligence avec nous-mêmes et avec les autres, d'être solidaires et empathiques. Pour le reste, ces représentants politiques et leurs complices économiques n'ont qu'à disparaître comme les dinosaures - extinction par gigantisme et enflure égocentrique...
Vive l'anarchie, l'autogestion et l'autonomie !!
Pristoche : Evidemment, ce serait un plus beau cadeau de recevoir la tête de Mörgeli sur un plateau, mais j'espère que les sondages témoignent des prédictions créatrices dont rêvent les journalistes plus que de la réalité avec forte mobilisation. Quand je vois les dégâts de ces idiots, je me demande: n'y a-t-il pas un minimum de bon goût dans notre peuple? Si ce n'est le cas, espérons que l'Europe nous remettra à l'ordre.
Oui, cher Gorge, je dénonce le fait que derrière le populisme de droite, une minorité opprime le peuple qui réélit sans cesse cette minorité, en "toute démocratie".
Notre réputation européenne est passée à la trappe. Il ne reste plus qu'à se mettre en grève, je ne sais pas. Ou bien que le Dieu hegelien de l'histoire nous débarrasse de ces fous.
C'est que tant qu'ils seront là, le démantèlement social auquel se livrent ces ayatollah de droite se poursuivra en toute impunité.
En tout cas, vivement la grève! Il faut une épreuve de force avec le patronat, puisqu'on ne peut pas en avoir avec l'UDC, et peut-être que là, les choses vont bouger, qui sait ?
A ce stade, je me dis que les PDC ont le devoir moral de retrouver leur siège au CF et d'éliminer ce parti voyou. Ils ont le droit, non ?
Enfin! On sera encore là, qu'ils nous auront fort heureusement quitté corps et bien, et le plus vite sera le mieux !
Bien cher ami, élisons un NEM au Conseil Fédéral, et prions pour l'âme de ce pays, c'est-à-dire ce qu'il en reste...
Gorge : Tu vois, on bouge pour les réfugiés alors m- - - - - à l'udc et ne penses plus à ça, ils se dissolveront tous seuls dans leur jus nauséabonde sans qu'on ait besoin de les pousser !
D'accord que c'est affreux mais les affreux, c'est eux !
Nous nous salissons si nous les controns alors construisons notre monde et par le contraste saisissant entre eux et nous, les gens verrons bien qui est le mouton noir et qui ruine la suisse. Cela me fait quand même râler de devoir "défendre" la suissitude pour pas que l'udc s'empare du nationalisme pour mener sa guerre contre la solidarité !...
Pristoche : J'AI SUIVI EFFECTIVEMENT TOUTES LES RÉUNIONS OU AVEC FANNY ET YVES ET FRANÇOIS DE VARGAS, ON A PEAUFINÉ CETTE INVITATION. FANNY EST CREVÉE A CE QU'ELLE M'A DIT.
POUR MA PART, APRES AVOIR TIRÉ QUELQUES SCUDS ENCORE SUR TONNI BRUNNER ET PRIS ENTIÈREMENT MES DISTANCES FACE À CETTE CAMPAGNE TOTALEMENT NOYÉE DANS LA VIOLENCE ET SANS LE DÉBAT QUE RÉCLAMAIENT LES CITOYENS.
EH BIEN JE ME DIS: LES CHOSES BOUGENT ! NOUS RÉUSSIRONS !
ON VA PARLER DE NOUS EN EUROPE, LE NEW-YORK TIMES S'EST INQUIETÉ APRES LE INDEPENDANT DE LONDRES, ET C'EST BIEN !
TU SAIS, TANT QUE L'UDC SERA LÀ, IL N'Y AURA PAS DE RECETTES MIRACLES POUR LA FAIRE BAISSER. SA "CHUTE" DÉPENDRA DE FACTEURS EXTRA-POLITIQUES. SI LE PS N'A PAS RÉUSSI À LA FAIRE TOMBER. C'EST QUE SA MONTÉE COMME SA CHUTE SONT LIÉES A UNE CRISE NATIONALE. CELA DIT, SON ÉLECTORAT EST TRÈS, TRÈS VOLATILE, ET JE PENSE QUE L'ON VA VERS UN GROS, GROS IMPRÉVU.
GUERRE À LA SOCIÉTÉ, DISAIT LE MONDE DIPLOMATIQUE - ET TU DIS: GUERRE À LA SOLIDARITÉ, C'EST ENCORE PLUS INTÉRESSANT ET PRÉCIS, CAR LA SOLIDARITÉ EST JUSTEMENT LE CIMENT QUI MANQUE, ON NE PEUT PLUS AJOUTER DE CROISSANCE, SI J'OSE DIRE, CHER GORGE: ON NE PEUT AJOUTER, OU RÉSSUSCITER, QU'UN PEU DE SOLIDARITÉ - OU BEAUCOUP, BIEN SÛR !
À PART LE COURRIER, LE TEMPS ET LA LIBERTÉ, LA PRESSE M'A UN PEU DÉÇU PAR SON MANQUE DE RECUL, ET LA TSR ME PARAÎT BIEN FILTRÉE, COMME JAMAIS.
MAIS ON EN REPARLERA.
JE VAIS ME REPLONGER DANS DES ANTONIONI. JE T'EN PARLERAI.
J'AVAIS UNE AFFICHE COMIQUE EN TÊTE, MAIS PAS AVEC DES MOUTONS, AVEC DES PETITS NAINS QUI SAUTENT !
Gorge : «NOUS RÉUSSIRONS !» Dis-tu !!
Mais quoi au juste ??
Car en fait tout cela n'est qu'un petit aperçu de ce qui nous attend lorsque l'obsession sécuritaire prend le dessus, lorsque le matériel prend plus d'importance que la vie, lorsque les seules valeurs sont celles de la réussite sociale, de l'enrichissement, de la compétitivité agressive et élitaire, lorsque l'apparence domine, lorsque le pouvoir sent son trône vaciller. Et lorsque je vois que nos seules réponses sont celles du rapport de force, de la domination intellectuelle, de la condamnation de l'autre et du nombre de fauteuils à repourvoir, alors je crains que la seule chose que nous allons réussir à faire est de perpétuer la mentalité régnante, intensifier la progression de l'inqualifiable, de l'innommable, de l'indicible, soit la peste brune, mentalité de TOUTE la droite qu'elle soit udc, pdc, pdr, libéral, écologie libérale ou autres...
À quoi faut-il croire ? À un retour d'un dieu salvateur, à l'apparition d'un homme providentiel, à un leader maximo, à la reprise économique pour tous ???
Laisses-moi rire car la seule chose à laquelle on pourrait croire qui pourrait nous sauver, c'est celle d'une réhabilitation de l'individu, de la remise en valeur du vivre ensemble communautaire, de l'entraide fraternelle, de la mise en commun de nos aptitudes, de nos talents, de nos diverses fortunes (de vie bien sûr, entre autre !), de nos visions de vie, soit la construction d'un monde vivable, tenable, solidaire. A part cela, je ne pense pas que le gain électoraliste d'un ou deux fauteuils savamment rembourrés dans des chambres d'enregistrement feutrées et plaquées or de la nomenclature possédante, des patrons et consorts antisociaux, pragmatiques, réalistes, dont la vision se réduit à la voiture automobile 4x4 noire circulant sur une autoroute rectiligne et puant bordée de panneaux publicitaires pour leurs marques favorites, gage de la confirmation de leur monde du marché tout puissant où la montre Omega au poignet signifie prospérité et confort, puisse changer quoique ce soit! Et je ne parle pas du téléphone portable dont l'existence même confine notre monde dans leurs rhétoriques blafardes à sens unique, summum de la pensée-unique économique et sociale.
Rien que pour contrarier notre mauvais sort, je vais me vautrer dans l'inacceptable désillusionnement qui nous possède rien que pour faire râler tous ces positivistes radotants qui tirent des têtes d'enterrement chaque fois que quelqu'un s'offusque du monde qu'ils ont fabriqué et qui mettent sur nos épaules la faute des troubles sociaux qui les mettent tant en question. Voilà ce qu'il faut, que nous tous, tous les habitants de la terre disent une fois pour tout NON à cet accaparement des richesses pour y substituer la joie de vivre, le plaisir de la rencontre, la satisfaction du travail accompli, la candeur relationnelle...
Idéaliste moi ??
Et laisses-moi rire de nouveau car qu'est-ce qu'on pourrait proposer d'autre ? La troisième guerre mondiale selon fils buisson, l'économie à la sauce chinoise, la morale udc ou pdc, les contraintes libérales (ah la belle contradiction !!), l'élitisme à la Marc Bonnant (avocat d'affaire GE et maître en comment enfoncer l'autre et le ridiculiser !) ???
Oh non, peu pour moi et je ne vais pas me salir les mains ou la tête en leur tenant tête car ils se réjouissent trop de voir nos petites personnes écrasées par leurs orgueils conquérant au-dessus de tout humanisme. Et pourtant, cet humanisme, n'est-t-elle pas à construire ici et maintenant, dans les plus brefs délais ???
Allé, cher ami, n'oublies pas que dans une pièce dont les murs sont tapissés d'excréments, toute vagissement de notre part ne fera que les décoller et remplir nos gorges d'une putréfaction brune et totalitaire...
Vive la bise, qu'elle nous souffle le vent de la liberté et du nettoyage de nos têtes...
Pristoche : On a confisqué ce débat, cette campagne, et tout ce qui devait être. La droite dure divise pour régner.
Je te donne ma parole de devenir le Mitterrand de ce pays: je vais isoler, diviser et détruire patiemment la droite, et la gauche aura un jour plus de 100 conseillers nationaux.
Je le veux.
Ainsi suis-je enchaîné au destin de mon pays.
Nulle rodomontade.
Je n'ai plus rien à perdre, et hier, notre pays a encore tout perdu.
Ce sont ceux qui devaient gagner qui pleurent, et ce sont ces gnafrons hideux moralement qui pavoisent.
Ils me paieront cela. Le temps de la pitié avec la droite a disparu. Comme je le disais, il faut durcir la lutte syndicale.
En outre, la réputation internationale de la Suisse... Hé hé !
Enfin, Gorge, je t'écris, pour ne pas te voir souffrir inutilement, car c'est plus que déprimant. Ce pays de vieux égoïstes ne veut pas de vie et pas de jeunesse, pas de culture et pas de social. Que veulent-ils ?
Rien.
Je suis désabusé, mais je vengerai la droite en 2030, je le leur ai écrit, et si l'on rie maintenant de moi, en 2030, la droite dure ne rira plus du tout.
Courage, et gardons espoir !
Gorge : Mon pauvre ami, si cela te prend jusqu'à l'an 2030 pour devenir Mite-errante alors cela veut dire que nous allons devoir vivre jusque là avec cette engeance brune! Quelle horreur, comment peux-tu nous laisser si longtemps dans un bain pareil? Ne faudrait-il pas mettre en piste une autre politique totalement libérée des contingences que veut nous imposer la droite pour la faire tourner dans un vide inopérant et se trouver séparer du peuple, des gens. On dit que se sont les gens, la masse, le peuple qui est bête parce que c'est lui qui vote, mais qui a éduqué le peuple pour qu'il soit ainsi et qu'il vote avec les pieds? Qui a influencé le monde pour que les gens réagissent ainsi? Qui perpétue les crises? Qui les exagère? Je ne suis pas d'accord avec la Suzette Sans-Dos, elle a une vision terriblement élitiste des gens qui m'incommode car elle laisse entendre qu'il y a une classe de gens biens qui doivent diriger pour qu'elle puisse continuer à profiter de sa belle villa dans sa commune riche et prospère.
Quand à ma souffrance, saches que je préfère mille fois plus souffrir que d'essayer de trouver des réconforts, des alibis biscornus qui, tous, iront dans le sens de la pérennisation des conditions actuelles. Mieux vaut souffrir que supporter cela!! Moi mes larmes, je les laisse couler par terre pour abreuver notre sol si sec par la faute de ces hommes sans âme qui se disent "humanistes" !!!
Le seul espoir que je voudrais porter est celui de la prise de conscience individuelle et de la revalorisation de sa personne mais là, je me répète et me répète et me répète....
...mais c'est la seule façon que j'ai trouvé pour ne pas succomber à la tentation d'arracher les yeux de cette droite et me venger... ...car, n'est-ce pas, n'est-ce pas exactement ce que cherche la droite pour justifier ses prises de position autoritaires, sa politique du gros bâton, ses lois iniques, son armée au service de la sécurité ????
Pristoche : Que dirais-tu si on se voyait avec Francis Kay chez moi pour organiser une riposte? On pourrait monter une association totalement informelle.
Moi, je refuse de laisser faire. Non ! La démocratie suisse ne va pas être massacrée comme ça.
Si l'on se voyait avec Francis pour articuler des mini-affiches d'anti-propagande destinées aux Zurichois, par exemple ?
Je ne sais si j'ai raison, Gorge, mais devant l'injustice qui arrive, toute personne qui se tait et pouvait parler est coupable, aussi je me dis: il faut juste la volonté.
Enfin! Redis-moi, si tu penses que c'est une bonne idée.
J'ai déjà écrit au moins cinq cent affiches.
Et rien n'est joué !
C'était juste une idée... Comme ça... Mais une bonne...
Je me coucherai par terre plutôt que de voir son pays ainsi, je me coucherai sur le passage de ces cinglés...
Gorge : La démocratie suisse a toujours été un jeu de massacre et c'est comme ça depuis 1848. À l'époque, c'étaient les radicaux qui menaient le bal et avec cette même mentalité élitiste, classée, ségrégationniste, exclusive.
L'udc est la main armée de la droite et il mettra tout en oeuvre pour abattre toute possibilité de contestation. Il survit en se nourissant de la riposte qu'on lui oppose !
La seule chose que l'on peut opposer face à l'offensive de droite est un monde fondé sur l'empathie, la solidarité, l'entente communautaire, où la construction d'un possible social dans lequel chacun pourra trouver une place selon ses capacités, envies, besoins, rêves deviendrait enfin réalité !!
Toute action fomenter contre les individus sinistres qui disposent du pouvoir se retournera contre nous! Il ne s'agit pas de se taire ou laisser faire! Au contraire, il s'agit d'apporter une analyse sérieuse de la situation pour que nous puissions comprendre les mécanismes de l'oppression et de la domination. Une fois cette compréhension acquise, nos comportements changeront et les dirigeants perdront l'emprise qu'ils ont sur nous et leurs capacités de faire comme ils veulent et de faire de nous leurs moutons bien dressés.
Il n'y a pas que l'udc qui propage l'injustice, c'est une tendance de toute la droite et nous devons combattre non pas l'udc mais toute cette mentalité ainsi incarnée par les ténors vociférants de la politique politichienne !!!
La dernière chose à faire se serait de se coucher devant ces cinglés, ils seront trop contents de non seulement te marcher dessus mais même, avec un plaisir évident, t'enfoncer de leur talon ton visage dans la poussière. Allé, debout, respire et saques-moi de tes pensées ces salauds qui ne méritent aucune attention de ta part!! Et saches que ce pays a les politiciens qu'il mérite et rien au monde ne changera cette donne !!
La seule question que je me pose chaque jour est de savoir si ce que j'ai fait de ma journée a été constructif ou pas, si j'ai mieux compris la vie ou pas, si j'ai amélioré mes relations avec moi-même et les autres ou pas. Pour le reste, la providence me sera clémente...
Pristoche : En effet, ils ne valent pas mieux que cela, entièrement de ton avis !
Mais réfléchissons à la question de propagande ironique et comique, car l'humour pourrait les désarçonner et révéler ce qu'ils cachent, montrer leur sottise, bref sortir de leur scénario de colère-révolte-frustrations etc.
Pour le reste, je t'avouerai que pour la première fois, je ressens un dégoût profond de ces gens de la droite, hors les quelques humanistes.
Que va-t-il advenir du monde après qu'ils auront scié l'héritage de la patience des luttes et des conquêtes humbles de nos ancêtres ?
Me marcher dessus? Il n'est pas né, celui qui me fera peur, et ils ne sont pas nés, ceux qui auront raison de moi. Mais mieux vaut les éviter.
Pour ce qui est de la Suisse... Eh bien il faut peut-être informer plus, et davantage aller vers les couches de gens simples que ces saligauds ne cessent de manipuler. Le "petit homme" a besoin de son esclavage, car il a peur de perdre son travail, et il vote pour son patron, car il a peur du capitalisme. Cette peur, il est trop peu psychologue pour se l'avouer. Mais il vénère son chef tout en s'en effrayant.
Cela dit, mon cher Gorge, que peut donc sortir d'un tel chaudron de mauvais goût en ce 21 octobre qui prend toute la mesure de la vulgarité et de l'ignorance d'une partie de la population ?
Ce que j'espère en tout cas, c'est que l'axe politique revienne au centre, et passe plutôt entre la gauche et le centre- droite que tout à droite. Là, ce serait funeste... Puisqu'on sort d'un tel axe, soit de 2003-2007: quatre ans de chaos de droite, avec ces abrutis qui cassent tout. Les vrais casseurs, ce sont les Toni Brunner et sa bande.
Tout ce qui m'amuse en regardant de loin, c'est qu'ils ont sali l'image de la Suisse cette fois de façon décisive. Donc... Le temps, soit la rupture avec l'udc, devrait intervenir. Ce poison empoisonne... Trop loin. Si elle n'intervient pas, eh bien ce sera trop tard, car c'est déjà trop tard.
Que sont devenus, Gorge les deux millions et quelque de Suisses précarisés durant la campagne ?
Qui en a parlé ?
Je refuse de céder à l'amertume, mais je refuse aussi de céder à la violence. Tu as raison: il faut prendre distance, réfléchir, puiser à des sources saines, et ne pas nous laisser engluer. Je dirais même: il faut penser à DEMAIN.
C'est de la vraie étoffe !
Je suis de tout mon être avec toi!
Que dirais-tu, si je vengeais une fois la gauche suisse ?
Gorge : La gauche suisse ou autre n'a pas besoin de vengeance !
Elle a besoin de construire un avenir pour tout le monde, petits ou grands, modestes ou pauvres, doués ou pas, par la participation de tous dans un projet commun visant non pas l'harmonie, le bonheur ou un angélisme réactionnaire moraliste mais un possible tenable dans lequel chacun pourrait trouver ses compétences, ses amours et ses joies. C'est à chacun de mener cette recherche non pas par vengeance mais par une immense envie de vivre, de créer et de faire !!
La gauche qu'elle soit de Suisse ou ailleurs n'a pas à se définir par rapport à la droite honnie. Elle doit être une force de construction, de proposition et d'accomplissement de nos rêves communautaires et doit se démarquer de la démagogie éhontée menée par cette droite qui n'a en tête autre idée que le pouvoir, l'enrichissement et le contrôle de l'autre !!
Pristoche : Bien sûr! Ne pas sombrer à notre tour dans cet abaissement. Juste présenter plus clairement nos idées pour les employés, les démunis, les chômeurs, et dire ce qu'on veut faire. J'ai eu l'impression qu'on ne l'a pas dit assez, ou assez exactement.
Gorge : La vengeance est une notion très à droite, très connotée réactionnaire, émotive et animiste. Celui qui plonge ses doigts dans cette sauce risque de les voir ronger jusqu'à l'os et de voir sa vie réduite à être de simples acolytes et de faire valoir de la droite omnipuissante.
La vraie étoffe serait la capacité de proposer autre chose qu'un remâché de tous les délires qui nous submergent depuis le début de la civilisation et qui nous font perpétuer notre condition trop humaine d'esclave d'un système inique et totalitaire !!
Pristoche : Bien sûr !
Donc il faut étouffer la droite, comme au jeu de go.
Dans le stress idiot typique de notre temps, je tâche de te répondre avec sensibilité.
Ce qu'il faut je crois, c'est attaquer le patronat.
J'arrive toujours à ce point: il faut une contre-force. C'est newtonien. Donc la grève générale.
Ensuite, elle n'est rien sans la foi qui la porte... Foi en l'humain, nous sommes d'accord, Gorge.
Gorge : Chaque fois que l'on cherche à se venger de la droite, on lui donne encore plus d'importance, encore plus de pouvoir, encore plus de raison de fabriquer des lois matant les contestataires, encore plus de raison de transformer l'armée en un immense département de la sécurité comprenant Armée, Gendarmes, policiers, PCi, pompiers, Justice, soldats, service secret soit toutes les forces d'oppression à la disposition des leaders inféodés au pouvoir absolu...
Est-ce vraiment cela que tu cherches ??
Pristoche : Je cherche la justice.
Je pense aux pauvres, Gorge, et aux exploités. Cela dit, la lutte devra bien se manifester en ses termes actuels: peut-être ces termes ne sont-ils pas encore clairs ?
Que d'accord avec toi, cher compagnon de résistance !
Mais il faut que ce totalitarisme économique s'écroule, et pour cela, l'homme, je m'excuse d'être camusien, doit se souvenir qu'il sait se révolter. Si nous sommes quelques braves agités et que la plupart courbent l'échine, à quoi bon ?
Mais je suis plein d'espoir! Ai parlé ce matin avec un syndicaliste proche de Zisyadis.
Enfin ! Nous en reparlerons !
soupire !
Je finirai par croire que le populisme alpin est un phénomène qui naît et meurt de lui-même.
Il est sans doute lié à la résistance à l'entrée dans l'Europe.
Ce qui par contre est alarmant, et en France aussi, c'est la situation des plus démunis.
Aussi abattu que toi, compte tenu ne serait-ce que du nombre de réfugiés et de sans papiers que j'ai secourus, je refuse de croiser les bras.
Je refuse aussi de penser que «tout va rester ainsi».
Mais en effet, il y a une conquête au sens presque anal du mot: l'espace politique, l'administration, bref tout est "blochérisé". C'est vraiment une sorte d'omniprésence et de directoire envahissant qui a les moyens de son contrôle, et muselle toute la Suisse.
Exactement comme l'Autriche de Haider, à la différence que Haider n'a pas accédé au pouvoir, et n'a pas "démultiplié" son image. Cependant, il y a une sorte de contrôle étouffant.
C'est ce qui me fait dire: ce qu'on vit paraît normal, mais ne l'est pas.
Ce musellement de la Suisse est peut-être prêt à voler en éclat soudainement, à force d'avoir serré les boulons beaucoup trop fort ?
En tout cas, je connais plein de gens plutôt à droite, donc qui me demandent un effort diplomatique(!), qui pensent qu'il faut éjecter Blocher du Conseil Fédéral, pour...
...sauver la concordance !
Je pense : sauvons déjà les réfugiés.
Je garde tout mon enthousiasme, point brisé du tout !
...et n'absorbons pas trop de ce négatif, nous qui nous croisons si peu les bras !
moment de silence...
Je suis épuisé. Mais une certitude ne me quitte pas - ne me quittera jamais - La Suisse qui était la Suisse de toujours, c'est celle qui a résisté...
Notre fierté dans la résistance, voilà que rien ne pourra nous enlever.
Je vais faire des nouvelles choses. Je suis avec attention tout ce qui se passe, suis heureux d'avoir revu et d'avoir parlé avec des vrais militants lors des États Généraux des réfugies que j'avais tant souhaités.
À présent, il me faut devenir plus discret.
Je vais agir. Sois en seul dans le secret, toi mon seul ami politique à qui je fais aveuglément confiance.
La lutte des classes continue, en effet !
Je luttera jusqu'au bout non pas contre ces monstres, qui portent seuls en eux la guerre, mais POUR la justice !!
Gorge : Que me racontes-tu là - «la Suisse de toujours qui résiste» !
Encore un mythe qui perdure !
Qu'il y a eu en Suisse des Suisses qui ont résisté, on ne doute pas. Mais que «La Suisse» en tant que telle, «La Suisse de toujours», ait résisté, jamais !!
Non, lis donc un peu ton histoire et tu verras que «La Suisse de toujours» a toujours cherché les compromissions avec les forts, la valorisation de ses entreprises, la capitalisation de ses banques, l'exploitation du tiers-monde et des ouvriers, le contrôle des autres, le moralisme morbide, les lois et règles et les valeurs productives, intéressées, friquées, etc...
Pristoche : Comme par hasard, à peine nous étions-nous écrit avec Frédéric Gonseth sur cette sale histoire d'UBS au Brésil, que nous nous retrouvons pour parler de l'histoire douteuse de ce pays.
C'est en effet ce qu'il me semblait de 39-45: il y avait déjà eu une levée de boucliers de bons Suisses résistants, il y avait les églises, et pendant que nous tous protestions, le pouvoir suisse faisait ce qu'il voulait. Le Conseil Fédéral n'avait infléchi sa politique que «par crainte de l'opinion».
Oui, la Suisse de toujours est un sujet politique qui parle au nom du peuple suisse en l'ignorant, et n'est que la Suisse d'une certaine Suisse, celle des riches.
Le seul problème, c'est que la Suisse de dessous existe, et que si les ouvriers se sentent trahis par la droite populiste en voyant en elle ses patrons, ils vont pouvoir enfin - enfin! - se tourner vers ses vrais défenseurs.
Gorge : Lis un peu l'histoire de la famille Mercier au Flon et tu comprendras ce que c'est ce pays et que la seule résistance qu'il peut s'attribuer est celle de la résistance à l'empathie, à la compréhension de l'autre, aux comportements altruistes, désintéressés et non immédiatement rentables, aux développements harmonieux des cités, des quartiers et des communautés, à la solidarité populaire, et surtout, à cette autre façon de penser la vie en vogue depuis mai-68.
Pristoche : Hélas je fais le même constat que toi. Ce pays n'aura pas brillé par sa générosité, c'est le moins qu'on puisse dire.
En fait, la droite suisse semble un capitalisme très féodal - grandes familles, pouvoir incontesté du patronat, ne «pas scier la branche sur laquelle on est assis, même inconfortablement» - et en même temps un conservatisme...
...Qui a atteint ses limites depuis que Blocher l'a outré: aller trop dans un sens - celui de la fermeture, de la régression vers l'ancien mythifié, vers le musellement actuel de la liberté d'expression, la violence sans-gêne et lâche prônée envers le plus faible, la dérision blochérienne des valeurs bibliques et sociales de respect et d'égalité - bref ce mal ne sera un bien que si l'on s'en affranchit, et se sert du marasme UDC comme d'un trempoline vers une prise de conscience plus moderne de ce que serait une Suisse à l'heure d'aujourd'hui.
Gorge : La Suisse de toujours est quand même celle de Blocher et de tous ses illustres prédécesseurs qui se sont illustrés dans les banques, les services aux puissances étrangères, la colonisation de l'Algérie (Henri Dunant !) et seuls quelques farfelus particulièrement remontés contre leur pays ont résisté contre ce pouvoir.
Pristoche : C'est vrai! J'avoue que j'en suis. On finira quand même, je l'espère, par être plus nombreux !
Gorge : Dire - «La Suisse qui résiste», c'est une contre-vérité qui fait mal à tous ces gens qui ont tenté de résister au pouvoir financier, à la force industrielle, aux compagnies ferroviaires, à la morale élitiste et discriminatrice de ces "vrais" Suisses qui ont fait la fortune de ce pays. Et n'oublies jamais que cette fortune a été constituée avec l'esclavagisme, le commerce inéquitable avec un tiers-monde gardé en sous-développement pour s'assurer une main d'oeuvre corvéable, par des banquiers aux ordres des despotes des empires en se courbant devant les plénipotentiaires qui, pour assurer leur pouvoir, tirent sur les foules mécontentes, emprisonnent les contestataires et tuent la liberté de pensée.
Pristoche : Quand je vois ce qu'est la presse suisse, hors le Courrier et la Liberté, je ne puis qu'abonder dans ton sens: on n'a pas le droit de mordre «la main qui vous nourrit» ou de «cracher dans la soupe», fût-ce une main de fer qui nous étrangle ou une soupe de sorcières du plus mauvais goût.
Mais la Suisse va-t-elle pouvoir rester dans ses atavismes indéfiniment, ce alors que l'Europe bouge, cher Gorge ?
Haider en Autriche a dû faire des compromis et c'est la sociale-démocratie qui a repris les rênes ainsi que la route de l'Europe. En Allemagne, Madame Merkel me paraît obligée à faire bien des concessions sur sa gauche. En France, l'état de grâce de Sarkozy est terminé.
En Suisse... Il n'y aurait pas cet étouffoir de la propagande ultra-économique qui tapisse les murs publics de tout ce qui distrait du vrai débat citoyen... Il n'y aurait pas ce contrôle des mentalités du style: «ferme ta gueule, sinon tu deviendras pauvre»... Il n'y aurait pas cet écrasement du vrai débat, sauf à penser que la droite va devoir affronter une réalité: l'échec de sa politique sociale, sitôt le 12 décembre arrivé...
Bref... Il n'y aurait pas cet étouffement dans l'oeuf du débat, celui-ci reviendrait grosso modo au même qu'en Europe: pour la solidarité, contre le moins d'État et les démantèlements, pour l'homme et contre les profits, pour la défense des employés et contre le patronat.
Mais l'histoire suisse te donne puissamment raison. Tu la connais bien mieux que moi. En effet, c'est sûrement une histoire d'affairistes qui ne veulent pas qu'on se mêle de leur commerce.
Gorge : Et puis c'est quoi cette "Suisse" dont tu parles, comme si la "Suisse" était une brave dame, mère tant chérie vers qui on irait abreuver à son sein...
Non, cela n'a aucun sens car seul compte la prise de conscience personnelle pris dans intrication de ce monde confondu entre délire monomaniaque et matérialiste et illusion de bonté, de générosité affable et intéressée et d'envie de reprogrammer l'autre pour qu'il soit à notre image.
Pristoche : Je pensais juste à ce qui reste de braves gens en Suisse, même pas à du patriotisme, car je n'arrive plus à être patriote, cher Gorge !
Je pensais, tiens, à ce passage de Malraux, illusoire sans doute, me diras-tu :
«Peu importe nos noms, que nul ne saura jamais. Ici, nous nous appelions la France. Et quand nous étions espagnols, nous nous appelions l'Ebre, du nom de notre dernière bataille. Je suis la mercière fusillée pour avoir donné asile à l'un des vôtres. Nous sommes les femmes, qui ont toujours porté la vie, même lorsqu'elles risquaient la leur. Nous sommes les vieilles qui vous indiquaient la bonne route aux croisées des chemins, et la mauvaise, à l'ennemi. Comme nous le faisons depuis des siècles. Nous sommes celles qui vous apportaient un peu à manger; nous n'en avions pas beaucoup. Comme depuis des siècles. Nous ne pouvions pas faire grand chose; mais nous en avions fait assez pour être les vieilles des camps d'extermination, celles dont on rasait les cheveux blancs. Jeanne d'Arc ou pas, Vierge Marie ou pas, moi, la statue dans l'ombre au fond du monument, je suis la plus vieille des femmes qui ne sont pas revenues de Ravensbrück. Morel, Anjot et tous mes morts du cimetière d'en bas, c'est à moi que viendront ceux qui ne connaîtront pas votre cimetière. Ils sauront mal ce qu'ils veulent dire lorsqu'ils chuchotent seulement qu'ils vous aiment bien.»
Mais voilà, cher Gorge, qui est bien éloigné de la mesquinerie actuelle !
Gorge : Je ne peux souscrire à aucune forme de nationalisme ou de patriotisme et si je résiste, c'est au nom de l'humain, de l'individu, et si je lutte, c'est contre le pouvoir, toute forme de pouvoir surtout celui de ce qui représente le mieux "La Suisse" - soit, ses banques, ses firmes pharmaceutiques, ses entreprises industrielles...
Pristoche : Il est vrai que la gauche suisse est pleinement consciente d'elle, puisqu'elle sait contre qui et contre quoi elle lutte, et qu'elle n'a jamais eu la majorité au parlement.
Je suis pleinement d'accord avec toi: au fond, je lutte plutôt pour les démunis et les réfugiés, et surtout contre ce pouvoir répressif de l'argent. Je lutte pour que... une fois, peut-être, la Suisse se ressaisisse et s'identifie à autre chose qu'à la richesse.
C'est fantastique de voir comme ces protestants à la Blocher vénèrent, disent-ils, le travail, passent pour des types bien, alors qu'ils ne font que se prosterner devant le veau d'or et me font rire! Ils ne font que s'enrichir pour s'enrichir.
Mais voilà... La réputation de la Suisse devient désastreuse, ses rapports avec l'Europe sont toujours plus tendus. Et la population qui dirige son mécontentement pour l'instant vers l'UDC pourra dans quatre ans, si rien ne change pour elle - et rien ne va changer - le rediriger vers la gauche, si toutefois la gauche se présente pour ce qu'elle est, et cesse d'être aussi timide face à une droite qui attaque par peur de perdre ses privilèges.
Notre rage d'abattre le capital devrait être aussi forte que leur anxiété à perdre leur suprématie.
Mais tout cela revient à un auto-goal: cette richesse suisse, du fait de la globalisation, est de moins en moins partagée. Alors... Exit bientôt, la Suisse des lâches !
J'espère.
Quand je vois l'espérance de ceux qui sont plus jeunes que moi et n'ont pas atteint la trentaine, et qui haïssent tous uniformément ce capitalisme féodal de l'ancien régime, je me dis: avec une décennie, cela basculera lentement, mais cela basculera.
C'est une question de ranimer le débat citoyen. Si l'horreur de l'udc que j'écris minuscule aura servi à réveiller les consciences, eh bien ils auront au moins servi à quelque chose.
Gorge : Ne nous trompons surtout pas en vouant un respect immérité envers un pays qui n'a rien à foutre du petit Pristoche ou Gorge ou autres quidams qui n'ont pas cent milles piastres en poche !!!
Pristoche : Eh non, Gorge !
Et ce pays en a de moins en moins à foutre de tous ses hôtes qui l'honorent: rien à foutre de Frédéric Gonseth qui se bat pour un cinéma honorable et soutenu, dont l'horrible péché fut d'être à la LMR; rien à foutre de Hirschhorn, qui a osé critiquer la Suisse; rien à foutre de François de Vargas et du pasteur Subilia, qui se battent depuis si longtemps pour les réfugiés; rien à foutre de Georges Tafelmacher, qui par sa lutte antimilitariste au GSsA espère en un pays plus juste et plus intelligent, plus fin, plus ouvert; rien à foutre de Christophe Tafelmacher, qui n'est admiré que par les milieux engagés pour l'asile, et qui mérite cent fois plus d'admiration que le bêta Couchepin; et rien à foutre de Christophe Meyer non plus, un grand poète, qui a décidé d'exterminer les radicaux et d'étouffer les démocrate-chrétiens quand l'udc sera morte; rien à foutre de Pierre-Yves Maillard, qui lutte depuis si longtemps, et fut fiché pour avoir lutté, et passe pour un "farfelu", un "profiteur"; rien à foutre de Jaccottet, le plus grand poète jamais né dans ce pays, qui n'a pu être grand qu'en allant vivre en France; rien à foutre de Freddy Buache à qui ce pays doit pourtant la cinémathèque.
Pays d'ingrats, où tous les industriels devraient être pendus et tous les financiers lapidés, et ce serait un sort encore doux! Leur impunité insulte complètement le bon sens et la démocratie...
... Pour un pays qui se targue d'être la plus vieille démocratie du monde, il devrait se regarder un peu en face et se voir comme la plus vieille connerie du monde !
La résistance illusoire m'appelle encore, Gorge, mais dois-je me taire et baisser les bras ?
Jamais !
Quand bien même le surmoi infantile des petits nains les détournerait d'une critique justifiée du nain en chef, non le plus intelligent, non le plus visionnaire, mais juste le petit nain qui est le plus riche.
Tout cela est pitoyable.
Néanmoins, ça ne nous empêchera pas de nous battre, et de nous envoler dans la poésie, ou, pour le faire autrement, de suivre le beau vol des martinets...
Pristoche : IL FAUT PLUS QUE DU COURAGE POUR ÊTRE DE GAUCHE, CELA ME SEMBLE AUJOURD'HUI QUASIMENT UNE VOCATION AU MARTYRE, CE ALORS QU'IL FAUDRAIT LE TRIOMPHE ET PAS LA SEULE RÉSISTANCE !
JE RESSORS ÉBRANLÉ D'UNE DISCUSSION BIEN À DROITE OÙ, EN PRÉSENCE DE PERSONNES ENCORE PLUS À DROITE, J'AI OSÉ DÉFENDRE LA LÉGITIMITÉ DE LA GRÈVE EN FRANCE. AUSSITÔT, DES INDUSTRIELS ALSACIENS SE SONT JETÉS SUR MOI COMME DES CHIENS, M'ONT DIT DE SORTIR PAR LA PORTE-FENÊTRE ET M'ONT CHASSÉ; ALORS QU'ILS FULMINAIENT, ILS SE SONT LEVÉS EN HURLANT CONTRE LES GRÉVISTES...
ÇA, C'EST JUSTE UN ÉPISODE (RECENT, HÉLAS) QUI DÉMONTRE LA TOLERANCE EXTRÊME DE LA DROITE...
LES PIRES GENS DE DROITE SONT CEUX QUI IGNORENT QU'ILS SONT À DROITE. ILS SONT "NI...NI...", C'EST-À-DIRE QU'ILS SONT DU PARTI DE LEUR CONFORT.
Gorge : Alors tu me vois en empathie complète avec toi car l'année passée, j'ai vécu la même expérience mais en moins violent avec quelques personnes nettement axés udc qui m'ont reproché de vouloir "comprendre" la jeunesse désemparée au lieu de la punir en lui fixant des limites et ainsi favoriser le laxisme et la déprédation. J'en étais malade à vomir toute une nuit et le souvenir de cette soirée me remonte à la gorge à tout bout de champs et surtout lorsque j'assiste, impuissant en me taisant, à leur rage contre "ces jeunes mal éduqués", contre "ces étrangers qui crachent parterre", contre "ces fumeurs d'herbe qui vomissent sur la suisse", contre "ces cyclistes qui dépassent par la droite", contre "ces gymnasiens qui parlent forts dans les bus", contre ces mendiants, contre ces paresseux, contre "ces gauchistes", contre les petits-gens en général et des meilleurs!! Et après, ces personnes du haut de leurs valeurs morales étriquées s'énervent contre "ces gens qui sont contres" !!
Mais cet énervement nous montre clairement l'état de leur état d'âme - lamentable !
Pristoche : EN EFFET, LA VÉRITÉ SUR LA SUISSE N'EST PAS BONNE À DIRE EN SUISSE...
C'EST UN PAYS QUE LES GENS PROTÈGENT PAR UNE IMAGE IDÉALE, OU «CE N'EST JAMAIS SI GRAVE QUE ÇA». ET LE CAPITAL FAIT CE QU'IL VEUT, À CHACUN DE SES COUPS DE BUTOIR, «ÇA VA ALLER ENCORE.»
ALORS IL DEVIENT DUR DE SAVOIR SI NOUS TOUCHONS À LA RÉALITÉ QU'ONT LES GENS EN EUX, OU BIEN À LA RÉALITÉ ELLE-MÊME.
C'EST VU COMME UN POISON DE MONTRER LA RÉALITÉ TELLE QU'ELLE EST. CERTES ON NOUS DIT: «ELLE NE VA PAS SI MAL QUE ÇA CEUX QUI PEUVENT TROUVER DU TRAVAIL EN TROUVENT !!» ETC.
CE QUI EST ÉTONNANT, C'EST QUE LES GENS ONT BESOIN DE SE PROUVER QUE «CE N'EST PAS SI MAL QUE ÇA EN SUISSE».
J'AIMERAIS ÊTRE LE PLUS GRAND TORTIONNAIRE QU'AIT JAMAIS CONNU LE CAPITALISME SUISSE. JE HAIS D'UNE HAINE PASSIONNÉE ET INEXTINGUIBLE TANT LES CAPITALISTES INDUSTRIELS, CULOTTES ET CERTAINS D'AVOIR LA VÉRITÉ, N'ÉCOUTANT JAMAIS LEURS OUVRIERS, QUE LES CAPITALISTES FINANCIERS, LÂCHES, INACCESSIBLES, ET QUI RESTERONT INACCESSIBLES TANT QUE LE PS ET LES VERTS NE LES ATTAQUERONT PAS.
DOMINATION, EH OUI... ET PAS ÉLITE !
LES QUALITES DE CETTE ELITE SONT LÂCHES, TRÈS VAGUES: C'EST EN GROS D'AVOIR PLUS D'ARGENT. C'EST-À-DIRE SI LE CAUCHEMAR DE "MYTHOLOGIES" DE BARTHES, VIRTUEL DANS LES ANNEES 50, EST DEVENU PLUS QUE RÉALITÉ.
TELLEMENT RÉALITÉ, QU'ON NE SAIT PLUS QUE PENSER. ET QUE PENSER DEVIENT ACTE DE PUR COURAGE.
Gorge : Quelle chance tu as d'avoir des copains comme moi qui te donne des conseils très judicieux, même si j'aurais parfois tendance à jeter l'huile sur le feu et te pousser à la révolte!! Mais des fois, tu me fais peur lorsque tu désires être le plus grand tortionnaire plein de haine (passionnée !!) des capitalistes qui, justement, n'attendent que ce genre de déclarations pour sortir les CRS et cogner sur nous en toute "légitimité" et en parfaite autodéfense. La haine est ce qui nous détruira le plus sûrement et si le grand capital arrive à prouver que c'est nous qui proférons cette haine, ils auront gagné et l'économie deviendra souveraine, dominante, unique et toute-puissante. Ils pourront aussi mettre en avant leur "humanité", leur bonne éducation, leur progrès pour tous, etc et nous les révoltés, nous n'avions qu'à nous taire comme ce roi de l'Espagne qui hurle à Chavez de se taire avec un parterre qui applaudit...
Pristoche : C'EST JUSTE.
IL FAUT DONC UNE PROTESTATION LIBRE DE HAINE. ET POURTANT LE RESSENTIMENT EST LÀ CHEZ LES PLUS DÉMUNIS, ET CHEZ LES CHÔMEURS DE LONGUE DURÉE. CE RESSENTIMENT SIGNIFIE DONC BIEN QUE CE PAYS A FAILLI À SA MISSION SOCIALE.
Pourtant, la prise de conscience salvatrice se fait HORS DU DÉNI, et je vois que même mes amis les plus à gauche sont encore et toujours dans le déni. La propagande udc a été très puissante, car des idées toutes faites circulent en liberté chez tout le monde.
Gorge : Comprends donc qu'une guerre a été déclarée contre les contestataires et il ne faut plus que tu donnes à nos adversaires la corde pour nous pendre ou des prétextes pour nous enfermer...
Pristoche : Une guerre de la stigmatisation de ceux qui critiquent le système, parce qu'en le critiquant, ils empêcheraient les gens de suivre le mouvement du troupeau et de ses maîtres.
Les gens veulent croire que les capitalistes sont généreux, qu'il y a des riches bons, alors que ce n'est que la crapulerie égoïste qui guide ces gens-là. Les gens veulent croire que telle personne est devenue riche parce qu'elle est quelqu'un de bien, alors que justement ce n'est qu'en utilisant des mécanismes de carrière bien précis, et notamment les médias, qu'elle s'enrichit, et personne ne veut de la vraie réalité, qui a de quoi faire peur, puisque tout se précarise.
Donc en effet, mon cher Gorge, tout est prétexte à dire que somme toutes, ça va bien. Ce qui me fait doucement sourire.
Entendons-nous! Cela n'a rien de subversif de dire que les choses vont mal, mais ... De critiquer le système, et de dire que LE MAL VIENT DU SYSTÈME, c'est ce qu'il ne faut surtout pas tenter de faire en Suisse. Les gens ne veulent pas entendre parler d'une Suisse qui va mal. Ce pays est magique: tout ira bien, si l'on s'appauvrit, eh bien on s'en sortira quand même, et c'est vrai salaud de leur montrer la réalité, à savoir que l'État et l'économie sont main dans la main pour appauvrir tous les Suisses et les contrôler en sorte d'obtenir d'eux une soumission à un jeu qui ne fait que le jeu des intérêts économiques. "Va voir ailleurs si c'est mieux !" nous dit-on. Eh bien ailleurs, ce n'est pas mieux économiquement ou socialement, mais il n'y a pas cet étranglement d'un peuple par son oligarchie, il n'y a pas cette façade qui cache un capitalisme pur et dur, notamment en agissant sur les mentalités.
IL FAUDRAIT QUE LES GENS N'ADHÈRENT PLUS AU DISCOURS DOMINANT, ET QU'ILS DOUTENT DE LEUR PETITE SUISSE.
Qu'ils doutent que «s'il y a du chômage, c'est mauvais pour quelques schtroumpfs égarés plus loin, mais tant mieux pour moi» et autres clichés. Un pays basé uniquement sur l'argent est un pays qui se nécrose. Et en effet, il y a fort à dire là-dessus. D'où les réactions très négatives que suscite la critique du système. Or tout se déglingue, et nul ne veut descendre dans la rue. Donc l'UDC en toute liberté peut encore tout casser et maintenir ces mensonges immunisateurs qui empêchent la dure salvation de la prise de conscience de venir à la rescousse du poison "joli gentil".
La vérité tue, dans ce pays. C'est bien la preuve qu'il est basé sur le mensonge.
Gorge : Allé, reprenons-nous et voyons plus loin qu'eux en pratiquant une autre façon de voir, d'entendre et d'agir qui les laisseront pantois...
Comme, par exemple, cette manifestation pour la maison de paille et la lutte pour sa légitimité...
Ou du moins, on l'espère...
Pristoche : Oui, persévérons dans notre courage, en agissant là où il est possible d'agir. Il est vrai que de réveiller un peuple endormi relève de ... la performance !
Et il n'y a pas que 28,8% de l'électorat qui est endormi: il y a bien une énorme, énorme quantité de gens qui, en pesant la vérité et les "vérités officielles", admettent tout ce qu'on veut leur faire croire.
Et ils peuvent encore nous traiter d'extrémistes, de communistes, nous dire que nous voulons "détruire la liberté économique" quand nous voulons juste mettre l'économie à la botte de l'État. C'est en effet difficile de prêcher à des endormis par ailleurs dans l'action: la contemplation leur serait nécessaire pour non pas être d'accord avec nous, mais arriver aux mêmes conclusions, ou à des conclusions proches, en ayant fait leur chemin.
Tout cela ne serait pas si l'économie ne jouissait d'un énorme appareil de propagande, et si la Suisse n'était endormie dans un exercice du pouvoir aussi archaïque, où l'on dit merci à tout.
Et où même vivant les pires infamies, les gens disent encore merci. Etonnant.
Donc ne contagions pas trop de gens par notre prise de conscience! Mais essayons de penser à la faire passer.
Tâche de longue haleine. Il faudra aussi pour cela que les gens comprennent ce qui se passe, et analysent un peu, au lieu de dire merci toujours.
AU MOINS VOYONS-NOUS LA VÉRITÉ TELLE QU'ELLE EST ET APRÈS, ON PEUT TOUJOURS RECONSTRUIRE, MAIS SUR DE VRAIES BASES.
Gorge : Il y a de ces fictions qui font marcher toute une société et la VÉRITÉ en est une, surtout celle telle qu'elle est, comme si la vérité était seule et omnipotente !
Mais il y a autant de vérités qu'il y a d'humains qui se forgent chacun leurs vérités !
Alors, de quelle "VÉRITÉ" parle-t-on ?
- celle de ce monsieur IKEA (l'acronyme de : Ingvar Kamprad Elmtaryd Agunnaryd) dont la fortune est estimée à 33 milliards de dollars à quoi il faut ajouter un autre 10 milliards non déclaré pour ne pas avoir à trop payer d'impôts ?? (notes critiques = Monde Diplomatique et struggler)
- celle de ce monsieur Blocher qui dit : «...l'UDC ne menace pas le système suisse et qu'au contraire, elle se bat pour les valeurs de notre pays, la démocratie directe et la concordance» ?
- celle de ces libéraux qui ramènent tout à leurs petites individualités ressenties comme meilleures que les autres ?
- celle des moralistes répressifs, légalistes et normatifs qui nous gouvernent ?
- celle de ces architectes et spéculateurs immobiliers qui nous construisent une ville si vile et invivable ?
- celle des législateurs obnubilés par leur petit pouvoir de pacotille qui veulent définir une légalité sociale à laquelle tous les citoyens doivent se soumettre ?
- celle de la police pour qui nous ne serions que des criminels en puissance et qui devons être contrôlés et identifiés à chaque occasion ?
- celle des éducateurs qui, si l'on croit à l'augmentation de la violence, ont complètement raté leur vocation et ont produit une génération d'enfants à problèmes ?
- celle des parents autoritaires qui se font une idée tellement élevée de leurs gosses que cela les renvoie dans les affres de la dépression et de la frustration ?
- celle qui proclame que les seules bases valables et vraies sont les siennes à l'exclusion de toutes les autres, laissant même entendre qu'elles seraient responsables du laxisme et du laisser-aller actuel et donc de la dépravation et de la dégénération du monde ?
- celle des technocrates pour qui seule la technologie sauvera le monde, ou celle des scientifiques qui croient à la science comme à une religion ?
- celle de l'élite qui veut hiérarchiser la société et rétablir le règne d'une classe supérieure ?
- celle des militaires qui veulent rétablir l'ordre et la Paix par les armes et la conscription obligatoire ?
- celle des fanatiques économiques pour qui seul le fric et la consommation sont importants ?
- celle des industriels qui veulent mettre tout le monde au travail selon la définition et l'acceptation restrictive qu'ils y donnent ?
Et puis c'est quoi LA VÉRITÉ ?
Qui peut prétendre connaître la vérité ?
Newton a cru à la vérité de ses dogmes et à leurs universalités jusqu'à ce qu'Einstein a montré tout le contraire et a édifié ses vérités jusqu'à d'autres scientifiques ont démontré les leurs, jusqu'à la prochaine déclamation pontifiante. Les papes ont tous cru à leurs vérités suprêmes et ont justifié maintes tortures et inquisitions au nom de ces vérités inquisitrices et totalitaires.
Combien de guerres au nom de la vérité, et combien de pogroms, de rafles, d'emprisonnements qui se sont justifiés au nom de la vérité ?
Combien de gens tués au nom de la vérité, combien de soldats massacrés au nom de la vérité, combien de peuples réprimés au nom de la vérité ??
OUI, en vérité, la pire des contaminations est celle de ce virus de la vérité capable de tuer plus de monde que toutes les guerres réunies. Chaque fois qu'on évoque la vérité, c'est pour casser les bases sur lesquelles maintes hommes et femmes se construisent pour mieux se connaître, mieux s'accepter, mieux vivre avec soi-même. En vérité, la vérité est utilisée pour mieux condamner l'autre et l'assujettir à son règne, à son pouvoir.
C'est par la vérité que le pouvoir maintient sa force et sa capacité de tout contrôler.
OUI, en vérité, je trouve que l'on doit se méfier de la "vérité" et ne parler que de ses impressions propres, de ses façons de sentir et percevoir le monde et que des idées qu'on se fait et laisser la "vérité" à ce dieu improbable qui devrait se mordre les doigts faute d'avoir garder pour lui sa version de la vérité et d'avoir laisser instrumentaliser les innommables vérités que les hommes utilisent les unes contre les autres pour tourmenter son prochain, ses concitoyens, ses administrés, ses dominés...
Je propose que l'on condamne toute utilisation morale de la vérité et que l'on reconstruise le monde selon ses impressions, sentiments, envies, besoins, nécessités propres, tous aussi subjectifs que possible et que ceci s'inscrit dans une logique correspondant à nos facultés de compréhension et de découverte qui ne serait plus une "vérité" mais une simple prise de conscience où chacun s'attribuera une parcelle d'un principe appartenant à lui seul. Comme dit le philosophe, à chacun sa vérité et son principe de vie et que chacun respecte la vérité de l'autre même si cette vérité lui apparaît contraire à ses principes. On ne pourra reconstruire quoique ce soit que si l'on admet que chaque être humain est motivé par ses expériences illuminatrices et que la seule "vérité" véritable est celle qui lui appartienne personnellement et en propre !
Moi, il y a ces mots en "V" qui me posent un grand problème incontournable, des mots comme "vérité, vrai, valeur, vedette, vantard, vertu, vacances" !
Sais-tu que la définition première de "valeur" est celle de la bravoure et de la vertu guerrière et en second, ce que vaut une personne ou une chose ??
On est loin de l'acceptation démagogique qu'en fait nos politiciens populistes qui n'ont que ce mot à la bouche !!
La vérité est un de ces mots qui pour avoir été utilisé à toutes les sauces, est devenu source d'une oppression inqualifiable à force d'application abusive, rance et totalitaire !!
On vit une époque bizarre où l'on cherche par tous les moyens «LA VÉRITÉ» comme si celle-ci allait nous délivrer d'un mal absolu, comme si son évocation psalmodique et répétitive allait nous procurer une renaissance quantique dans un monde transfiguré par sa seule magie !
Et après on vient m'accuser d'être "utopiste" alors que je prône la reconnaissance de la conscientisation que chacun mène dans son petit coin et de son inter-pénétrabilité sociale !!
WWWAA! Tu me pousses vraiment dans mes dernières ressources pour le dépassement des conséquences des utilisations abusives des mots, ce qui nous ramène à nos toutes premières discussions sur le sens des mots mais cela me permet de mieux comprendre ousquonva, sur quelle étagère et comment !!
Notre séance philosophique, pour nous les ploucs par trop abusés par le système, me fait comprendre pourquoi les bourgeois nous trouvent insupportable et nous crient contre avec tant de colère, c'est normal, nous ne parlons pas la même langue, ni avons-nous les mêmes idées sur la vie et la société et ils n'ont aucun autre argument que celle de l'énervement et de la remise à sa place de l'énergumène insolent. De plus, ils croient que nous les accusons de tous les maux de la terre et que nous les rendons coupables de nos misères et du délitement social !!!
Pristoche : La résistance est à gauche, car où serait-elle ?
Quel mensonge hypocrite nous distille-t-on ?
Gorge : Hier soir j'ai longuement discuté avec l'écrivaine Thérèse Moreau qui s'est fait vertement prise à parti parce que, soi-disant, elle restait "silencieuse" face aux offensives de droite pour l'accaparement total du pouvoir et la victoire de la morale consommatrice et matérielle. Elle a fait valoir le fait qu'elle n'est pas "silencieuse" car elle fait paraître force articles et livres mais que personne ne l'écoutait et que sa voix ne pouvait être entendue dans la cacophonie néolibérale. Je lui ai fait remarqué que nous les "intellos" de gauche sommes tous assujettis à cette ostracisme petit-bourgeois et que dans un monde fondé sur la seule économie basée sur la satisfaction des besoins et la création de richesses, nos paroles n'ont aucun sens !!
J'ai beaucoup pensé à toi et tes efforts de faire connaître la "réalité" de nos jours à nos compatriotes et je me suis senti moins coupable de ne pas pouvoir être plus prolifique dans nos contestations !!
Et que penses-tu de cette info en bref : «Libéraux - une candidature de "combat"... Nous, libéraux, suivons une ligne "humaniste". Pour gagner, il nous faut une communication lourde et violente (sic, sic et resic!!) et je crois être de ceux qui savent le faire»...
Incroyable, n'est-ce pas?? Alors comme cela pour les libéraux, être "humaniste" c'est être lourd et violent !!
Ce qui ne me surprend pas du tout et au vu de l'état du monde, ceci expliquerait peut être cela !!
C'est pour cela que nous ne devons jamais baisser nos gardes !!
Pristoche : Euh, cette annonce libérale? Elle est pleine de violence aussi. Elle associe l'humanisme à la violence, et cela, seul le libéralisme à son déclin actuellement peut le rendre possible. Peut tout recycler et tout mélanger dans un grand carnaval moral qui enfouit la vraie politique sous un grand monstre économique.
Et il faut dire non.
Je fréquentais jadis Thérèse, puisque son mari était l'un des profs de l'université qui m'avaient accompagné durant mes études, même si je suis mauvais en français médiéval, faute d'avoir assez lu - voici une de mes graves lacunes. Je dois t'avouer que nous nous fréquentions avec Sima, les trois, Sima qui est à "Culture Enjeu", que dirige Frédéric Gonseth entre autres, et en effet, j'ai hélas perdu un peu contact avec Thérèse.
L'arrogance de ceux qui se disent les maîtres du monde, et ne sont que les maîtres de l'égoïsme des gens abandonnés à leur peu de maturité, et encouragés à leurs seuls instincts bas; l'arrogance de ceux qui exaltent l'homme loup pour l'homme, et nous feraient croire qu'il n'y a pas meilleure société; l'arrogance de l'UDC, qui recycle les valeurs chrétiennes pour oser les mettre à la sauce néolibérale, nous servant un patchwork de très mauvais goût; l'arrogance de ceux qui pensent que la mort du communisme ne sera pas suivie de la mort du libre-échange, comme si tout ce qui était antidémocratique, ou prédémocratique, pouvait durer; l'arrogance de tous ceux qui ne veulent pas l'égalité; de ceux qui désespèrent les meilleurs, et dissuadent et effraient les plus lâches, par leur nouveau fascisme, dissuasif de la saine et juste révolte.
Cette arrogance contient en soi quelque chose de figé, de régressif, de pauvre humainement, et qui n'offre aucun germe pour le futur.
Quelle foi politique et spirituelle trouver en le fait d'écraser mon prochain en l'utilisant pour son travail, en lui volant son argent, son âme, en l'agressant par le mobbing, en le commandant, et ainsi en ayant la fausse et triste illusion d'être plus fort que lui, alors que chacun ne doit être que meilleur que soi - grimper sur sa tête, eût dit Nietzsche ?
Le silence de Thérèse deviendrait complice s'il persistait et sombrait dans la résignation. On peut être déçu de la difficulté à lutter contre le capitalisme, mais déclarer forfait alors que l'homme est menacé, c'est une démission qui est déjà complice de l'imposture.
Et pour reprendre tes termes, il n'y a pas que nous, les intellectuels de gauche, qui sommes ostracisés; il y a l'art, il y a le sacré, il y a l'authenticité, il y a le sexuel (le vrai, non marchandisable), il y a enfin la souffrance humaine, qui apparaît dans la pauvreté. Or les riches sont pauvres.
Je me battrai corps et âme pour trouver des formes plus retentissantes à la légitime volonté de déchirer ces chaînes consuméristes et cette triste danse macabre esclavagiste. La lumière du coeur s'y oppose, mais aussi l'égalité de chacun et chacune.
Thérèse m'avait fait à l'époque l'impression d'être désabusée face à la puissance de cette prétendue pensée prétendument unique - qui a en tout cas l'ambition d'être unique, bien qu'elle ne le soit pas... Et la violence sera nécessaire à ce qu'elle reste unique.
Il faut en effet se battre contre l'accaparement des mots, je veux dire: de ce que signifient les mots. Le capitalisme veut les vider de leur sens, comme il vide les travailleurs de leur âme.
Et c'est là que le capitalisme a tort et échoue: les mots ne sont pas recyclables, sauf détournés de leur présence dans le Sens et changés, dirais-tu, en Vérités, et pourrait-on dire, en mots pour vendre. Les mots servent à vendre, mais les mots ne se vendent pas.
La prétendue valeur argent, qui n'existe pas, ne peut acheter l'infini, et ne peut acheter la fraternité: c'est pourquoi elle a tant de haine pour l'homme fraternel, et lui préfère l'homme plein de haine, de mépris, de volonté d'écraser l'autre, d'être compétitif c'est-à-dire juste soi tout seul sans la richesse de la vie et du monde, et soi tout seul contre les autres.
Le tour le plus terrible qu'il ait joué, c'est que le libéralisme est contre l'État alors qu'il compte sur l'État pour maintenir l'ordre.
Il a réussi hélas à mystifier le sens moral et social de l'État.
C'est là qu'est une de ses plus hautes impostures: il veut supprimer la communauté et la sociabilité pour imposer un "être-avec", un être avec des collègues, un être avec des concurrents, bref imposer un mode de vivre ensemble où nul n'est avec autrui. En supprimant la faculté d'aider l'autre, qui fait partie intégrante de l'homme. C'est ainsi que les entrepreneurs "ne font pas du social", que l'État social "doit aider le moins longtemps possible", et autre cortège d'horreurs.
Mais c'est ainsi que les vrais résistants à cette imposture, ne cesseront et ne cesseront de radicaliser leurs convictions, et de s'ancrer dans la certitude de la fraternité et du respect.
A présent, lutter reviendrait à : rendre plus visibles dans ce monde de recyclage et de clonage tout ce qui n'a pu encore être uniformisé, et qui fait précisément le fond de l'homme.
Montrons-nous, et pacifiquement, sans la haine des capitalistes qui ne supportent ni contradiction ni grève ni humanité de l'homme ni résistance ni bien sûr démocratie.
Leur est posée une seule question brûlante: ont-ils réussi à résorber le chômage? Ils ont réussi à dire que les chômeurs étaient des personnes trop faibles pour trouver du travail, ce qui n'est qu'un alibi et un renversement - un sujet renversé; mais telle sera l'épreuve de force pour eux: ils ont frabriqué et de la richesse et de la pauvreté, et que feront-ils des conséquences de leurs grands cimetières ?
Voilà bien la question.
Gorge : Et ces élections aux Conseil fédéral (Décembre 2007) alors ?
Pristoche : QUEL BEAU JOUR POUR NOTRE DÉMOCRATIE, ET POUR LA DÉMOCRATIE-SOCIALE À VENIR !
Ce n'était donc pas du vent, ce refus de réélire Blocher: les 125 voix à Mme Widmer-Schlumpf sont un retour de l'histoire. Notre isolationnisme va prendre fin. Un meilleur discours critique contre le capitalisme et pour les petites gens et les oubliés de la société va sans doute pouvoir venir malgré l'arrogance de ceux qui, comme Sarkozy, font les questions et les réponses.
C'est une grande victoire. Je tiens à la partager avec toi.
Gorge : Victoire, à voir !!
En tout cas, un magnifique retour de flamme et un semblant de prise de conscience de la part de l'autre droite soi-disant "centriste" qui voit qu'on ne peut pas faire tout ce qu'on veut et qui doit maintenant composer avec une gauche redevenue "combative" !
MAIS SURTOUT, on n'entendra plus parler de ce B- - - - - et de ses frasques. Maintenant que l'udc est dans l'opposition, il n'aura plus de pouvoir et c'est tout ce qu'on peut lui souhaiter.
Mais que tout ceci ne nous fait pas perdre de vue que notre vraie bataille ce n'est pas l'éviction de B- - - - - mais l'instauration d'une politique réellement humaniste et solidaire et la remise à sa juste place de cette économie trop toute puissante. À entendre les Christian Luscher (lib GE), je doute que le parlement suivra cette ligne et tout sera fait pour que l'économie devienne impériale et impérieuse. Alors je ne sais pas si c'est une victoire car les servants du système avanceront masqués et par en-dessous.
Gare aux illusions et maintenons notre esprit critique très aiguisé !!!
L'autre chose de très gênant dans cette affaire est que les libéraux, à l'unanimité, ont voté B- - - - - et l'ont même revendiqué, ce qui montre bien que ces libéraux là ne savent pas ce que c'est la "liberté" ou, du moins, l'instrumentalisent pour mieux se mettre en avant et se profiler comme la nouvelle élite plénipotentiaire !
Pristoche : Si ce que tu dis est vrai, c'est... Ce n'est pas terrible.
Je sais toutefois que Mme Brunschwig-Graf est dans le comité de soutien de l'Observatoire du droit d'asile. Du reste je ne suis pas l'oeil de Dieu et je ne me suis pas penché sur chaque bulletin de vote. Il y aurait même des UDC qui auraient voté Mme Widmer-Schlumpf !
Ce que je retiens, c'est que la descente aux enfers et la division interne de l'UDC a commencé.
Et son électorat va être désenchantée de ce parti plutôt que de la réalité sociale, il risque de retourner, non vers les radicaux, qui ne vont pas se remettre de sitôt, mais les Verts.
J'en suis absolument certain.
Gorge : Le plus gênant est quand même le fait que maintenant, l'opposition sera considérée comme un fait udc et toute personne faisant de l'opposition sera considérée comme faisant partie de cette ignoble compagnie. L'opposition sera fatalement associée à l'udc et si tu as des velléité de vouloir t'opposer à quoique ce soit, on va te taxer udc !
Pristoche : Je pense que c'est fini, pour eux.
Ils vont être hors de la ligne principale du parlement, et ça, c'est bien.
Gorge : Pour toutes sortes de raisons, je ne vois pas les événements de hier et de ce matin comme étant un beau jour. Au contraire, il me semble que quelque part, la droite affairiste a bien gagné et a assis son pouvoir avec d'autant plus de force que les socialistes ont gambergé à fond dans cette affaire et la droite s'attend à des retour d'ascenseur. Bientôt il y aura la discussion sur la sécurité et il sera il sera fascinant de voir comment va réagir la gauche lorsque sera proposée la création d'un super département de la Sécurité englobant l'armée, la PCi, les pompiers, la police, la justice, etc...
Pristoche : Ce n'est pas un beau jour de voir Blocher éjecté ?
J'aurais aussi préféré un PDC, ou, mieux encore, un Vert, mais c'est pour bientôt !
Gorge : Alors je ne sais pas si c'est une victoire car les servants du système avanceront masqués et par en-dessous et au nom de la concordance, voteront unanimement pour la société de consommation et de contrôle.
Gare aux illusions et maintenons notre esprit critique très aiguisé !!!
Pristoche : Je ne suis pas dans l'illusion, mais je pense que le glissement de la Suisse à gauche ne pourra qu'être continu :
- Le parti radical va mettre du temps à se remettre.
- L'UDC est désormais en chute libre.
- Les démocrates-chrétiens vont devoir trouver des alliances certes à droite, mais aussi, comme ils l'ont souvent fait, avec la gauche et les verts.
Il faut être vigilant, mais je pense qu'on réduira peu à peu ce pouvoir économique beaucoup trop fort. Patience! C'est une affaire de décennies.
Gorge : Ce dimanche, j'ai suivi un "caucus" (réunion des politiciens pour la présidence des EUA) et quelle ne fut pas ma surprize de constater que ces gens tiennent EXACTEMENT le même discours que nos libéraux (liberté de se faire des fortunes quelque soit le prix social, humain et morale !) et cette fange udc de chefs d'entreprise prêt à tout pour se faire de la tune! Même discours sur l'immigration, l'état, le droit, les entreprises, et la place de l'élite dans la société tout en laissant entendre que tout le monde peut devenir l'élite s'il le veut très fort et s'il travaille dur pour y arriver! Et si on ne le devient pas, c'est toute sa faute parce qu'on serait paresseux, sans ambition, oppositionnel, et des meilleurs.
Pristoche : Des clichés !
Il faut sortir la politique des clichés et des modes, et affirmer de vrais projets.
Voici des vrais projets :
- Revenir au plein emploi en répondant à la question: comment protéger le travail, notamment sa durée? Comment interdire les licenciements, et comment gonfler l'État social si le travail temporaire ne peut être évité ?
- Promouvoir la culture avec un conseiller fédéral de la culture. Et l'éducation avec un neuvième conseiller fédéral, de l'éducation.
- Comment ranimer la conscience communautaire, et faire comprendre aux gens que l'intérêt général prime l'intérêt prétendu individuel, qui n'amène qu'un pourrissement affaiblissant de la solidarité ?
- Comment limiter l'intrusion de la finance et des industriels dans l'État ?
- Comment lutter contre la pauvreté, et comment secourir les mendiants en les aidant vraiment et en les réintégrant ?
- Comment taxer les multinationales et restreindre leur marge de manoeuvre ?
- Comment interdire toute espèce de licenciement et de délocalisation pour des entreprises de taille critique considérable? Et les autres: jusqu'à quelle taille ?
- Fixer des salaires minimum et fixer des revenus d'indemnité chômage qui soient stimulantes et motivantes.
- Accueillir les migrants dignement, et pour cela faire une porte qui soit très objective et leur garantir le minimum social et des conditions de vie décentes avant leur naturalisation. Raccourcir la procédure.
- Réintroduire les sections et les notes sur 10 à l'école, et faire diminuer l'importance de l'informatique et de l'économie dans les cours.
- Placer les banques et les assurances ainsi que tous les actionnaires à la merci du fisc fédéral, notamment en les obligeant à livrer tous les comptes aux parlements, et créer une commission de taxation des États dans l'État néolibéraux.
- Valoriser l'écriture et le cinéma par un mécénat public éclairé.
- Punir pénalement le mobbing.
- Punir l'exploitation et les abus multiples dans le monde du travail.
- Hausser les revenus sociaux d'aides qui sont très petits: ainsi la rente AI, ainsi l'aide sociale, qui sont beaucoup trop basses et offrent des conditions de vie décourageantes.
- Faire peser sur les entreprises une pression suffisante pour qu'elles embauchent, et les réintégrer dans un système collectif et étatique de lois, tout en laissant l'État les financer.
- Réguler, de façon générale, et non pas déréguler, car le moins d'État aboutit tout simplement au moins de sécurité et à des conditions de vie qui ne sont pas décentes pour les gens.
EN TOUT CAS, IL FAUT PLUS DE DÉMOCRATIE, ET POUR CELA ÉJECTER DE PLUS EN PLUS LES LOBBYS ÉCONOMIQUES DU PARLEMENT
Voici qui nous permettra de finir l'année autrement que dans la déprime de l'impossible solidarité avec les NEM et des perspectives sombres que voulait ce parti antisocial et antidémocratique pour les plus "faibles", ses prétendus faibles.
En fait, c'est le capitalisme qui se sent faible. Il a de quoi! L'Europe a toujours préféré la démocratie finalement aux industriels. C'est un passage.
Là, ce qui m'a réjoui, c'est de voir l'unanimité de nos amis du Conseil National se levant pour célébrer une victoire véritable: la victoire du droit, la victoire de l'État de droit, la victoire de l'humain et la victoire des alliances logiques.
Oui, tu as bien raison que les extrémistes libéraux sont partout, celui que tu cites n'a guère ma sympathie et je le zappe! Il faut comprendre que la liberté, ce n'est pas la liberté économique, mais la liberté tout court, et que seule une démocratie sociale qui garantit la sécurité sociale à tous peut garantir la liberté.
D'ici à ce que l'arrogance des maîtres de la propriété se calme, encore un peu d'efforts, mais on est en bon chemin !
Ce chemin, patient, difficile, nécessaire, de tous les hommes à abattre de bonne volonté, pour faire triompher l'idéal sur le cynisme, et la compassion sur l'égoïsme.
C'est un beau jour, restons unis et enthousiastes sur ce que nous venons de voir et faisons un pas en avant !
Gorge : Cela me rappelle le fameux gag : «Hier nous étions au bord du gouffre, aujourd'hui, nous faisons un pas en avant» !!
La descente aux enfers c'est pour nous aussi et comme tout bon dictateur, l'udc fera couler tout le navire pour ne pas être en reste et pour se venger !
Pristoche : Je crois que notre pays est lassé du climat de violence que met ce parti, et leur électorat ne va pas le défendre. Il n'y a justement rien à défendre. Et hors du parlement, Blocher va peu à peu perdre entièrement de son pouvoir, car il ne sera pas DANS l'institution.
Les autres partis n'ont pas voulu d'un diktat, et ils ont réaffirmé la liberté démocratique face à ce fascisme répugnant.
Gorge : B- - - - - ne disparaîtra pas magiquement, il fera surface là où on ne l'attend pas et il attendra son heure qui ne sera pas la nôtre pour faire une rentrée fracassante sur la scène publique !
Pristoche : Peut-être, mais ne le surestimons pas. Entre sa médiatisation, et puis les vrais problèmes, le saut est énorme.
Et il s'agit des vrais problèmes, pas de «celui-qui-apparaît-le-plus-souvent-dans-les-médias-pour-provoquer».
Gorge : Détrompes-toi avec l'électorat de ce parti qui serait désenchantée, ayant écouté attentivement des dames pro-B, elles sont tristes que cette figure charismatique ne soit plus là pour les guider. Au fond de chaque être sommeil l'envie d'être mené par un leader qui leur procurera gloire, fortune, ordre et identité. N'oublies pas que la force d'un B- - - - - - est justement les envies que les gens ordinaires projètent sur ses dirigeants pour devenir puissants par procuration !
Pristoche : Très juste.
Et j'en ai assez de ce genre d'humains dont ton parles. Ils ont besoin "d'ordre", mais c'est en tuant les autres qu'ils remettent de l'ordre.
Ce ne sont que des gens ordinaires.
Gorge : Je reviens à ces clichés auxquels tu opposerais des "vrais" projets :
- Revenir au plein emploi = se maquer avec les industriels !
Tu fais l'impasse sur la mainmise néolibérale totale sur l'économie et sa façon de comprendre le "travail" en terme de domination! Comme le plein emploi ne peut se faire qu'avec la complicité implicite d'employeurs industriels, il faut être particulièrement masochiste pour lancer ce type de revendication qui a miné la gauche française des années '80 en combat contre les aberrations des Thatcher ou Reagan et qui a produit les socio-démocrates comme Helmut Schmidt !! Avec la Widmer-Schlumpf qui déclame : «Je suis une femme UDC de l'aile libérale», on va vers des emprises économiques encore plus prégnantes dans la droite ligne de la Brunschwig-Graf qui semble avoir tes faveurs!! De plus, la réalité nous montre la véritable face des exploitants : «Novartis biffe 500 emplois en Suisse. Le groupe bâlois se réorganise. A l'échelle mondiale, il va supprimer 2500 postes, soit 2,5% de son effectif, dans le cadre de son programme "Forward".»
Comment "revenir au plein emploi" avec ce genre d'acteurs ????
Pristoche : C'est honteux.
Gorge : - dans ta série des "Comment", tu montre bien en contrepoint les problèmes fondamentaux qui minent cette société, soit le peu d'impact et d'emprise que le citoyen moyen a sur son environnement, la césure citoyenne dans ses possibilités d'actions, l'impuissance politique de la base. Tes "Comments" décrivent chacun un problème précis - la perte de la conscience collective et communautaire, l'omniprésence de l'économie dans le discours politique, la chasse aux pauvres, aux dissidents et aux marginaux, les privilèges fiscaux accordés aux multinationales censées les attirer pour assurer le plein emploi, les lois sur le travail déficients favorables aux seuls employeurs. Or avant de promulguer de nouvelles directives censées "corriger ces défauts", il faut d'abord comprendre pourquoi il en est ainsi et à qui cela profite, quelle société se profile en filigrane, quelles réalités cela recouvrent, etc...
Quant au reste de tes revendications, cela fait plus de trente ans qu'au sein des syndicats, on se bat pour faire passer des lois qui veulent fixer des salaires minimum et des revenus d'indemnité chômage tenables, mettre les banques et les assurances ainsi que tous les actionnaires à la merci du fisc fédéral, punir pénalement le mobbing, punir l'exploitation et les abus multiples dans le monde du travail, hausser les revenus sociaux d'aides, etc et tu as bien vu les réponses de la droite économique - nein sur toute la ligne, santé économique et compétitivité de notre pays oblige !!
Au contraire, le plus qu'on revendique, le plus qu'on est minorisé, battu, renvoyé à nos chères études, ridiculisé et dépossédé de nos voix. Il semblerait que le plus qu'on revendique, le plus fort que devient la droite !!
Pristoche : Et il faut empêcher sa toute-puissance. C'est important de combattre ces prédateurs.
Gorge : Et puis, pour finir, réintroduire les sections et les notes sur 10 à l'école est une vieille baliverne des libéraux qui, n'ayant jamais digéré la reforme scolaire, ont lancé une initiative allant exactement dans ce sens. La Suzette Sandoz est là derrière et j'ai eu une formidable prise de bec avec elle à ce sujet où il en est sorti que l'initiative sert surtout à revaloriser l'élite et à lui redonner ses prérogatives, ses moyens de domination et à remettre les ploucs à leur justes places dans le rang.
Ce qui ressort de tout cela est le fait que nous le peuple, nous sommes complètement dépossédés de nos moyens d'actions, de nos initiatives, de nos réflexions politiques et philosophiques et que nous le peuple n'avons plus aucun pouvoir ou maîtrise sur nos vies, notre société et notre avenir qui a été complètement confisqué par la nomenclature dirigeante et que ce n'est pas par des lois ou des revendications que nous allons conquérir ce que nous n'avons jamais eu. Et c'est justement cet état de fait qui fait le lit de l'udc et des autres partis de droite qui ont récupéré les revendications populaires pour en faire des moyens de combat contre le peuple !!
Pristoche : Oui, et l'élite n'est pas une élite: la prétendue élite est une imposture.
Mais je suis confiant sur l'UDC: ils sont maintenant en voie de descendre lentement. Leur poison fasciste va se diluer, étant diffusé de plus loin. En outre, ils ne sont pas à même d'influencer le parlement. Et ils seront cette fois hors du gouvernement, et non plus dehors et dedans.
Mais cela sera-t-il suffisant ?
Je le souhaite. Il faut encore qu'ils se divisent: cela viendra.
Gorge : Il en ressort aussi que si nous voulons que les choses changent, nous devons penser la vie autrement et créer des nouvelles bases d'une autre société plus conviviale, empathique, solidaire, humaine, ce qui n'est pas du tout ce qui est en train de se passer à présent et qui ne se passera pas tant que nous persistons à simplement répondre aux attaques libérales par des lois qui, en final, renforcera leurs positions et leur pouvoir.
Pristoche : Absolument !
Il faut une rupture par rapport à la pensée libérale.
Il faut passer à la démocratie et la remettre au-dessus de l'économie, et mettre les valeurs au-dessus des rapports de force !
Donc la démocratie sociale, et pas le social- libéralisme, qui est une connerie, et qui ne donne que du libéralisme avec un rafistolage social.
Gorge : À force de me répéter je risque de lasser mais quand même, ce n'est que lorsque nous déciderons de créer cette société par nous-même, pour nous-mêmes et sans compter sur des dirigeants "éclairés", charismatiques, charmeurs et meneurs, que nous allons enfin pouvoir "s'en sortir" !!
Pristoche : Je suis d'accord avec toi. J'ajouterais: en mettant à la place de ces horribles chefs, des valeurs: l'égalité, la fraternité, la vraie liberté d'expression, la protection de tous.
Gorge : Je peux te sembler assez désabusé mais, crois-moi, après tant d'années de luttes et de tentatives d'améliorer les choses, j'ai vu les travers de nos actions et de leurs effets contreproductifs et je ne veux plus offrir au pouvoir les armes pour nous détruire...
Pristoche : Et que serais-je ?
Moi-même, mon cher Gorge, je n'ai cessé d'être harcelé psychiquement ce alors que je ne veux de mal à personne. Mais je fais partie de ces gauchistes à brûler. En me brûlant, on me rendra encore plus fort et encore plus déterminé sincèrement à défendre les plus démunis et surtout à proposer un autre modèle.
Gorge : Maintenant les servants du système avanceront masqués et par en-dessous et, au nom de la concordance, voteront unanimement pour la société de consommation et de contrôle. Alors gare aux illusions et maintenons notre esprit critique très aiguisé !!!
Pristoche : Société qui a fait la preuve de sa faillite.
Mais il faut que les valeurs démocratiques et qu'une certaine transcendance reviennent pour détruire ce matérialisme qui ronge les esprits et les bêtifie, et augmente sans cesse l'hostilité et l'agressivité entre les gens.
On ne peut pas vivre ainsi! On ne peut pas vivre chacun pour soi et chacun contre les autres! Je dis non à une telle erreur collective.
Et en entendant les âneries de Leuthardt sur l'assurance chômage, je ne puis que bondir, et espérer que le PDC se souviendra du geste qu'il a fait le 12 décembre, et ne va pas imiter ceux qu'il a diabolisés et détrônés. Le PDC doit garder courageusement un cap humaniste. Sinon... Ils ne feront pas ce qu'ils disent.
état de la discussion au 1er Janvier 2008
On ne combattra pas l'UDC seulement avec de bons sentiments et des injonctions morales. On ne la fera pas reculer par l'invocation de droits fondamentaux qui incarneraient une partie essentielle de la culture helvétique. On ne résistera pas à l'UDC en rappelant l'intérêt bien compris de "notre" économie, l'apport des immigrés-es aux comptes de l'AVS ou leur place dans un monde du travail où ils-elles occupent les emplois dont personne ne veut...
Lisez la suite sur la page = Chapitre UDC
OSL et divers lettres de lecteurs
Des citations de Friedrich Nietzsche - 1886
«Celui qui combat les monstres pourrait faire attention de peur qu'il devienne de ce fait un monstre. Et si vous regardez fixement dans un abîme, l'abîme vous regarde fixement également.» "Par-dela le bon et le mauvais "
«Quiconque lutte contre les monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même, et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. Epouser les formes du monstre, se faire monstre à son tour.»
«Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même. Si tu plonges longuement ton regard dans l'abîme, l'abîme finit par ancrer son regard en toi.»
«La meilleure arme contre un ennemi est un autre ennemi.»
«Il y a quelque part encore des peuples et des troupeaux, mais ce n'est pas chez nous mes frères, chez nous il y a des États. État, qu'est-ce que cela? Allons! ouvrez vos oreilles, je vais vous parler de la mort des peuples. L'État, c'est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche: «moi l'État, je suis le peuple». C'est un mensonge! Ils étaient des créateurs ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour : ainsi ils servaient la vie. Ce sont des destructeurs ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État: ils suspendent au-dessus d'eux un glaive et cent appétits. Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l'État et il le déteste comme le mauvais oeil et une dérogation aux coutumes et aux lois.» "Ainsi parlait Zarathoustra "
«Il y a toujours de la folie dans l'amour. Mais il y a également toujours une certaine raison dans la folie.» "sur la lecture et l'ecriture "
«La manière la plus sûre de corrompre une jeunesse est de l'instruire à tenir dans une estime plus élevée ceux qui pensent de même que ceux qui pensent différemment.» "L'Aube "
«Méfiez-vous de tous chez qui l'impulsion à punir est puissante !» "So Sprach Zarathustra "
«La moralité est instinct de troupeau dans l'individu.»
«La résolution chrétienne de trouver le monde laid et le mauvais a rendu le monde laid et mauvais.» "La Science Gaie "
«Ils m'apparaissent tous comme des fous, des singes grimpeurs et impétueux. Leur idole sent mauvais, ce froid monstre: ils sentent tous mauvais, ces idolâtres.
Mes frères, voulez-vous donc étouffer dans l'exhalaison de leurs gueules et de leurs appétits !
Cassez plutôt les vitres et sautez dehors !
Évitez donc la mauvaise odeur !
Éloignez-vous d'idolâtrie des superflus !
Évitez donc la mauvaise odeur !
Éloignez-vous de la fumée de ces sacrifices humains !
Maintenant encore les grandes âmes trouveront devant elles l'existence libre. Il reste bien des endroits pour ceux qui sont solitaires ou à deux, des endroits où souffle l'odeur des mers silencieuses. Une vie libre reste ouverte aux grandes âmes. En vérité, celui qui possède peu est d'autant moins possédé: bénie soit la petite pauvreté. Là où finit l'état, là seulement commence l'homme qui n'est pas superflu: là commence le chant de la nécessité, la mélodie unique, la nulle autre pareille. Là où finit l'état, - regardez donc, mes frères! Ne voyez-vous pas l'arc-en-ciel et le pont du Surhumain ?» "Ainsi parlait Zarathoustra "
Les institutions libérales cessent d'être libérales aussitôt qu'elles sont acquises : il n'y a, dans la suite, rien de plus foncièrement nuisible à la liberté que les institutions libérales. (...) Car, qu'est-ce que la liberté? C'est avoir la volonté de répondre de soi. (...) Le type le plus élevé de l'homme libre doit être cherché là, où constamment la plus forte résistance doit être vaincue : à cinq pas de la tyrannie, au seuil même du danger de la servitude.» "Le Crepuscule des idoles "
Fragments posthumes
«Améliorer» l'humanité, voilà bien la dernière chose que, moi, j'irais promettre. Je n'érige pas de nouvelles idoles, moi; quant aux anciennes, qu'elles apprennent ce que c'est que les pieds d'argile.» "Ecce homo "
«améliorer», (verbessern en allemand), signifie aussi amender, corriger, redresser. Les «amélioreurs» de l'humanité sont les redresseurs de torts, ils font la loi, ils imposent leur morale aux autres. «Améliorer» est une des caractéristiques essentielles de la morale; c'est l'emblème de la morale. La morale est une entreprise philosophique qui consiste à s'opposer au sensible, à la réalité sensible, à l'homme tel qu'il est avec ses désirs et ses passions.» "Crepuscule des idoles ", ch. 7
«La morale est un idéal qui nie la réalité humaine et qui veut la transformer.»
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Fritjof Capra
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