Depuis le milieu des années 1980, nous avons la chance de pouvoir régulièrement remettre l'armée en question. Même si la discussion se fait au détriment du fond et que les milieux au pouvoir en profitent pour privilégier la recherche d'un nouveau sens à donner à leur armée pour qu'elle puisse perdurer le siècle et le milléaire prochain, il n'est pas sans intérêt de vouloir comprendre tous les aspects du problème et revenir aux idées de base qui motivent l'antimilitarisme.
Devant les changements scientifiques et sociaux en cours, les anciennes vérités révèlent leurs limites et deviennent caduques.
Les grandes découvertes biologiques modernes démontrent que la vie n'est pas qu'un rapport de force où la domination des forces du pouvoir et la loi du plus fort élimine systématiquement le plus faible; actuellement les enseignements tendraient à montrer que tous les aspects et configurations de la vie s'interpénètrent et agissent entre eux d'une manière harmonieuse pour former des écosystèmes vivants et évolutifs, presque auto-réparateurs. Les organismes vivants, pour assurer leur protection et survie, comptent sur des mécanismes de défense. Mais ces systèmes n'agissent jamais en détruisant les milieux vitaux, l'action est menée au niveau des vecteurs de maladies par la reconnaissance et une réduction des menaces.
Selon les conclusions d'une récente discussion entre experts militaires, ils ont pris conscience que :
avec l'évolution des technologies, l'action militaire pour la défense armée est réellement destructrice car tout affrontement militaire promet d'infliger des dommages considérables au territoire et à la population au sein duquel il se déroule,
même d'un point de vue défensif, la guerre ou sa menace ne sert plus aucun but utile car, au sein des pays industriels avancés, elle promet rien d'autre qu'un degré de dévastation qui insulte à l'idée même de victoire militaire.
la dissuasion par la force militaire est devenue une stratégie morte et sans recours car le monde a changé et la nature que peuvent revêtir les menaces est devenue non-militaire.
les nouvelles menaces et nos ennemis
La force d'une nation moderne et dynamique ne peut plus se mesurer à l'aune de ses armes car elles sont inutilisables pour la résolution des nouveaux conflits. Dorénavant, avant qu'un conflit armé puisse surgir entre deux cantons ou d'autres pays, il faudrait imaginer l'arbitrage pacifique de la Confédération autour d'une table de négociation rendant possible un règlement à l'amiable du diffèrent. Car on peut légitimement craindre pour son avenir si malgré les grands progrès technologiques de ces dix dernières années et en dépit des énormes possibilités de destruction, on continue à se parler en termes de rapport de force et de jugement d'autrui.
Les partisans de l'effort militaire, au travers de leurs déclarations passées et présentes, nous permettent de connaître leurs véritables motivations et intentions concernant la "nature humaine", les nouvelles menaces et nos ennemis :
J.P. Delamuraz : «Lorsque j'étais jeune, j'avais confiance en la nature humaine. Maintenant, lorsque j'observe ce qui se passe dans le monde, j'ai des doutes métaphysiques. La nature humaine peut tourner et le social peut changer de face. On voit les limites humaines, il peut avoir de tragiques retours de manivelle. La réalité, que l'on cache par inconscience ou oubli, montre que le côté sadique de l'homme et sa violence sont toujours à l'œuvre.»
F. Jeanneret : «Le confort moderne et l'individualisme égoïste affaiblissent notre volonté de défense...»
J. Verney : «...le rejet de l'armée est le fait de gens paresseux, allergiques aux efforts et aux exigences de la préparation militaire, ne voulant pas faire de sacrifices pour la crédibilité de l'armée...»
J. Freymond : «La montée de la violence et le désir de destruction chez certains, nous renvoie à la décadence romaine.»
Dr H. Voëgli : «Il y a des peaux qu'on peut trouer...»
Un obscur Brigadier : «L'homme est naturellement mauvais. Il n'y a que l'armée pour inculquer aux hommes une conduite qui les garde sur le bon chemin et pour les apprendre à être obéissants...»
Mme O. Jäger : «...les flux migratoires attirés par nos richesses et notre confort, l'affluence excessive de réfugiés, pillards, trafiquants, bandes d'hommes armés...»
notre nature humaine
Nous pouvons constater que sous prétexte de réalité, on nous décrit le côté sadique de notre nature humaine d'une manière si négative, péjorative, subjective et diffamatoire que cela devient un jugement et une condamnation suprême, totalitaire et incontournable. Nous pouvons retenir de toutes ces affirmations péremptoires que la nature humaine est ressentie d'une manière tellement négative (violence, terreur, mort) qu'il faut des armes pour s'en défendre. Notre société clame que nous ne sommes pas capables de gérer la "nature humaine" autrement que par la logique du rapport de force, la dissuasion par la menace (!!), la peur et la main armée qui donne la mort.
Mais le recours à la force armée n'est pas un acte de civilisation et il est toujours le signe d'un constat d'échec :
aucune perception de la finalité de l'homme sur cette terre et de notre amélioration possible, la nature humaine est toujours perçue d'une manière fortement négative.
échec de la résolution pacifique des conflits, la domination par les armes est une barbarie et un déni de civilisation.
échec des droits de l'homme, nous sommes incapables d'établir une société où les conflits se règlent entre gens de cœur, pacifiquement.
échec du respect et l'amour de son prochain, nous employons des expédiants mortels pour l'élimination physique de l'autre.
échec dans l'établissement des relations interpersonnelles, l'autre est perçu comme une menace. Nous réglons nos différants par la mis à mort de l'autre.
échec de la nouvelle façon de voir l'homme telle que peuvent la définir des scientifiques renommés tels – A.Jacquard, H.Reeves, F.Capra, C.Sagan, A.Einstein. On préfère le jugement sommaire et les actes d'exclusion et de la mort.
conclusions
Nous savons tous à présent que si l'homme veut continuer son cheminement sur cette terre, nous devons tous rentrer dans une autre logique plus proche d'une autre réalité, celle qui mène à l'auto-construction de l'individu, de son âme et de la création de liens d'amour entres les gens et de convivialité dans nos environnements construits. En conclusion, un individu motivé autrement, une personne forte et consciente d'elle-même est parfaitement à même de se défendre quand il le faut, avec les moyens qu'il faut, sans encadrement, sans donner la mort, c'est l'alternative non-violente.
Georges Tafelmacher
objecteur de conscience, pacifiste, humaniste et antimilitariste
GSsA - PULLY - CH
En ces temps de grave crise existentielle et de profonde mise en question de nos choix de société, c'est le moment de disséquer cette phrase et de passer en revue ses constituants pour voir ce qu'il y a au bout de la théologie pensée-unique déterminant la défense nationale.
Cette liste décomposée à la manière de Prévert nous fait comprendre que l'idée de fond de la "défense nationale" est basée sur une tendance à percevoir le monde de manière dichotomique, binaire, manichéenne, paranoïaque et volontaire. Qui prétend parce qu'on aurait si peur de la méchanceté qu'on croit voir chez l'autre, on aurait le droit de se défendre par les armes et tuer ces supposés méchants violents qui cherchent à pénétrer notre sphère privée et à contester nos certitudes. L'analyse des raisons qui motivent la défense nationale montre que ces motivations ne sont pas basées sur des raisonnements rationnels mais qu'elles sont de nature psychologique : c'est l'angoisse qui impose cette marche régalienne et militariste, c'est la peur qui nous fait traiter l'autre de méchant, ce sont nos projections mentales qui nous font voir chez autrui les prémisses d'une agressivité destructrice, ce sont nos paranoïas qui nous font voir des ennemis partout. Tout le raisonnement pour justifier la défense nationale est basé sur des notions psychologiques qui sont refoulées dans le plus profond de nos inconscients irrationnels dont nous ne voulons rien savoir. L'ironie étant que l'idéologie censée encenser l'armée fait appel à nos pires instincts, à des motivations autodestructives enfuies dans les marasmes de nos inconscients pathologiques.
Jusqu'à maintenant, la philosophie de la défense consistait à vouloir une paix relative en préparant la guerre, soit en s'armant contre des tendances perçues comme dangereuses et anéantissantes et en aiguisant son potentiel de donner la mort. À présent, il faut retourner la proposition en insistant sur le fait que si on veut la paix, il faut la préparer en s'adonnant à la construction de rapports humains basés sur l'entente, le respect, la compréhension, la médiation, la résolution pacifique des conflits et la mise sur pied d'une société où chaque personne y participe de son plein gré en construisant sa vie particulière en relation holistique avec les autres. On peut certes continuer à croire que parce que la guerre a toujours existé, il faut la perpétuer mais après plus de 6'000 milles ans de ces guerres quasi constante, où la capacité de destruction a été multipliée par une facteur de 100'000 depuis la massue des hommes des cavernes jusqu'aux bombes de destruction massives fruits de notre haute technologie. Il est temps de nos jours de chercher d'autres moyens pour pouvoir tous vivre ensembles sur cette planète surchauffée si nous ne voulions pas que nous disparaissions à jamais !
Georges Tafelmacher
GSsA/Vd
Selon les "Nouvelles Menaces" quotidiennement ressassées, l'armée aurait à se préparer à se défendre contre les conséquences de l'agitation sociale en Italie, en France, en Espagne et au Portugal. Pour les chefs de l'arméee, les flux migratoires causés par la banqueroute nationale de la Grèce est la reine des menaces. Informé par des personnes proches des chefs de l'armée, le GSsA divulgue des informations au sujet des autres menaces et les scénarios que la SPBV a mis au point.
L'un des scénario possible, selon le "brain-drain" qui lutte contre les nouvelles menaces, suppose que le secret bancaire suisse est définitivement aboli et que dans ce sillage, il y aura des pertes massives d'emplois dans le secteur financier. Pour éviter une vague de migration des travailleurs concernés de la Suisse vers les pays voisins, l'armée aurait à sévir aux frontièes pendant plusieurs mois mais les limites seraient bientôt franchies car une telle utilisation ferait que la durabilité de la police et des gardes-frontières serait étirer à l'infini. Selon le chef de l'armée, la planification d'un tel cas, cependant, serait plus dure que de bâtir un mur.
Dans un deuxième scénario, il s'agit de troubles sociaux en Autriche après la victoire perdue dans la Coupe du monde à la fois dans le saut à ski que dans le ski alpin. La colère des hooligans de ski autrichienne serait principalement dirigée contre la Suisse. Pour éviter que ces populations agressives de Einringen s'attaquent à la Suisse, on devra occuper la frontière orientale et la forteresse de Sargans direction Vorarlberg devra être remis en service. Le chef de l'armée Blattmann a déclaré: «Dans un tel cas, nous pourrions enfin prouver que les canons type "BISON" de la forteresse peuvent être très appropriés surtout équipés de sous-munitions.»
Le GSsA précise dans un communiqué de presse que les dirigeants militaires, leurs scénarios et simulations de l'avenir s'apparentent à un moment de carnaval ou de 1er Avril où ces simulations et autres idées seraient mieux logées, et à l'endroit où ils appartiennent.
traduction (approximative) de l'allemand !