Nous avons la possibilité de voter sur un sujet militaire, alors profitons-en pour poser des questions sur la pertinence de l'armement !
compilation : Georges Tafelmacher
Il n'a fallut à peine un mois pour récolter plus de 80'000 signatures, ce qui montre que cette acquisition n'est pas acquise !
G.Tafelmacher
Bien sûr, il fallait s'y attendre, les partisans du Gripen font de cette votation un référendum pour ou contre l'armée et où les opposants sont systématiquement considérés comme des antimilitaristes primaires et fossoyeurs de la sécurité de la Suisse, comme des pacifistes naïfs et angéliques peu au fait «des réalité du monde» !
Selon ces personnes militairement avisés, le vote du 18 mai sur le Gripen est avant tout une votation pour ou contre une politique de sécurité crédible, volontariste, pour ou contre une armée équipée et organisée de manière à faire face à toutes les situations, même celles dont on nous avait dit qu'elles appartenaient au passé. Pour eux, si nous refusons l'acquisition de vingt-deux Gripens, essentiels à la cohérence de notre armée, nous nous affaiblissons, nous baissons les bras.
De notre côté, nous allons, puisque la question est ainsi posée, profiter de cette votation pour marteler quelques vérités et démontrer encore et de nouveau que les thèses pacifistes sont un peu plus "réelles" et qu'elles correspondent à un large souhait d'une partie de la population qui voient dans l'expansionnisme militaire, les germes d'une destruction sociale de grande envergure !
Nous allons analyser des textes dont celui que le brigadier Denis Froidevaux a commis dans les journaux qui est significatif à plusieurs niveaux et montre bien la mentalité qui règne dans ces milieux.
Le comité juge l'achat du Gripen trop cher et inutile
Les contre-affaires de l'achat de 22 jets Gripen? Du vent, estime le comité «Non aux milliards pour des avions de combat», qui entre dans la phase active de sa campagne avec un budget de 250'000 francs à la clé. «Ces affaires compensatoires sont douteuses et confinent à un subventionnement caché de l'industrie d'armement. Elles manquent scandaleusement de transparence. La majorité de notre économie n'en bénéficie pas», s'étrangle Daniel Vischer (Verts/ZH), membre du comité.
Celui-ci s'appuie sur une analyse publiée en 2008 par le Contrôle fédéral des finances, qui disait que les contre-affaires conclues lors de l'achat d'armement n'atteignaient pas les niveaux espérés et qu'elles profitaient principalement à l'industrie d'armement elle-même, en l'occurrence à Ruag.
Le comité anti-Gripen, qui réunit la gauche et les antimilitaristes, s'en prend aussi à «l'incroyable lobbyisme de Saab». L'entreprise suédoise est très attentive à ce qui se dit et se publie en Suisse. Ainsi, lundi, son responsable pour la Suisse, Richard Smith, a pris position par e-mail à propos des informations publiées dans la presse dominicale (Le Temps du 31.03.2014). Il explique que le choix du fournisseur américain Rockwell Collins pour le logiciel radio s'explique par le fait que sa technologie est déjà utilisée par les F/A-18 et les radars Florako. «Spéculer sur le fait que la NSA pourrait interférer sur le logiciel du Gripen est un mensonge», proteste-t-il.
Il dément qu'une société suisse, Roschi Rohde & Schwarz, ait été écartée au profit du fournisseur américain. Cette entreprise suisse est une filiale du groupe munichois Rohde & Schwarz, qui travaille «depuis longtemps pour Saab». Mais sa technologie ne dispose pas «de toutes les certifications» et aurait représenté un «risque inutile» pour «l'interaction du Gripen avec les F/A-18».
10 milliards sur 35 ans ?
Pour le comité d'opposition, les 32 F/A-18 «suffiront pendant des décennies pour les opérations de police aérienne, qui englobent des prestations telles que la police du trafic aérien, le contrôle des aéronefs non identifiés et la lutte antiterroriste», affirme Amanda Gavilanes, secrétaire romande du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA).
Les opposants considèrent enfin que la Suisse ne peut pas se permettre d'acheter les 22 engins suédois pour 3,126 milliards, somme à laquelle il faut ajouter les coûts d'entretien et de mise à jour. Ils en estiment la facture totale à 10 milliards de francs sur trente-cinq ans et considèrent que la Suisse a d'autres priorités budgétaires. Le comité interpartis qui soutient l'achat de l'avion suédois conteste cette façon de calculer.
Réflexions sur l'acquisition de nouveaux avions de combat
«Nous ne pouvons pas continuer à affaiblir la capacité opérationnelle de notre armée»
Il faut se rendre à l'évidence: un mythe est mort à la fin de mars 2014, celui de vivre sur un continent européen pacifié à jamais. Les honneurs seront rendus sans se serrer la main !
La crise ukrainienne et subséquemment l'annexion de la Crimée par la Russie ont définitivement réduit en cendres cette illusion de paix éternelle. Les faits sont têtus et la chimère de la paix pour l'éternité tellement vantée par l'aile gauche et le GSsA (Groupe pour une Suisse sans armée) s'est évaporée en quelques jours.
Il faut le dire et le répéter: notre monde n'est pas devenu (hélas) plus sûr, mais juste plus incertain, instable, et dangereux. Alors, oui, le risque de guerre qu'il soit conventionnel, hybride ou asymétrique fait partie de notre monde, de nos réalités. Aussi, sauf à faire preuve d'un dogme politique poussé à son paroxysme, ou de faire l'autruche, nous ne pouvons pas continuer à affaiblir la capacité opérationnelle de notre armée, sans mettre en péril notre sécurité, notre stabilité et notre indépendance.
La production de notre sécurité nous appartient et ne peut pas être confiée à d'autres. Sans remettre en question la coopération, vouloir remettre les clefs de notre maison à nos voisins pour garantir notre sécurité est une folie pure, une lâcheté improbable. Ces voisins croulent sous les dettes et ont réduit à leur plus simple expression leurs forces armées. Et ce n'est pas l'Union européenne et ses tares congénitales en matière de défense qui vont être en mesure d'assurer notre sécurité! Non, chaque État, chaque nation doit s'assumer en termes de sécurité nationale.
Aussi l'heure est aux choix fondamentaux dans ce domaine. Quelle sécurité voulons-nous, et à quel prix? Par exemple voulons-nous nous satisfaire d'une sécurité de l'espace aérien de 8 h à 17 h ou voulons-nous considérer une bonne fois pour toutes que notre sécurité a certes un prix, mais qu'elle est aussi le socle de base sur lequel se développent notre prospérité, notre qualité de vie, notre bien-être? Voulons-nous être maîtres de notre destin ou alors nous comporter comme une sorte de méduse sécuritaire, flottant entre deux eaux ?
Le vote du 18 mai sur les Gripen pose en fait cette simple question. Il s'agit d'abord et avant tout de voter pour ou contre une politique de sécurité crédible, volontariste, pour ou contre une armée équipée et organisée de manière à faire face à toutes les situations, même celles dont on nous avait dit qu'elles appartenaient au passé. Si nous refusons l'acquisition de vingt-deux Gripen, essentiels à la cohérence de notre armée, nous nous affaiblissons, nous baissons les bras.
Oui, la sécurité a un coût, mais il est toujours inférieur à l'absence de sécurité. Alors une armée crédible, cohérente et apte sur le plan opérationnel, c'est l'assurance d'un avenir serein.
Il faut dire oui à la sécurité, oui aux Gripen le 18 mai !
Je me permets de vous envoyer cette lettre en réponse à vos remarques faites à l'encontre de l'aile gauche et du GSsA (Groupe Suisse sans armée) concernant la mort, avec la crise ukrainienne, du mythe que le continent européen serait pacifié à jamais...
À maintes reprises lors des votations sur l'armée, vous accusez les pacifistes d'être des "bisounours" angéliques qui porteraient atteinte aux valeurs de notre valeureux pays. Pourtant nos considérations ont été appliqué presque à la lettre par notre Président Didier Burkhalter lors de sa rencontre officielle avec M. Poutine avec sa feuille de route "pragmatique" consistant d'un plan en quatre points: cessez-le-feu, désarmement national, organisation de tables rondes entre les parties en conflit et tenue de la présidentielle, soit ce que nous préconisons depuis belle lurette pour établir la paix. Monsieur Burkhalter serait-il donc un "bisounours" aussi ?
Nous n'avons jamais propagé la chimère de la paix éternelle car nous nous sommes donnés pour tâche la construction d'un monde où la paix pourrait devenir une réalité si seulement nous le voulions. En effet, les forces de gauche et le GSsA n'ont jamais dit que nous vivrions la paix pour l'éternité ni proclamé que nous serions dans un continent européen pacifique. Par contre, nous avons, dans un monde secoué par les crises de toutes sortes, décidé de construire la paix en luttant contre les forces réactionnaires qui perpétuent les problèmes du monde, contre l'escalade militaire, contre les déséquilibres sociaux, contre toutes les injustices et les dominations politiques et économiques. Par contre, c'est vous qui devriez vous rendez à l'évidence: un mythe est en train de mourir, celui de croire en la légende que les armées pourraient être un instrument de paix et qu'elles puissent «produire la sécurité». Sauf à faire preuve d'un dogmatisme politique poussé à son paroxysme, ou à faire l'autruche, nous ne pouvons pas continuer à compter sur les armées pour garantir la sécurité, la stabilité et l'indépendance car les faits sont têtus, la paix ne peut être faite que par les moyens civils et avec la collaboration de tous et toutes les citoyen-nes. En fait, la naïveté serait de croire que les armes pourraient "apporter la paix" !
Il faut le dire et le répéter: pour justifier votre discours militariste, vous vous efforcez de nous convaincre que notre monde serait devenu moins sûr, plus incertain, instable, et dangereux et que le risque de guerre qu'elle soit conventionnelle, hybride ou asymétrique, ferait partie des réalités de notre monde. En instrumentalisant la crise ukrainienne, vous essayez de nous faire peur et nous pousser à voter dans le sens d'un renforcement de l'appareil militaire provoquant ainsi l'escalade militaire. Or, non seulement il n'y a jamais eu si peu de guerres ces dernières années, mais les crises que nous traversons sont largement «civiles» et l'expérience démontre à qui veut entendre que les armes n'ont jamais arrêté le soulèvement d'un peuple en colère contre les injustices ou résolu les problèmes de la violence extrémiste. Au contraire, comme nous le démontre la guerre israélo-palestine ou syrienne, le plus que l'on cherche à résoudre la crise par des attaques d'avions de combat ou autres faits d'arme, le plus que le peuple se rebellera ou que les extrémistes répliqueront car plus dures deviennent les réactions.
Aussi l'heure est aux choix fondamentaux dans ce domaine. Quelle paix voulons-nous, celle de la collaboration et participation pleine et entière des gens aux affaires de leurs communes et de leur état ou celle des cimetières pavés des horreurs de la guerre? L'armée est devenue une espèce de méduse sécuritaire, flottant entre deux eaux et elle n'apporte que l'escalade de l'horreur. Le socle de base sur lequel devrait se développer notre prospérité, notre qualité de vie, notre bien-être ne peut être que celui des rapports transactionnels des citoyens autonomes et collaborateurs et celui de la recherche constante de la résolution de conflits et autres crises par les moyens de la non-violence, de la médiation et des bons offices. Si nous voulons être maîtres de notre destin et avoir l'assurance d'un avenir serein alors nous devons apprendre à vivre en paix avec les autres et construire cette paix par un investissement personnel dans un changement de mentalité qui produira la stabilité émotionnelle et la vraie sécurité civile.
Lettre de lecteur parue dans «Le Courrier» du jeudi 8 mai 2014 ainsi qu'un article - «Ueli Maurer a grippé la campagne»
je vous remercie de m'avoir enrichi de vos positions.
Je constate que nos divergences demeurent, qu'elles demeureront et que votre visions du monde ne correspondent que très peu au parcours de l'homme ces derniers millénaires. Aussi il est évident que c'est votre droit le plus strict de militer en faveur d'un monde meilleur, d'un monde sans violence...c'est notre secret espoir à tous...mais vain espoir.
Je ne crois pas que les armes soient vecteurs de paix, mais bel et bien sont et resteront la base de la dissuasion dans un environnement où le rapport de force est permanent.
Quant à vouloir s'en remettre aux pays voisins pour assurer notre propre sécurité, là on nage dans une douce naiveté, mais surtout dans une illusion totale. Vous comettez une erreur de pensée grave ne imaginant pouvoir compter sur l'autre pour vous sécuriser.
merci de cet échange.
Monsieur,
J'ai bien reçu votre réponse et je suis content de voir que nous voulons tous la paix malgré ce passé lourd de guerres que les hommes ont engendré pendant des siècles et des siècles. Nous ne militons pas pour un monde meilleur mais nous cherchons à construire un monde où les conflits, différents, tensions, crises et autres pourront être résolus par la non-violence, la médiation et les bons offices. Nous voulons être maîtres de notre destin et pour avoir l'assurance d'un avenir serein, nous devons apprendre à vivre en paix avec les autres et construire cette paix par un investissement personnel dans un changement de mentalité qui produira la stabilité émotionnelle et la vraie sécurité civile. Ceci est notre espoir et malgré les bruit de pas, il ne sera jamais vain car, finalement, comme vous le dites vous-même, "c'est notre secret espoir à tous" et chez nous, cet espoir est vivant, concret et constructif car nous l'appliquons tous les jours à nos problèmes journaliers !
Il est bien dommage que vous ne pouvez concevoir notre monde qu'en les termes de «rapport de force ... permanent» et de dissuasion car vous excluez d'emblée toute idée de progrès, d'amélioration, de prise de conscience et de mentalité nouvelle.
Nous ne comptons pas sur les autres pour nous sécuriser, nous cherchons la collaboration de tous pour construire une sécurité moderne digne de nos capacités humaines.
Pour terminer et sans vouloir "polémiquer", je vous signale que ce n'est pas parce que les hommes se tapent dessus depuis de millénaires que l'on doit continuer de la sorte parce qu'avec les moyens modernes actuels de guerre, nous allons exterminer jusqu'aux derniers signes de vie sur cette terre et je ne peux croire que c'est cela que vous voulez. Forcement, à un moment donné, comme avec un enfant belliqueux, nous devons être capable de lui apporter d'autres moyens pacifiques de vivre, surtout maintenant que nous sommes si nombreux sur cette toute petite Terre !
Je vous remercie encore une fois d'avoir partagé ces quelques lignes qui, j'ose l'espérer, apporteront quelques modifications à vos pensées pour le moins morbides et désespérantes.
Monsieur
on ne vit décidément pas dans le même monde...
je crois que vous ne comprenez que peu le fonctionnement de notre pays, de sa politique de sécurité et subséquemment de notre armée, une relecture de la constitution s'impose !
En outre une petite lecture par exemple du dernier ouvrage de Guisan vous aiderait à comprendre la pensée militaire suisse. Mais vous me rétorquerez que pensée et militaire sont antinomiques... et pourtant cela vous aiderai à comprendre qu'un peuple, à savoir nous tous, avons un droit de base celui de vivre en sécurité ce qui ne sous-tend aucunement d'être belliqueux
Bref on perd notre temps...et je précise que je n'ai aucune pensées morbides et encore moins désespérantes...mais je vous suis reconnaissant de vous faire du soucis pour moi !
Bien à vous
Ce brigadier malheureux est tellement engoncé dans son habit militaire qu'il ne peut pas voir plus loin que le bord de son képi.
Effectivement, ce monsieur participe à la montée de l'insécurité par la conception même qu'il fait de la vie et quoiqu'on puisse lui dire, il sera toujours aussi borné et aveugle. Mais je crois que derrière son discours, il y a une profonde angoisse qui se dessine où la seule façon d'y contrer serait de s'armer à mort. Cela montre qu'il y a un immense problème que j'appellerais "le paradoxe sécuritaire" où le plus que l'on cherche la sécurité, le plus qu'on provoque l'insécurité car pour justifier cette escalade de l'armement, on doit dépicter un monde tellement moche que cela met les gens dans un état de plus grande insécurité. Mais peut être que c'est justement cela que veulent ces militaristes, nous convaincre de la mocheté du monde pour continuer leurs guerres qui deviennent carrément leur raison de vivre et source d'enrichissement !
Le plus terrible que montre cette discussion est que la seule lecture possible serait la sienne et je crois qu'il n'y a plus rien à répondre à ce personnage d'un autre âge coincé dans son raisonnement sécuritaire et son interprétation pour le moins subjective de la constitution suisse sauf de lui rappeler que son opinion n'est qu'une vue de l'esprit, esprit en retard avec la réalité. Certes les tensions demeurent, l'Ukraine est un volcan mais la réponse militaire à ces crises ne peut que jeter encore plus d'huile sur ce feu et le fait de vouloir utiliser cette crise pour justifier les Gripens est un acte démagogique de la pire espèce. Qu'attendons-nous pour dénoncer cela et mettre les militaires devant leurs responsabilités dans l'escalade des événements !
I
Laurent Aubert écrit qu'avec sa mission de protéger simultanément les espaces aériens restreints de Davos (WEF) et de Montreux (Conférence sur la Syrie), notre aviation militaire serait poussée à l'extrême limite de ses capacités.
Il ne croyait pas si bien dire !
Nos Forces aériennes ont dû armer les Tiger de la Patrouille Suisse pour sécuriser les deux dispositifs. "Pa capona": nos ambassadeurs ailés ont donc été armés de missiles "bons de guerre"! Parce que 32 F/A-18 ne suffisent pas pour protéger une conférence de paix et un forum international accueillis simultanément sur notre sol. Cela, même en collaborant avec d'autres forces aériennes.
Plusieurs opposants à l'achat du Gripen affirment que la solution pour ne pas «gaspiller des milliards» dans ces avions, réside dans la collaboration avec les pays voisins. Collaborer? Sans avoir de quoi collaborer effectivement, dès lors qu'une frange politique de ce pays refuse que l'armée investisse, sur son budget ordinaire alloué par le parlement, dans une aviation efficace au-delà de quelques jours ?
Ces appels à la collaboration, c'est de la sculpture sur nuages !
Certes, nos Forces aériennes ont su faire face durant le WEF et Genève 2. Mais avec un manque cruel de moyens efficaces, en étant obligées d'armer leurs vénérables ambassadeurs pour faire le job. En Suisse, des prétendus «experts militaires» de gauche, maqués avec le Groupe pour une Suisse sans armée, n'ont cure du maintien de notre capacité de défense. Une capacité qui ne pourra être reconstruite du jour au lendemain une fois qu'on y aura renoncé le 18 mai prochain.
François M. Monney, secrétaire général du PBD Vaud, Pully
Le sens unique du Gripen
En réponse aux arguments avancés par M. Ueli Maurer concernant l'achat du Gripen, je tiens à signaler d'une part que les 100 emplois mentionnés en gras dans le titre ne sont pour l'instant qu'une promesse politique et, d'autre part, que ceux-ci étant probablement envisagés dans le cadre d'une «police aérienne», on ne voit pas bien en quoi cette promesse «tenue» pourrait changer quoi que ce soit à la problématique de l'emploi en général.
Par contre, les sommes excessives puisées dans les caisses de l'État pour l'acquisition de ce «trophée» inutile contribueront sans doute à appauvrir d'autant les collectivités publiques, cela au profit unique d'une industrie de l'armement qui s'enrichit en vase clos. Et que celle-ci nous rappelle, en temps utile, l'obsolescence de cet appareil en vue de nous inciter à se porter acquéreur du modèle suivant n'est sans doute pas un scénario du futur porté par un postulat excessif.
Et pour conclure, en ce qui concerne l'éventuelle perte de sens de notre armée, on peut opposer à une formule creuse une autre formule creuse, précisant que, pour qu'elle perde son sens, il faudrait au préalable lui en trouver un.
Patrick Rion, Lausanne
Trop, c'est trop !
Je ne suis pas d'accord avec avec M. Belotti concernant la votation du 18 mai sur les Gripen.
Reprenant l'argument d'Ueli Maurer qui se promène dans ses conférences de propagande avec un chalet miniature à toit amovible, «chaque maison a son toit, chaque armée une aviation», il aurait pu, à l'instar de notre chef de l'armement, ajouter «chaque foyer a sa réserve d'eau potable en bouteilles», idioties dont les médias nous ont bassiné les oreilles tout le week-end. Trop c'est trop! À bout d'arguments valables, ils nous prennent en plus pour des débiles !
Si l'on parle de police du ciel, le spécialiste Joseph Henrotin (chargé de recherche au Centre d'analyse et de prévention des risques internationaux de Paris) nous dit qu'«on peut y arriver avec six appareils» et on a déjà 32 F/A-18! Si l'on parle de défense aérienne, donc de guerre, à moins que ce ne soit l'OTAN qui nous attaque, je ne vois pas d'où pourrait venir l'ennemi. L'armée défensive dont a besoin un pays, neutre de surcroît, est faite de spécialistes informatiques et de soldats formés pour la guérilla avec armes antichars, antimissiles, et drones. Et surtout de la volonté du peuple de se défendre intelligemment. L'aviation militaire est un jouet coûteux, pour quelques passionnés, mais tout aussi inutile que l'était la cavalerie en 1939! Et, de plus, comme le dit l'expert, «le Gripen E est un nouvel avion: la Suisse va essuyer les plêtres quelles que soient les garanties des Suédois.»
Je dirai donc non aux Gripen !
Jean-Robert Bettens, ancien syndic, Grens
3 ou 6 milliards, c'est cher pour des joujoux
Par temps de paix, le militaire s'ennuie. Après les dernières grandes manœuvres où les Bleus ont repoussé les Jaunes, il faut trouver un autre jeu. Il y a quelques années, il devenait indispensable et urgent d'acquérir, pour des centaines de millions, des chars Léopard. Ce qui fut fait. Ces lourds et inutiles blindés attendent dans des halles climatisées la venue d'un hypothétique ennemi. Depuis, l'état-major s'est rendu compte que l'ennemi ne viendrait plus par la route en rangs serrés.
Cette année, une entreprise allemande va détruire pour 10 millions des obus à sous-munition désaffectés et qui ont coûté 676 millions. Maintenant il est indispensable et urgent d'acheter de nouveaux avions de guerre. C'est vrai que le petit Gripen a l'air sympa. Il traverse l'espace aérien suisse en 14 minutes. Quand l'ennemi viendra, pour autant que ce soit pendant les heures de bureau – on l'a vu avec l'avion détourné par un pirate et accompagné par des chasseurs italiens et français –, il trouvera en face un défenseur sans pitié. On ne se pose même pas la question des missiles trop rapides pour le «griffon», ni des drones commandés confortablement depuis l'autre bout du monde, ni des cyberattaques, ni de se doter de braves hélicoptères tous usages. C'est le Gripen ou rien.
Pour moi, ce sera rien. Et si l'ennemi ne vient pas, les Gripen formeront une très jolie Patrouille suisse. Comme toujours, avec l'argent du contribuable.
Pourtant c'est lui qui va voter le 18 mai.
Alors ?
Xavier Koeb, Maracon
Utilisons ces 6 milliards pour les routes
Je ne suis pas défavorable à l'armée et je n'ai pas signé le référendum contre le Gripen. Toutefois, pour des raisons financières, mon vote sera négatif. La classe politique n'a pas une vision d'ensemble des finances fédérales, et visiblement tout ne va pas pour le mieux. En 2014, suite à de mauvaises affaires, la Banque nationale suisse ne versera pas de dividende. C'est un manque à gagner de 333 millions pour la Confédération, 667 millions pour l'ensemble des Cantons, dont 50 millions pour Vaud.
Dans un avenir proche, la fiscalité des entreprises va être modifiée, et il en résultera un manque à gagner pour les Communes, les Cantons et la Confédération. Le projet qui fera le plus polémique est celui de la conseillère fédérale Doris Leuthard, qui veut augmenter de 15 centimes le prix de l'essence à la pompe. Une idée qui ne passera jamais en cas de votation populaire. Les routes nationales doivent correspondre au trafic qui augmente sans cesse, il faut supprimer des goulets d'étranglement, voire créer de nouvelles sorties d'autoroutes, comme ce sera le cas à Lausanne-Blécherette ces prochaines années.
Augmenter le prix de l'essence, c'est rendre plus onéreux le coût du travail, c'est aussi dissuader touristes et frontaliers de faire leurs achats de carburant en Suisse.
Le coût du Gripen s'élève à 3,126 milliards, simulateur et autres équipements compris. Les coûts d'exploitation se montent à 100 millions par an. Répartis sur 30 ans, achat et entretien des avions se montent ainsi à 6 milliards.
Donnons ces 6 milliards à Doris Leuthard pour les routes nationales, ainsi tout le monde en profitera.
François Brélaz, député indépendant, ex-UDC, Cheseaux-sur-Lausanne
Ne nous laissons pas intoxiquer !
Le niveau consternant de ce canard distribué ces derniers jours dans toutes les boîtes aux lettres appelle impérativement les partisans du non à réagir. Que des militaires de carrière et des élus UDC se compromettent dans ce ramassis de mensonges éhontés peut se comprendre, mais que penser des autres personnalités citées dans ce tract? Même le fac-similé du bulletin de vote ne correspond pas à la réalité !
Quant aux 10 milliards qui se trouveront sans avoir besoin de les soustraire à d'autres budgets, autant croire au Père Noël! On a même droit à un concours doté de prix alléchants; ce qui n'est pas sans rappeler les excursions gratuites et non désintéressées organisées en son temps par les centrales atomiques! Vivement que les affiches pour le oui qui polluent déjà notre environnement depuis quelques semaines soient compensées par les affiches pour le non qui appellent simplement à la raison.
Le temps de jouer avec le réflexe de peur est dépassé et, à part quelques illuminés, les Suisses n'entassent plus de provisions de guerre dans leur cave! Et le ciel ne leur tombera pas sur la tête s'il n'est pas pollué par 22 avions jouets supplémentaires et inutiles.
Michel Guignard, Morges
Est-ce bien d'un Gripen dont nous avons besoin ?
Les dangers que citent certains pour justifier l'achat du Gripen sont déjà pris en compte par l'OTAN et les forces aériennes des pays qui nous entourent. Ils surveillent l'entier de l'espace aérien européen. La Suisse apporte sa contribution en défendant son territoire et son espace aérien aux heures de bureau. En cas de menace, nous pouvons compter sur un appui européen pour assurer la sécurité européenne et donc, la nôtre car les menaces sont détectées bien avant qu'elles n'arrivent à nos frontières.
Pour faire passer l'achat du Gripen, on fait peur à la population en instrumentalisant les récents événements d'Ukraine afin de démontrer que la paix n'est pas acquise. Ne nous laissons pas berner par les arguments des proches de l'armée, pour qui tous les prétextes sont bons pour faire accepter ce projet d'achat. Notre armée est crédible, elle assure déjà la sécurité et l'indépendance de la Suisse et protège bien notre pays et sa population avec ses F/A-18 rénovés.
L'affaire du Gripen fait réagir l'extrême gauche, antimilitaristes, idéalistes pacifistes, car la paix se construit avec les gens qui ont le droit de se prononcer sur ce sujet – M. et Mme Untel étant tout aussi qualifiés qu'un conseiller fédéral pour prendre une telle décision. On ne peut respecter ceux qui ont été élus ou leur faire confiance que si ces derniers prennent des décisions cohérentes. Or l'achat de ces avions est quand même un signe dans la direction d'une escalade dans le besoin d'armement. Et nous avons le droit de nous interroger sur la société que nous voulons construire et de nous poser la question de savoir si c'est bien d'un Gripen dont nous avons besoin !
Georges Tafelmacher, Pully
Renversons la vapeur...
Ces derniers jours, en même temps que l'enveloppe pour les votations du 18 mai, j'en ai reçu deux autres: une de la Recherche suisse contre le cancer et l'autre de la Ligue vaudoise contre le cancer. Cette coïncidence m'a fait réfléchir et voilà les résultats de ces réflexions: On nous demande d'accorder à la Confédération la possibilité de dépenser plus de 3 milliards de nos francs pour l'acquisition de 18 avions Gripen.
En a-t-on vraiment besoin ?
J'en doute très fortement. Est-ce que cela va sauver beaucoup de vies? Bien sûr, les partisans de cet achat nous disent que cela donnera du travail à un grand nombre d'ouvriers et d'employés chez nous. Mais qui va faire ce travail, lorsqu'on sait qu'une grande partie de ceux qui poussent à cet achat sont probablement les mêmes qui, au début de février, ont soutenu à fond l'initiative contre l'immigration ?
Le cancer tue chez nous quelques milliers de personnes par année. Si ces 3 milliards (sans les dépassements probables) étaient investis dans la recherche contre le cancer, il serait probablement possible de contribuer à soulager bien des souffrances et éviter bien des deuils.
Alors, renversons la vapeur: les milliards pour la recherche contre le cancer et les collectes pour le Gripen !
Comme cela, ceux qui les veulent absolument n'auront qu'à sortir leur porte-monnaie.
Henri Berney, L'Abbaye
Notre sécurité dépend avant tout de l'OTAN
Les partisans de l'achat de nouveaux avions de combat pensent que cela améliorera notre sécurité, surtout dans notre espace aérien. Je ne partage pas cet avis. Notre sécurité dépend avant tout de l'OTAN. Nous partageons les mêmes valeurs que ses membres: la liberté, la démocratie et les droits de l'homme.
Depuis 1996, la Suisse a un statut de partenaire avec l'OTAN. Nos relations sont excellentes avec tous les pays membres. Dans le cadre des activités de l'OTAN, nous avons près de 200 soldats au Kosovo; au mois de mars nous avons participé à des manœuvres militaires en Norvège (source: site de l'OTAN)...
Nous profitons des moyens d'information de l'OTAN: radars, avions et satellites de surveillance...
J'aimerais prendre l'exemple de trois pays pour montrer que la sécurité est une notion très relative. D'abord, le cas de deux pays qui ne possèdent aucun avion de combat, l'Islande qui se situe tout là-bas dans l'Atlantique Nord, complètement isolée. Ensuite, le Luxembourg, qui se trouve, tout comme nous, au centre de l'Europe et entouré de pays amis. Finalement, les États-Unis qui disposent de moyens colossaux. Cependant, en 2001, ceux-ci n'ont malheureusement pas suffi pour éviter la destruction des deux tours du World Trade Center à New York. Les Islandais et les Luxembourgeois sont-ils moins en sécurité que nous ou que les Américains dont les dépenses militaires représentent aujourd'hui (La géopolitique, Eyrolles, 2014) la moitié des dépenses de toutes les armées du monde qui s'élèvent à 1400 milliards de dollars ?
Herbert Chautems, Yverdon-les-Bains
Un précieux ustensile pourtant...
M. Maurer a des gags un peu plats. Mais quelque part il a raison: il est vrai qu'une femme à la maison c'est comme un avion de... combat quotidien pour se faire respecter, pour jongler entre les lessives, les repas, les courses, les transports d'enfants, les soins d'abord aux enfants, puis aux parents, ensuite la joie de garder les petits-enfants, etc. Enfin, du bénévolat envers la société.
Mais là s'arrâte la comparaison, car ce précieux ustensile, en or s.v.p., coûte bien moins cher à la société et il est infiniment plus utile. Sans être contre l'armée, ne vaudrait-il pas mieux investir l'argent d'un avion de papier pour l'instant dans des ménages performants en soutenant l'initiative du salaire minimum ?
Annelise Cretton, Bex
Nécessaire remise en question
Depuis quelques jours, les partisans de l'achat du Gripen tentent de résumer la votation à un vote pour ou contre l'armée.
Les opposants mépriseraient la sécurité de la Suisse et seraient prêts à la vendre à vil prix. Or il n'en est rien. Refuser le Gripen rendrait service à une armée qui peine plus que jamais à devenir une armée du XXIe siècle. L'armée et ses «partisans» ne semblent pas encore avoir changé de stratégie depuis le siècle passé, alors que les menaces ont évolué. Les Tiger, que nous «devons» remplacer, ont été achetés en 1976, alors qu'internet n'en était qu'à ses balbutiements; aujourd'hui la cyberguerre est une vraie menace, or la Suisse n'y consacre que peu de moyens. Le raisonnement est le même pour la menace terroriste ou la protection des installations sensibles.
Vaut-il vraiment la peine de dépenser 10 milliards pour un avion qui n'existe encore que sur le papier, alors que l'armée et le chef du département n'ont pas encore réussi à adapter la défense aux menaces du XXIe siècle ?
Dire non au Gripen le 18 mai n'est donc pas un acte antimilitariste, il permet au contraire une nécessaire remise en question de la politique de défense, tout en évitant de gaspiller des milliards de francs.
Siméon Goy, étudiant en relations internationales, Lausanne
Esprits «grippés»...
Avant de décider de ses propres moyens de défense, appropriés et efficaces pour ces 10 à 20 prochaines années, il convient d'analyser les véritables risques que nous courons, avec logique et une bonne vision du futur. Or je n'ai guère entendu nos politiciens expliquer la nature des dangers les plus probables qui pourraient menacer notre pays. Ce manque de bon sens étonne même les citoyens les plus «ordinaires»...
Les guerres ont changé de nature et de terrain au niveau international: le piratage, l'espionnage et les agressions cybernétiques permettent plus de s'enrichir et d'augmenter son pouvoir à moindres frais que les actions militaires. Les esprits conquérants et malades de l'obsession du pouvoir ont bien compris les avantages des nouvelles formes de guerre, économique, financière, politique, et les ont déjà mises en pratique. Nous sommes également très exposés à des actes de terrorisme et, contre cette réelle menace, difficile à prévoir, il faudra autre chose que des Gripen inadaptés. De plus, la Suisse, ce petit îlot au centre de l'Europe, ne peut plus être menacée toute seule par une attaque de chars ou d'avions «exotiques» ayant survolé librement nos pays voisins. Le bon sens indique que sa défense doit être coordonnée, voire intégrée à celle du continent européen.
Pour moi, le choix logique a vite été fait...
Charles Willen, Villeneuve
Détournement de fonds !
Bien sûr, il existe un risque que la Suisse doive défendre ses frontières en s'impliquant dans un conflit tel que certains stratèges l'imaginent et qui correspondrait d'ailleurs à une forme d'apocalypse, sans vainqueurs ni vaincus. Dans ce scénario, évidemment, le Gripen pourrait jouer son rôle de détruire pour ne pas être détruit. Quant à la «police du ciel» en temps de paix, il semblerait que les Tiger actuels soient assez efficaces pour l'assurer lorsque les pilotes ne sont pas à la pause! En revanche, c'est une guerre bien réelle qui a besoin en priorité d'un financement important, celle pour la protection de notre environnement, et de l'issue de laquelle dépend la vie de nos enfants.
Lorsque des militaires, nostalgiques de la bataille de Morgarten, semblent songer davantage à la sauvegarde de leurs privilèges qu'à l'avenir de la planète et tentent d'accaparer des milliards au profit de dépenses au plus haut point contestables, les contribuables responsables ne sauraient se faire les complices d'une telle escroquerie. Surtout s'ils prennent conscience que tout ce qu'ils ont pu payer d'impôt dans leur vie ne correspond qu'à une goutte d'eau dans la vertigineuse dépense que constituent l'achat et la maintenance d'un matériel qui, en termes de gaspillage d'énergie, d'émission de CO2 et de pollution, va totalement à l'encontre de leurs raisonnables intérêts.
Frank Böttger, La Sarraz
Prévoyons, mais prévoyons juste, si possible !
Mme Despot plaide pour le Gripen. Si l'on voulait lui répondre par le même genre d'arguments passionnels et émotionnels qu'elle utilise en introduction et qui constituent habituellement le fonds de commerce de l'UDC, on pourrait simplement dire: mais où est donc la jeunesse rock'n'roll suisse? Soyons sérieux, s.v.p.
La réminiscence de l'opération Allied Force de 1999 en ex-Yougoslavie est malvenue. Que l'on trouve cette guerre juste ou injuste, il faut se rendre à quelques évidences, au-delà des postures partisanes. Cette guerre a d'abord été «gagnée» par la diplomatie, et en particulier par la décision russe de lâcher Milosevic. Du point de vue militaire, c'est la disproportion colossale entre les forces aériennes serbes et l'armada volante de l'OTAN qui a été décisive. Ce n'est pas une vingtaine d'avions de chasse supplémentaires qu'il faudrait à la Suisse pour faire face à une telle coalition, mais trente fois plus !
Mais qui donc se substituerait à l'OTAN, à part l'OTAN elle-même, pour attaquer la Suisse, comment et quand? À part subir la perte d'une cinquantaine d'appareils sur environ 300 avions de combat, l'aviation serbe n'a été d'aucune utilité. Seuls les leurres au sol, la défense antiaérienne classique et les missiles sol-air ont posé des problèmes à l'Allied Force.
Il faut trouver d'autres exemples pour justifier le Gripen.
Lesquels ?
Pierre Jacquot, Belmont
Et si la peur devenait plus forte que l'industrie de la guerre ?
Dans un dernier sondage sur la votation du 18 mai, on apprend que 44% de personnes seront favorables à ce que plus de 3 milliards de notre budget fédéral soient dépensés pour l'achat d'avions qui ne sont pas encore construits et dont on peut débattre de leur réelle efficacité à l'ère de la cybernétique et des drones hautement sophistiqués.
Le sondage relève aussi que les deux tiers des personnes interrogées refuseraient l'introduction d'un salaire minimum, évitant ainsi que les femmes, toujours si discriminées et qui représentent les deux tiers du total des personnes vivant avec moins de 4000 francs par mois, puissent enfin avoir un salaire digne et de réduire en partie tant de discrimination. Avec le pronostic de ce dernier sondage, on devrait se poser la question suivante: quel pourcentage revient à l'investissement des millions dépensés pendant la campagne par les défenseurs de l'industrie de l'armement, les grands de la finance, l'USAM et ses lobbyistes au parlement ?
Et quel pourcentage correspond à la peur qu'ils ont répandue avec des arguments aussi peu fiables ?
Même si on dit que la peur peut être plus persuasive que la raison, nous pouvons toujours vaincre ces peurs infondées et voter davantage avec le cœur et la raison pour changer ces possibles résultats.
Mariela Muri-Guirales, ancienne députée, Lausanne
Allons-nous revivre le même scénario ?
On ne tire aucune leçon du passé. Le scandale du Mirage a provoqué la démission du conseiller fédéral de l'époque !
Allons-nous revivre le même scénario? On veut nous vendre un avion qui n'existe que sur papier, aux performances inférieures aux F/A-18, pour défendre quoi ?
Opérationnels (selon le DMF) pour encore vingt-cinq ans, mais nous n'avons même pas assez de pilotes pour les faire voler de nuit; silence radio, via un répondeur !
Oui, l'armée est nécessaire, utile et je suis pour (comme PLR), mais en aucun cas d'accord avec l'achat du Gripen. La propagande pour cet avion et son utilité est mensongère; il n'existe aucune garantie pour des soi-disant retombées économiques pour notre pays; paroles en l'air, rien n'est acquis! Nos fins stratèges ont-ils étudié et présenté d'autres concepts pour notre défense et notre sécurité? Notre ministre n'a de cesse de parler de notre sécurité. Laquelle? Pour défendre quoi? Quel est l'ennemi potentiel? Nos voisins et amis chers à l'UDC ?
Notre petit territoire n'a que 480km dans sa plus grande longueur. Nos avions voleront en cercle autour de nos frontières ?
Ridicule !
On fait croire au peuple que la sécurité du pays ne pourra plus être assurée sans le Gripen? Ce sont des mensonges soutenus par certains militaires et quelques élus.
Un investissement de 3 milliards... en réalité le coût total sera plus proche des 10 milliards! Cette somme pourrait être affectée à d'autres projets nécessaires à la société.
La sécurité oui, mais pas n'importe comment, ni à ce prix.
J'estime que cet achat est inutile pour notre sécurité, car on n'arrête pas des terroristes en tournant en rond dans le ciel, mais avec d'autres moyens plus efficaces.
Michel Gilgen, Orbe
Une suite logique
Le résultat du vote de 18 mai montre que les arguments du GSsA (à l'origine du référendum) ont convaincu une majorité du peuple suisse. Et donc que la dépense de 300 millions de francs durant dix ans, au total 3,1 milliards de francs, est refusée. Ce montant représente 0,5% du PIB (à 632,2 milliards en 2012) de la Suisse, un pays riche. Soit. Mais cela signifie logiquement que l'aide au développement (2,94 milliards en 2013, soit 0,47% de notre PIB) devra être attentive à ne pas aider les pays destinataires, en principe moins riches, à se financer une armée, si leurs dépenses militaires dépassent le 0,5% de leur PIB. Et cela à l'aide de nos impôts. Sinon où serait la logique des gagnants de dimanche dernier ?
Bernard Repond, Renens
Démocratie: oui, mais pas excessivement
On a vu lors des dernières votations que tous les partis, populistes en tête, se gargarisent du mot «démocratie». Très bien, mais...
L'«affaire» du Gripen me fait réagir. Le pauvre Ueli Maurer essuie les tirs nourris de la part de tout ce qui, en Romandie, est allergique au mot «armée»: extrême gauche, antimilitaristes, idéalistes pacificistes, et le peuple va devoir se prononcer sur le sujet, car il est évident que M. ou Mme Untel sont plus qualifiés qu'un conseiller fédéral pour prendre une telle décision.
Né au siècle dernier, j'ai été élevé dans le respect de ceux qui ont été élus pour prendre les décisions, à quelque niveau que ce soit. Actuellement, on ne fait plus assez confiance aux personnes pourtant démocratiquement élues. Dieu sait que je ne suis pas UDC, tant s'en faut, mais j'ai été enseignant et municipal, et mon idée est faite sur les gens qui savent mieux que le responsable nommé ce qu'il doit faire ou décider. Si on avait voté à chaque fois sur de tels sujets (je pense aux Mirage), nos pilotes voleraient encore sur des Messerschmitt !
C'est en tout cas sans hésitation que je voterai, puisque je le dois, un oui très net sur cet objet.
Pierre Genoux, Mex
À quand une force aérienne performante et professionnelle ?
L'affaire du remplacement des F-5 Tiger par des Gripen dévoile d'une façon inattendue d'importantes lacunes dans l'organisation de notre force aérienne. Jusqu'à récemment, ces dernières ont été cachées aux citoyens contribuables de ce pays. La cinquantaine de pilotes professionnels volant sur les 24 F/A-18 C Hornet n'est pas en mesure d'assurer un service de police aérienne 24 heures par jour et 7 jours par semaine. Par qui l'espace aérien suisse est-il garanti la nuit et lors des week-ends? Par ailleurs, il semblerait que les avions engagés en dehors des missions en relation avec le WEF de Davos ne soient pas pourvus de munitions...
Dans la mesure où les 22 Gripen seront vraisemblablement attribués aux escadrilles de milice en remplacement des 36 F-5 Tiger, le problème des pilotes professionnels disponibles en tout temps reste entier. Peut-être que le Conseil fédéral et nos chefs militaires attendent-ils qu'un avion détourné aille s'écraser sur une centrale nucléaire ou le mur d'un important barrage hydroélectrique de notre pays pour changer leur fusil d'épaule? A quand une force aérienne performante et professionnelle ?
Manifestement, la force aérienne suisse a d'abord un problème de pilotes et accessoirement un problème de remplacement d'avions. Selon certains dires, il manquerait une centaine de pilotes professionnels, dont la formation coûterait entre 30 et 35 millions par année. Mis en regard avec les 41,8 millions prévus pour la Swisscoy au Kosovo en 2014, il n'est pas certain que le Conseil fédéral et les chefs militaires de notre pays mettent l'accent de la défense du pays là où il devrait l'être.
André Duperrut, Liebefeld
Ne laissons pas nos défenses s'affaiblir
L'achat d'un avion militaire fait démocratiquement débat. Il me paraît pourtant que les opposants sont trop souvent des ignorants naïfs ou des populistes. Dans l'histoire, il est démontré que toutes les communautés qui ont laissé s'affaiblir leurs défenses ont disparu ou souffert le martyre.
Un exemple spectaculaire nous est démontré par le Liban. Considéré il y a quelques années comme la Suisse du Moyen-Orient, il a sombré dans l'horreur. Ce pays pacifique, patchwork d'ethnies et de religions vivant en harmonie, a cru pouvoir réduire son armée à la portion congrue. Depuis, il a vécu l'enfer de la guerre et du cortège de misères qui s'ensuit.
Les écologistes devraient le savoir, il en va de même pour les espèces animales ou végétales. Un affaiblissement de leurs défenses signifie disparition Logiquement, celles et ceux qui ont lutté avec conviction pour renoncer aux risques liés à l'énergie nucléaire ne devraient pas chipoter pour 14 ct. par 100 francs du budget fédéral afin de renforcer notre sécurité.
Jean Fattebert, Villars-Bramard
Soyons cohérents !
Suite au dernier détournement d'avion et à l'impossibilité pour notre aviation d'intervenir, car en dehors des heures «ouvrables», j'ai lu quelque part que des personnes souhaiteraient confier notre sécurité aérienne à nos voisins. Au vu des événements continuels qui nous entourent, nous devons être capables d'assurer nous-mêmes notre sécurité. Quelle aberration de confier cette mission à une armée étrangère qui ne tarderait pas à s'immiscer dans nos secret-défenses. Et de plus, combien cela coûterait-il aux contribuables ?
Depuis de nombreuses années, le GSsA tente par des initiatives d'abolir notre armée. À chaque fois, le peuple suisse a refusé. Alors, nous devons rester cohérents avec nos anciennes décisions et doter cette institution de moyens modernes, afin d'assurer 24 heures sur 24 notre sécurité.
Et puis, rappelons-nous, l'armée suisse ne fait pas la guerre, elle préserve la paix et notre indépendance.
Je voterai donc oui le 18 mai.
Jean-François Schneiter, Chavornay
Quel désastre si la Suisse était incapable de se défendre !
La situation internationale est de plus en plus instable. Des conflits éclatent de toutes parts. Dans ce contexte, la Suisse, pays neutre, se doit de défendre résolument son territoire et son espace aérien. Quel désastre si elle en était incapable. En cas de menace, ce serait illusoire de compter inconditionnellement sur un appui européen pour assurer notre sécurité. Sans bouclier aérien, la protection aérienne de la population et de l'armée ne serait pas assurée.
Le 18 mai, nous allons voter sur un projet de 300 millions par an, pendant dix ans, prélevés sur le budget ordinaire de l'armée, pour l'achat de 22 avions de combat Gripen. Ces avions efficaces et ultramodernes remplaceraient les Tiger F-5, à bout de souffle. Pourquoi acquérir ces avions alors que nous avons déjà 32 F/A-18, nous dit-on? Tout simplement parce qu'ils ne suffisent pas à garantir notre sécurité aérienne de jour comme de nuit. Ces F/A-18 eux aussi vieillissent: en 2025 déjà, ils ne seront plus opérationnels. Si le non l'emporte le 18 mai, le dossier sera clos pendant une bonne décennie. Il n'y a aucune alternative au Gripen. C'est bien l'objectif que poursuivent les opposants: à coups d'initiatives et de référendums, ils n'ont qu'un seul but, supprimer l'armée.
N'oublions pas non plus les mesures compensatoires promises, d'un volet de commandes de 3,1 milliards, dont 2,5 milliards en dix ans dans des technologies de pointe extrêmement précieuses pour notre économie.
Pour terminer, rappelons ce qu'affirmait avec force le maréchal Montgomery: «Perdre la guerre dans les airs, c'est perdre la guerre au sol.»
Odile Jaeger Lanore, Lausanne
Pour notre sécurité nationale
Ne nous laissons pas berner par les arguments fallacieux des opposants à l'armée, pour qui tous les prétextes sont bons pour faire capoter le projet d'achat des Gripen.
Nous voulons et avons besoin d'une armée crédible pour assurer la sécurité et l'indépendance de la Suisse. Les récents événements d'Ukraine achèvent de démontrer que la paix n'est pas acquise en Europe. Notre armée et notre aviation protègent notre pays et sa population. La protection contre des événements imprévus et dommageables a un coût. Remplacer 50 avions en bout de course par 22 avions modernes est un processus normal et nécessaire. L'assurance sécurité de notre pays, c'est son armée.
L'achat des Gripen va coûter 3,2 milliards de francs répartis sur 10 ans, soit 300 millions de francs par année jusqu'en 2024. Cet achat sera payé au moyen du budget ordinaire de l'armée. Le contribuable ne devra pas payer un centime d'impôt en plus. Cette dépense ne se fera pas non plus au détriment d'autres dépenses de la Confédération. Les contrats compensatoires négociés avec la Suède profiteront à notre économie. La Suisse romande aura sa part du gâteau. À titre de comparaison, les Suisses dépensent chaque année environ 4,4 milliards pour des cigarettes. Une somme inférieure, répartie sur 10 ans, pour garantir notre sécurité à long terme constitue un investissement raisonnable en faveur de la sécurité et de la prospérité de notre pays.
Le choix de l'armée s'est porté sur le Gripen parce que cet avion remplit non seulement le cahier des charges techniques, mais aussi parce qu'il offre le meilleur rapport coût-prestations.
Je voterai oui au Gripen.
Eliane Guiraud, Paudex
Le véritable enjeu de cette votation
Chaque fois que le peuple suisse a été appelé à se prononcer sur le destin de son aviation militaire depuis sa création, il y a cent ans, il a répondu positivement. Ce fut particulièrement le cas en 1993, lorsqu'il rejeta l'initiative du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) lancée contre l'acquisition de 34 avions de combat F/A-18. Si l'initiative avait été acceptée, avec le retrait de la flotte obsolète des Tiger, elle aurait scellé la fin de notre aviation militaire en 2016.
Aujourd'hui, nous sommes placés devant le même scénario. Vers la fin des années 2020, les F/A-18 auront épuisé leur potentiel de vie malgré toutes les améliorations qui leur ont été apportées. Si l'acquisition de 22 Gripen est refusée le 18 mai prochain, après le départ des F/A-18, il ne restera plus rien pour assurer notre souveraineté aérienne.
Veut-on se passer de police du ciel dans l'espace aérien le plus fréquenté d'Europe (plus de 4000 mouvements par jour), comme s'il nous venait à l'idée de supprimer les patrouilles de police sur nos autoroutes ?
Veut-on renoncer à un toit sur notre pays en oubliant qu'il n'existe aucune armée dans le monde privée de couverture aérienne? Veut-on croire que l'argent du fonds d'acquisition des Gripen serait mieux utilisé dans le social, alors que ce montant fait partie du budget militaire et qu'il n'est pas transmissible? Veut-on ignorer que c'est l'armée suisse que les principaux opposants rêvent de supprimer à terme, comme on peut le lire dans les programmes du GSsA, du PS et des Verts. Le véritable enjeu de la prochaine votation n'est pas ouiou non au Gripen, mais oui ou non à la survie de notre aviation militaire et, finalement, de notre armée de milice.
Fernand Carrel, ancien commandant des Forces aériennes, La Conversion
Air 14 à Payerne: fête ou funérailles ?
Je voterai oui au Gripen le 18 mai prochain, parce qu'il en va de la modernisation de nos forces aériennes et du renforcement de notre souveraineté aérienne 24 heures par jour, 7 jours sur 7, afin de continuer à garantir la liberté, l'indépendance, la sécurité et la stabilité, gages de la prospérité et du succès de notre pays. Qui plus est, parce que cet achat s'effectue sur le budget ordinaire de l'armée, qu'il n'exige aucune mesure d'économie dans d'autres domaines et qu'il va profiter aussi à nos entreprises et à leurs employés à hauteur de 2,5 milliards de francs garantis par contrat.
Par contre, j'attendrai le 19 mai pour réserver mon billet pour Air 14 à Payerne! Parce que si une majorité de la population ne devait voir dans le Gripen qu'un moyen de sanctionner Ueli Maurer et son parti, l'UDC, sans réfléchir au dégât qu'un non au Gripen causera à notre aviation militaire et à notre armée, je refuse d'assister à deux semaines de célébrations des funérailles de nos Forces aériennes. Car tout l'enjeu de cette votation réside ici: voulons-nous conserver une force aérienne ou non? Voulons-nous sacrifier notre défense sur l'autel des luttes partisanes ?
Air 14 veut fêter les 100 ans de nos Forces aériennes, les 50 ans de la Patrouille suisse et les 25 ans du PC-7 TEAM. L'occasion de rendre hommage aux hommes et aux femmes qui font que notre ciel est sûr. Air 14 ne doit pas devenir deux semaines de funérailles des Forces aériennes suisses, avec le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) en maître de cérémonie. Je voterai oui, aussi pour barrer la route aux utopies du GSsA et de la gauche, à leur vision délétère de la sécurité de notre pays.
Daniel Krieger, Lausanne
On est obligé de moderniser notre armée
Qui peut se prétendre plus informé que les membres de nos commissions déléguées à la défense de notre patrie? Qui connaît tous les tenants et aboutissants de cette affaire, en politique nationale, étrangère, militaire, diplomatique, économique, et aussi en technique aérienne, mieux que nos élus après des heures et des heures de commissions ?
Les candidats au refus – s'ils n'ont plus confiance en ceux qui connaissent le dossier et remplissent un mandat de la plus haute importance: la défense de la patrie, qui prennent des décisions démocratiquement à la majorité –, qu'ils me disent alors si, en refusant cet avion, ils ne se «fichent» pas de nos institutions, s'ils n'oublient pas l'essentiel en restant fixés sur leur analyse forcément bancale: avoir une couverture aérienne moderne ?
On est bien obligé de moderniser notre armée, même si elle est petite. Qui ne modernise pas ses outils après trente ans de service ?
Depuis des millénaires, on dit: «Si tu veux la paix, prépare la guerre». Il faut sortir ses griffes contre les prédateurs jamais endormis qui nous entourent. Attitude plus vitale que n'importe quelle autre: fortifier notre pays. Les plaidoyers habiles contre cet engin moderne ne sont-ils pas entachés de suffisance envers les sages? Très dangereux...
Je pense qu'il faut nous payer ces bons outils et passer à autre chose, n'est-il pas vrai ?
Hervé de Rham, Vufflens-le-Château
Des emplois en Suisse !
L'achat du Gripen, ce n'est pas seulement de l'argent – 3,1 milliards – qui sort de nos caisses, mais de l'argent qui rentre! Nos entreprises suisses en profiteront puisqu'il est prévu dans la loi que les fournisseurs suédois devront compenser en Suisse l'intégralité du prix d'achat. Ainsi, des entreprises suisses fourniront des composants pour l'avion (réservoirs de carburant supplémentaires, dispositifs de fixation des charges externes ou de pièces de fuselage) ou d'autres prestations, comme par exemple des machines de production. Ces affaires compensatoires sont estimées à 2,5 milliards de francs et garantissent le maintien de nombreux postes de travail en Suisse. Cela permettra également à ces entreprises de rester compétitives et d'acquérir ou maintenir un savoir-faire de pointe. Les premiers accords ont d'ailleurs déjà été passés avec des fabricants suisses de machines de précision.
La Suisse a besoin de ces Gripen pour maintenir son indépendance et la protection de son espace aérien.
Je voterai oui le 18 mai prochain.
Mathieu Blanc, député, vice-président PLR Vaud, Lausanne
Une défense aérienne efficace
Ne nous trompons pas d'objectif et n'oublions pas que la raison d'être du Groupe suisse sans armée (GSsA), comme son nom l'indique, ce n'est pas de proposer des alternatives à la défense de notre pays mais bel et bien de démanteler notre structure militaire.
La vraie question de ces votations, c'est de savoir si nous souhaitons toujours être en mesure de préserver notre souveraineté. Si c'est le cas, il est nécessaire que nous puissions compter sur des avions assez performants pour assurer une sécurité permanente et efficace de notre ciel. Certes, il y a d'autres corps d'armée, comme l'infanterie ou le renseignement, mais priver de moyens les forces aériennes, c'est fragiliser l'ensemble de notre structure de dissuasion.
Je voterai oui au Gripen le 18 mai prochain pour assurer la cohérence de notre armée.
Olivier Français, conseiller national et municipal lausannois
Des vélos électriques ou des avions de combat ?
Le 18 mai, nous nous prononcerons sur le fonds d'acquisition du Gripen. Ce financement est prévu à raison de 300 millions, en chiffres ronds, pris sur le budget militaire ordinaire, cela sur dix ans.
Il faut bien le dire et le répéter: si cette loi est refusée, l'argent ne sera pas utilisé pour la formation, ni pour l'AVS, ni pour les transports publics, ni pour les crèches ou la recherche, etc., quoi qu'en disent les opposants! C'est une grossière déformation de la vérité que de prétendre que d'autres domaines seraient privés d'argent à cause du Gripen. En effet, cet argent resterait acquis au budget militaire ordinaire et serait utilisé à d'autres fins, par exemple pour financer la formation militaire en Suisse d'officiers nord-coréens ou pour l'achat de vélos électriques, ce qui pourrait réjouir l'ancien cycliste Maurer, qui, peut-être, rêve encore de réintroduire le vélo dans l'armée !
Je vais soutenir cette loi fédérale et le mode de financement proposé en votant oui. Elle doit fournir à notre armée des moyens modernes pour protéger efficacement le pays et ses habitants dans le quotidien et en cas de crise. Les 22 Gripen doivent être achetés maintenant et les vélos électriques peuvent attendre !
Louis Gilliéron, Belmont-sur-Lausanne
Pour ou contre, est-ce le vrai débat ?
Personnellement, avec mon manque de compétences aéronautiques ou de stratégie militaire, je ne me sens pas le droit de m'exprimer sur un sujet aussi sensible, technique et économique.
Pour ma petite tête: quelles sont les compensations économiques à l'achat du Gripen ?
Question importante mais accessoire...
En revanche, pour moi, la seule question digne de réponse est la suivante: voulons-nous assurer la défense de ce pays ou non? De grands connaisseurs rétorqueront que ce ne sont pas nos avions et nos tanks qui empêcheront l'armée adverse de nous envahir. Peut-être, mais nous avons eu une belle démonstration de l'inefficacité des deux plus grandes puissances militaires que sont les États-Unis et la Russie, tant au Vietnam qu'en Afghanistan.
Lorsque le peuple a décidé de combattre l'envahisseur quel qu'il soit, il a les chances de sa détermination Malheureusement, en Suisse, le pays du trop bien-être, cette volonté semble avoir disparu, comme dans le reste de l'Europe d'ailleurs. Alors que la Chine augmente son budget militaire, tout comme l'Inde, la Russie et d'autres pays comme les pays musulmans, tiens, tiens (!), il n'y a pas d'armée européenne crédible. Cela ne s'appellerait-il pas capitulation et règne de l'angélisme béat ?
Jean Lugrin, Les Diablerets
Pour des sommets internationaux sécurisés
Que ce soit le G8, la Conférence pour la paix en Syrie ou encore le Sommet de la francophonie, la Suisse romande accueille régulièrement des conférences internationales. Celles-ci se sont jusqu'à présent déroulées sans encombre grâce notamment à une protection assurée par notre aviation. La flotte aérienne militaire helvétique est parvenue à remplir sa mission, mais elle pourrait, à l'avenir, être entravée dans ses actions par des appareils vieillissants et insuffisamment performants.
La Suisse ne doit et ne peut pas se permettre – comme elle l'a fait dans d'autres domaines à l'instar de la fiscalité et du secteur bancaire – de se mettre en marge des rencontres et des relations internationales. Elle doit continuer à recevoir les «grands de ce monde» et doit leur garantir une sécurité maximale. Pour ce faire, notre pays doit disposer d'avions de combat modernes et sûrs. Je voterai donc en faveur de l'achat du Gripen le 18 mai prochain.
Véronique Hurni, députée PLR Vaud, Prilly
Nous devons pouvoir assumer notre police du ciel
Chaque achat d'avion est l'occasion d'une polémique; c'était déjà le cas il y a maintenant vingt ans pour le F/A-18. Est-ce le bon avion? A-t-on bien négocié? Le prix est-il adéquat ?
Toutes ces questions sont légitimes. Et le Conseil fédéral y a répondu dans le détail et a procédé à de multiples évaluations approfondies: le Gripen est un appareil polyvalent et performant qui présente un coût d'acquisition et d'exploitation nettement plus bas que celui de ses concurrents. Il est également clair qu'il faut acheter un avion, les Tiger étant obsolètes et les F/A-18 ne pouvant pas assurer la protection de l'espace aérien pendant plusieurs semaines. Plus généralement, nous avons besoin d'une défense aérienne au quotidien mais aussi pour des événements plus ponctuels comme le WEF à Davos ou la récente Conférence sur la Syrie à Montreux.
Cette police du ciel, nous devons pouvoir l'assurer seuls, sans compter sur nos voisins avec qui les coopérations sont fructueuses mais qui pourraient avoir d'autres priorités.
Je dirai Oui à cet achat qui correspond aux besoins et aux moyens de notre pays !
Guy-Philippe Bolay, député, Lutry
Pas d'avions, pas d'armée, pas de sécurité!
Je n'y connais rien aux avions, mais je comprends quand même au moins deux choses: la première, c'est que, sans aviation, notre armée ne sert à rien; il suffit de regarder la télévision pour se rendre compte que celui qui ne contrôle plus son espace aérien ne contrôle plus ce qui se passe sur son sol. On l'a vu en Libye, on le verra probablement bientôt et malheureusement en Ukraine. Et, ces temps, je ne compte pas sur les Français ou les Italiens pour faire le boulot à notre place.
La seconde, c'est qu'au vu du temps nécessaire à l'achat d'un nouvel avion, c'est maintenant qu'il faut remplacer nos vieux coucous (les Tiger) si l'on veut avoir encore quelque chose en l'air lorsque les F/A-18 seront au bout du rouleau. Mon fils aîné part faire son école de recrues cet automne; le laisser partir sans aviation au-dessus de sa tête est un non-sens.
Je voterai donc oui le 18 mai prochain.
Catherine Masson, Colombier (VD)
Ne pas se tromper de combat
(...) Les Tiger ont 35 ans, leur radar est incapable de détecter et d'engager des cibles volantes à basse altitude. Toutes les technologies ont évolué en 35 ans. Il y a plusieurs années qu'aucun pilote n'est formé sur ces Tiger. Le F/A-18 prend également de l'âge. Il aura 28 ans en 2025. Nous devons, en 10 ans, construire et former nos pilotes pour posséder une flotte rodée. Cette formation ne peut pas se faire en un coup de baguette magique; notre espace aérien doit être protégé afin de garantir la police aérienne et la sécurité de notre population.
Les forces aériennes sont un pilier de notre armée. En cas de refus, cela donnera un signe fort aux antimilitaristes. Les partis qui refusent cet achat sont, sur le fond, contre l'armée et soutiennent directement le GSsA, qui reste discret. Une armée sans forces aériennes est comparable à une maison sans toit; quant au financement, il représente 14 centimes sur 100 francs dépensés par la Confédération (parole du Conseil fédéral).
Cette votation demande de se prononcer sur l'avenir de notre armée. Sans forces aériennes, cette dernière n'a plus de raison d'être. Le peuple a toujours soutenu l'armée, il est temps de ne pas se tromper de combat.
Je voterai oui au Gripen, pour notre sécurité.
Daniel Meienberger, député PLR, Saint-Saphorin-sur-Morges
La Suisse doit assurer elle-même sa sécurité
La Suisse, en sa qualité de pays neutre et souverain, offre ses bons offices aux autres pays lors de conflits armés. Montreux a accueilli au début de cette année la Conférence pour la paix en Syrie. Pour garantir la sécurité aussi bien des participants que des habitants, il a été nécessaire de faire respecter une zone d'interdiction de survol au-dessus de la conférence, rôle bien évidemment confié à notre aviation militaire. Il en a été de même pendant le Sommet de la francophonie qui s'est aussi tenu à Montreux en 2010.
La police de l'air est aussi importante pour notre espace aérien que la police routière pour la circulation sur nos routes et autoroutes. Si nous ne remplaçons pas maintenant les Tiger dépassés, la Suisse ne pourra plus garantir elle-même la sécurité de conférences internationales dès 2025. Car, à cette date, les F/A-18, en bout de course, devront être mis à la casse et la Suisse n'aura plus d'aviation. Des contrats très onéreux avec des États étrangers pour assurer notre protection aérienne constituent une mauvaise solution; en effet, cela ne fonctionnera que tant que ces États ne seront pas eux-mêmes menacés.
C'est pourquoi je voterai oui au Gripen le 18 mai.
Patrick Aubort, conseiller communal PLR, Montreux
Une fois, ça va. Deux, bonjour les dégâts !
Il semble qu'une majorité de la population suisse en général, et romande en particulier, soit tentée par un «9 février militaire», le 18 mai prochain. Pour «faire un bénéfice de 10 milliards» en n'achetant pas le Gripen. Pour donner une bonne leçon à Ueli Maurer, à l'UDC et aux militaires dont les avions ne volent que durant les heures de bureau !
Un refus absolu de voir ce qu'il y a à perdre à ne «pas» acquérir le Gripen :
- aucune capacité à durer au-delà de deux semaines pour nos Forces aériennes si la situation en Europe venait subitement à dégénérer au point de devoir gérer, surveiller et contrôler en permanence notre espace aérien;
- pas de leasing de Gripen C/D pour assurer rapidement une amélioration de nos capacités et permettre la formation de nos pilotes et donc une transition rapide et efficiente sur le Gripen E;
- plus de Forces aériennes, donc de protection aérienne dans dix ans, si en 2025 on estime que remplacer les F/A-18 constitue aussi un gaspillage de milliards pour des avions inutiles.
Si le Conseil fédéral peut corriger le tir de la décision populaire du «9 février» à coups de dizaines de millions pour que nos étudiants puissent circuler (Erasmus) et nos chercheurs participer à des programmes de recherche (Horizon 2020), c'est à coups de dizaines de milliards que nous devrons rattraper le «9 février militaire» pour nous doter à nouveau de Forces aériennes efficaces sur la durée.
Avons-nous vraiment plus à gagner qu'à perdre en votant non au Gripen ?
Estimant que nous avons plus à perdre qu'à gagner en votant non, je voterai donc oui au Gripen !
François M. Monney, Pully
Une pensée pour les futurs écoliers
Nous devons avoir une pensée pour les futurs écoliers. En effet, ils devront apprendre de nombreux faits en histoire.
N'avez-vous pas remarqué le nombre de fois que les journalistes utilisent la phrase «C'est historique» ?
À notre époque, n'importe quoi devient «historique», allez sur un moteur de recherche pour le vérifier !
Il y a malheureusement un fait qui risque de devenir «historique»: ce sera le résultat de la prochaine votation sur un instrument de notre sécurité, dans le cas où le fonds d'acquisition pour le Gripen ne serait pas accepté.
Pensons à la future génération qui pourrait se poser la question vers les 2025: «Mais pourquoi n'avons-nous plus de couverture aérienne ?»
Plus aucun parti opposé aujourd'hui à cette acquisition n'osera se mettre en avant, à plus forte raison si à nouveau des bruits de bottes résonnaient aux frontières. Qui aujourd'hui peut l'exclure? D'autant plus qu'à chaque fois, on s'étonne du développement d'une crise dans une région de notre monde.
Ce texte émane d'un Romand, d'origine tessinoise, marié à une Suisse allemande et qui espère que le peuple suisse saura glisser un oui dans l'urne le 18 mai.
Je suis conseiller communal dans mon village, nous n'avons, heureusement, pas de partis politiques, c'est le bon sens et une vision à long terme pour le développement de notre village qui dictent les décisions. Alors, comme citoyen qui pense à notre sécurité et à celle des futures générations, je voterai oui pour le Gripen.
Alain Bozzini, conseiller communal, Russy
Assez de catastrophisme !
lettre au conseiller communal A.B. et ses pensées orientées
Monsieur le conseiller communal,
Suite à la lecture de votre lettre de lecteur publiée dans le 24heures du jour, je me suis permis de demander à la cette «prochaine» génération quelles étaient ses préoccupations premières et elle m'a répondu qu'elle s'inquiétait d'abord de l'emprise totale que les promoteurs immobiliers ont sur le marché immobilier et ses difficultés de trouver des habitations convenables, de la difficulté de trouver un travail épanouissant, du renfermement identitaire de ce pays dans ses frontières étroites, du dénigrement systématique de l'Europe, de la chasse aux gauchistes, aux pacifistes et autres alternatifs, de l'obsession sécuritaire où les problèmes de société sont résolus violemment par des flics et leur spray au poivre, de l'escalade de l'armement et ce besoin paranoïaque de s'armer, des 160'000 produits chimiques que l'industrie alimentaire introduit dans notre alimentation, de l'encombrement démesuré des villes par les voitures et à aucun moment, il a été question d'une quelconque «couverture aérienne», au contraire, elle est plus que préoccupée par un ciel surchargé par des milliers d'avions et leur traces !
Lorsque j'ai demandé à la génération future quelle serait la question qu'elle nous posera vers les années 2025, elle m'a répondu plutôt courroucée: «Mais pourquoi n'avez-vous rien fait pour construire une société de paix au lieu de nous ruiner avec ces chimères de couverture aérienne ?»
Et sa question subsidiaire sera: «Mais pourquoi avez-vous permis une escalade militaire qui a rendu la Terre invivable ?»
Et pour finir, elle nous demandera: «Pourquoi cette paranoïa et ces peurs ont-elles pris le dessus sur la volonté de trouver des moyens pacifiques et non-violente pour résoudre vos crises existentielles ?»
Voilà les vraies questions qu'elle nous posera et elle aura raison de le faire. C'est juste dommage que la génération présente ne l'ait pas faite !Assez de catastrophisme !
Il est pour le moins choquant que vous avez mis dans la bouche de la prochaine génération vos concepts surannés qui ne correspondent plus aux vrais problèmes que nous affrontons dans l'unique but de continuer cette escalade des armes qui ne peut que mener à la ruine et la désolation totale. Il est grave qu'à chaque fois qu'elle vous demande de résoudre les crises d'une manière civile et participative, vous la traitez de naïve, de «bisounours», d'enfant gâtée, de bobos, d'antimilitaire.
Le bon sens et une vision à long terme pour le développement de notre société demande que nous nous sortons de cette obsession sécuritaire et que nous nous efforçons de trouver des moyens pacifiques et non-violents pour résoudre nos problèmes de société. Et surtout, que nous cessons de toujours faire peur avec «ces bruits de bottes qui résonneraient à nos frontières» pour justifier vos besoins obsessionnels de sécurité. Si vraiment vous voulez penser à la sécurité de la prochaine génération, alors faites de sorte à ce que les mentalités changent et que nous accédions à une vision plus holistique de l'humain et du «vivre-ensemble», et mieux, laissez cette génération prochaine construire sa société sur ses bases propres bâties sur le respect et la compréhension, l'amour et la paix...
Dans l'espoir que cette lettre puisse vous ramener à plus de lucidité concernant notre génération future, veuillez, monsieur le conseiller, agréer mes salutations les meilleures.
Georges Tafelmacher, pacifiste et antimilitaristeP.S. Concernant ces «faits en histoire», il me semble que ce n'est pas parce que les hommes se tapent dessus depuis des millénaires que l'on doit continuer de la sorte parce qu'avec les moyens modernes actuels de guerre, nous allons exterminer jusqu'aux derniers signes de vie sur cette terre et je ne peux croire que c'est cela que vous voulez. Forcement, à un moment donné, comme avec un enfant belliqueux, nous devons être capable de lui apporter d'autres moyens pacifiques de vivre, surtout maintenant que nous sommes si nombreux sur cette toute petite Terre !
Malgré ce passé lourd de guerres que les hommes ont engendré pendant des siècles et des siècles, il faut chercher à construire un monde où les conflits, différents, tensions, crises et autres pourront être résolus par la non-violence, la médiation et les bons offices. Nous voulons être maîtres de notre destin et, pour avoir l'assurance d'un avenir serein, nous devons apprendre à vivre en paix avec les autres et construire cette paix par un investissement personnel dans un changement de mentalité qui produira la stabilité émotionnelle et la vraie sécurité civile. Ceci est notre espoir et malgré les bruit de bottes, il ne sera jamais vain car, finalement, nous voulons tous la paix et cet espoir est vivant, concret et constructif et nous devons l'appliquer tous les jours pour résoudre nos problèmes journaliers !
GPT
Une importante décision à prendre
Ce week-end, nous allons nous prononcer sur l'éventuel achat du Gripen. Il s'agit d'une importante décision conditionnant l'avenir de nos relations internationales. La Suisse a toujours fourni de gros efforts afin d'assurer la sécurité des diverses rencontres internationales, ne serait-ce que pour le Forum de Davos. Cette volonté d'accueil nécessite une couverture aérienne basse indispensable afin d'assurer la sécurité des diverses délégations choisissant notre pays.
Le Gripen convient parfaitement pour cette couverture.
Par ailleurs, l'offre suédoise est favorable dans le cadre du budget de l'armée.
J'ose espérer que le bon sens l'emportera. De plus, la Russie cherche dorénavant à monopoliser certaines nations de l'OTAN sans capacité de défense.
Je m'étonne toujours de constater que certains politiciens poussent au désarmement lorsque les tensions surviennent...
Georges Weber, Cully
Ce n'est pas un achat cher et inutile
J'ai 47 ans et ai effectué plus de 850 jours de service militaire pour le bien de ma communauté. Dès lors, je pense pouvoir m'exprimer sur le sujet qui nous occupe, soit l'acquisition des Gripen... Comme ancien officier de renseignement, mon analyse de la menace et de l'évolution de la situation géopolitique me porte à dire ce qui suit: il est faux de penser, contrairement à ce qu'on lit partout dans les journaux, que l'achat de Gripen serait cher et inutile! Bien sûr, 3,1 milliards, c'est une somme qui nous paraît, à nous autres citoyens, colossale. Ce n'est pas non plus un achat ordinaire puisque le dernier achat d'avions – les F/A-18 – remonte à vingt ans. Mais cette somme est répartie sur dix ans à coups de 300 millions par an. C'est de plus une somme qui sera prélevée sur le budget de l'armée, cela n'affectera donc pas les moyens qui sont alloués chaque année aux autres tâches de l'Etat. Je suis aussi attaché à la sécurité de notre pays, ainsi qu'à sa neutralité et à son indépendance. Ces avions – qui remplaceront des Tiger obsolètes – sont nécessaires pour les préserver.
L'armée, avec ses avions de combat, assure la police aérienne, surveille et protège notre espace aérien. Cela nous permet de garder une certaine indépendance vis-à-vis de nos voisins européens; c'est un plus en période d'incertitude dans nos relations avec l'Europe mais aussi au vu de ce qui se passe du côté de la Russie !
Cet achat est raisonnable, alors je voterai oui au Gripen, comme père de deux enfants, marié et responsable de l'avenir de notre défense nationale crédible.
Nicolas Leuba, Pully
Quelle défense voulons-nous ?
Après le non au Gripen et le soutien à l'obligation de servir manifesté lors de la votation fédérale du 22 septembre 2013, le peuple suisse doit maintenant être conséquent avec ses choix et définir quelle forme de défense il veut vraiment pour l'avenir, ou s'il en veut une qui soit digne de ce nom. En effet, il est incohérent de soutenir l'obligation de servir et donc le maintien d'un effectif suffisant de soldats, puis, moins d'un an plus tard, de refuser l'acquisition d'un système d'armes moderne pour protéger ces mêmes soldats et la population.
À la lumière de ce qui vient de se passer et au vu de ce que l'on peut craindre dans l'évolution future des rapports peuple/armée et du travail de sape assidu et continu des opposants à la défense nationale, on peut sérieusement se demander si le concept de l'ex-armée secrète P-26 n'était pas en avance sur son temps. En effet, ce concept inspiré des mouvements de résistance de la Seconde Guerre mondiale ne sera peut-être plus que la seule défense que la Suisse sera en mesure de mettre en œvre dans un futur pas forcément très lointain.
Olivier Chappuis, Saint-Sulpice
Pas le bon raisonnement...
On a beaucoup dit, écrit, et même ri sur un sujet pourtant tellement sérieux comme l'achat du Gripen. A vrai dire, cet achat n'était pas seulement pour le plaisir de dépenser l'argent de la Confédération, mais aussi pour le prestige de la Suisse et de sa défense.
Ceux qui pensent que notre pays ne sera jamais attaqué ont à mon avis un mauvais raisonnement, qui peut être même irréparable. Pour l'instant, j'espère que, en cas de conflit, le Conseil fédéral saura à qui s'adresser – qui a une bonne stratégie militaire – pour nous aider à nous défendre.
Diana Palasod, Chavannes
C'est un comble !
Pauvre Suisse! Ce vote négatif me fait honte. Refuser une protection aérienne indispensable à notre neutralité et notre indépendance, c'est un comble! Maintenant, notre ciel, qui était déjà un peu ouvert, le sera complètement. Le Gripen n'est peut-être pas le meilleur avion, mais il en fallait un pour remplacer les Tiger arrivés en bout de course; les F/A-18 seront beaucoup plus sollicités et vieilliront plus vite, donc il faudra bientôt remettre la compresse pour acheter des avions. Où est le gain ?
De plus, ce résultat donne un coup de pouce au GSsA, c'est honteux !
J'espère que M. Maurer en tirera les conséquences...
Norbert Cailler, La Tour-de-Peilz
Notre armée doit mieux communiquer
Les régions de Suisse romande et du Tessin ont refusé le plan financier d'acquisition prévu pour l'achat de 22 Gripen. Au lendemain de ce refus, chacun y allait de sa propre analyse. Cette campagne a encore une fois démontré le faible niveau d'aptitude de bon nombre de politiciens opposés à cet achat, mais aussi de quelques rares exemplaires soutenant cet investissement.
D'emblée, force est de constater que trop de démocratie tue notre démocratie directe. Il me semble évident que pour des questions essentielles de sécurité – car c'est bien de cela qu'il s'agit – un vote populaire ne devrait même pas avoir lieu, et par conséquent un référendum interdit. Les avis négatifs d'une population naïve en matière de sécurité représentent un danger pour notre défense nationale. Notre région francophone devrait être sur laquelle notre pays ne pourra malheureusement que peu compter lors de situations ou événements particuliers, démontre souvent une tendance de principe hostile alors qu'il s'agit de s'exprimer en termes de souveraineté et d'indépendance. Dès lors, il existe un risque majeur qu'il faut prendre en compte.
Il est temps que celles et ceux qui composent l'ossature de notre armée de milice se manifestent pour l'avenir de notre défense, à l'instar de toutes autres corporations. Les cadres responsables de nos forces terrestres et aériennes doivent s'exprimer et bien vendre ce produit sécuritaire. Notre armée doit mieux communiquer et être plus visible pour la population qui le réclame !
Mirko Haari, Paudex
Il y a démocratie et démocratie !
lettre à M.H. et ses pensées orientées
Monsieur,
Suite à la lecture de votre lettre de lecteur publiée dans le 24heures du jour au sujet de votre affirmation «trop de démocratie tue la démocratie», je désire préciser ceci :
La seule démocratie qui serait tuée si elle venait à être en trop, serait la démocratie représentative mais jamais la démocratie directe. En effet, une démocratie directe, c'est la participation de tous par les assemblées générales à la marche de la communauté où l'entente, la concertation, la recherche de solutions bénéficiant à tous les gens sont les modalités alors que la démocratie représentative représente les intérêts privés très souvent constatés dans ces parlements où règnent les rapport de forces, les lobbyies de tous genres, les conflits entre-partis, et où, surtout, seules les personnes bénéficiant d'un confortable matelas financier et d'un réseau de relations puissent y être et avoir voix sous cette coupole. Nous pouvons conclure que la démocratie représentative c'est un cénacle élitaire alors que la démocratie directe c'est l'assemblée de tout-tes les citoyen-nes et donc la voix du peuple et, en conclusion, ce cénacle peut effectivement être tué s'il y a trop de monde qui se pousse aux portillons contrairement aux assemblées générales qui donnent la voix à tous et toutes quelque soit sa position sociale !Lorsque pour des questions essentielles de sécurité, d'aucuns voudraient que le vote populaire n'ait pas lieu, et par conséquent, veulent interdire le référendum, lorsqu'ils pensent que les avis négatifs d'une population qu'ils jugent «naïve» en matière de sécurité représenteraient un danger pour notre défense nationale, alors nous avons atteint le degré zéro de la démocratie, qu'elle soit directe ou représentative. Car la sécurité est d'abord un état d'esprit où ce serait à la population de formuler ce qu'il lui faudrait pour se sentir en paix et non pas à être dépendante sur l'armée ou toutes autres forces sécuritaire pour garantir quoique ce soit. D'ailleurs, les gens sont parfaitement capables de formuler leurs besoins sans que des personnes se mettant au-dessus d'eux viennent leur dire ce qu'il faut pour leur sécurité. Un Gripen, par exemple, ne pourra rien contre la plupart des crises qui nous frappent ces temps, surtout, il ne peut rien contre les pollutions qui minent la santé de nos jeunes et contre lesquelles aucun politicien représentatif n'oserait s'y attaquer de peur de perdre ses prérogatives, rien contre la détérioration du mental des gens soumis aux perturbateurs endocriniens qui affectent les comportements bien plus que la soi-disante "insécurité"...
Georges Tafelmacher, pacifiste et antimilitariste
Définition Wikipedia
Un projet de démocratie directe
En tant que parlementaire, membre de la Commission de la sécurité publique, j'ai été amené à étudier à fond ce dossier et j'ai pu me forger une conviction. Nos 32 F/A-18, qu'il faudra remplacer seulement après 2030, suffisent amplement pour la police du ciel et les tâches militaires prioritaires. Le Gripen, même dans sa version améliorée «E», serait moins bon que nos F/A-18 !
M. Maurer et le lobby militaire essaient de nous convaincre, à coups de millions, que l'on vote pour ou contre l'armée. Ils tentent de nous faire oublier qu'il s'agit de l'achat d'avions de combat superflus et, qui plus est, de piètre qualité. Y réussiront-ils d'ici au 18 mai ?
J'espère que non.
La comparaison avec d'autres pays, de taille proche du nôtre, le montre. L'Autriche possède quinze avions de combat, la Hongrie douze, et si la Belgique en a soixante, c'est parce qu'elle participe à des engagements militaires de l'OTAN: Kosovo, Afghanistan, Libye. L'Allemagne, un grand pays, en a cent huit, mais n'en consacre que seize à la police du ciel. Le Gripen est comme un couteau qui ne coupe pas. C'est Gérald Levrat, ingénieur en chef de l'armée de l'air suisse, responsable des tests techniques pour le choix des nouveaux avions de combat, écarté pour sa franchise, qui l'affirme. Et le rapport d'Armasuisse, commandé par le Conseil fédéral, le confirme: «La performance du Gripen est insatisfaisante pour des missions air-air, des missions d'attaque et pour les tâches de police de l'air.» Le Gripen, même dans sa version améliorée «E», serait moins bon que nos F/A-18 !
En tant que citoyen, je suis convaincu que la bonne gestion des finances publiques nécessite de faire des choix. Notamment de renoncer à l'achat d'avions superflus qui entraînerait des dépenses de 10 milliards de francs pendant leur durée de vie: au minimum 3,126 milliards à l'achat, au moins 100 millions par an pour leur utilisation, soit 3,5 milliards pour 35 ans, et, selon les experts, plus de 3 milliards pour mettre à jour leurs équipements pendant cette période. Ces milliards feraient défaut dans d'autres secteurs. La preuve: vu que le budget militaire annuel devrait être augmenté de 700 millions, notamment pour les Gripen, le Conseil fédéral propose pour le budget 2015 un plan d'économies de 800 millions dans les transports, l'énergie, la recherche, l'agriculture...
Maurer veut suréquiper l'aviation militaire en affirmant que les Gripen seront un toit pour la maison Suisse, mais il sous-dote la protection du cyberespace et l'antiterrorisme. Sa maison manquerait de portes et de fenêtres! Il propose d'acheter de nouveaux avions de chasse, mais n'engage pas assez de personnel au sol, ni forme assez de pilotes afin que notre aviation soit prête à décoller 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C'est absurde !
Dire non à l'achat des Gripen, ce n'est pas dire non à l'armée, mais à une certaine mentalité qui ne parvient pas à quitter le «réduit national» et à s'adapter aux réalités du XXIe siècle !
Christian van Singer Conseiller national Vert
«Le camp naturel du oui, qui devrait être majoritaire, est traversé d'une tentation profonde»
Sur quoi votons-nous dimanche, au juste ?
Sur l'achat de 22 avions de combat Gripen, ou sur l'action du conseiller fédéral en charge de la Défense ?
Suivant la perception du scrutin, la réponse glissée dans l'urne peut changer, c'est sûr. L'objet effectif du vote, le Gripen, a suscité maints débats, maintes polémiques. Ceux qui, par principe, pensent qu'il est idiot que la Suisse conserve une armée ou, version adoucie, une aviation militaire, voteront non. Leur refus s'appliquerait à n'importe quel appareil, et à toute question du même genre. Ceux qui ne font pas, ou plus, confiance aux experts chargés de fixer un cahier des charges, puis d'en examiner le respect, rejetteront aussi l'avion suédois. Même si la version qui doit être livrée à la Suisse correspond à ce qu'en attendent les Forces aériennes et ses pilotes, qui le disent à qui veut bien l'entendre.
Ceux qui, au contraire, estiment juste de garder une capacité de protection et d'intervention aérienne dans un monde incertain, et trouvent prudent d'agir assez à l'avance pour ne pas se retrouver plus tard dans une situation de crise, soutiendront cet achat. Ils rejoindront la cohorte des inconditionnels de l'armée, qui font pendant aux antimilitaristes.
Mais le camp naturel du oui, qui devrait être majoritaire si l'on énumère toutes les votations où le peuple suisse a soutenu son armée et son industrie d'armement, est traversé d'une tentation profonde: sanctionner les errements d'Ueli Maurer. À vouloir trop jouer au malin, il n'a cessé de desservir sa cause. Maladresses, incohérences, erreurs tactiques, le conseiller fédéral zurichois a stupéfait jusqu'à ses partisans. Le brouhaha qu'il a généré a même réussi à rendre inaudibles ses meilleurs arguments.
Reste que même s'il est, le 18 mai prochain, le premier chef de la Défense à perdre une votation fédérale, il sera encore en poste le 19, sans ciller. Car le vote sanction, en Suisse, n'a jamais été un remède.
Tout juste un placebo.
© 24heures
«Veut-on se passer de police du ciel dans l'espace aérien le plus fréquenté d'Europe ?»
L'aviation militaire suisse est née il a y cent ans, le 31 juillet 1914. Ce n'est pas le gouvernement qui l'a voulue, mais le peuple suisse, au travers d'une souscription publique lancée le 1er janvier 1913 par la Société suisse des officiers. L'appel fut largement suivi et rapporta 1'734'564 francs, soit environ 18 millions de francs de nos jours. Depuis, chaque fois que le peuple suisse a été appelé à se prononcer sur le destin de notre aviation militaire, il a répondu positivement. Ce fut particulièrement le cas en 1993, lorsqu'il rejeta l'initiative du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) lancée contre l'acquisition de trente-quatre avions de combat F/A-18. Si l'initiative avait été acceptée, avec le retrait obligé de la flotte obsolète des Tiger, elle aurait scellé la fin de notre aviation militaire en 2016.
Aujourd'hui, nous sommes placés devant le même scénario. Vers la fin des années 2020, les F/A-18 auront épuisé leur potentiel de vie. Si l'acquisition de vingt-deux Gripen est refusée le 18 mai prochain, après le départ des F/A-18, il ne restera plus rien pour assurer notre souveraineté aérienne. Même si le Conseil fédéral remettait l'ouvrage sur le métier vers la fin de cette décennie et qu'une probable nouvelle initiative soit rejetée, de nouveaux avions de combat ne seraient pas opérationnels avant le départ des F/A-18 et ils auraient coûté à coup sûr beaucoup plus cher que les Gripen.
En mai et juin 1940, une petite composante de notre armée a connu l'épreuve du feu, avec une vaillance et un succès dont peu se souviennent. Le Jura était stratégiquement la partie la plus sensible de notre pays, alors que l'invasion de la France par la Wehrmacht de Hitler faisait rage à sa frontière. C'est dans son ciel que nos aviateurs s'illustrèrent en s'opposant avec bravoure aux violations de notre espace aérien par la Luftwaffe de Göring. Nos chasseurs abattirent alors dix avions allemands, mais ne perdirent que deux appareils.
Veut-on mettre fin à cette aviation qui a fait honneur à notre pays pendant la Seconde Guerre mondiale ?
Veut-on se passer de police du ciel dans l'espace aérien le plus fréquenté d'Europe (plus de 4000 mouvements par jour), comme s'il nous venait à l'idée de supprimer les patrouilles de police sur nos autoroutes ?
Veut-on renoncer à un toit sur notre pays sans se rappeler qu'il n'existe aucune armée au monde privée de couverture aérienne ?
Veut-on croire que l'argent du fonds d'acquisition des Gripen serait mieux utilisé dans le social, alors que ce montant fait partie du budget militaire et qu'il n'est pas transmissible ?
Veut-on ignorer que c'est l'armée suisse que les principaux opposants rêvent de supprimer à terme, comme on peut le lire dans leurs programmes ?
Le 18 mai, sauvez notre aviation militaire du désastre et assurez le futur de notre armée de milice.
© 24h
À vous, les opposants qui n'ont pas de vision à long terme, j'ai une petite question en cas du refus du Gripen. Que proposer vous quand les F/A-18, prévus pour durer 30 ans, seront retirés du service en 2025 étant donné leur utilisation plus intensive et que la Suisse n'aura donc plus d'avions pour la protection de son espace aérien ?
D'ici 2025, il est à espérer que nous aurions fait de sorte à ce que nous n'ayons plus besoin de cette mode archaïque de défense pour lui substituer la défense non-violente, la médiation et les bons office car si nous continuons à nous armer de la sorte, nous ne ferons que rendre le monde encore plus dangereux par une escalade des armes qui finira très mal, exemple de la 1er guerre mondiale est là pour confirmer ce fait.
Nous proposons de construire une société bâtie sur d'autres prémisses, soit celles de la résolution pacifique de nos différents, le respect mutuel et la compréhension de nos tensions, la paix entre les peuples et l'amour du prochain. Toute autre solution ou recours au militaire ne produira que guerre et désolation, quelque soit l'état des F/A-18 d'ici 30 ans !
Laissons la paranoïa au vestiaire et affrontons l'avenir avec confiance, ouverture, imagination et courage civilement et humainement !
NON aux dépenses militaires qui nous privent de ce qu'il nous faut pour une vraie sécurité... civile par une vraie justice sociale !
GPT
photo GSsA
La critique à l'égard de l'armée a obtenu la majorité !
Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) se réjouit du rejet de l'achat des nouveaux avions de combat. Une majorité des votants a clairement exprimé que les 10 milliards de francs seraient mieux investis dans le domaine civil que dans des projets de réarmement insensés. L'armée et la droite militariste n'ont plus le dernier mot en matière de politique de sécurité. Le refus de l'achat de nouveaux avions de combat est un grand succès pour la politique de paix.
Le refus des votants de cet achat ne réside pas dans une mauvaise campagne des partisans et n'est liée qu'en petite partie aux doutes sur le Gripen. Le "NON" au Gripen constitue plutôt l'expression d'une critique contre des dépenses militaires excessives qui a été relevée depuis des années par les sondages et qui se manifeste aujourd'hui pour la première fois dans les urnes.
Le GSsA a rendu possible ce vote
Pour le GSsA le succès du vote d'aujourd'hui montre que le lancement en 2008 de l'initiative contre de nouveaux avions de combat était justifié. Avec le lancement de cette initiative, il était clair dès le début que ce projet d'achat pour plusieurs milliards de francs devait être soumis à une votation populaire. Le retrait de l'initiative en 2010, après la décision du Conseil fédéral de renoncer à l'achat, était tout aussi important pour le succès d'aujourd'hui.
Selon les documents de l'ambassadeur suédois, la menace du lancement d'une ultérieure initiative du GSsA a été déterminante pour l'adoption d'une décision soumise au référendum.
Durant toutes ces dernières années, depuis le lancement de l'initiative jusqu'à la victoire par la voie référendaire, le GSsA a fourni un travail énorme pour empêcher l'achat de nouveaux avions de combats. Même s'il a adopté une certaine retenue dans la visibilité publique pour ne pas détourner l'attention sur l'objet spécifique de la votation, le GSsA a contribué décisive à la campagne de la coalition référendaire.
Réallocation de l'argent libéré
Le GSsA appelle au Conseil fédéral et le parlement à reconnaître la volonté exprimée en votation populaire et donc à baisser le budget de l'armée. Il faut supprimer la hausse du budget militaire de 4,1 à 5 milliards de francs qui était destinée uniquement à financer l'achat des Gripen. La signature d'un chèque en blanc pour de nouvelles dépenses militaires serait en contradiction avec la volonté populaire exprimée aujourd'hui. L'argent libéré avec le refus de l'achat des Gripen doit être affecté à des domaines civils.
Il est tout aussi clair qu'il n'y a aujourd'hui aucune place pour un "plan B". Le peuple a décidé que la flotte actuelle d'avions de combat suffit. Malgré le rejet du Gripen, une enquête doit être menée sur l'influence exercée par le groupe d'armement Saab et par l'État suédois dans le processus parlementaire et durant la campagne de votation.
Le GSsA
feuille d'information relative au développement du plafond de l'armée.
Cantons | Oui en % | Non en % | Part % |
Appenzell Rhodes int | 51,1 | 48,9 | 57,1 |
Appenzell Rhodes ext | 60,8 | 39,2 | 51,4 |
Argovie | 51,9 | 48,1 | 56,1 |
Bâle Camp | 42,5 | 57,5 | 55,0 |
Bâle Ville | 32,3 | 67,7 | 57,9 |
Berne | 49,1 | 50,9 | 52,7 |
Fribourg | 40,6 | 59,4 | 57,2 |
Genève | 32,3 | 67,7 | 56,7 |
Glaris | 59,9 | 40,1 | 51,0 |
Grisons | 50,7 | 49,3 | 53,7 |
Jura | 25,7 | 74,3 | 53,7 |
Lucerne | 54,3 | 45,7 | 58,3 |
Neuchâtel | 30,9 | 69,1 | 56,6 |
Nidwald | 68,2 | 31,8 | 63,0 |
Obwald | 63,8 | 36,2 | 60,8 |
Saint-Gall | 52,0 | 48,0 | 54,3 |
Schaffhouse | 49,4 | 50,6 | 70,4 |
Schwytz | 61,5 | 38,5 | 59,4 |
Soleure | 50,3 | 49,7 | 53,9 |
Tessin | 45,3 | 54,7 | 54,8 |
Thurgovie | 55,6 | 44,4 | 54,2 |
Uri | 62,4 | 37,6 | 51,2 |
Valais | 38,1 | 61,9 | 61,2 |
Vaud | 35,0 | 65,0 | 58,1 |
Zoug | 58,0 | 42,0 | 63,1 |
Zurich | 48,6 | 51,4 | 56,9 |
Total en % | 46,6 | 53,4 | 55,3 |
18.05.2014: Jour historique où les Suisses-ses firent entendre leur voix et dirent "NON" à la Grande Muette !
Tous les matins de monde ne seront pas aussi lumineux que celui-ci. La lutte pour une Suisse plus juste, plus égalitaire et moins militarisée sera encore longue. Aujourd'hui, je suis fière d'avoir fait partie de cette aventure et d'avoir travaillé main dans la main avec des personnes, des militant-e-s exceptionnel-le-s.
De nouveaux défis nous attendent, tant sur le plan social, économique que politique !
Alors retroussons nos manches !
Hasta la victoria siempre !
Cette votation s'est retournée contre les tenants de l'armée qui voulaient faire de cette votation un plébiscite "pour/contre" l'armée car maintenant nous pouvons proclamer haut et fort que cette votation est contre l'armée et cela en dépit du fait que le GSsA a été, et s'est tenu, à l'écart pour ne pas effrayer les gens de droite qui seraient juste contre le Gripen !
Je pense qu'il faut profiter de cette victoire pour mettre en avant nos thèses pacifistes et démontrer que l'on peut garantir la sécurité sans armes de guerre ou autres engins sécuritaires tels les drones...
Je ne suis pas aussi certain que vous du caractère essentiellement antimilitariste et pacifiste de ce résultat, qui est le seul à me réjouir parmi ceux du 18 mai. Il me semble que s'y mêle une hostilité aux dépenses supplémentaires de l'État, que ce soit pour des causes sociales, écologiques ou... militaires. Ce qui est malgré tout certain c'est que le peuple votant suisse n'a pour une fois pas marché au chantage sécuritaire. Sur ce plan, il ne considère pas le pays en danger de guerre.
Je faisais référence au fait que les pro-gripen voulaient en faire un plébiscite pour armée et qu'ils n'ont pas réussi. Mais puisque c'est ainsi, il ne faut s'étonner que les antimilitaristes aient pris la parole et se sont manifesté malgré le mot d'ordre "de rester discret" !!
Je suis plus critique que vous quant au caractère du résultat car l'impression que donne ce scrutin est que c'est le porte-monnaie qui a remporté ces votations – "NON" à un avion trop cher et "NON" à un salaire minimum trop cher payé...
Les rôles de l'armée doivent maintenant être redéfinis...
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La question aurait dû être: l'armée a-t-elle encore un rôle quelconque à jouer ?
La paix ne devrait-elle pas être assurée par les moyens civils, soit la résolution non-violente des conflits, la médiation et les bons offices ?
L'armée, figure de notre passé guerrier, a-t-elle encore un sens dans un monde où les tensions et conflits sont largement civils ?
Avec les avancées incroyables de la technologie, l'armée ne représenterait-elle pas plutôt un risque que la solution à l'insécurité ?
Ce sont là les questions que nous aurions dû poser pendant cette campagne et que nous n'avons pas fait car nous avions trop peur de passer pour des pacifistes et des antimilitaristes, comme si c'était quelque chose de répréhensible....
Gardons des forces pour la lutte contre les drones que l'armée veut acquérir le mois prochain. La bataille n'est de loin pas finie et nous aurons besoin de toutes nos forces pour continuer !
D'autant plus que ces drones vont de pair avec une utilisation par la police et les douanes, donc une collaboration sans frontières claires et nettes !!!
Bravo pour ce succès, une victoire à célébrer, puis à analyser pour en prendre toute la mesure.
Maintenant, j'ai un peu peur que la propagande pour les avions de chasse, dont l'inutilité est démontrée dans un pays aux dimensions suisses, soit remplacée par le marketing pour les drones. Ils sont plus lents, souples et moins chers pour permettre à l'armée et aux services de sécurité intérieurs de surveiller les clandestins aux frontières et les manifestations "d'ennemis de l'intérieur". Bref, j'ai un peu peur pour la liberté de mouvement de tout un chacun. J'espère que le GSsA s'engagera un peu plus activement contre les drones de l'armée.
C'est pourquoi je n'étais pas d'accord avec l'argumentation du conseiller national qui a mené la campagne du "NON" en Suisse Romande parce qu'il a, à plusieurs reprises, fait référence aux drones comme alternative aux avions de combat !
On peut accepter le drone s'il est employé pour des tâches civiles (architecture, photos aériennes, détection des niveaux de pollution, cinéma, etc), mais s'il est utilisé militairement, c'est certainement une menace pour la liberté (toute courte) du citoyen car sa vie privée peut être surveillée sans sa connaissance ni son approbation. En effet, un drone militaire peut distinguer un objet de 10cm à 5000 mètres et peut être doté d'une caméra capable de reconnaître les visages et même les plaques d'immatriculation des véhicules automobiles. Mais le principal problème du drone est qu'il va changer la façon de faire la guerre et nos rapports à la guerre en nous coupant de sa réalité en la rendant "virtuelle".
C'est effectivement la prochaine bataille que nous devons mener et nous espérons que les politiciens qui ont prôné les drones se rendront compte de la portée de leur suggestion et se raviseront !
Et le problème est d'autant plus grave s'il y a une connivence militaro-douane-policière, ce qui semble être le cas d'après nos renseignements !
Je vous félicite et en particulier, tout le GSsA
Et je vous félicite pour avoir fait que ces dépenses "sécuritaires" soient réaffectées à autre chose qu'à des avions, jouets infantiles, pour ne rien "protéger" du tout !
Il y a par-ci par-là de petites victoires pour la gauche.
Notre victoire, c'est de faire avancer le débat.
Notre victoire future, ce sera que la Suisse bascule à gauche !
On y arrivera bien un jour.
Quant à cette victoire, voire, je ne sais pas encore si ce l'est parce que pour "gagner", des illuminés de notre bord ont laissé entendre que l'armée pourrait s'équiper de drones (armés ou pas) pour accomplir certaines missions de l'armée. Pauvres naïfs qu'ils sont parce qu'ils ne se rendent pas compte qu'ainsi ils amènent une autre sorte de guerre, virtuelle celle-la, avec des soldats blasés dernières des écrans en train de jouer à la petite guerre... pas si virtuelle que cela !
Mais ce qui m'a le plus frappé, c'était les arguments purement économiques pour refuser ces Gripens et à aucun moment il y a eu un discours sur la nécessité de redéfinir la politique de sécurité et de la remettre entre les mains des citoyens pour que cette sécurité soit construite par la participation citoyenne et la résolution non-violente des conflits et non subie par le biais d'une armée non seulement peu démocratique mais hégémonique et hiérarchique où seuls quelques galonnées auraient le droit d'envoyer à la mort des soldats dûment formatés pour les obéir. La lecture des lettres de lecteurs sont éclairantes et on peut y voir à quel point ils veulent que nous acceptions ces avions parce que nos "supérieurs" nous auraient dit que c'est cela qu'il faut et qu'il n'y a pas de discussion car nous devons "faire confiance à nos autorités et leurs décisions". (voir la lettre)
Ce qui me frappe aussi est que, finalement et en dernière analyse, ces avions ont été refusé parce que "trop chers", et effectivement, comme j'ai pu le constater depuis que je vote (1970 !), c'est toujours le porte-monnaie qui fait pencher la balance, tout comme l'échec de l'initiative sur le salaire minimum car trop cher payé pour les patrons !
Il n'y a rien de "gauche" dans cette victoire, d'ailleurs ils l'ont bien dit et redit, ce ne fut pas un vote "pacifiste" ni de gauche car beaucoup de votants ont voté contre un avion qu'ils pensent ne rien valoir par rapport au "Rafale" (bombardier employé par l'armée française pour aplatir la Libye et Kadafi) et, surtout, parce que ce n'était pas le meilleur des avions et qui ne serait pas assez glorieux pour la "meilleure armée du monde" Maurer dixit !
J'ai, pour ma part, tenté d'orienter la discussion sur l'aspect pacifiste mais malgré toutes mes tentatives, personne, ni dans un camp ou dans l'autre, n'a voulu entendre ces arguments et même, on m'a fait bien comprendre qu'ils étaient malvenus car on ne devait pas parler d'une Suisse sans armée.
Il faut savoir qu'en aucune façon ces dépenses "sécuritaires" seront réaffectées à autre chose que l'armée car ils sont en train de discuter de la possibilité d'acheter des avions par petits lots à la fois selon le budget militaire voté l'année passé mais bien sûr sans les 300 millions pour le Gripen. La société d'armement Dassault est en train de revenir à la charge avec des propositions d'achat de quelques avions à la fois sur x années. Et surtout, ils sont en train de discuter l'achat de drones israéliens !
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Ne nous faisons surtout pas des illusions, ce vote n'a absolument pas entamé leurs désirs macabres de guerre et ils vont continuer à nous faire peur avec cette insécurité qu'ils nous flanquent à la gueule pour justifier non seulement l'existence de l'armée mais aussi ses missions recalibrées (troubles civils, manifestations violentes, guerres urbaines, surveillance du territoire par les drones, etc)...
Comme quoi le débat n'a absolument pas avancé, je crains même que nous avons reculé sur ce coup car, comme dit précédemment, en fait, l'armée n'a pas été contestée, ce fut Maurer et ses sorties hors cadre qui a coulé ce référendum et pas une subite lucidité de la part d'un électorat soudainement éclairé par une nouvelle conscience gauchiste et pacifiste !
Hélas, ce n'est pas une victoire de la gauche mais la victoire du porte-monnaie. Nous savons maintenant que si nous voulons démolir une initiative, il n'y a qu'à démontrer qu'elle va coûter très cher et qu'elle risque de couler notre économie et notre prospérité. Il n'y a qu'à dire aux votants que cela va alléger leurs porte-monnaies et le tour est joué...
Le jour où ce pays basculera à gauche, nous ne serons plus là pour le voir car il va continuer à penser à droite tant qu'il a peur de perdre son confort, sa prospérité, sa voiture et ses vaches d'Herens !
Bon merci quand même de ces félicitations dithyrambiques et empathiques mais pour le moment, je ne me sens pas porter par un quelconque enthousiasme ou sentiment de victoire. Quant au futur, j'attends pour voir et j'espère qu'il sera à la hauteur de notre combat pour une Suisse enfin débarrassée de ses névroses collectives, de ses TIC et de ses TOC et de son conditionnement nationaliste et... armé...
Today, the Swiss people voted in a referendum to reject the funding needed to buy 22 Jas Gripen fighter jets from Swedish arms company Saab.
A majority of the electorate has clearly stated that the ten billion Swiss Francs are better invested in civilian areas. The Group for a Switzerland without an Army (GSoA) and the Swedish Peace and Arbitration Society, founding members of the Swedish Swiss Alliance against new Fighter Jets, is pleased that the Swiss people have taken a clear stand against this arms deal.
- The fact that the Swiss voters today rejected the purchase of new fighter jets is not due to poor campaigning from the proponents and only to a small extent to doubts about the Gripen itself. The rejection of the Gripen rather continues a critique of excessive military spending, which has already been shown in surveys in recent years and has now manifested for the first time at the ballot box, says Nikolai Prawdzic from GSoA.
This is the first time that a fighter jet deal has been decided in a referendum and also the first time Switzerland has voted no in a referendum on a military issue. The result will also have effects in Sweden. The Swedish parliament has previously said yes to Sweden buying the new E-version of Jas Gripen, but only on the condition that another state orders at least 20 jets and shares the development costs.
- The Gripen project has already cost the Swedish people more than 120 billion Swedish crowns. Over the years, Sweden has ordered more planes than needed and still, the government is planning for yet another upgrade. The project is based on and fueled by industry concerns and not on real security needs. We hope that the Swiss no-vote can help to halter unnecessary military investments also in Sweden, says Anna Ek, president of the Swedish Peace and Arbitration Society.
The Group for a Switzerland without an Army (GSoA) and the Swedish Peace and Arbitration Society are the founders of the Swedish Swiss Alliance Against New Fighter Jets, that was launched in Berne on 13 June 2013.
More information and contact :
Anna Ek, president Swedish Peace and Arbitration Society +46-70 954 05 13, A.Ek
Nikolai Prawdzic, GSoA, +44-79 101 14 12, Niko
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